All posts by Gael Gerard

Science, vision et union

 Science de l'écorché des choses et des formes
en l'aparté de ce qui se dit et se comprend
en distinction simple
la vie par morceaux
de chants et de cris en dissonance
les peaux d'une seule pièce
sur la table des démonstrations
l'occupation de toutes les anfractuosités
sous l'écorce de bouleau aux signes cunéiformes
sans l'once d'un espace de liberté
tout est à couvert sous les tirs conjugués
des explications
livres ouverts feuilletés au vent des retables éclatés
par cette soif de connaissance .

Vision de la ronde éternelle
cercle contre cercle
sur le sable hors du temps
que la mer effacera de son écume
les chevaux seront lâchés sur la grève
le claquement des vagues et des lanières
sur leurs flancs à vif
de multiples flammes écloses
élevées en salve de lumières
appelant le soleil
perception sphérique de ce qui est
de ce qui a été et sera
un pas juste un pas
et puis le tourbillon
savamment orchestré par ces preneurs d'otages
aptes à déformer le son des olifants
alors que si peu sont les adorateurs
d'un soleil terminal .

Union des paradoxes
hors cités ceintes de puissantes murailles
l'homme et la femme en leur rencontre
entreprennent avec sérénité
de leurs mains jointes
le départ de ce qui menace et croît
l'appel de la lueur ultime
le cutané à disposition de l'aube blanche
aux diffractions du prisme de l'entendement
il n'est de pouvoir que celui de la dissolution des arpèges
au saint des saints de l'esprit
hors enclavement de toute parole
vers la parole muette .


172

Sylvain dare d’art

 J’avais laissé Nadia chez des voisins qui habitaient en haut du lotissement et j’étais arrivé à la clinique juste pour te voir naître. Posé sur la poitrine de ta maman, tu respirais difficilement, le ventre gonflé par une grosse tumeur maligne accrochée à la colonne vertébrale.

Ta vie commençait.

Tu avais trois ou quatre ans. Cela se passait dans l’allée séparant notre bâtiment d’habitation des garages de la rue Nicolas Nicole. Tu avançais en balancier avec tes petits tréteaux de bois à bout de bras. Ton corps était rigidifié par un plâtre qui te recouvrait des pieds au thorax. Tu souriais, toi le grand Bédé comme je t’appelais, et tu m’incitais à reculer encore un peu pour me montrer comme tu marchais bien. Et je te prenais dans les bras et te soulevais.

Tu étais venu nous voir à Marcillat. Nous avions été te chercher à l’aéroport de Clermont-Ferrand en provenance de Marseille. Tu m’avais offert cette sculpture en terre émaillée, une lourde boule avec une noire excavationincitation à aller fouiller plus avant le profond des choses non dites, et des aspérités pour se défendre d’éventuels prédateurs. J’ai pris cet objet comme un symbole de ta souffrance que tu gérais vaille que vaille et me demandais de partager. Depuis lors cette boule m’accompagne comme lien entre toi et moi. Tu avais vingt ans.

Forêt de Tronçais dans l’Allier. Je t’avais déposé en fauteuil dans une large allée magnifiée par de hautes futaies. Nous avions fait plusieurs centaines de mètres puis je suis parti devant en te laissant seul comme tu me l’avais suggéré. En revenant sur mes pastu n’étais plus là ! Je t’ai appelé pendant de longues minutes. Tu ne répondais pas. Inquiet, je t’ai cherché pour enfin t’apercevoir immobile dans un petit chemin non loin de là. Il y eut un long silence. Des odeurs d’humus dansaient tout autour de nous. Le vent dialoguait par un nappage d’effluves successives. Nous nous sommes tenus par la main dans le drapé des choses ressenties. J’ai su dès lors que nous étions du même bord, des frères, un père et son fils, en écoute et accueil à ce qui est.

