Kategooria Arhiivid: aasta 2020

Armusõnade machikoleerimine

Armusõnade machikoleerimine  
emotsioonide pöördvärava peaukse juures    
tegema tegema tegema väikesi nukke    
pidupäevade lõhnava varikatuse all    
armsat last kiigutama.        
 
On põgenemisi    
mida me tegema peame    
ja aeg kulub    
flegmaatiliselt, kui kured mööda lähevad    
lumisel tasandikul.        
 
Öösel langes tuhat kuldset vilja    
koondada päevatöölised    
melanhooliast murtud päevaks     
mu hing minu tarkus    
uute alguste laitmatu mõõk.        
 
Tunnistan, et otsin varjupaika    
mu sõbra luuletaja juures    
à l'univers courbe    
kui oru põhjast tõuseb    
mõistuse tuul.        
 
Ma liigun Ma liigun armastusest    
kähedalt hingavate lainete õõnes    
kivikesed kivikeste vastu    
que la voix des volets vole    
heurtant la pierre en cadence.        
 
Puissent les pas sur les dalles
purustada võimsal viisil    
harjumuste koodeks    
ja alluda pillerkaaridele    
meie õpetuste hämmastunud vastulause.        
 
verd pole    
que la poussière    
peen kalavõrk areenide liival    
millal metsaline möödub    
aux flancs de banderilles et de suint mêlés.        
 
Tule tagasi    
salvei    
laine serval    
entre la couronne d'une ronde      
et le baiser de joie.
 
651

pannkoogid pannil

pannkoogid pannil    
põhk maas    
puidust käepide    
ja kaussi    
on vanaema abistajad.        
 
Seal on midagi igas vanuses    
pooleli    
sammud liiga lühikesed    
ja mustandid    
mida nad ei paista teadvat.        
 
Peate endale ütlema    
las elu valitseb elu üle    
ja et ta jälgib oma teed    
vältides olemist    
see tõuge endast välja.        
 
Sõrmed võivad väriseda    
talve kiuste    
pidulise frakk    
mine paradiisi    
enne auku veeremist.        
 
Müts maha    
usklikud härrad    
vaimu raamatukoguhoidjas    
tantsida ühel jalal     
lapsepõlve tulekärbsed.        
 
 foto Luce Gerardist
650
 

Le baiser du silence

Silmal kollase ringiga    
je pose le baiser du silence.        
 
Armastuse pakkumiste avarusest    
je retiens le rot de l'ego.        
 
Sinu kulmul, üle igasuguse mõtlemise    
je fais croître le rameau de paix.        
 
Hallide linnade katusel    
les fumées sont des reflets d'espoir.        
 
Majade uksel    
j'éprouve le courant d'air des rires.        
 
Nendest, keda me armastasime    
j'accueille l'œillet du souvenir.        
 
Möödus iga sekund    
a son chien sage à sa longe attaché.        
 
Talveõhtu    
silmad küpsete viljade värvid    
ma ilmun    
aknalaual    
hirmunud öökull    
jultunud oma kindlas keeles    
elav sulg    
lugu jutustada 
palkmajast    
see talv ootas    
kaetud oma lumehelvestega    
nii suur süda    
au matin du saut de l'ange.        
 
 
649

Augud taevasinises

Augud taevasinises    
valged kujundid    
lossi alleedel    
lennuk le stomer    
laste nuttu    
haakeseadmest möödumisel    
kruusa krõbistades.        
 
Seotud marmor ja alabaster   
mantel õlgadel 
roller Elephantine    
armastuse poolt    
et tiigi vaht muutub    
vananenud mälu     
kus me olime kohal.        
 
Fulcanelli ei hoidnud oma mõtet tagasi      
ja haiseb ebamõistlikult    
minestama    
ilma loata    
kanda kõrget ja lühikest    
väike luumurd meelsuses    
sellest kindlustatud tellingutest.        
 
 
648
 
 

ruumi sinine

ruumi sinine    
perles d'amour    
en corps 
et encore    
dans l'infini    
du nid des choses tendres  
sans que blessure vienne    
la joie    
effiler la trame des jours    
au gré du passage des nuages.        
 
Bleu impérial    
de la confiance    
en ce qui vient    
sans attente    
sans plier celui-ci à nos désirs    
en ce qui surgit    
en bonté    
sans que cela s'explique    
avec ce zeste de manque    
notre lumière à tous.        
 
Bleu blanc bleu    
en sa cohorte d'anges    
soudain réconfortante    
ce presque rien    
dans cette secousse    
qui fait nous ouvrir    
hors le cadre du regard    
pirate de l'âme    
à l'assaut des merveilles    
que le cœur dépose en bonne compagnie.        
 
 
647
 

Acculé au mur


Acculé au mur
dans l'impasse de la rue Gignoux
il griffait la pierre
de ses ongles en sang.

Il tomba
avant que l'alouette finisse sa trille
aux longues tiges du blé dur d'antan
succédaient des tiges courtes aux lourds épis.

L’œillet entre les dents
il se souvenait juste un moment
du bouquet de bleuets de Nogent
caressé par la houle .

