L’un tenant l’autre Par la main L’autre tenant l’un En sous-main Les feux s’éclairent Bougie à brûler Dans l’ultime volute.
Partir dans la nuit sidérale Prière sans écho À deux Toucher le fond Au crépuscule S’abandonner Au gré des vagues de l’instinct.
Nom de la durée : « Inattendue abondance » Un don de la vie Âme singulière rencontre âme singulière Unique accès à la transformation D’un amour inachevé Gardant l’esprit du lieu.
Fissure méridienne Juste le souffle du vide En traverse des herbes sèches Où décapiter la nuit Promesse de sang À faire sortir de l’alcôve Les djinns de la louange.
Regard à propos D’un silence Que jamais les paroles imaginèrent Sur les quais de Seine Pour un secret Qu’aucun oracle ne délia Pas même l’unique instant.
Le vieux cheval au milieu du champ S’est immobilisé Parcouru par de noirs frissons Oublieux des pâtures d’antan Hors-temps Sans se douter Que tout arrive à point.
Crispation d’un sourire En pleine efflorescence La grille équanime Enregistre ce qu’il faut dire Et puis compare Avec le ciment compacté.
Energie pure Atmosphère nettoyée La matière pénètre toute chose Tant que lumière noire Communique l’ineffable frisson du rien Sans autre dénomination.
Affaire indicible À chasser la poussière Dans le jour naissant Là où ondule la cellule Simple cellule Donnée à la volée.
Un jet de cauris Endimanche les causalités Dans un ciel élevé Contre les balustrades de l’épopée Tôt lancés À contrechamp de qui rassemble et nourrit.
Murmure du poème À la porte du temple Chasse les chatons de l’esprit Chatons velus déposés Entre les monts bleutés De tes seins de lune.
Ventre bien rempli Nu dans la fange Il eût été permis De boire et de chanter Jusqu’à point d’heure Dans un éclat de chair voilée.
À nouveau ensemencée La végétation s’est parée D’un peu de temps Pour déployer les pensées superficielles Du pauvre hère en péril Poing levé d’imprécations féroces.
Les grandes écritures Blanchissent le tableau vert des parturients Enchaînant toute vie À l’étalage du malappris En vers alternés De quatrains et prophéties déclamés.
Voire les apparences Modifie la saignée Quand refuge éloigné À la merci d’une réalité de pacotille Le non-attachement se pare des laitances Venues de la source.
Evitant le poivre et le sel Poisson désossé À la purée d’ail destinée Nous eûmes bouillon de viande à profusion En ces temps de forte instruction Sans coups de règle sur les doigts.
Ne nous cherchons pas Soyons le déjà vu Aux terrasses du ciel D’une concentration exsangue Le jeûne avec soupe d’oignons Permettant le son des phonolites.
Les nuages partent en lambeaux Il pleut À mille pieds de haut Les sommets disparaissent Restent pour aujourd’hui encore Quelque divagation à pointe de diamant.