Aujourd’hui, le
désir du bonheur et sa marchandisation à travers la publicité est produit par
le néolibéralisme économique, moteur de l’actuelle mondialisation, qui en a
fait une industrie de masse ayant pour objectif de faire le bonheur des gens
malgré eux. Cela va à l’encontre d’unesociété du bien-vivredont la première
condition serait d’instituer le vivre-ensemble organisé sur le droit de chacun
à vivre, et pas simplement à survivre, afin de respecter l’altérité et sa
condition, la démocratie .
Nonen, qu’il y ait contradiction entre démocratie,
amour et bonheur qui sont trois conditions fondamentales pour avancer vers la
construction d’une société capable de favoriser un développement dans l’ordre
de l’être et non une course écologiquement destructrice dans l’avoir .
Encore ne faut-il pas considérer le bonheur comme un
capital à conquérir et à préserver. Le bonheur est une qualité de présence, une
qualité d’intensité, un art de vivre “à la bonne heure” .
Le grand enjeu est de sortir par le haut du couple
excitation/dépression qui caractérise le système dominant de nos sociétés
soi-disant avancées, des marchés financiers, du spectacle politique, du sport
spectacle et des médias omniprésents. Car cette façon d’accéder à l’intensité
se paye cash par une phase dépressive fondée sur le déséquilibre et la
démesure. Laquelle phase dépressive suscite le besoin d’une nouvelle
excitation, et ainsi de suite .
Ce cercle vicieux peut être rompu ; une autre
modalité de vie est possible, sur le plan tant personnel que collectif. Il
s’agit du rapport intensité/sérénité. C’est ce que nous ressentons quand une
joie profonde nous irradie et nous relie à autrui sans nous isoler. Cette joie,
qui peut naître de l’amour, de la beauté, de la paix intérieure, c’est-à-dire
d’un rapport harmonieux à la nature, à autrui et à soi-même, est alors tout à
la fois intense et sereine. Une sérénité qui permet de l’inscrire dans la
durée, au contraire de l’excitation. Une telle approche n’exclut en rien cette
forme d’intensité particulière qu’est la grande fête, le carnaval, l’événement
culturel voire sportif majeur, ou bien le temps exceptionnel de la vie
personnelle ou collective .
Mais elle invite à vivre ce temps autrement que
selon le modèle de l’excitation, permettant ainsi d’éviter le côté “gueule
de bois” ou encore la logique du plaisir pervers, là où l’excitation est
en fait procurée par une domination sur autrui .
La“sobriété heureuse”n’est pas l’austérité ni
l’ascétisme. C’est cette opportunité à vivre intensément ce voyage conscient de
la vie dans l’univers que nous propose l’aventure humaine. Li se tou, sur le
plan politique, le droit accordé à tout être humain de se mettre debout pour
véritablement Vivre .
Se yon kesyon
esansyèl pou tout moun konnen, ak an patikilye okouran de fini li yo.
Ki siyifikasyon limanite sa a, nan linivè sa a ki te fè li rive
fen nan yon pwosesis prodigieux de katòz milya ane ? Sa ta
agnostik, ate oswa kwayan, se kesyon an ke yon jou ou yon lòt nou pa fè sa
pa pran reta nan mande .
Istwa a nan
sivilizasyon se premye nan tout istwa a nan tantativ yo reponn ke yo
mennen nan kesyon final sa a. Pifò, paske li se yon pwoblèm esansyèl,
menm vital, mesye yo te instrumentalize kesyon fondamantal siyifikasyon an
bay lavi nan desine sistèm eksplikasyon plis oswa mwens fèmen
ki te gen konsekans ki pafwa pasifik men paradoksal pafwa
menm pi ansasen pase sa yo ki nan libète, nan egalite ak
fratènite .