Des pensées brûlantes ourlaient sa casquette
et ses yeux tournant au blanc
offraient à tous
l'éclat d'un sourire innocent.

Dans l'impasse rue Gignoux
à genoux contre le mur des Fédérés
griffant la pierre de ses doigts éclatés
il y avait déluge d'obscurité d'où montait la lumière.


646







Nous marchons

Nous marchons    
encore et encore    
sur le dévers des plages    
du matin au couchant.       
 
Au loin le regain se lèvera    
il y aura des rires dans le jardin    
les nénuphars cloqueront     
sous les yeux des grenouilles.        
 
Le soleil déversera l'ultime saut    
devant le pont de l'alternance    
un peu de rouge sur les lèvres    
rendra propret le baiser des nuages.        
 
Nous nous regarderons    
un sourire sous le coulis de framboise    
le bleu des yeux organisera le départ    
au matin léger du dernier jour.        
 
Le visage fissuré par les rodomontades    
sautera d'arbre en arbre    
cherchant à tâtons    
le sirop d'érable de mère grand.        
 
Aux rivières    
l'eau des fêtes éteintes    
refluera par les plaques d'égout    
sans qu'émotion se joigne.        
 
Modérez vos élans    
laissons place nette    
pour la succession    
la cessation de toute activité.        
 
Quelques secondes suffisent    
pour vivre éternellement    
pour continuer de marcher    
sous la nuée limpide de l'esprit.        
 
La vie ne s'arrête jamais    
aucune mort n'est éternelle    
de l'autre côté de la cloison de papier    
la cible d'une autre vie dans notre vie.        
 
 
645

Aux riches heures


Aux riches heures    
la plainte des Anciens    
nous faisait sortir le dimanche  
à pied le long des trottoirs gris.        
 
Je lisais dans les lézardes du goudron    
l'apparition du végétal    
l'enlacement des êtres    
hors les fenêtres silencieuses.        
 
Ma peau était rose    
les écorchures aux genoux    
croûtaient à profusion    
la poussière sentait bon après l'averse.        
 
Cette lettre    
je l'eus en main    
et n'en fit rien     
dans l'anonymat des sollicitations.        
 
Je pris de la résine    
pour boucher les yeux des poupées    
le vent agitait les grands arbres du bois    
il y eu de fréquentes promenades jusqu'au lac.        
 
A mesure du temps    
la peau se fripe    
les sens tout à leur usage    
essentialisent la pause.        
 
 
644
 
 

Mes maisons

Maisons    
de fond de cour    
de ville    
de village.        
 
Maisons    
de parpaings    
de briques    
de bois.         
     
Maisons    
lapsepõlvest    
de vacances    
d'adolescence    
d'aujourd'hui.        
 
Toutes à flancs de colline    
vers les nuages de l'esprit    
et je suis resté coit    
en bordure du chemin    
à ranger mes jouets    
une dernière fois.        
 
Plein de coquillages des îles    
borduraient la boite de laque    
le tiroir regorgeait de capsules    
les petites voitures roulaient sur le lino.        
 
Il y eut de tendres moments    
de solitude    
à deux avec sœurette    
sur le devant de la maison    
le roucoulement des pigeons    
et les fais pas ci fais pas ça de maman.        
 
La farandole s'élevait    
joyeuse estampe chinoise    
chargée de brumes    
de ravins et d'arbres    
vers la lumière    
une lumière de dépossession    
une lumière de duvet et de crépi    
s'enroulant tels liserons    
autour de la barrière des limites.        
 
Un souffle chassait l'écriture    
une masure défraîchie en bordure de forêt    
vit entrer l'homme différé    
la gratitude pouvait advenir    
en émerveillement devant la porte de l'invisible.            
 
 
 
 
643

Les sept aspects de Perrotine

Aux sept aspectts de Perrotine    
nous joignîmes nuage de lait.

Aux yeux brillants du matin
la poudre de perlimpinpin.

A la grenouille aventurière
le vitrail de l'aube.

A l'huître perlière
de perler sans pierre.

Au giron des grands-mères
la frimousse des petits mousses.

A l'aspect un de Perrotine
ne suspectons plus.

L'aspect deux
à trois fait la paire.

L'aspect trois
Trypanosome du sommeil.

L'aspect quatre
quatre à quatre virer de bord.

L'aspect cinq
cingla vers l'ouest.

L'aspect six
siffla en ses vergues.

L'aspect sept
savait tant de choses
qu'il ascensionna vers le prince des nuées.

Aspects
Habeas corpus
mes mots
mes mosaïques.

Mes glottes d'août
n'arrêtent ni le maigre ni l'huître
en bonne compagnie
aussi
Sauvignon à la poupe
entrâmes dans le port
des sollicitations culinaires
l'air de rien
à bicyclette
de la plage
pas abandonnée du tout
par la forêt
sans claudiquer
glissement de squale
ailerons lustrés
pavillon de haute mer
lunettes de plongée
et œillet de poète à la boutonnière.

Aux sept aspects de Perrotine
nous joignîmes nuage de lait.


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