Travail de lumière

Un merle   
Ce matin   
Au téléphone   
M'a appris qu'il fallait dire    
" Merci ".      
 
Bien me surpris   
Dans sa robe de lin grise   
Qu'il se soit ainsi   
Enquis de ma superbe   
En me penchant à la fenêtre.      
 
De toutes les couleurs   
Il s'est frayé chemin   
Dans la pluie et le rire   
En simplicité   
Par le secret de son cœur.      
 
Quelle folie   
Que ce fils de la nuit   
Puisse ainsi   
Présence diaprée   
S'enquérir de mes capacités d'élocution.      
 
Le haïku   
Caquetant dans la cour de l'école   
A remis une brassée de silence   
Entre les mains du voyant   
Affecté au néant.      
 
La flamme tremble   
Se couche   
Mais ne s'éteint pas   
À l'orée du sans soucis   
Petite fleur épanouie.      
 
Les langues de peinture   
N'arrivent pas   
Du bleu d'amour au rouge sang   
Troncs serrés feuillage inexistant   
À répondre à l'appel.      
 
Mes doigts ont caressé   
La respiration verte et courte   
Du frêne abondamment déployé   
Devant la maison   
À tâtons.      
 
Telle chenille   
À la raison vacillante   
Je suis tombé de l'échafaudage   
Par le vent assisté   
Du papillon de mon enfance.      
 
Sous l'arche   
Sans résistance devant la fausse parole   
Le jaune du soleil   
A recouvré sa prestance   
Hors la comédie des vitrines.      
 
Ne pas chercher à plaire   
Mains dans les poches   
Sans héritage   
Le monde a glissé au travers   
D'un trou approprié.      
 
À posteriori il fût dit   
Que nous serions quelques uns   
En veste de marbre   
Pour rallumer le mégot des souvenirs   
Travail de lumière.      
 
( œuvre de Michel Bole du Chomont )
 
1209

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