Kategorie Archiver: Joer 2012

Le Pardon

  L’art de pardonner c’est d’abord accepter l’autre tel qu’il est, de lui donner le droit à l’erreur, de lui permettre d’être le créateur faillible et imparfait de sa vie .

Mais pardonner ne veut pas dire excuser et justifier n’importe quoi. C’est avoir assez d’amour pour comprendre effectivement que n’importe quoi peut arriver et corrélativement que cen’importe quoiait à changer .

Le processus du pardon nécessite un réel travail sur le regard. Il y a les choses telles qu’elles sont, et la subjectivité decomment on regarde les choses “. Il est impérieux de se mettre en face de soi-même, de ne pas se cacher devant ce qui est. L’enténèbrement du regard ne peut que renforcer l’ego d’un être alors devenu myope qui ne verrait que les apparences, et de manière assombrie .

Entrer dans le processus du pardon c’est être vigilant quant à sa posture qui ne peut être qu’évolutive et en ajustement sensible vis-à-vis de l’autre. D’abord, vérifier si l’offense est réelle, puis laisser la possibilité à l’autre de se reprendre, laisser le temps au temps en se maintenant à une certaine distance, distinguer la personne qui nous a offensé de l’offense, accepter l’autre tel qu’il est aujourd’hui, faire de l’épreuve une occasion de prise de conscience et, après avoir préparé les circonstances de la réconciliation, s’en remettre avec confiance à plus grand que soi .

Pardonner, c’est retrancher son ego, c’est aider l’autre à s’épanouir, c’est être un artisan de paix .

058

Aller vers cette puissance de l’Être

En confiance et abandon rejoindre l’être humain comme il est. Aller vers la profondeur.

Se disposer à cette profondeur. Et pour cela se désencombrer .

 Or, l’encombrement provient de l’ignorance que nous avons de l’Être et d’un penchant pour le paraître. Il est alors nécessaire de se désencombrer de tout ce qui vient s’amalgamer, assombrir notre lucidité et étouffer nos capacités de discernement .

Aller vers soi fait apparaître en réaction des difficultés. Les autres ne supportent pas les êtres libres. Ils ne supportent pas que nous échappions à la banalité .

Néanmoins, aller véritablement vers sa vérité personnelle lève les obstacles .

S’ouvrir aux sauts de l’imprévisible, c’est oser sa singularité ; c’est être disponible et mature, c’est être disposé à se laisser saisir, à rencontrer, à nommer, à comprendre et à assimiler la nouveauté .

057

La vie aime les candides

     Elle s’insinue dans nos lacunes telle une plante vivace qui prend racine dans la moindre fente .

Elle comble celui qui va la chercher car l’on y devient riche que de ce que l’on perd et l’on y trouve que ce que le Coeur sait dejà .

Et puis les choses ne se perçoivent qu’à la faveur d’un contre-jour, d’une fracture, hei an elo. Les mots n’émergent que sur une page blanche. La musique n’éclate que par le silence entre les notes .

La faille .

Ce qui se creuse et dont on a pas touché le fond .

Une lune en plein jour .

Cet espace vide, ce champ matriciel, n’est-il pas celui de ma patience ? Celui où mon amour conjoint au détachement ?

056

Zu Fouss

 En aspiration lente
le développé des dalles arrondies
hausse le ton vers l'effort
S'écartent les pierres moussues
les piquets de pâture en perdition
S'offre le gai rivage des terres à venir
La feuille sèche
converse avec le soleil de brume
filtrant son éveil
en pente douce
le pas ample
il monte
l'homme au sac rouge
Par une régulière méditation
il franchit l'obstacle à venir
d'une marche présente
vers sa propre rencontre
sous la lumière basilique
d'une mandorle
à honorer les siens .