Paske kesyon an nan
“sans”, olye pou yo yon espas privilejye pou kesyone ak
kwasans nan konesans ak bon konprann pou limanite, souvan te vin nan
vektè repons dogmatik. Olye pou yo respekte demand la
soti nan lòt moun, gwoup presyon imen abite pa volonte nan pouvwa,
Evaris, laperèz nan vid ak rechèch la pou pouvwa chèche domine li
oswa ekskli li, ki Lè sa a, deklannche lagè a nan “sans”. Epi
kit li vire toutotou relijyon transandan oswa
eksklizyon. Menm lojik asasen yo ap travay pou kondane yo
Moskou esè nan non istwa, pou viktim jenosid yo pwovoke yo
pa rejim politik totalitè yo, pou prizonye yo nan Enkizisyon an
Katolik (Torquemada) ak pwotestan (Calvin), nan fondamantalis jwif oswa
islamik charia .
Nan tout ka sa yo,
sa ki te ak toujou jodi a twò souvan nan travay se mepri a nan
alterite, tou premye lwa alterite nan jaden an nan
“sans” bay lavi, nan lavi li ak nan lavi lòt moun, Se youn nan
nanlibète konsyans, trè frajil konsèp men
san konte vijilans ak tèt di ke li implique tou se prete
estim pwòp tèt ou, nan respè pou lòt moun, rechèch pou otantisite, nan renmen
netwaye byen santi, nan senplisite, nan imilite, plenite ak konnen ki jan yo viv .
Se yon tan pou
vini, plen kòlè ak limyè, kote yo pral demare grap tan kap vini yo
nan jaden espwa yo. Lè sa a, gason ak fanm nan byen
pral leve pou pwolonje mache a long yo dwe, anlèvman an
Mistè, kontinyasyon yo nan travay la vivan nan gwo transbordman an, gwo
travay lavi, kout sou echèl pèsonèl nou an, men tèlman lontan nan gade nan
dewoulman nan tan kap vini an, e konsa opere pa tras yo ke nou dwe tèt nou
pou enskri nan gwo liv memwa ke desandan nou yo pral konsilte .
ke lespri a, kè ak rezon ede nou nan kesyon sa a nan “sans” paske gen pi gran pase nou nan linivè agrandi sa a. Nou ka gade kòm bon jan mèg wisp nan jwèt pay nan eleman yo, ti selil ologram nan vas mond sa a kote nou fè pati, nan responsablite ak nan prezans nan sa ki .
Cela
se passait au cours du périple des initiations. Yon jou, alors que le temps
était à l’orage, nous perçûmes au travers de la course des nuages ce signe
propitiatoire, cette enclume sortie du fond des cieux .
Lorsque le sourd
ébranlement parcourut la montagne, nous fûmes alors projetés sur le sol
pierreux face contre terre, tétanisés, à attendre la fin de cette colère dont
les effets devaient se répercuter jusqu’au profond de nous-même .
Après un temps
hors dimension, lorsque je me retournais et que le ciel étonnamment dégagé ne
présentait aucune trace d’orage, tu étais là, mon frère, imobilye, les
vêtements ondulant au vent léger du matin, la barbe frissonnante et le regard
doux porté sur la vallée des origines .
L’air était pur.
Une odeur de fleurs fraîches s’élevait. Sans nous regarder nous prîmes notre
bagage pour poursuivre l’ascension .
C’était il y a
quelques siècles. Nous avions dès lors l’âge d’être vraiment des hommes conscients
de nos responsabilités et de la tâche qui nous était impartie. Nous étions
traversés par le destin qui se manifestait par cette force indicible et
inflexible qui inexorablement nous engageait sur un chemin de connaissance et
de sagesse, sur le chemin du grand Mystère. Là était le sens à donner à notre
vie .
Souviens-toi de
cette nuit où le vent hurlant accompagné de rafales de pluie froide faisait se
rompre et se coucher les arbres derrière nous. La terre était en fureur. De si
profondes ravines se creusaient devant nous que nous étions dans l’obligation
d’implorer la providence pour en confiance continuer d’avancer en nous en
remettant à plus grand que nous. Nous devions sortir grandis de cette épreuve .
