Le seigneur de guerre devient prince de paix .Passeur du double des chosesil délivre la lumière recluse dans la boîte des songes .Doutant de sa propre visionil met des œillères à son pur-sang .Le hasard accepté d'une bavure révèle un bleu diaphane .Il hâte imperceptiblement la chute de l'Occident .Il côtoie l'énormité de la tâche à venir .Il franchit le carroyage de l'espace céleste .Aux marges du monde ,dans la manade de son ateliersa gestuelle de cape et d'épéedompte les écrouelles .Il est peuple des menhirs .Parfois en lassitudeses yeux vaironsfertilisent les paresses de l'esprit .Il est ardente digitale posée aux flasques des serrures .Il est veilleur de l'échauguette ,immobile en son attente .Il signe furtivement d'un spasme taurinle biais des choses dites .Il est le légiste inflexiblede la liberté infinie des combinaisons .Il ouvre à coups de hachele deux fois béni de la blondeur de l'ange .Sur les faces endeuillées par la rupture des apparencesil est l'ardent vandale d'une exigence barbare .Il courtise les crachats blancs de la ressemblance .Sur le visage perlé d'un mica de pacotilleil desquame encore et encore le rire des atomes .Il rend visible l'Apocalypse ,sengem , le prophète aux prunelles de Voyant .Il offre son visage aux inquisitions esthètessengem , l'artiste des pleurs immédiats ,l'énucleur en instance .Et si le découvreuren ses croisillons cloutéscalque l'enténèbrement de la clarté,lors , tout s'enflamme ,des yeux de l'aigle ,au souffle noir des bisons de la pensée ,tel le cœur du Beau impeccablement distingué ,telle la marge d'un cahier obliquement souillé de sang .Les persiennes claquent ,la jointure des dualités explose ,un éclair de vie clame l'éblouissement de la présence ,les poussières dansent dans le rai de lumière ,tout se rejoint d'une amble véritable .Quittant la caverne des errantsil se soumet au tremplin des serviteurssengem , le prêtre des sorties d'exil . ( d'après une œuvre de JC Guerrero )
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Ginn ganz
jonke Weese vu Papp a Mamm, hie gouf vun engem Monni aus Epernay opgeholl .
Mat dräizéng hien
als Glasblower geschafft .
Mat hir
Fra Lucy, meng Groussmamm, si hate fënnef Kanner, dorënner den eelste Jean
war a sengem éischte Joer stierwen .
Nom Grousse Krich war hien
am Metro ugestallt, an der RATP,
wou hie bis zur Pensioun bliwwen ass.
Hien d'Kand vun
Ardennen erofgaang an d'Champagne waren Paräisser ginn.
Nom hunn
bewunnt rue du Chemin Vert zu Boulogne, während der drëssegjärege d'Koppel an hir
véier Kanner geplënnert Boulevard Murat, an engem groussen Appartement, datt si
hu misse fir Krichshandlungen opginn , no der Bombardement vun de Fabriken
Renault Emgéigend déi d'Gebai beschiedegt huet.
D'Famill war
verlagert rue de la Corrèze
bei der Plaz vun den ale Befestegungen am 19. Joerhonnert
Bezierk .
Et ass hei, Strooss
Correze,
dass ech vun engem Dreck Camion beandrockt war, datt an engem giganteschen gefall
Ausgruewung déi an der Mëtt vun der Strooss opgemaach huet .
Ech hat Angscht vun
dëse Grousspapp, deen op mech gegléckt huet an mech gekrasch huet .
Wéi déi Kéier hunn ech d'Stuff Tapeten a kleng Streifen zerräissen, dësem Zëmmer wou d'Mamm meng Schwëster op d'Welt bruecht huet 13 Februar 1945 .
Ech bewonnert der
Westminster Klang, déi all hallef Stonn iwwer der Fotell geklappt huet
vum Grousspapp .
Well hien war
dacks a sengem Stull, Bopa Donau, wéi ech et genannt hunn, well de
noosten Metro Gare war Donau, déi mech erlaabt
vun mengem anere Grousspapp ënnerscheeden, Bopa Frugères .
An hie war an
säi Stull, Bopa Donau, well seng Been wéideet 18 Mee
1955.
Mir hu missen
nieft dem Been kuerz virum Doud ofgeschnidden .