055

De brennende Busch

    Bei der faarweger Entrée vun den oppenen Äerm vum Liewen
laanscht de Wee
Ech hunn d'Sonn begéint
eng Hierschtsonn
verléift mat laanschtgoungen Niwwel
fannt Dir och am Liicht gekleet
erlaabt mech ze blénken
a kuckt de purpurroude vum Hierscht
Ech getrollt géint d'iwwer vu mir
géint de Filter ronderëm meng Lenden
ech a meng Ëmwelt
an ech war a gudder Form
Ech koum géint de Filter, dee verhënnert huet, d'Zukunft z'ënnerschreiwen
an de Filter gouf e Spigel
wou ze reflektéieren
düster Stëmmung
op der exakter Plaz
déi ech probéiert hunn ze vermeiden
aus deem ech geduecht hunn ech flüchten
an et ass duerch mech selwer ze erhéijen
datt ech mech leeschte konnt
fir iwwer d'Hecke vun Dornen a Brout gemëscht ze trëppelen
mech aus dem Objet vu mengem Wonsch trennen
kuckt einfach
circumflex Pitfall wéi eng Geschicht ze erzielen
Ech hu mech schlecht gefillt
Ech dréinen zréck
zréck op d'Belaaschtung
mäi Gesiicht géint säi Gesiicht
stécht bei mech wéi wann ech mech falsch hätten
fir mech ze sinn
déi aner ze sinn
an et huet gebrannt
sou staark, datt onerwaart batter Friichten sprëtzen
de Palais vu mengem erhale Som
d'Aristos waren op der Luucht
déi exquisite Läichen hu sech dem Bléck virgestallt
monstréis Protuberanzen hunn den Stamm vun de Bichen apostrophéiert
e Passage gouf trotzdem gemaach
zwischen Rinde und Spannholz
selwer ze héieren soen :
" Freet Iech selwer am Gold vun der Zäit
gréng Weiden sinn
an Ausschreiwung
ënnert den Zänn vun der Hiert
a virun allem vergiessen ni d'Häerz vun der Traditioun
aus Messing sinn
sief dem Bauer säi Coulter
dem Ritter säi Schwäert
an den hellege Chrëscht vum Paschtouer
fir Ueleg a Balsam
fidderen Iech a gitt
mäi Jong, Meng Léift. "


054

Gedanke a Gedanken

Les pensées sont des images mentales qui embarrassent l’esprit et qui nous font réagir hors de toute référence à la réalité. Elles tournent en rond et nous occupent lorsqu’on ne sait quoi penser. Elles se réfèrent à ce qui a déjà été dit et tissent un foisonnant faisceau de rapiècements, de ravaudages, de stéréotypes, en encensant, plus ou moins élégamment, celui qui se propose d’être le faiseur de bons mots, le détourneur de l’originalité, le fossoyeur de tout effort à s’extraire des habitudes .

Les pensées sont comme un vol d’étourneaux plus aptes à parader en d’étranges circonvolutions dans un ciel de traîne, qu’à exprimer la lumineuse solitude d’un individu en proie à la tristesse causée par le départ inopiné de la meute .

La Pensée, elle, est essence de l’Univers. Elle est la source ineffable de possibilités surgissant de nulle part. Elle est, au débotté, la surprise du chef, pas nécessairement bonne mais qui interroge, qui occasionne le trouble dans les choses acquises et sollicite la déviance, le pas de côté, comme moyen essentiel à se dépasser .

La Pensée réfléchit la source lumineuse et n’a qu’un désir ; c’est de se diffuser .

De commencement en commencement, la Pensée acquiert une appétence à faire vivre ce que l’on est, en passant de l’Inconscient au Conscient pour aboutir au Transconscient .

C’est à ce point, qu’alors étant agi, nous rentrons dans la Conscience réflexe pour développer ce qui vit autour de nous .

Ainsi nous faisons alors irruption dans l’espace lumineux de l’Action. Nous parachevons une expérience de la Pensée qui nous extrait du brouillard du survivre afin de nous amener à vivre libre .

053

Sagesse et tradition

Dans la sagesse et les traditions de tous les peuples, il y a l’envie pressante de reconnaître en la Vie, en la Mort , et aussi en nos petites morts et résurrections de tous les joursles Initiatrices d’un monde derrière le monde .

Convocation essentielle pour engager leConnaîs-toi toi-mêmeou l’Alpha et l’Omega de notre cheminement .

Il n’est pas nécessaire d’attendre notre dernière heure, pour savoir ce que l’avenir nous réserve . Nous sommes déjà par notre engagement existentiel, nos expériences et nos relations comme au théâtre d’ombres .

Et la Conscience nous somme d’engager leDialogue intérieur. “

Du ballet dans lequel nous nous débattons, ballet d’énergies, secourables ou effrayantes à l’instar des divinités paisibles et irritées de la tradition bouddhiste, c’est à nous de discerner en elles et au-delà d’elles, la Claire Lumière, la nature réelle de l’Esprit .