Souviens-toi du
temps calme de nos promenades à travers champs où chanter à tue-tête l’intense
joie d’être simplement en vie nous emplissait d’insouscience et de plénitude.
Il y avait de la légèreté tout autour de nous et main dans la main nous
faisions un grand tour tout autour de la maison familiale, par delà les blonds
champs de blé parsemés de bleuets, de marguerites et de coquelicots ondulant
sous une brise légère pour faire apparaître les formes mouvantes de la bête qui
se déplaçait en courbant les épis alors bruissants. Un frisson nous parcourait
et c’était bon .
Le temps était vif
ce matin. Habillé de ton tablier d’écolier usagé qu’on avait ressorti pour les
vacances, tu descendais les solides marches de pierre du pas de porte pour,
retrouvant ton bâton, aller tracer sur la terre battue du chemin ces signes qui
me laissaient coi. Tu étais le guide qui me montrait la voie .
Souviens-toi de ce
passage étroit que nous empruntions pour sortir du soupirail des tentations. Il
faisait sombre dans cette souillarde de tous les dangers mais jamais nous ne
tombâmes dans le trou rempli d’eau. L’endroit ne recélait que le tonneau de vin
du grand’père et sur des paillous quelques morceaux de fromages protégés par
des torchons de toile épaisse .
Souviens-toi de
cette ballade hivernale dans le haut pays où, par les routes déformées par
la glace et la neige, l’aventure s’offrait à nous. Emmitoufflés sous les
parkas et les bonnets, l’air froid entrant dans l’habitacle de toile du
véhicule troué d’un large estafilade qu’un parapluie ouvert recouvrait, les cahots
et les dérapages nous faisaient pousser des cris de victoire. Arrêtés en forêt
nous rencontrâmes l’onglée douloureuse suite au lancé des boules de neige
contre le caravansérail de notre passé .
Nous ne verrons
plus les caravanes lentes, chatoyantes et odorantes du suin des chameaux et des
épices. Nous n’entendrons plus le cri des hommes guidant leurs montures
récalcitrantes vers un ailleurs que nous ne soupçonnions pas. Me revient de ce
désert des origines la vision du souffle brûlant des sables soulevés par le
simoun et cette main tendue, brune et crevassée du sage vieillard surgi de
nulle part qui s’ouvrant laissait apparaître le trésor, ce fruit dur, noir et
ridé trouvé le long du chemin bordé de chardons et d’épineux .
Ne demeure
aujourd’hui que le buisson bien normal de l’accompagnement de nos enfants …
Tiens ! Sur le parvis ils ont monté le chapiteau de la passion … L’on
attendra la suite du grand livre des transformations .
De suite, il n’y
en eu pas, toi le frère égaré .
Souviens-toi que
d’entrer dans le corridor des naissances nous faisait si peur. Ou menm, tenant ton
bâton et moi psalmodiant quelques formules magiques qui devaient nous aider à
passer de l’autre côté, en nouveauté. Il n’y eu pas de seconde chance. Rien que
les blocs de pierre épars du reflux de la pensée que le temps des atermoiements
oriente vers l’avoir et la sécurité .
Les cieux se sont
ouverts. Des cataractes d’eau ont balayé les traces de notre histoire. Enfants
sages qui possèdions le don de se pourvoir par l’imagination dans ce pays
lointain des aventures extraordinaires, nous avons maintenant cessé de chanter
nos origines. Et parfois lorsque l’orage gronde, devant la cheminée au feu
crépitant, nous reste alors le geste de remuer les cendres du passé, vide, à la
croisée de l’émotion et de la sincérité, dire vrai, dire simplement ce qui est
.
