Ees
Ükskõik milline teine
Rändajate ehted
Valgusesse asetatud
See, kes järgib Teed, on alati üksi.
See kauge kaaslane
Armastava südamega
Teadis Tema juuresolekul
Asjadega hakkama
Peale nende välimuse.
Ei pääsuke
Ei leidnud tugevat melanhoolia
Kui mitte sinise fööniksi vari
Pandi sinna üleval
Võlvvõlvidel.
Sama nägu
Püüdes unustada, et tal on keha
Piserdage taevasinist seestpoolt
Suurel juhul juua tema kätes
Hingepuhangu peccadillo.
Peab ilusaks tegema
Päeva aktid
Tal oli kalebaš
Tuule plõks lõikes
Otse südamesse ja selle tujudesse.
Õigel ajal tehtud viga
Ruudukujuline tihvt ümmarguses tapis
Teeb vea talutavaks
Vürtsiga vöötavatele
Ületage teadmiste kalju.
1420
Hoidke kinni, et see mööduks
See on midagi, mida me tahaksime öelda
Ja mis loksub vee kohal
Kogu vihma keskel.
Seejärel laskuge ausalt alla
Viivitamise koha poole
Et lahti keerata lint, mis tuleb
Konts kust välja lasta
Asjaolude joondamise summutatud heli.
Tulevik, kus ilma olemata oled õiges kohas
Ma tõmblen, löön vastulööki
Poolkuu kukk ees
Kandmine avalikus kohas
Keha ja selle keel
Careening koos partisanide lauluga
Esiletõstetud
Areeni liival.
Mitte midagi
Tühi
Paljas nahk
Vabastage ennast, et nad ei tuleks
Ega mälu
Suuremaid kokkuleppeid ka mitte
Ega lihtsat väljalangemist
Ületama
Avatud silmalaud
Selle kohta, mis juhtub
See riietatud kehade vahetus
Kõik erinevad
Sünnituspeadele
Valmis kuulutama
Et võti tuleb leida
Pragu seinas
Kuhu pääseb must valgus
Siniste küünte käte kinnitamise katse
Mööda mööda.
Eemaldage viga
Nii et tuum on ilmne
Kodikilli rikkumine enne teksti
Keel purustatud pöidla ja nimetissõrme vahel
Kiirustades leidmata midagi võtmata
Aga tekkis.
Sõna on sinu
Puuvilja kaun
Niipea kui lahku
Valge piim seguneb maaga
Kaduda
Seal
Lõpus
Hea varastamine
Maapinna katmine.
Jäbeduste kursus
Tulistati kohapeal maha
Näljased lõikasid suured lihatükid
Lambalihas.
Paigaldatud
Öökulli välimus
Vasak parem vasak parem
Oma suurte ümarate silmadega
Kus see saatuslikuks saab
Kus on lihtsam
Siniste pilvede lahtirullumine
Vagakalt jäädvustatud vanadesse kirjarullitesse.
Suveõhtu
Noaotsa kurnamiseks
Nikerduskivi peal
Leidsime ema põse pehmuse
Ja Poja tegeliku elu ilme.
Par la trouée
J’ai vu s’enfouir le passé
Mal m’en à pris
Il était 15 heures 35.
Par la trouée
J’ai vu s’enfuir l’avenir
Bien m’en à pris
Il était 15 heures 37.
De la poussière sur le tas de cendres
Le vent passera
Rien ne restera.
1419
Amandier en fleurs
Amandier au pluriel des heures
Heureux amandier pour amants heureux
Ai mandé l'unique facteur
Sans la chute des fleurs
À point d’heures.
Ma sœur mon cœur
Pleurs d’âme
À la pointe de l’arbre
Au plus haut du berceau
L’écureuil s’attarde
À fleur de peau au milieu du ruisseau.
Peegeldus illusioonist
Me kaotasime laulu sõnad
Nagu eemaldumise eeskuju
Kui kirjasõna kasvab
Vihmavarju käes
Vihmase ilmaga südaööl.
Kuju tehtud meelepäraseks
Vastumeelsus vaidlustele
Ta oleks siin olnud
Seda sõnastamise mõttes
Keel ei ole kirjanduslik
Kuid ettevaatusega.
Lõbutsedes nagu hull
Jälgige apaksit
Selline kingipakk
Viivitamise peibutisena
Tõde karjub mõttetuses
Taevase üksinduse loo jaoks.