Et celà implique un travail de tous les jours, un mouvement perpétuel fait d’identification et de désidentification, d’impatience et d’obligation à la patience, au désir et au détachement du désir .

De tout ça nous sommes l’Acteur et le Témoin .

De voir ces forces et leurs expressions, bienveillantes ou destructrices, redoutables ou démunies, nous conduit à entrer dans la souffrance et la joie afin d’être touché au profond de nous-même .

C’est en vivant ces épreuves, en les rencontrant par l’analyse, en traversant le voile des émotions et des contrefaçons, en pratiquant la compassion et la gratitude, que nous pouvons trouver la paix et le détachement .

052

Victor

 Il y a un demi-siècle. 
Un homme, son arrière petite fille et un jeu .
Cela se passait au début de l'été . 
Nous avions décidé de pique-niquer .

Avec son couteau usé qui ne le quittait pas, 
le vieil homme, surnommé "pépé tic-tac", tailla 
sur un chardon robuste à tige creuse
un morceau d'une vingtaine de centimètres
ayant d'un côté une terminaison simple 
et de l'autre trois bouts se rejoignant en un même nœud. 
Cela semblait une petite fourche à trois dents. 
Puis sur le même chardon il alla prélever une 
courte tige.
Avec le poinçon de son couteau il fit un trou 
au milieu de celle-ci pour ensuite l'enchasser sur la dent
médiane de la fourche de bois .
Tenant l'ensemble par son manche et le faisant 
rouler entre ses doigts, dans un sens puis dans l'autre, 
il donnait un mouvement de va et vient 
au chardon creux qui alors frappait 
alternativement les deux dents extérieures de
la fourche .

C'était ludique, dynamique, captivant, et le 
choc répété des bois créait un son sec et mat 
rappelant quelque insecte aux élytres 
bruissantes .

Un jeu. Une culture. Du temps où les enfants 
jouaient avec des objets naturels réaménagés, 
alors portés par l'imagination au-delà de 
l'utilitaire simple, au-delà de la parodie 
réductrice du strict geste des adultes.

Se dessinait ainsi une théâtralisation 
artisanale intégrant de Kierper, l'âme, le cœur 
et l'esprit pour interroger la source et le 
mystère des origines de toutes choses 
représentée par la nature.

Au delà du jeu, il s'agissait aussi, de la 
rencontre du vieil homme et du jeune enfant 
autour d'un objet-reflet, clé d'un rite 
initiatique où l'enfant accède par une
reconnaissance active à un monde qu'il cherche 
à mieux appréhender grâce au don aimant de 
l'adulte éducateur et par sa propre expérimentation .

Le Vieil Homme. 
Un Passeur 
rappelait la Tradition 
pour Ouvrir à la Vie. 

Puissions-nous continuer 
d'être sur un chemin 
de connaissance et de croissance
en relation avec la nature.


051

 

 

L’homme cet ego altruiste

 Au sein d'un groupe capable de solidarité, 
d'entraide et de fraternité, chaque individu
a davantage de chance de survivre,
que dans une horde qui ne connaîtrait
que le chacun pour soi, la violence et la rivalité .

L'homme est capable de souffrir
de la souffrance de l'autre par la compassion,
de se réjouir plus rarement de sa joie
par la sympathie
et de trouver son plaisir
dans ce qu'il donne, autant ou davantage
que dans ce qu'il prend ou reçoit.

L'amour réconcilie égoïsme et altruisme.
Quand nous faisons du bien à celui
qu'on aime, nous en faisons aussi à nous-même ;
puisque sa tristesse nous attriste,
puisque sa joie nous réjouit.


050

Heelt eis Wesen

Dominés par la société de consommation 
fondée sur la croissance économique, mir 
devons impérativement nous orienter vers une 
évolution intérieure, mais aussi sociétale, 
se traduisant par le passage d'une 
logique quantitative et mercantile 
- qui va à notre perte - 
à une autre logique, qualitative, 
mettant l'homme et le respect de la nature 
au centre de nos préoccupations .

C'est par cette voie que nous pourrons 
redécouvrir des valeurs universelles, 
telles, la vérité, la liberté, la justice, 
le respect, l'amour et la beauté .


 049