L’appel de notre
mère, nous ne l’entendrons plus. Elle qui nous invitait pour le goûter devant
un bol de lait chaud au banania à croquer à pleines dents les larges tartines
de pain bis gonflées de confiture de groseilles et cassis ; larges tartines que
notre grand’père avait coupées dans la tourte qu’il n’oubliait jamais de signer
d’une croix lorsque pour la première fois il y portait le couteau. La clide de
bois du jardin ne restera plus fermée pour empêcher les poules d’aller
s’ébattre au milieu des plantations. Nous n’aurons plus à aller cueillir le
persil au dernier moment pour garnir la salade de carottes râpées et les oeufs
mimosas .
Quant à l’eau du
puits qu’il fallait aller puiser à la fontaine dans ces seaux de zinc si lourds
à la remontée, parfois lorsque le vent me dit, j’entends la Vieille rire .
Te souviens-tu
? Rien que d’harmoniser le chant matutinal des oiseaux avec les cloches
de l’église fait émerger ce goût acidulé d’avoir été si proche de toi, mon
frère .
L’acceptation
de soi-même est difficile. Il y a en nous l’étonnante demande d’être autre que
nous ne sommes. Parce que nous nous sommes demandé, parce qu’on nous a demandé
comme enfant d’être autre que nous étions. Nous avons refusé notre vérité, et
c’est l’impasse .
Ce qui nous a empêché de nous épanouir, c’est que nous n’avons pas assez
été reconnu, aimé et accepté tel que nous étions. Aussi nous sommes nous jugé,
pour ensuite nous condamner, tout au moins pour tel ou tel aspect de
nous-même, en compensant par l’amour-propre ou la vanité. Alors que le
véritable amour de soi, si fondamental, est exactement à l’opposé de
l’égocentrisme .
Cette non-acceptation de nous-même est la force de notre ego, la grande
force de la prison qui nous coupe de la grande liberté de vraiment Être
. Mais pourquoi donc ne pourrions pas nous aimer tels que nous sommes ? Et
pourtant après tant de recherches, d’expériences, d’observations, d’erreurs
aussi ; je vis .
La vie nous aime, absolument, et à chaque instant. C’est elle qui nous a
créé, et qui nous anime .
L’amour que nous pouvons ressentir en certaines circonstances, devant un
spectacle de la nature, devant un bel objet, devant une personne sage, devant
une vision spirituelle, devant un flash “numineux”, fait que se grave
en nous un nouveau regard sur nous-même .
Et puis derrière les coups durs, derrière l’épreuve, nous pouvons entrevoir quelque chose à la fois d’indicible, de très haut, de si essentiel et qui nous aime. A ce niveau le sens de l’ego individualisé s’efface de plus en plus pour que s’ouvre en nous humblement un chemin, le chemin correspondant à notre demande d’infini, d’illimité, d’absolu qui est le propre de l’homme debout, de l’homme en marche .
En français, existe l’expression “silence de mort”, alors que l’expérience du silence déborde de vie .
Inviter quelqu’un au silence ne veut pas dire lui demander de se taire,
pas plus que se tenir en solitude équivaut à couper toute relation .
Rejetons l’injonction “taisez-vous” pour préférer le
“chut” prononçé à voix basse avec l’index posé au travers des lèvres
pour inciter au silence .
Chut
! Il peut se passer quelque chose que vous n’imaginez pas, que vous pourriez
voir, entendre ou sentir, qui semble caché, et qui peut se révéler et vous
éblouir par sa nouveauté et sa pertinence .
L’invitation au silence peut être comme une invitation au voyage. Elle
permet l’ouverture des sens et l’approche de la vie intérieure. C’est une
attention qui peut aller jusqu’à la contemplation et à la dilatation de l’être
qui va jusqu’à la jubilation .
Mais le silence réclame du temps comme les choses essentielles. Il ne se
montre jamais pressé. Il a besoin de tout son temps car il est au-delà du temps
d’ordre temporel .
Il convient d’abord de lui faire de la place, c’est-à-dire de nous
délester du fatras des pensées, des soucis, des émotions agréables et
désagréables, et même des mots .
