Cartlanna Catagóire: Bliain 2019

Essence magique errance

Essence
magique errance
 
à quand le carrefour
du feu ardent
 
tu mets tes chausses
et rentre la chemise
 
sans le dire
une douleur vive au ventre
 
tu recherches l'ombre
toi le soleil en quenouille
 
et pose la main
sur la poutre maîtresse
 
sans que les cieux pâtissent
pommettes rougies
 
passent par la fenêtre
les retenues désuètes
 
un feston de lumière
au carême d'être
 
tu prends la vague
de plein fouet
 
ne recule devant rien
la gorge nue
 
figure toi que je t'aime
et fais bonne figure
 
assis sur le siège haut
le tilleul bruissant d'abeilles
 
le chien court sous la tonnelle
et lève la poussière 
 
accueille
et tais-toi
 
brûle d'une allumette
la luette de l'esprit
 
pour un sourire 
aux lèvres humides
 
à l'éveil des âmes libres
la pensée est sereine
 
pétris tes souvenirs
par une déglutition active
 
demeure le goût du sang 
aux mains tremblantes
 
ag breacadh an lae
tu verras l'ouverture
 
de la dure mère
replète en ses ondulations
 
au creux de ton épaule
lâcher prise
 
à la fibre secrète
le pansement discret
 
un bouton 
juste un petit bouton jaune
 
pour désarçonner 
ton corps sage
 
aux mille pertuis
être de garde et d'estoc
 
toi le millénaire
des prairies de montagne
 
sois la digitale bleue
du signe mystérieux
 
verbe incarné
que le doute anticipe
 
mo shaol
mon immense vie
 
à l'angélus vermeil
d'une coupe profonde
 
vent 
ô grand vent
 
souffle sans fatigue
les girouettes crient
 
 
 
613

rúndiamhair dorcha

   A, acu,   
Déanaim cuaille agus gáire faoi dhúchas
Polarú mé
míle gné ag ceant
an dearfach agus an diúltach
nach bhfuil iontu ach bréagáin
ag an mbealach isteach chuig fantaisíocht
cá bhfuil an bolb
radharc agus gruagach
ullmhaíonn sé le haghaidh an upheaval mór.

A, acu, trí,
bua mé
Tuigim go bhfuil briseadh ar an lá
cad atá sa saol seo
i bhfad níos mó ná mise agus mo eagla
go bhfuil mo chomhleá consummated
gur saothar feola í an tsíocháin sin
go n-osclófar an chrysalis go luath
go mbeidh an féileacán eitilt ar shiúl
go bhfuil mé ag eitilt.

A,
tá m'anam aontaithe
Is colman nó tras-iompróir mé
Is mise máirseáil an rí
i mo Chonaic dúiseacht
comhlacht i bhfithis seolta
as súile an domhain
leanúint leis an gcosán
treoraithe ag an réalta
i láthair sa dorchadas.


547

breith linbh an tsolais

   Nuair a fhaigheann na duilleoga bás   
aimsíonn an crann a chroí
i gcuideachta sona tá gach rud adhmad
meáchan an chomhlachta.

Cosúil le éan óg
spreagtar é chun dul isteach sna tailte thuas
léimeann sé
flutters sé sreabhach a fhoghlaim.

Scaipeadh a sciatháin úrnua
ag luí na gréine
cuileoga a chorp lonrúil ar shiúl
chuig tithe eolach.


546

Batifolons le long de l’onde

 A ligean ar frolic feadh na tonnta   
sliogán focal
a vagaries na eddies
submissive agus toiliúil
mâchurée de teintes bleues
a shúile a oscailt go leathan
ionadh
ag cruinniú.

Tháinig an bhaint amach
déposant les amarres
i gcoinne eibhir an bhainc
glórtha an mhuilleora a ardú.

Pour peu que la peinture s'écaille
mo chearc uisce
mo muise
je te lègue mon sang de traîne misère
époumonée d'algues vertes
gan barraíocht i n-aghaidh tairiscint do airm
mo chur i láthair
mo chinniúint
mo chuid amháin
mo rómánsaí míle uair ath-dhraíocht
gan amhras ar thréigean.


545

Du ruisseau au chant d’oiseau

  Du ruisseau au chant d'oiseau   
en écho des montagnes
si tendre si fragile
cette ascension vers soi
au poudroiement des lumières
bouches ouvertes
nous irons
la blanche auréole des matins
guidant le berger
main ouverte
à qui la prendra
notre enfance
entre les rochers
au crépu d'une végétation
que l'amble d'un cheval
inaugurera
messager d'une dernière promesse
à mesure d'un temps d'offrandes
de paroles affranchies
sur le pas de porte de l'esprit
ma petite langue des prés
ma douce amie des bois
ma déraison endimanchée
tant de fois caressée
sans que rompe la ramure
et que monte
le silence de la prière.


544

les abysses de l’incertitude

( encre de Pascale Gérard )
Frappant   
les sombres abysses
la vague vint
puissante et chaude
broyant nos illusions
au fond des abers fracassés.

Tout était plus grand
la prière montait des embarcations
le flot cinglait les visages
il n'y avait sur le pont
que cordages enchevêtrés
et prise de ris cliquetante.

Quand du ciel
jaillit la corne des morses
la beauté nous saisit
pour nous empaler
au vertige des supplications
l'instant d'inattention assumé.

Se déversaient l'or et la lumière
des relations avec le Tout
le doigt de solitude en évidence
aux cinquantièmes rugissants
nous rappelant à l'ouvrage
de tant et tant d'amour à prodiguer.


543

Mamour, mo shaol

 Mamour ma vie   
 aux racines mêlées   
 filtrait cette lumière   
 en fond d'allée   
 aux arbres de gratitude   
 et de puissance alliées.  
    
 Des papillons de jour   
 des papillons de nuit   
 dans leurs courses syncopées   
 dansaient l'aller-venu   
 des vives couleurs de l'Esprit   
 au son des tambours guérisseurs. 
     
 A genoux sur le seuil   
 elle tendait ses bras nus   
 paumes des mains ouvertes   
 sa chevelure lustrale   
 effaçant les derniers lambeaux de nuit   
 que le baiser de l'aube rougissait.    

  
  542

Eperdu, a rith tríd na coillte

Eperdu
a rith tríd na coillte
l'homme se met vite en émoi
sous le murmure d'une ramure
poussée par le vent
qui de ci de là
fait vaciller la houppe des grands arbres
au regard vibrant
point de remue-ménage
juste la danse vigilante
des gardiens du seuil
dont l'œil darde
en l'avenir lustré
par maints passages
telle peau étendue sur la souche
au bouche à bouche
de mots écrus
papillons de lumière
livrés au lendemain
pourvu qu'ils sachent
du temps accompli
dire l'attente juste.
 

 540

Déantar an bheirt seo chun grá a thabhairt dá chéile

   Déantar an bheirt seo chun grá a thabhairt dá chéile   
go fánach
anama agus gorgling an chroí
éalú i scairdeanna beaga
Ambages gan dornaisc
sciatháin bródúil
crosairí cos
filí ár ndeartháireacha
ár n-aithreacha ár mic
rug léi sna spéartha
leanaí calma an saol simplí.

pasant

bain díot do hata
tá dea-cháilíocht ann faoi ghiúmar an fhómhair
go leor ciúnas agus cairdeas.


539