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les larmes

 Cette source de larmes qui jaillit.

     Parfois il nous arrive de salir mais c’est au moyen des larmes que nous renouvelons notre pureté première.

     Les larmes sont comme la limite entre notre état corporel et notre état spirituel, comme le point de transition entre le temps présent et le temps à venir dans lequel nous pouvons entrer par anticipation déja dans cette vie.

     L’enfant nouveau-né pleure quand nous arrivons dans ce monde.

     Nous ne devrions jamais donner et recevoir de l’amour sans verser de larmes.

     Les larmes peuvent restaurer la virginité perdue.

     Il est essentiel de distinguer trois sortes de larmes : les larmes sensuellesles larmes spirituelles et les larmes diaboliques.

     Les larmes diaboliques, – du grecdiabolikos”, coupé en deuxsont les larmes pour faire semblant, les larmes de crocodile, les larmes qui opportunément permettent à l’individu de se mettre en correspondance avec ce qui lui sied de circonvenir. Ce sont les larmes de la désespérance, les larmes de l’hypocrisie qui trompent la compagnie et nous enfoncent dans la fausseté par le clivage qui s’opérant en nous, nous trompent aussi nous-même.

     Les larmes sensuelles sont généralement liées aux passions. Ce sont les fruits de la colère, de la frustration, de l’envie, de l’apitoiement sur soi-même ou simplement de l’excitation nerveuse. Elles expriment notre tristesse de vivre dans un monde qui n’est pas à la hauteur de nos aspirations. Il n’est pas interdit de pleurer devant une grande épreuve ou à un enterrement ; c’est même plutôt sage, car les larmes peuvent agir comme un baume et la blessure est plus profonde quand la peine est refoulée.

     Les larmes spirituelles ne sont pas le résultat de nos propres efforts. Elles sont un don venu d’ailleurs. Elles sont étroitement liées au profond de nous-même. Elles nous amènent à la vie nouvelle. Elles sont de deux ordres. Au degré le plus bas, elles sont amères et nous purifient ; elles sont comme le sang qui coule des blessures de notre âme. Au degré le plus haut, elles sont douces et nous engagent vers une forme d’illumination prélude à un ailleurs meilleur ; elles indiquent la spiritualisation de nos sens et participent à la transfiguration de la personne humaine. Ces deux types de larmes spirituelles ne doivent néanmoins pas être opposées de manière trop tranchante, car l’une mène à l’autre. Ce qui naît comme larmes de regret peut se transformer en larmes de gratitude et de joie.

     Celui qui a revêtu la robe nuptiale de l’affliction des larmes, connaît le mariage du rire spirituel de l’âme et du calme solitaire des espaces lointains.

126

Accepter

 
Accepter

Ces choses de la vie qui font que l'on est mécontent, blessé, en colère
 ces choses de la vie qui ont été et qui sont
 et pourtant
 toute situation doit être acceptée
 comme elle vient
 quelle qu'elle soit
 c'est comme ça
 c'est ainsi, maintenant
 voilà ce qui est arrivé .

      
 Après le juste temps pour le ressenti
 ne pas rester dans l'atermoiement
 après l'acceptation il y a la réflexion puis l'action.

  Accepter n'est pas fuir la situation
 c'est la regarder en face
 la nommer
 la comprendre
 discerner
 en avoir connaissance parfaite
 en la confrontant à ce qui importe vraiment pour soi.

  La joie
 ce calme
 cet état où la tristesse et le malheur ne peuvent nous attaquer
 ce cadeau à se faire et à faire à l'autre
 l'ultime présence à soi
 l'accord musical parfait de l'orgue
 en son for intérieur.


 125 

Garder les murs

 Quoi que vous fassiez
 être là
 en attente
 de ce qui viendra pour fendre l'armure
 ou ne viendra pas
 importe peu puisqu'il est un signe
 que nul ne saurait distinguer d'entre les signes .

  Le souvenir
 de ce que l'on pourra penser de nous
 après notre départ
 devient insignifiant
 dès lors que le porte à porte des essais et erreurs
 nous enseignent à simplement "voir" .