Si le silence fait peur à une majorité de personnes, c’est parce
qu’avant de le rencontrer et de l’apprécier, chacun est assailli par ses
animaux intérieurs – que sont les passions, l’orgueil, la colère, le
désoeuvrement, l’ignorance, la volonté de puissance, la fausse humilité, la
séduction, elatriye… – et qu’une fois les fauves calmés, on se sent seul, perdu,
orphelin, avec la funeste angoisse qui monte .
Blaise Pascal a écrit : ” Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passion, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir . “
Tant
que la personne n’a pas rencontré véritablement le silence, elle ne se sent
exister que par l’action et l’agitation, par l’incertitude et la
procrastination, par la souffrance et les problèmes de tous genres. Elle
demeure à la périphérie d’elle-même. La peur du vide qu’elle ressent rien qu’à
l’idée de se tenir en silence n’est autre que l’effroi de son propre vide, de
sa pauvreté intérieure .
Oswa, plus nous allons vers notre intériorité, plus nous avançons vers le
silence et plus les portes s’ouvrent sur un espace incommensurable. Alors que
dans la vie extérieure, nous vivons à la remorque de ce qu’il faut faire pour
bien se comporter dans notre société, à savoir comme un simple
“mortel” ; dans la vie intérieure nous sommes un être humain appelé à
la croissance, totalman anplwaye, et même à sa perfection à sa
réalisation “immortelle”. L’être se sent alors pleinement en
possession de lui-même, il est près de la source et se manifeste en plénitude .
Plus on se tait et plus on trouve d’égards envers la Parole et le Silence, et
moins on bavarde .
Pour celui qui a goûté le silence, les discussions, débats, réunions de
famille et colloques intellectuels deviennent difficilement supportables parce
qu’étouffants. Le silencieux, comme le solitaire a besoin d’air et d’espace ;
il a besoin de l’expérience du large, du vaste, du profond. Tout le reste lui
paraît plat, étriqué, superficiel. La “communication” obligatoire et
convenante lui paraît grotesque.
Lorsqu’un être humain est réellement unifié il peut être délivré de cette obsession de communiquer à tout bout de champ et à propos de n’importe quoi. Seul le partage essentiel sur des sujets essentiels ou l’échange silencieux de cœur à cœur ont un sens et offrent une véritable nourriture .
Nou viv
fen yon mond ki fèk te fonde sou relijyon, lwayote yo nan
pwoksimite, patriyotis ; ak jodi a make pa konsomasyon kote
ankourajman piblisite yo manipile nou nan sèvis globalizasyon an
ekonomik ak kiltirèl aksantué pa boulvèsman teknolojik .
Relasyon ak sakre a te modifye. Demand la pou siyifikasyon ki te swiv pa
yon repons otomatik ki baze sou relijyon pa egziste ankò. Pou kesyon an
: “Poukisa mwen sou Latè? ?”, swiv repons yo
politik syantifik ak jeneral. Nou pa ka konte sou la ankò
tradisyon. Nou fè fas ak laperèz nou yo, … epi la nou ye lè sa a
konvoke pou nou fas a fas ak tèt nou .
Bay sans lavi nou mennen a pa gen sans, paske la
moun pran wòl. Yo di yo se viktim klima a, nan la
lòt moun, nan sitiyasyon an, ke yo te gen tout bagay yo dwe kontan ak Lè sa a, sa
… Oswa, kontantman nou ak malere nou se pou nou. Nou responsab
nan kontantman nou ak malere nou paske nou gen opòtinite grandi,
grandi .
Nou dwe avanse ak je louvri sou chemen an .
Siyifikasyon lavi a, se lanmou. Nou pa ka viv san lanmou, sa a
echanj kè, gason/fanm sa a renmen, lanmou filyal sa a, lanmou sa a ant de
èt. Lanmou se kominyon. Lanmou se relasyon ak moun parèy nou yo, avèk
bèt yo, plant la, lanati, kosmos la ak atravè pratik relijye nou yo
.