Ei mingit jama
Mandliõis on käes
Lubades kahemõtteliselt
Sõna tundega
Unenäolise sulgu maitsestamine
Hingake varjudes.
1418
Libistasin oma kirja kahe kivi vahele
Kõrval asuvate huulte jaoks
Tegevuse sobitamine sõnadega
Läbi obsidionaalse pilu
Otsekoheselt
Võtke otsijaga ühendust nende ühtses teadvuses.
Lihtne teadlikkus
Liikumise keskmes jäi liikumatuks
Väriseva voolu äärel
Valget udu üles tõmbama
Nagu mudast sündinud lootos.
Puu õmblus
Lihtsalt mingi tark jutuajamine
Oli umbrohu kokku korjanud
See mugwort tarnitakse konteineris
Paigutatud kivi jalamile
Tühjuse poos
Et laulda matkad tolliametnike teele
Ilma valepiireteta
Kolmik galopis tõukama
Selline tujude bravuurikas
Seitsmenda pitseri kuller
Harjajoone juhtimine.
Vous ne pourrez jamais le rattraper
Ce distant dandy de l’instinct
Sans le guide du routard
Et ses remarques patientelles
À combler les abysses du grand chambardement
Par l’ouïe le regard et l’odorat
Scellant à double tour du sans le sous
La pratique du progrès
Sur le trop-plein désopilant
Des cabrioles du cœur-esprit de l’an neuf.
Magique et dilaté
Les blocs se sont animés
Et même à danser le froid le chaud
L’habile vieux soleil au lever des eaux
Écartant la faille coquillarde
Des mondes parallèles
Pour vision de la joie érémitique
Chanceler mais toujours de manière poétique
Élevée sans que traces s’effacent
À portée du croque-livres des artifices
Gorges déployées
À distiller la bonne parole
Dans la cour de l’école
Sans redites
L’angoisse calmée
Par l’orientation bienveillante du serre-livres
Paravent elliptique
Pour brassées d’effluves marines
Avoir eu à déployer
L’abrupt du sérieux et des artifices
De gens bien ordinaires.
Plié
Devant le miroir
Nous sommes convenus de déserter
La logique indescriptible
Du Vieil Immortel
Pour farandole de tous les instants
Barioler de joie et de liberté
Le sermon décomplexé
De l’après-nous des années passées.
1417
Paume de la main
Ouverte aux quatre vents
Que ne t’ai-je attendue
Frisant d’un large regard
La Margeride et ses nuages.
Se casser le nez
Contre le granite des murettes
Triste et amère parodie
Du retour de l’enfant prodigue
À la vie ordinaire.
La Chaire de Saint Mary
Forme apocryphe d’une tendre hébétude
Le cheval tourna casaque
Pour galoper ivre de renaissance
Vers le Mont Journal de notre enfance.
Des jeunes gens surgirent
À creuser de leurs mains nues
Le sol herbu du sommet
En gracieuse compagnie
Des Belles de Lusclade.
Le vieil Immortel avala les brumes bleues
Comme oublieux des illusions
Qui jadis le séquestraient
Lui la fleur de Planèze
Au-delà des narses bulbeuses.
Le Sans-pensée de la réalité
Gazouillait de ses oiseaux contenu
Pour cheveux blanchis
Au sortir de la grotte
Tendre la flèche dans la bonne direction.
1416
Lourd comme le plomb.
L'éléphant des incantations traversa la place.
Jetant à profusion les fleurs de la raison.
À même l'esprit sagace d'outre-tombe des profiteurs de biens, des goulus de la puissance, puisant à même la terre nourricière le trop, le plein, l'Hénaurme hors norme et laissant sur le pas de porte des générations à venir le si peu, la paille dans les sabots et dans l'œil de la voisine.
Sous le dais des atomes ravageurs, ventre à l'air, il éclata tout à trac, viscères pendus aux moulures de la sculpture, un soir de février quand les lévriers des plaines basses montèrent vers l'Occident vider les bourses et les cœurs avant de rire pour de bon.
Ta main douce m'est alors apparu.
Je l'ai saisi.
Un vent léger faisait se lever les papiers laissés par les touristes.
Le malin avait encore plus d'un tour dans son sac.
1415
Bruissement des élytres
Au petit bois des Combes
Dont l'orgue des accords profonds
Rompt le silence.