 Nous irons où bon nous semble
 sans haine ni plaisir
 juste avec la joie d'avoir été
 et d'être jusqu'au point de non-retour
 un être parmi les êtres
 un petit d'être
 un créateur d'êtres
 en marche vers le rien de toute chose
 où tout s'arrête et continue
 à mesure de l'expansion de l'univers
 échange de matière et d'énergie
 dont l'esprit ne saurait se départir .

 Nous colportons
 une toute petite fraction de seconde
 le message d'amour
 d'une vie tienne ou mienne
 importe peu
 puisque l'entre-deux
 de ce qui nous différencie et nous uni
 est porteur du "mir" suprême .


 124 

Regarde-toi

  Monte la plainte
 En volutes lentes
 Sourde tornade
 Jusqu'au regard amène
 Figé par la sidération .

 L'anse du panier est à tresser
 D'entre les objets sacrés
 La passiflore épanouie
 Ragrée le sens de la vie
 Le maudit est passé .

 En marche par les sentes escarpées
 Le limon colle aux pieds
 S'entrouvre une lueur diaphane
 D'entre les voix des suppliants
 Lâches dans leur penchant à la servitude .

 En colonne
 L'humanité investit les lacets de la montagne
 Ascension régulière
 Aux rythmes des cymbales
 Et des oriflammes  claquant au vent
 Vers le Très Haut .

 Les visages toute de sagesse burinés
 Se mêlent aux lancinantes mélopées
 Conjugaison singulière
 Offrant refuge
 À nos âmes éprouvées .


 123 

Un débat hors de la présence

  De fraîches fraises pigmentées
entre ses lèvres purpurines
elle allait galamment escortée
de fleurs d'orangers et de chants d'oiseaux
charmer la compagnie
de ses œillades et gestes gracieux .

D'un accord sonore plein de brisures de verre
et du meuglement des caribous
il organisait la salle des concerts
à la va comme j'te pousse .

Aussi galbé qu'une outarde mâle
le chantre s'avança en bord de fosse
pour haut et fort dire son appétence à la sainte engeance .

S'entendit alors
dans le tunnel menant à l'arène
le cliquetis des sabots de la bête
comme si nous devions rapidement
cesser toute querelle
et nous rencontrer autour de cette mise à mort .

Les fraîches fraises devinrent confiture avariée,
l'éructation du chantre creva la paroi de papier de riz,
le grave accord des caribous s'enrhuma
jusqu'à terminer sous cloche de verre
agepaakt
et prêt pour le défilé .

... M'avaient mis la tête sous l'eau !
et comme ça suffisait pas
je cassais la baignoire
à grandes ruades de brodequins ferrés
pour m'entendre dire
que l'au-delà c'est comme ici
ça pique et ça pue .

................. Lorsque la présence n'est pas au rendez-vous
alors que la Victoire est à portée de main .


122

l’art. Objet d’étude ou de plaisir ?

Il est précieux d’apprendre à regarder et à écouter car il n’est pas question de se soumettre passivement à ce qui paraît merveilleuxMais qu’appelle-t-on écouter ? Qu’appelle-t-on regarder ?

Quand l’être s’abandonne à sa propre disponibilité, qu’il se situe en posture de contemplation décrispée, qu’il se vide des résidus du passé, alors il entre dans le jeu des formes, des couleurs, des volumes et des sons. Il devient imprégné par l’actuel.

Et sous les pavés, la plage ; sous nos pas de condescendance à la normalité, la création. Celle qui dégage l’unité sous-jacente aux sensations. L’être se trouve là, dans cette solitude, dans cette non-dualité. Il est expérience effective de cette solitude intérieure et il trace son sillon.

Chez celui qui est créatif, il y a ébranlement à propos de tout, il y a renvoi à soi-même.

121

Être engagé sur la voie

 Cet univers entier et gelé .

Cette nourriture d'un autre ordre alors délivrée .