Ech war gaang
seng Begriefnes mat mengen Elteren. Um Wee zréck vum Kierfecht am Bus deen
huet eis zréck op Porte de Pantin bruecht, Ech hunn dem Grousspapp seng Präsenz gefillt
Donau. Et war wéi wann hien mir wichteg Saachen seet, déi ech net gemaach hunn.
huet dann net verstanen ; et hat mir Chills an eng Spuer vun dëser ginn
Event bleift haut a mir. Ech war deemools néng Joer al , an ech hunn net
ni méi seng Präsenz als grujeleg Mann vergiess mat deem ech net austauschen konnt
.
Op de Fotoen
hien huet eng gutt kucken an engem Gesiicht mat mëll Fonctiounen, hien de stille deen trotzdem
konnt an Tantrums fléien, déi mech erschreckt hunn.
Ici, Et ass
zu Jouy an der Eure fotograféiert , mat sengem Wollen-Wackel a sengem éiwege Beret
deen seng Kaalheet verstoppt, hie weist eng affabel Haltung virum Louise sengem Haus
, senger Fra senger Schwëster , Lucia meng Groussmamm , an de Léon de fréiere Spillkeeper,
Louise säi Mann .
E puer Zäit
virdrun, um Retour vun de laange Vakanzen wéi all Joer an
frugeres, mir sinn mam Zuch zréck komm, mamm, meng Schwëster an ech, au 75 Strooss
Saint Charles zu Grenelle.
An do, Iwwerraschung
! Eis Kichen Tapeten, déi war gläichzäiteg Wunnzëmmer an
Buedzëmmer, ëmgebaut gouf. An et war mäi Papp deen dat gemaach huet, an hien
huet et mat sengem Papp gemaach, Bopa Donau.
De Sall war strahlend mat Sonn op dësem spéide Summerdag ….. an nach haut bleift e Liicht no eisem Häerz.
Le vent souffle , échine lasse , chante quelque part l'oiseau des étreintes hivernales .
Je ne t'oublierai pas , tu ne m'oublieras pas , fir zesummen dire merci à ceux qui nous extirpent, nous les parapluies de la sortie de liturgie à ne pas choir en fond de vasque , inhalant les odeurs de cuisine mi-chèvre mi-choux mi-reille mi-figue jouant à colin maillard d'une narine l'autre .
Il est permis de se dire que même par temps de traîne la poignée se dresse am Vertrauen vers les mains de Charlie, David, Ahmed mais qu'une rafale de kalachnikov peut effacer , mascarade dérisoire , sombre venue des terreurs que la bête immonde interpelle naseaux fumants l'entre-cuisse béante engouffrant en fond d'entrailles nos suaves irresponsabilités .
Il est temps de convoler l'un vers l'autre dans le bleu de nos pliures , d'endimancher de sourires le passage des officiants sur l'allée de graviers défilant à pas comptés vers le lieu sacré , beauté , Léift , paix partagés, au-delà du numineux , en l'incandescence de la transparence .
Ce matiny'a plus d'essence dans le manchon ,la cendre est froide ,on aurait mis de fausses fleursque l'effet en aurait été plus fumant .Suffit pas de se lamenter ,y'a aussi un combat à mener .On lutte , on se bat .Mais contre qui ?contre quoi ?Je me bats contre Pierre ou Jacques ,alors que c'est moi qui imagine des tas de choses les concernant .Je me bats contre le monde ,mais pourquoi couper la branche sur laquelle je suis assis ?Je me bats contre la nature ,mais pourquoi combattre ce qui me nourrit .Alors que la vie est làtelle cette eauau goutte à goutted'un clepsydre en déséquilibrele verre irisé par un soleil armorié ,tel ce sablierqui grain à graingrignote le temps du conflit .Tout combat semble dérisoirecar rien n'arrête la vie ,aller de l'avant ,contourner les obstacles ,marcher ,monter ,descendre même ,pour remonter , riche de l'épreuve rencontrée .Ne jamais forcer le passage ,pas même forer un petit trou au creux de la mémoire .Et ma cigarette toujours pas allumée ...( Photo prise d'après une œuvre d'Elianthe Dautais )218
Gelures sédimentaires sur ta peau d'ébène ,l'orage requiert le son et la lumière .Danse de l'eau et du reflet ,dévalade des textures ,généalogies entrecroisées ,les connexions se font .Regard aigude l'homme déjà-là ;en réceptiondes signaux scientistesque son ego exige .Conscience élargie ,vigilance et porosité ,fine lamelle de l'instanténonçant la parolele temps d'une caresse nocturne .Cette volonté en ascendance ;révélation de l'imagedu bromure en son bain .Eveil de chaque fibreen l'arc en ciel du tissagehors du glacial détachement ;ultime écoleoù le pas des attentesfléchit le douteet ravit le sens nouveau ,trace unique ,musique d'antan ,la lila des nuits fragiles ,bulles de savon ,chapeaux pointus ,baguette magique ,pour étoiles de tes yeuxrévéler le dialogue avec l'invisible .219
