श्रेणी आर्काइव्ज़: साल 2021

J’ai pris mon caillou

J'ai pris mon caillou    
Je l'ai tourné dans tous les sens
Et mal m'en a pris
Il m'a échappé
Pour rentrer chez lui
Jusqu'au sommet de la montagne.

J'ai pris ma bicyclette
Pour lui courir après
Mais comme le vent soufflait
Je suis parti à pied
Encapuchonné serré dans mon ciré
Acheté sur internet la veille du départ.

Moult moult kilomètres après
Me suis perdu dans les nuages
Jusqu'à ce qu'aigle montre le chemin
De l'auberge la plus proche
Qu'était en fait un refuge pour alpinistes chevronnés
Prêts à gravir le mont des bougainvilliers.

Barguignant avec le présent
J'ai fait connaissance de l'absence
Sans distinguer le TU du JE
Dans la quête principielle
De ce foutu caillou
Abandonné par mégarde sur le chemin des connaissances.

Il y avait plein d'edelweiss
En contrebas du glacier

Et des traces de la biquette des neiges
Près du fourrage amené par hélico
Car le printemps avait été rude
La patrone du refuge.

Je rêvais
D'une omelette baveuse
Mais aussi de cette folie
Qui faisait que j'étais là
A courir le caillou
Comme on court le guilledou.

Armé de ma détermination
J'essayais d'extraire la part subtile de la gangue grossière
J'attendais du caillou qu'il me révèle et me transmute
Mais pfuit , parti le caillou
Et je restai là
En paix.



944

Menine douce

De la poche pelucheuse    
J'ai sorti la menine
Des prés et des sous-bois
Petite main dépliée
Offerte à qui connaît la douceur des primevères
Quant un rai de lumière embrase la clairière.

Avec le feutre rouge
Sur la paume rose
j'ai dessiné deux yeux clairs
Les yeux du bonheur
Et puis la bouche au sourire si fin
Que le nez a surgi ragaillardi.

Derrière il y avait foule
Qui ne demandait qu'à voir
Ce que cet hurluberlu trafiquait
Dans ce silence religieux
Que le regard enveloppait
De vrilles énamourées.

और अच्छे कारण के लिए
Il y allait de la survie
De l'être de chair et d'esprit
À éprouver le scintillement des mots de braise
Sur le carrelage frais
Des hôtes de ces lieux.

Et ça montait montait
Comme saint chrême en carême
Ces caresses fleuries
Tel vol d'hirondelles
Vers la liberté indicible
Des noces ardentes.

Et la petite main se mit à parler
D'une voix si douce
Que les tiges végétales se penchant vers elle
En un ballet incessant
Tressèrent d'ancestrales guirlandes
Que le miroir multipliait à l'envie.

" Viens ô muse parfaite
de terre et de parfums mêlés
nous confondre
au fait de la Beauté ".


( encre de Pascale GERARD )

943


C’est si beau un jardin

C'est si beau 
De se lever à l'aube
Pour voir le pivert
Marteler le tronc du prunier
Au fond du jardin.

Puis rester là
Sans hâte
A contempler les moineaux
Picorer les graines du distributeur
Avec un voile de vent dans l'amandier.

La pierre se montre
Avec son bâton de maréchal
Par dessus le quartz du support
Aux pieds de l'étendoir à linge
De couleur verte et légèrement rouillé.

Quelques feuilles mortes
Voltigent sur l'herbe rase
Des recroquevillées
Des entières et des courbées
A danser comme sur une scène.

स्थिर

Sans un sourire
Tout est en place.

Un chat passe

Peut-être Grand-chat
Non, juste le chat des voisins.




942

Retour sur terre

Se joignent se disjoignent    
Le faire et le défaire
Des mailles de l'enclos
Dans le cliquetis médiéval
D'un soleil récalcitrant
En recherche de la bonne posture
Avant atterrissage.

Montrez-moi l'obscure paix des braves
Et je nommerai un successeur
Aux rêves à venir
Pour fuir cette concomitance
Des aurores boréales de la mémoire
Et du bleu nuit
Des alcôves gémissantes.

Fermez les yeux !
En périphérie des fortifications
Règne la mise à feu des mortiers du quartier
Déclencheur incisif des fantasmes
A la mesure de notre pérégrination
" Mystère et boule de gomme "
Des contes de fée de notre enfance.

Présence ardente
De la démesure d'être
Par ce langage de conviction
Prompt à légitimer l'aventure

Au moindre lever de sourcil
Par temps d'orage
Juste à l'entrée des couches denses de l'atmosphère.

( œuvre plastique de Jean-Claude Guerrero )


941


L’amour infini

Ce sera    
Cette rencontre    
Comme une rose tombant sur l'herbe en rosée    
Aux cynorhodons    
Écrasés entre trois bouts de doigt    
A extraire le suc sucré salé sacré    
De toi de moi    
En retournement     
De ce qui est et sera    
Le passage    
Au quotidien    
De la transe matutinale    
A contempler    
A donner à penser    
Le ciel la terre l'eau et le Temps    
Le saint temps des mutations    
Le Satan des tentations 
A battre campagne    
En efflorescence d'aspect    
Quant vient le transit    
Vers la transparence    
En abandon de la recherche    
Au dévidoir des commémorations    
A épouser    
Comme nulle part toujours    
La voie d'un Amour infini.        
 
