Cartlanna Catagóire: Bliain 2022

súile Isadora

Ina súile
bhí go leor páistí ann
agus mairgimid ar bhruach na gairme
righin ón ocras ag crá dúinn
le haghaidh tuilleadh iarratais
chun filleadh ar an traidisiún.      
 
Surgie de l'obscurité   
la nausée nous guida   
passage obligé   
du compagnonnage d'Isidora   
à se montrer du doigt   
la Bête dévorant la forêt.      
 
bolb corraitheach
gur maith le cuid acu tarraing
is cúis le buinneach agus constipation
ó mhuir go tír
an tsunami mar aoi gan choinne
is cúis le crá agus urchair strae.      
 
Muirear Bridal
ó thuirlingt amháin go ceann eile
rudaí den saol
Cad a liopaí bleeding
shamhlú mé greedily
sna tailte staonadh seo.      
 
Tremors níos láidre
trasna mo mhullach le heitilt seabhac
faoin ál nach dócha
de iliomad owls oíche
crushing watermelon
faoi ​​scáth na smaointe.      
 
ó thíos
ansin ó thuas
chuig an am atá caite beannaithe
curtha faoin gcrann
tar éis an nonsense
scribbleáilte ar an leabhar nótaí ionchais.        
    
 
1075
 

Meamram mo focail . chuid 2

Agus ansin tá an chuid eile
taobh thiar de na focail
brí na bhfocal
cad a chiallaíonn sé seo
cosúil le tonn na carraigeacha a mheascadh
ar feadh na milliúin bliain
líofa agus aife
brúite, téite, claochlaithe
de réir grá marbh
au gré des amours vives   
en accueil d'une conscience renouvelée   
au gré de l'Univers en expansion   
devant les trous noirs de nos inspirations.      
 
Dans la grande marmite des effets de matière   
il y a la Parole   
ce dit-toujours-on-verra-après   
cette verrue inopérable   
cette verrue première des occasions perdues   
cette parcimonie à saisir le rebond   
plutôt que la chose elle-même   
pour que dans les interstices enténébrés de la quête du sens   
appréhender le sens de la lumière   
qui brille dans l'Obscur   
en s'évertuant de saisir le pourquoi du comment   
de cette transfiguration   
hors du noir de la lumière blanche   
de la lumière invisible   
qui prenant corps dans notre perception   
invalide la matière plus ou moins lourde et sombre   
pour que la lumière devienne phénomène   
au premier geste de persuasion   
dans l'espace-temps de l'ici et maintenant   
Ombres de mes ombres de mon fors intérieur   
alors plus apte d'atteindre la lumière   
pour la comprendre   
la contenir   
cette lumière incréée   
qui siège dans les profondeurs de l'Être.      
 
Alors je parle   
je vaticine   
je me baguenaude   
en quête d'Altérité et de Transcendance   
aux limites du phénomène   
de cette lumière qui demeure invisible   
au cœur même de ce qu'elle donne à voir   
jusqu'à l'étincelle ultime   
qui ne sera jamais ternie   
par le poids de nos Cendres   
car Lumière est là   
qui ne sera jamais souillée par nos impuretés.      
 
Go bunúsach
ag deireadh na hoíche
ember beag bídeach
ag fanacht le maitheas Féach
agus an caress soilsithe de Anáil.      
 
Ceci, go síoraí
in aice leis an earrach
uiscí thuas 
des eaux d'en bas   
qui ne saurait se tarir   
puisque Témoin de la Lumière.      
 

1074
 

Meamram mo focail . chuid 1

Focail ar imeall
focail laethla
focail go deo
focail ar bith
focail throma
focail ar an eitilt
focail bhig
focail mhóra
focail réalaíocha
focail chroí.      
 
Oibrím le lámha nochta
Láimhseálann mé lián agus compás
casadh mé
Cuirim ciorcal timpeall ar mo chosa le focail scríofa nó labhartha
éifeachtaí styling
ó éifeachtaí siúlóirí tightrope go ráille na seachmaill.      
 
Focail lena n-giúmar Rimbaud
Ní shíním tada ar chor ar bith
de mhaisiú de ruin rómánsúil
Bainim an crann bríonna
briseadh acadúil
nó nach bhfuil
I squeeze torthaí an bhrí
ag lorg mo theanga
atá inrochtana mar sin féin.      
 
Lorgaím an Eile le mo chuid focal
Táim ag lorg an alter ego
Táim á lorg féin
Táim á lorg againn
Imrím ceilt agus lorg
agus cuir tic le mo chruinnithe
le haghaidh oibre rannpháirtíochta
in athmhuintearas na Chonaic leis an bhFlaitheas.      
 
Je suis Nu   
et dénué de soupçons   
je rends mon bavoir de gros bébé   
pour le tablier de cuir du forgeron   
me mêlant aux travailleurs de l'esprit   
faisant jaillir quelques étincelles de l'enclume   
et ça brûle   
mais que c'est beau d'avoir le nez en l'air   
d'être sorti des sourates du couvige.      
 