En nécessité du hasard ,sans linéarité ,sans que l'étiquette ne soit collée ,il n'est de plan ni de loipour cette occupation d'espace ,nous les immémoriaux ,à se bander les yeux devant l'évidence ,de coïncidence en coïncidence ,soulever le voile de signes et de paroles mêlées .Au jardin des délices ,Isis nue ,Isis la décisionnelleque la discorde fait renoncer au cheptel ,Isis la toute belle ,la striée de nos rêves ,la captatrice des correspondances ,l'enjoleuse cosmique ,la chuchoteuse à l'oreille des sourds ,la femme faite lumière ,en perpétuel chevauchementdu souffle immémorialque le grand arbre propose ,arbre dévolu ,arbre du bout du monde ,arbre élevé dans la métaphore ,fruits de l'indécision ,fruits replets du plaisir à venirs'écoulant , fleuve d'un tempsentre les récifs du vrai ,le long des golfesde l'ouverture au divinque le fauve proposedans le frémissement de ses moustaches .217
De ce vouloir saisir , de cet effort à prononcer ton nom , de cette insistance à te prendre pour une évidence , de ce tourisme sur les lieux de naissance , de cette absence d'outils grand'parentaux , de ce gorille au phylactère , Sylvain mon fils, parlant bas , avec des mots surgis d'une trompe d'éléphant , de ces brisures entre les objets , de cette chasse faite aux propos disjoints , la porte s'ouvre , révèle , organise , exalte le monde chaotique des grands chevaux de la présence . Furtive intervention des intempéries liquides et solides mathématiquement enclines à la levée du sens . Il fût un temps de présentation vivant et fécond , brindilles et herbes sèches sur le revers du veston , devant le portillon des réalités lieu du corps de chute , lieu d'élévation , lieu de joie au-delà de l'oubli .
Vivre en intensité au collège des cœurs serrés , branchies ouvertes , reflet des âmes en instance d'élévation . Il est des plages couronnées de méduses , de plaintes jointes , l'orbe sacrée laissant passer la main hors des palmeraies grasses . En cette attente , immobile , être présent à la première heure du soleil claquant sa démesure derrière la roche aiguisée faite selon le soubresaut de la naissance . En harmonie s'accomplir , ne plus puiser de nos mains gantées aux sources des donateurs , être le vif , l'écarlate , le sans regrets , le radical sur la guirlande des instants . Écartons le paysage , soyons la trace unique au centre des attentes , soyons cloche de bronze à la volée portant parole sur les champs de terre grasse , soyons le service sur l'aile du phœnix .
Wat ass iwwer de Mënsch Enn vum Liewen , eng Hallefinsel . Mat fir Isthmus wat mir sinn , fragil Mann , an eiser Schéin de Wëssenschaften , vu Konscht a Spiritualitéit gemëscht . Fir e Mann ënner Männer ze sinn , ongebuerene Mënsch Humus , deenen hir Wuerzelen an eis Ëmgéigend falen , mir , de Wanderer , déi aarm maachen Genealogie , fir Schrëtt fir Schrëtt , vun Haltung zu Haltung , op d'Leeschtung eropgoen mat grousser Verstäerkung vu Fifes an Tambourinen mir , braggarts vun der etabléierter Uerdnung , d'Versendreider vun der emotionaler Horde , mat de Fiedere vun der Mimik dekoréiert . et gëtt eng Zäit sou no eng Zäit ouni Angscht eng Zäit iwwer eis Zäit datt den neie Mann geet am sa vie denken fit ze sinn iwwer eis Mineralitéit , vun eiser Déierlechkeet , vun eiser Geschicht , e Gewësse mat propitiatory Zeechen , eng Grafik vum Unknowable .
Vieillir enfinet que le vent me viennefrais sur la nuque . Qu'importe l'âgepourvu qu'on ait l'enfance , qu'importe les chemins parcouruspourvu qu'on ait la vision , qu'importe le corps en faiblessepourvu qu'on ait de la hauteur , qu'importe la dépendancepourvu qu'on ait la maturité , qu'importe de ne pouvoir gravir l'échelleparce que nous sommes échelleavec cette liberté de se relier . Ouverture et douceurd'une paix parée de pas menusautour de l'étang où tout repose . Vieillir enfinet que le vent me viennefrais sur la nuque . 213