Kategooria Arhiivid: aasta 2021

See on jaanuaris

 

 C'est en janvier    
 que les chats cherchent les chattes    
 parade maîtresse dans les arrière-cours    
 où griffer le gravier à tout va.        
  
 C'est étrange    
 que des anges de sortie hors les bois alentours    
 vêtus d'un fripé de vent frais    
 emplissent les yeux troublés des demoiselles.        
  
 Franchissons d'une lucidité extrême    
 le parvis bruyant du temple    
 pour en pleine lumière    
 effleurer les grandes choses.        
  
 La glace se brise    
 après le solstice d'hiver    
 où la voix se brise    
 pour engendrer la joie et le rire.        
  
 Marions-les affirma le plus âgé d'entre eux    
 dont les notes de musique    
 alliées à la pureté du cristal    
 fabriquaient des gondoles aux jupes de jaspe.        
  
  
  701
   

puudutama

 
 
 Puudutama
 olla sellest maailmast
 ja resonantsi teel
 olla jälgi väärt
 koos
 in chiaroscuro
 paar puru
 visati köögipõrandale
 närimiste tähenduses
 kiirgab kunsti ja müra
 ümber maa
 ei tundu palju.
  
 Puudutusteta pole maailma
 mõistatus pakuks
 ilma et töö kannataks
 meie kalligraafiast.
  
 Täisgaasil
 tänava nurgal
 väike tüdruk tikkudega
 tegi hinge tühjaks
 mööduvas elus
 kui täiskasvanud inimene sureb
 kui laps läheb täiskasvanu juurde.
  
 Rohkem ei läinudki
 nii et kolm tilka verd
 elama tühjale lehele
 üks meie värisevast loomalikkusest
 järjekordne reaalsuse vallutus
 ja viimane suudlus
 värske
 kevadisel krookusel.
 
  
  
  
                                                                            700 

kivist kivile

 
 
 kivist kivile   
 le cairn des souvenirs    
 annonce la rencontre.        
  
 Désolé    
 je serai en retard.        
  
 Juste y repérer le parler vrai    
 de l'inconnue    
 mon âme sage    
 en apoplexie douce    
 dans les pliures du labyrinthe.        
  
 Et pour qu'IL vienne    
 ce sera du donnant donnant    
 la foule rira    
 elle se dépouillera de tout    
 en la naissance nous pénétrerons    
 pour donner sa force au mot .        
  
  
  
                                                                            699
   

La nuit passe

 
 
 La nuit passe    
 inquiétude    
 et silence des arbres    
 devant l'abstraction    
 qui me relie au rêve    
 effiloché   
 dans le biais     
 d'un bief écarlate.        
  
 Démembré mais Rassembleur    
 je révèle de vieilles histoires    
 en alerte d'exister    
 dans un ciel changeant    
 qu'une œillade éclaire    
 en prétention     
 d'avoir entendu l'appel    
 d'être ou ne pas être.        
  
 Dans la salle des fêtes    
 les enfants crient    
 et les ogres-lutins qui les accompagnent    
 sans illusion de leurs folies    
 s’égaillent aux quatre coins    
 tels les oiseaux de l'éternel    
 devant les mots jaillis du silence    
 acte de présence devant la grande absence.        
  
 Qu'y puis-je    
 si des ombres époussettent leurs tapis-mousse    
 sur le sable des réalités !        
  
 La nuit passe    
 une brûlure enflamme les yeux de l'essentiel    
 pour un cœur plus clair et plus grand.        
  
  
   698
   

Ecrire au devant de soi

 

 Ecrire ou ne pas écrire.        
  
 Le cri des arbres est adventice    
 à ce qui m'appelle.        
  
 Il est de silence épris    
 et fait grand bruit    
 au fond des brisures de l'esprit.        
  
 Il est la fille des prosopopées    
 et quand vient la chute des feuilles    
 que la forêt est aux abois    
 l'agonie tricotée    
 au pied de l'arbre    
 consigne en quelques phrases    
 l'épuisement de notre monde.        
  
 Comme un retour d'initié    
 la coque de noix se fracture    
 sous les défenses du sanglier    
 prompt à lever les effluves de la forêt.        
  
 Le beau, le bien, le vrai, le bon frissonnent    
 assignés aux humbles tâches de transformation    
 harcelant les parcs d'attraction    
 en quête d'une langue plus forte que la bête.        
  
 Ecrire ou ne pas écrire    
 ou écrire entre les deux    
 en attendant les temps nouveaux    
 où toutes antennes au vent tournées    
 tracer les contours du cercle de l'amour    
 au buisson ardent d'une lumière inextinguible.        
  
  
                                                                            697

L’ailleurs

La souffrance physique    
resserre son étau et me plie    
chair gémissante    
et n'y suis pour pas grand chose    
en effusion de ce qui est bon et beau    
comme d'habitude.        
 
Les dangers de la dérive    
sont voyage courroucé sur une mer calme    
ils disposent de nos passions    
pour s'engager à tarauder le temps    
en long et large le long des pliures    
jusqu'au fractal ciselé par l'orfèvre divin.       
 
Passent d'un hémisphère l'autre    
les oiseaux de fin de saison    
leurs corps minuscules de flèches ardentes    
étant l'objet des turbulences de l'instant    
que l'instinct subjugue    
vers un ailleurs aux yeux rieurs.        
 
Ja USA    
bras jetés vers la rencontre furtive    
il nous plaît par un soir d'hiver     
d'être le pirate aux mauvais tours    
raclant de la gorge et tapant du sabot    
pour lécher la plaie d'un corps adombré.       
 
Les tours jumelles sont tombées dans la baie d'Along 
et ne serre la jugulaire de mon casque    
qu'au petit jour    
pour astreindre les chevaux du langage    
à belles foulées    
devant le poète ermite.        
 
 
( peinture de Michel Bole Du Chomont )
                                                                            696

Bouquerie du temps

 
 
 Le bouc se leva    
 pour de son étreinte sensible    
 associer les songes et le temps.        
  
 Point de sentimentalisme    
 laeva ninas    
 la mer se tordait de douleurs.    
  
 Et la page éclata    
 au souffle pur de l'inspir    
 nous pûmes rejoindre le mot.        
  
 Accroché au langage    
 sans masque bouche ouverte    
 la chaleur se para du feu consumant.    
  
 Disparaissant dans la brume    
 nous échappâmes au pire -    
 de quel degré de réalité sommes-nous fait ?        
  
 Mêlant le livre à la parole    
 en traversant le boulevard    
 je relevai le poids du temps qui passe.        
  
  
                                                                            695
   

Une fresque en légèreté

 
 
 Une fresque en légèreté    
 et tout est art    
 en persuasion    
 en intuition    
 pourvu que le train passe    
 le train des connivences    
 des accords momentanés qui perdurent.        
  
 Puis l'intention se déchire    
 avec plein d'histoires palimpsestes    
 à décortiquer    
 pour que se régalent les danseurs de l'ombre    
 les petites mains de l'ouvrage    
 quand passe le grand vent des manigances    
 audience pour ceux qui pensent.        
  
 Il n'est d'accord viral    
 que le sang des taureaux dans l'arène    
 de bon matin    
 hors des tourments de la veille    
 à faire sens de leurs traces    
 quand passent lasses    
 les cigognes sur l'île nue.        
  
  
 ( œuvre de Sylvain Gérard )
                                                                            694