Nou se èt sosyal, èt relasyon yo. Nou bezwen
bay, pou reveye youn ak lòt. Nou la pou nou fè tèt nou
bon atravè atansyon bay lòt moun, amitye, Konpasyon, kado a .
Èske objektif lavi a pa t ap aksepte tèt ou jan w ye a? ? Men pou
sa, nou bezwen gade lòt la pou nou li nan regard lòt la ke nou
nou janti. Renmen epi ou pral renmen. Nou dwe gen tandrès pou
tèt nou .
Gen moun ki sèlman wè nan lantiy materyalis la epi yo pa fè sa
pa poze kesyon sans lavi a. “Einstein te di, ke yon èt
moun ki pa janm poze kesyon sou siyifikasyon egzistans lan, ki pa enterese
pa nan sans lavi a, se pa yon moun.”
Jodi a nou nan yon mond kote ideoloji dominan an
konsomasyon, Oswa : “Objektif televizyon, jan Patrick te di
Lelay, se pou fè sèvo yo dosil !”. Lavaj sèvo,
se piblisite .
Pou kontrekare eksè objektif ak mòtèl sa a, Nou genyen
bezwen rekonsantre sou bezwen imedya kò nou ak sansoryèl ki
pa ka twonpe nou lè yo lye ak renmen, nan tandrès, pou
sans de bagay senp, espirityèl la. Nou dwe di wi pou lavi.
Bagay pwensipal lan se aprann renmen lavi, e pou sa travay sou nou
blesi .
Chemen lavi nou se ale soti nan laperèz nan renmen. Gen lajwa nou,
kè kontan nou genyen, pou viv, pou egziste. Men, kòm sa a se reprime, li nan
konsyans ke nou dwe wete inyorans ak konfwonte sa
Lès, a eksperyans nan tout jou sa yo ki pote nou pataje yo nan sipriz.
Atravè sikoterapi, men tou atravè meditasyon ak lapriyè, nou dwe
kite bagay yo ye. Se atravè kontrent entèlijan sa a, ak pa la
eksperyans sansoryèl, ke gen yon ouvèti nan kè a .
Nou dwe kriye anpil lè nou plonje tèt nou nan gade nan yon ti kras
dwe, pandan w ap obsève yon bèl jaden flè, yon travay atistik, oswa lè w koute yon
mizik ak chante ki pale ak kè a. Sa a se sans lavi a. La
repons se soumèt a sa ki, ouvèti sans yo. Repons lan se
“joie” .
Kite timoun yo vin jwenn nou, ti zwazo yo, lespri tan yo
ki pase, epi pi wo a pa janm fèmen pòt la. Lè sa a, li ta twò cho,
nou ta kouri nan lè, Lè sa a, lanfè pa ta byen lwen, … pandan ke genyen
anpil pou fè !
Parfois il nous arrive de
salir mais c’est au moyen des larmes que nous renouvelons notre pureté
première.
Les larmes sont comme la limite entre notre
état corporel et notre état spirituel, comme le point de transition entre le
temps présent et le temps à venir dans lequel nous pouvons entrer par
anticipation déja dans cette vie.
L’enfant nouveau-né pleure
quand nous arrivons dans ce monde.
Nous ne devrions jamais donner
et recevoir de l’amour sans verser de larmes.
Les larmes peuvent restaurer
la virginité perdue.
Il est essentiel de distinguer
trois sortes de larmes : les larmes sensuelles, les larmes spirituelles
et les larmes diaboliques.
Les larmes
diaboliques, – du grec “diabolikos”, coupé en deux – sont les
larmes pour faire semblant, les larmes de crocodile, les larmes qui
opportunément permettent à l’individu de se mettre en correspondance avec ce
qui lui sied de circonvenir. Ce sont les larmes de la désespérance, les larmes
de l’hypocrisie qui trompent la compagnie et nous enfoncent dans la fausseté
par le clivage qui s’opérant en nous, nous trompent aussi nous-même.