Esquive errante
De l'arbre glacé
Au vertige des voix
Que le cœur accapare.
Sainte enveloppe
Des narrations vécues
À point d'heure
Au café de la Destinée.
En attendant par la fenêtre
J'ai vu monter la menace des egos
Des visages lisses aux rires cyniques
Des dispensateurs de mort.
La fuite en avant des encenseurs du mal
L'armée des manipulateurs
Des détrousseurs de vérité
Arpentant le pré carré de la violence.
La chair amère collées aux blindés
La gangrène des blessés
Les bruits assourdissants des explosifs
La crainte de ne pas revoir les siens.
La guerre est là
L'obsolescence programmée
Rassemble ses dernières munitions
Avant de redescendre le fleuve oublié.
Égarement du nouveau-né
À découvrir par soi-même
La sournoise décomposition des valeurs
Devant le sifflement des missiles.
Les barreaux de la prison
Pleurent
La Haute Présence
De nos terres dévastées.
Incapable d'élargir le spectre visible
Sans pitié sans espoir de délivrance
Avons conçu chose effrayante
Les liens qui nous aliènent.
De jour en jour
Entre les bras de l'aube
L'enfant a bien grandi
Jusqu'à toucher le ciel.
Au vert soyeux du printemps
Ont succédé les frimas
Pour un retournement vers les enfers
Et l'abandon des justes causes.
Accablement du sans-respect
Les pierres ont été retournées
Montrant leurs ventres terreux
À l'éclat du phosphore.
Dents de loup autour de la dépouille
Égarée contre les barbelés
Jaillissent à point nommé
Les chenilles métalliques dans le pré dévasté.
L'épreuve est grande
Le sens en est absent
À la craie sur la porte de l'aveuglement
La croix des condamnés.
Crénom de Dieu
Aux paysages abandonnés
Par une terre irradiée
Portons secours aux vivants !
Notre temps celui de l'emportement
Aux vieilles connaissances de la disgrâce
Boursoufle la peau vitreuseCaillots de sang pour la sublime entreprise. Il sera enterré dans le sol gelé
Jusquà ce que chevreuil apparaissant
Le dicton des grands-mères
Rétablisse destin plus doux.
Jamais n'entreront dans la nuit claire
Aux travers des branches basses de la forêt
Ces hommes cupides à l'âme étroite
Calquant leurs pas sur Margaval le Monstre sanguinaire.
Bégayer l'obscur
Rend calleuse la main des femmes et des enfants
Pour qui nul ne peut habiter notre monde
S'il n'a été nourri au sein de l'Univers.
C'est qui le Roi
Sur cette terre noire aux effluves grasses
Montrant du doigt le chemin du bon droit
Bien au-delà des champs de mines.
La cause est entendue
Faisons ceinture des vilenies de la veille
Regardons le soleil et la lune
Soyons la mèche des civilisations de demain.
Puissions-nous circonvenir ces manquements à la vie
Pour aller voir ce type et lui dire
Que son pays est digne d'être aimé
Et que nous attendons la paix et la joie si jolie.
1414
Sous l'arche du feuillage
Un feu de ville s'est consumé
Étrange goût de la mémoire.
Paressant figé
Le dos d'âne assumé
Maint homme aurait refusé de remonter jusqu'à la source.
Ruban d'asphalte
Au creux des reins de la prairie
Évoque journée d'amour sans soucis.
Point de bruyère point de chevreuil
Seul en son absolue délicatesse
Le silence berce l'esprit.
Ô douceur
Ombre sans ombre
Le bercement de la brise fait sien la parure de l'horizon.
Jarre à demie pleine
D'effluves végétales
Quand le jour et la nuit sont de même longueur.
Sous le pied des poteaux de bois
L'herbe en fructification
Corrige la fenaison.
Joie de la Vérité
Une dernière fois
Éviter les orages à venir.
La Parole expire
L'Écho fait le gros dos
À nourrir son image propose le chaos.
Œuvre comme lièvre en chaleur
Traversant la pâture
Contempler ce qui fût.
Au refus des émotions
L'angoisse vous serre le cou
Au son du mirliton.
Au très haut dans le ciel en ses nuages
Passe et repasse
La destinée immortelle.
À même le goudron
Fine pellicule d'huile
Permet l'empanaillage dans les barbelés.
Et le temps !