 
940

Cette époque

Cette époque    
D'arbres déchargés de leurs prières    
D'arbres dépouillés de leurs secrets    
D'arbres effeuillés d'avoir été    
L'espace de quelques décennies    
Le cœur outrepassé    
D'un temps d'âme demanderesse    
Fiers d'avoir reflété    
Les ciels d'enfance    
D'un passé ressaisi par la pandémie      
Et que nous fûmes heureux de retrouver    
Masques et oripeaux jetés dans les fourrés    
Aux portes du silence.             
 
Cette époque    
D'à peine un souffle    
Retrouvée dans les carnets de moleskine    
A la merci d'un changement de lieu    
En gratitude de l'Esprit    
Vous fûtes chère amie    
La jetée de roses sur le sentier    
A même de concevoir    
La rigueur et la permissivité    
Du souverain bien 
D’une vie de tout matin    
A découvrir en fond de tasse
Les traits d'un visage aimé.        
 
 
 
939



Prière à Arthur

À regarder    
Le ciel en soi
Et en dehors de soi
La paroi
Rend le ciel essai de soi.


Alors qu'il y a
Pommade fraîche
Sur les douleurs de l'instinct
Et qu'à trop manier le coutre
On casse le soc.


Puissions-nous
Être de ce moment immensément présent
Les êtres du rebord de la faille
A se demander quel temps il fera demain
Alors que là est la Gratitude.


Finalement ils eurent beaucoup d'enfants
Et se retrouvant poussière par derrière
S'alignèrent en bord de route
À contempler d'avoir été
Ces petites choses parsemées d'étoiles de Noël.


" मिशन पूरा हुआ "

Tançait le père fouettard de nos amours
À la corne d'Afrique
Vantant la drogue et les armes
Alors qu'en Ardenne il faisait vert.



938

Sur l’écran blanc de la cabane

Sur l'écran blanc de la cabane    
Deux enfants le rouge et le bleu    
Accueillent l'au-delà    
De l'affleurement d'une attention    
Bras ouverts, regards croisés      
Pour débarouler jusqu'en fond de combe       
La boule de neige dodue       
Énorme dévalade jusqu'à l'ultime grève          
Où flotte le plein sens des choses de l'esprit.  
 

Obiwan à l'oreille orientée    
Captait les ondes de la vie ambiante    
Pour se roulant dans la poudreuse    
Être la double-vue    
Cherchant dans la blancheur des astres    
La ressemblance avec l'ordre parallèle    
De ces enfants de couleurs    
Les gardiens de l'Anneau    
D'un univers inrévélé.        

 
Marionnettes courbées    
Aux fils dénudés    
Descendant des cintres profonds    
Nous fûmes les tenanciers de la caverne    
Les garants de l'haleine chaude    
Faisant resurgir par l'eau et la lumière    
Cette œuvre    
Sous le regard à chair nue    
D'un parler clair.        

 

 

937

Où vas-tu l’homme rouge ?

Où vas-tu l'homme rouge    
De tes vingt ans révélés    
Jeune pousse   
Vers la corne d'abondance ?        
 
Que feras-tu des peaux de lapin       
Accolées à la porte des granges    
Quand le jour pointant    
L'abeille en ruche sera abondamment pourvue ?        
 
A quand le rugissement du tracteur    
Près du tas de bois aux amours    
Alors que dehors la bise venue    
Même les traces du lièvre s'effaceront ?        
 
Assise sur la margelle    
Madeleine attendra l'homme doux    
Dont les yeux lavandes    
Effaceront les larmes d'avant l'été .        
 
Affrétant le dessous de table    
D'une litière grasse    
Le chien Obiwan évoquera d'un long aboiement    
Les persiennes fermées encore pour pas bien longtemps.        
 
Petite fille des eaux cristallines      
A la robe de fête    
Chante et me reviens    
La romance du printemps.        
 
 
936

प्रातः काल

प्रातः काल    
Le papier de nuit chiffonné
Je me suis enquis de la suite
Rêves ou Projets, les mêmes.

A effacer le passé
Monte l'odeur spectrale du jour naissant
Le rappel de la tradition
Du tout-venant d'où je viens.

Mange ton pain !
Qu'elle disait tante Fernande
Et j'accumulai la confiture de groseille
Par dessus le beurre salé de la veille.

Point trop n'en faut
De cette marmelade
A maugréer à la proue du navire
Quand de toutes parts s'élèvent les rires.

सलाम
Serrons sous le manteau le bâton ferré
Prêt à précipiter sur le pavé humide

La chute du malfrat.

Entrons dans l'attente éternelle du désir amoureux
Soyons la fulgurance
Délicate et variée des fleurs de givre
Sur la paume de la main.


935