Et les mots de venir   
des mots ricochets issus de bien plus loin que moi   
des mots d'émergence de ce qui est là   
des mots de première instance   
dans cette salle des pas perdus   
ce lieu d'accueil de qui de nous deux rira le premier   
ce présent sans avant qui présume du lendemain.      
 
oidhreacht agam
mar tá sé tuillte agam
mar bím ar bhriathra beaga púróga
caipíní buidéil le fáil sa gháitéir
agus tá sé greamaithe sa cheann
sa mhonarcha athchúrsála imeachta
a dhíbirt ar bhalla an cloigeann
an chuid eile atá molta ag oibrithe na n-appos
chun cur as don méid a déarfar
agus saor óna gangue
an rud tábhachtach atá tuillte a rá
mar iompróir na bhfocal na n-éan
chun snáithe na beatha a chanadh arís
de maidin óige.      
 
Na focail bheaga seo
ar an mbealach chun perdition
as baile
teacht ó pócaí pollta
mionbhrístíní snáithebare
ar bhinsí athnuachana scoile.      
 
Tá sa díolaim na bhfocal
perplexities scoite
cuimhneacháin
aisling
íomhánna
fuaimeanna
boladh
mothaithe
mothúcháin
diúltú rudaí gan ghá
mothúcháin
impulses cruthaitheacha
agus na impulses chun introspection.      
 
Tout ça fait du bruit   
ça se mêle   
tout se concocte   
ça s'invective   
jusqu'à créer des amorces de clarté    
quand rencontre fortuite   
proposant le silence   
hors de l'orage des grêlons   
tambourinant sur les protections sécuritaires   
jusqu'à briser les lignes de pensée.      
 
Alors sur le champ des morts   
passent les drones   
pour au grand œil déceler quelques éléments   
tels cairns   
murailles et murettes de berger   
dégageant un carré de verdure   
où planter table et chaise   
au poète susurrant à petits jets d'imagination   
du bout de son crayon sur la papier blanc   
le collier des cardabelles associées.      
 
Cruthaíonn cuma nua na spéire
tá na pluaiseanna ag leathnú
cuireann na lavognes fáilte roimh na caoirigh
Briseann an stoirm
na prúnaí ceoil le billí móra
trinse sna scamaill
le haghaidh lámhaigh de thuairimí nua
de réir na gcúig chiall
ag spiorad na breithe
le claíomh an idirdhealaithe
an doras a oscailt don mhéadú samhailteach
breiseán na sáruithe de bharr vituperation
agus tábla tachist na réaltachtaí a mholadh.      
 
Ní mhaireann sé ach tamall
mar gheall ar aon teorainn, fiú an ceann is lú
circumscribes an obair
trí é a chrochadh ar hangers na fiosrachta.      
 
Ansin pas a fháil i slat an dowser
ar an ilchuideachta aisteach de rudaí gan admháil
le haghaidh le níos mó daonnachta
glacadh le shards san am atá caite
ábhar úsáidí an lae inniu
Bratach ardaithe go hard na fánaí
ag siúl i dtreo iad féin
ag dreapadh an sliabh tiomanta
ár leochaileacht a fháil amach
an tart do-mhúchta so chun Eileachta
of Neamh-bheith 'n-ar gcuir
chun críocha Tarchéimniúcháin.      
 
Siúil
Chun scríobh
Léigh
Gáire
chun labhairt faoi
sa tráthnóna ag an vigil
roimh dul lasmuigh.      
 

1073

Sa crypt

Au croisillon des allégations   
le fractal ciselé par l'orfèvre   
hèle le Minotaure.      
 
Fée penchée   
jusqu'à l'envie   
sur le berceau de ma naissance.      
 
Gibier angélique   
dans le buisson du temps   
je te pressens au cœur des fenaisons.        
 
Fidèle à son sautillement   
le moineau friquet de mes attentes   
verdit la petite flamme.      
 
Pour se brisant   
jusqu'à l'effacement   
porter bruissement de l'âme.      
 
Je m'adonnerai   
tu résonneras   
ce sera mieux comme ça.       
 
Portes dégondées   
par le souffle de l'orage   
apporte clés souveraines.      
 
Et nous vivrons   
en arrière-plan des cartographies   
l'humeur des grilles.      
 
Écrire   
pour mettre quelque système en haleine   
sans que colère nous porte.      
 
À peine
l'amour nous dépouillant de tout   
nous prodiguer le plus.      
 
 
1071

Au septentrion de nos élans

Septaine   
de la rose en mai   
cavale écarquillée   
aux portes d'Escabelle   
gourmandes lumières   
venues du sable de l'arène   
en remontant l'enclos de nos tourments   
nous avons chu par le travers   
à force de remémorer   
le passage souterrain   
des rencontres opportunes   
accueillies geste de la main   
sur le licol de la bête   
sans qu'apparaisse la guidance    
pour élever jusqu'aux collines    
la parure de nos ombres    
à même la voûte tutélaire   
où tisser à cru   
l'entre-soi des dix pièces   
gravées sur le pourpoint.      
 