Les larmes
sensuellessont généralement liées aux passions. Ce sont les fruits de
la colère, de la frustration, de l’envie, de l’apitoiement sur soi-même ou simplement
de l’excitation nerveuse. Elles expriment notre tristesse de vivre dans un
monde qui n’est pas à la hauteur de nos aspirations. Il n’est pas interdit de
pleurer devant une grande épreuve ou à un enterrement ; c’est même plutôt sage,
car les larmes peuvent agir comme un baume et la blessure est plus profonde
quand la peine est refoulée.
Les larmes
spirituellesne sont pas le résultat de nos propres efforts. Elles sont
un don venu d’ailleurs. Elles sont étroitement liées au profond de nous-même.
Elles nous amènent à la vie nouvelle. Elles sont de deux ordres. Au degré le
plus bas, elles sont amères et nous purifient ; elles sont comme le sang qui
coule des blessures de notre âme. Au degré le plus haut, elles sont douces et
nous engagent vers une forme d’illumination prélude à un ailleurs meilleur ;
elles indiquent la spiritualisation de nos sens et participent à la
transfiguration de la personne humaine. Ces deux types de larmes spirituelles
ne doivent néanmoins pas être opposées de manière trop tranchante, car l’une
mène à l’autre. Ce qui naît comme larmes de regret peut se transformer en
larmes de gratitude et de joie.
Celui qui a revêtu la robe
nuptiale de l’affliction des larmes, connaît le mariage du rire spirituel de
l’âme et du calme solitaire des espaces lointains.
AccepterCes choses de la vie qui font que l'on est mécontent, blessé, en colèreces choses de la vie qui ont été et qui sontet pourtanttoute situation doit être acceptéecomme elle vientquelle qu'elle soitc'est comme çac'est ainsi, maintenantvoilà ce qui est arrivé .Après le juste temps pour le ressentine pas rester dans l'atermoiementaprès l'acceptation il y a la réflexion puis l'action.Accepter n'est pas fuir la situationc'est la regarder en facela nommerla comprendrediscerneren avoir connaissance parfaiteen la confrontant à ce qui importe vraiment pour soi.La joiece calmecet état où la tristesse et le malheur ne peuvent nous attaquerce cadeau à se faire et à faire à l'autrel'ultime présence à soil'accord musical parfait de l'orgueen son for intérieur.125
Quoi que vous fassiezêtre làen attentede ce qui viendra pour fendre l'armureou ne viendra pasimporte peu puisqu'il est un signeque nul ne saurait distinguer d'entre les signes .Le souvenirde ce que l'on pourra penser de nousaprès notre départdevient insignifiantdès lors que le porte à porte des essais et erreursnous enseignent à simplement "voir" .Nous irons où bon nous semblesans haine ni plaisirjuste avec la joie d'avoir étéet d'être jusqu'au point de non-retourun être parmi les êtresun petit d'êtreun créateur d'êtresen marche vers le rien de toute choseoù tout s'arrête et continueà mesure de l'expansion de l'universéchange de matière et d'énergiedont l'esprit ne saurait se départir .Nous colportonsune toute petite fraction de secondele message d'amourd'une vie tienne ou mienneimporte peupuisque l'entre-deuxde ce qui nous différencie et nous uniest porteur du "nous" suprême .124
Monte la plainteEn volutes lentesSourde tornadeJusqu'au regard amèneFigé par la sidération .L'anse du panier est à tresserD'entre les objets sacrésLa passiflore épanouieRagrée le sens de la vieLe maudit est passé .En marche par les sentes escarpéesLe limon colle aux piedsS'entrouvre une lueur diaphaneD'entre les voix des suppliantsLâches dans leur penchant à la servitude .En colonneL'humanité investit les lacets de la montagneAscension régulièreAux rythmes des cymbalesEt des oriflammes claquant au ventVers le Très Haut .Les visages toute de sagesse burinésSe mêlent aux lancinantes mélopéesConjugaison singulièreOffrant refugeÀ nos âmes éprouvées .123