Cette responsabilité d'aller le cœur ouvert
quitte à se laisser bousculer par les énergies du lieu .

Chercher avec ardeur .

Approcher l'esprit .

La mort externe du sage est la naissance interne
de celui qui cherche .

La neige et le froid contractent nos volontés
autour de l'essentiel .

Nous ne percevrons pas la biche au cœur de cristal sans être aussi le chasseur
et si nos doigts gourds appuient trop vite sur la gâchette
ne maugréons pas contre cette maladresse
il se pourrait qu'entre la mort et la vie il y ait bien autre chose
telle floraison
toute de respect et enjointe à ce qui est .


120

frimas

 De la brume givre les sapins   
qu'accompagne le requiem des jours qui passent
antienne redoutable .

Joie des croque-mitaines
gelant le bout des doigts
qu'il fallait réchauffer contre la salamandre
de cette douleur pointue qui vous assaillait juste avant que la classe ne reprenne .

Un pic d'antenne à la vie
les ondes en sauvagerie par dessus les vagues blanches
de la crème givrée sous un soleil d'hiver
par un froid sans appel .

Un froid de cadenas fermé et accroché au pont des souvenirs
le lendemain de cette traversée du pont des Arts
haut le cœur des amours mortes
transfiguration des émois
en marche vers les Tuileries du juste ordonnancement
le paquet de tracts dans le sac
pour de main en main
joindre le geste à la parole
et habiller de papier les marbres nus du parc
en abscisse de cette trajectoire
de la moire à la victoire
espoir courbe des lendemains qui chantent .


119

d'Mystery Aueren

 Expurgé  d'entre les mousses
inoculé par ses dendrites mémorielles
hors déni
d'Mystery Aueren
darde et reflète l'occupation du lieu
de lampées gutturales et festives
de ces rencontres
la nuit tombée sur le pas des portes
de ces romances
trop tôt dites puis oubliées
au petit matin
désœuvré
au passage des poubelles
sage remise en place après fête
les formes et les élans au fourreau
attendre des jours meilleurs
que surgissent à nouveau
les mains tendues
les sourires discrets
les invitations surprises
et s'entendre dire
que c'est beau la vie
lorsque le linge est dépendu
se méprendre
de l'innocent clin d’œil
échangé entre deux draps
cascades de rires
au milieu des voiles ensoleillées
ailes d'anges frôlant la fraîcheur matinale
juste un frisson à retenir
juste l'oblation à recueillir
la chaleur aux joues
sans frein
faire éclater le bourgeon d'un baiser doux et soyeux
pour l'amour de Dieu
pomme d'api
d'api d'api grise
pomme d'api
d'api d'api rouge .


118

kommt hei kucken ronderem

 Schnell gemaach gutt gemaach
besicht mäin ale stille Frënd
vun engem Thaw betraff
seng Glasfënsteren
roueg faarweg Päiperleken
eyelids geklappt ënnert hir shaggy Wenkbrauwen vun gemaach-up Whiteness .

D'Schëff ass ukoppelen
keng Bewegung stéiert hire Fridden
de Krichsmonument steet Wuecht
de Sprangbuer coos, eng rar a freedeg Pärel
verstoppen ze spillen
an den Drëpsen vum Schnéibogen agebonnen .

Déi rout Parkplazen
der windshield wipers stoppen
d'Dieren op an schloen
Männer a Gummistiefel a Mutzen kommen eraus
Hänn an d'Taschen vun hire breede Hosen
si verschwannen .

Da erschéngt erëm
a gitt an de Café
eng verlängert Deca-Crème an eng Einfache
kee Bock
Kläng vu rosen Déieren erhéijen de fulminante Perkolator .

" Ass déi kommerziell Atmosphär zréck an Orcival? ? "
" Zu Besse gouf et d'Andros-Trophée an den Hellege Schwäin "
" Superbness kennt d'Kris net " .

De Läffel dréckt op d'Coupe
et ass wéinst engem Kolibri
déi opgemaach dann zou
kënnt heiansdo spadséieren hei .


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