Celle de l'arum   
pour débourrer l'animal   
Celle du visage 
pour ouvrir l'espace de notre Rencontre   
Celle des transformations   
du chevalier au lion notre guide   
Celle de la naissance   
où brûle la fin du cycle   
Celle des épousailles   
à pénétrer de l'intérieur   
Celle du mûrissement   
des bouquets feuillus de la quête   
Celle d'un fragment de ciel   
descendu dans le cercle circassien   
Celle de l'engagement   
pour l'ouverture et l'entrée dans le dogme   
Celle des brèches ardentes   
formant véritable ascension   
Celle royale de la ronde insensée   
du rhapsode des nuées ardentes.      
 
Pour peu que les plaies chantent   
pour peu que l'enfer nous attire   
pour peu que le ciel nous aspire   
il est   
de toi à moi   
caresse confortable   
pour se rejoindre   
celle de la corniche  
où jambes pendantes   
arrimer les contraintes   
au néant de toute activité.      
 
( péintéireacht le Frederique Lemarchand)
 
1069

À l’entour du sémaphore

Restent les lèvres
Restent les yeux   
à l'entour du sémaphore   
colonne de lumière   
à chaque pas sa voie   
attentif au visage   
qui se forme derrière notre visage   
à capter les reflets   
pour voir où nous en sommes   
à recevoir un déferlement d'énergie   
à corriger nos trajectoires de vie.      
 
De l'enfance spirituelle   
où le vieillard retrouve les traits du bambin   
le regard a parfois la profondeur du sage.      
 
C'est dans la contrainte   
que réside ce qui complète   
ce qui prévient les excès   
ce qui permet au mouvement de se poursuivre   
ce qui conduit vers le point d'équilibre   
le point du milieu.      
 
Alors les petits êtres de l'entendement   
en procession rassemblés   
lèvent le nez vers l'au-delà   
où tout parle de croissance   
de cette croissance intérieure qui jaillit et essaime.      
 
Se voir   
me voir   
te voir    
nous voir   
au passage vertical    
du poisson à la mitre   
dans le rapprochement qui nous sépare   
dans le rapprochement qui nous assigne   
chemin de l'unité   
où la déchirure est Lumière.      
 
( peinture et sculpture de Frédérique Lemarchand )
 
1068

Femme revenue

Toi revenue   
Noire de peau et blanche hermine   
Du ciel d'Alexandrie   
La ville des mystères.      
 
À la maison   
Nous t'adorions   
Près du foyer   
Nous élevions   
L'autel    
Où feuilleter les pages du Livre des Morts   
Grande dame 
De bleu céruse vêtue   
Pour de si belles agapes   
De miel et de raisin exaltées
En l'honneur du Maître    
Descendu de sa dune   
Reflet séculaire de la quête éternelle   
Effleurée le temps d'un battement de cil   
Devant le temple des attentes   
Moi le prisonnier   
Sans que le grognement des ibis 
Vienne bouleverser le rituel   
Elaboré sur la montagne de jade   
Qu'une main aux doigts fins   
Glissa sur la lune ombreuse   
Au passage de la voix des ancêtres.      
 
Il en fût ainsi   
Rejoignîmes la barque   
À minuit pile   
Avant de recouvrir d'un voile   
Le visage du sans-souci.      
 
 
1067

Ouvert Fermé

Ouvert Fermé   
Le doigt de Dieu s'est glissé   
haute pierre d'ambre   
sur ses lèvres d'archange.      
 
De son cœur de son souffle   
à pleine poignée d'ambroisie   
la pluie s'est chargée   
de courber les épis.      
 
De ses ailes   
à sa chair attachées   
elle a parcouru les allers et venues   
du silence sa foi.      
 
Du blanc au blanc   
couleurs et lumières   
ont fait de leur tanière   
le creux du ravissement.      
 
Figurent en bonne place   
la coque et le fruit   
de mes frères de mes sœurs   
en soutien de la voûte céleste.      
 
D'avoir parcouru l'ombre   
son œuvre s'est ouverte   
sur la cour aux odeurs    
de benjoin et de rose.      
 
De cendre à petites pincées   
la pensée s'est posée   
fraîche et persuasive   
sous le trait des martinets.      
 
Au fond de ses yeux bleus de ciel profond   
le calme des attentions   
cherche accueil et sourires   
sans que vienne la nuit.      
 
Mantille sur la tête   
à l'entrée du vaisseau   
monte l'appel du très haut   
froissement de l'ébène contre sa joue.      
 
Des fleurs déposées là    
à la rupture des eaux   
laisse voir l'œil madeleine   
en divine compagnie.      
 
Mots de braise   
clamés du fond de la poitrine   
augurent charme des mains tendues   
en reflet d'un soupir.      
 
Pour ne plus sombrer   
dans le désespoir des choses redites   
il est un mets de choix   
le baiser de paix.      
 

1066