Le temps à la porte du temple
Énigme pour le doigt de Dieu.
Beauté à la loupe
Rectitude du chemin
Pour les vaillants de la montée triomphale.
Parfois la pie travers la voie
Éclosion du noir et blanc
Dans la vertige du vert irlandais.
À marcher du bon côté des choses
Occasionne tristesse acidulée
D'une parole l'autre la lassitude.
À marcher de guingois
Rend la bifurcation possible
Sur la Voie des occasions.
Arrive le bateau de Fellini
Avec ses roues caoutchoutées
Et son orchestre de foire.
Tout est permis
Farandoles et coups de klaxon
À la merci de Belle Jeunesse.
Pour de loin
Par la lunette arrière
Repérer le coquin des andins.
1413
Sous le pont de mes bras passe
Le signe ostentatoire
Des lueurs boréales
Et me plaît à marauder
Le firmament des causes révolues
Pour peu que pâtisse
Cette admonestation
D'avoir été vivant.
De bonne heure
Au déversoir d'un regard
Ai shampouiné la philippique
Du courage de ma mère
Étendue hors souffrances afférentes
Sur le terre-plein de mon enfance
En plein vent
Avec les chants d'oiseaux pour instant.
Ô Reine enfouie sous la mousse douce
Sœur des pâtissons
À portée du jardinier courbé
Que la terre accapare
Avons échangé le déni des louanges
Contre un peu de pain
Afin d'y voir flamber
Le plaisir quotidien.
Amour de l'escalier des vignes
Creusé dans la muraille
À mesure que la fièvre amoureuse
S'évanouisse en l'écho réverbéré
Au plein du chemin
Avons gober les baies sauvages
Sous la voûte familière des feuillages
Au son des fifres et des tambourins.
Prise d'antenne
À la portée des musaraignes
Tristesse de la source tarie
Encapsulée dans sa bure de béton
Le chantre des nuits de lune
S'en ira collant ses mains épaisses
Contre la parure du destin
Hautes pensées jaillies de rien.
Le lichen recouvrira le bois
À l'ombre de ce qui fait semblance
Par vision simple
De rassembler les crocs des cris de l'âme
Encline à ressasser le débat éternel
Du Muscle et de la Tendresse
Accolé au linteau des miséricordes
De la Terre et du Ciel rejoints.
1412
Brûle-parfum
Du hêtre qui dit Oui
À ce qui est.
Épanoui, appuyé
Disant le mieux-disant des ans
Il a conquis sa place.
Pierre et bois
Quoi de mieux
Pour affecter la perpétuelle autorité.
Pas étonnant
Que quelque animal ait ressenti
Son exercice de vie.
Forme presque entière
Que prend la conscience
Sur le point d'éclore.
Face-à-face
Ombre et lumière
En perpétuelle contemplation.
Mariage de la pleine différenciation
Pour une harmonie assurée
Riche d'expériences cumulées.
État d'équilibre parfait
Purifié et allégé
Pour les oiseaux entre terre et ciel.
Point de blessure en cette topographie
Juste la patiente observation
D'avoir à franchir le temps qui passe.
Repos après l'épreuve
Achèvement et transformation
Créant l'inclusion.
À quel plan avons-nous à faire
Si ce n'est cet état d'équilibre dans l'invitation
Des longues oreilles du lapin à chatouiller le ciel.
Et de bondir
Agile et griffu
Dans l'enclos où le corps et l'âme brûlent.
Alterner de lumière et de ténèbres
Les solstices
En préparation du séjour dans la matrice des origines.
Descente et engloutissement
Sont le passage obligé avant la naissance
Comme la fourche soulève la gerbe.
Point de fil à plomb
Pour magnifier le mariage
Juste le sourire des anges.
Devenir aveugle pour mieux voir dans l'obscurité
Engage notre masculin
À féconder le féminin.
Débouchons du côté de l'infini de l'être
Afin de travailler la pâte vivante et fertile
De l'outre de vie.
Soyons avide du lait de la terre
Avec le tellurisme terrestre
Le dos appliqué contre le tronc de l'arbre.
Et pour que se referment les blessures
Soyons le créateur actif qui donne
Et le générateur passif qui se recharge.
Le verbe vibre
Aussi ouvrons la bouche
Pour faire fleurir les mots.
À toucher le centre de la cible
Permet la direction à prendre
Et suivre le plus hardi de soi.
1411