De ces dernières années me reviennent les longs échanges téléphoniques que nous avions, toi mon fils Sylvain et moi papa Gaël comme tu m’appelais. Il était question de ce que tu vivais dans le moment et de certains flashs du passé que tu évoquais avec gourmandise. Que de bons souvenirs. J’entends encore ta voix lourde et traînante de ces longues nuits. Il n’y avait jamais de phrases toutes faites. Tu étais en recherche d’expression pour que précisément et clairement le parler dise l’essentiel. Et si parfois certains mots dépassaient ta pensée pour se retrouver en équilibre instable entre la beauté et le non sens par rapport à ce qui précédait, c’était pour la bonne cause, celle de l’innovation par rapport à là où tu en étais, toi l’esthète de ce qui s’advient. Et tu étais comme ça, souvent en avant, toi qui physiquement ne marchait pas. Je me souviens de certains thèmes qui revenaient dans nos conversations tels que ceux de la création, de la posture de l’artiste mais aussi de l’amitié et de l’amourl’amour des corps, l’amour des êtres. Tu aimais les gens. Tu te plaignais rarement et c’était toujours moi qui abrégeait la conversation qui aurait pu durer des heures et des heures.

Et si tu es parti dans cette nuit du 18 au 19 octobre, c’est pour échapper à ta condition physique d’homme souffrant dont la santé ne faisait qu’empirer, mais c’est aussi pour poursuivre ton œuvre dans l’au-delà d’ici, toi le chercheur d’absolu et de vérité missionné par une force bien plus forte que toi, un appel impérieux que tu pressentais. Tu étais amusé, curieux, intéressé par les sujets que je pouvais évoquer, sujets ayant trait à l’esthétique, à la psychologie et à la spiritualité. Tu avais un humour parfois circonstancié, parfois ravageur, toi le dandy charmeur qui cultivait le bon mot à bon escient et jamais pour faire mal. Toi l’amoureux de la vie en désespoir de ce corps qui te faisait tant souffrir, ton regard perçant aux yeux en amande et ton sourire un rien ironique me clouaient sur la porte des granges pour entrevoir ton âme au travail vers la rédemption de ceux qui étrangement normaux dans leur conformité ne vivaient pas.

D’âme à âme tu es à mes côtés. Quand tu as été délivré de ta tunique de peau c’était quelques heures après le coup de fil que nous t’avions passé afin que tu sois associé aux obsèques de ton grand’père.

Un dernier mot : “pardon”. Sache que je te demande pardon de ne pas avoir été plus souvent présent.

Au revoir Grand Bédé, mon fils, Sylvain .

171

Mon papa il est mort

 Mon papa il est mort
 et ne peux retenir mon chagrin.
 Le chapelet des souvenirs ensemble
 s'égrène dans l'insomnie .

 Le petit garçon du grenier
 range ses capsules et ses coureurs du tour de France. 

 La " gargote " des lessives de l'enfance
 n'est plus que vasque rouillée
 " Frugères - mes amours " se fripe dans les brumes
 d'un regard d'automne .

 Un jour nouveau va se lever
 la toile d'araignée parée de perles de rosée.

 Les pas faisant grincer le plancher
 sont le dernier passage de ta présence .

 Nous ne retournerons plus les crêpes
 accompagnés des cris joyeux du petit dernier .

 Le vol des oies sauvages
 ne sera plus attendu comme la première fois.

 La " quatre chevaux " Renault
 ne sera plus coiffée de nos vélos .
 
La trompette se sera tue
 derrière la porte de la chambre  .

 Une page est tournée
 il y a maintenant la vie .

 Faites chauffer le végétal et le minéral dans le four
 pour que s'élèvent les cierges de l'essentiel .

 Passer le gué se mérite
 pour que la vulnérabilité advienne .

 Saisissons le moignon de la mémoire
 et que sans hâte le tiroir se referme .

 Devenons esprit léger et lumineux
 pour que mains jointes cela soit .

 Sage et ouvert à ce qui vient
 soyons les passeurs de beauté .

 Carrément offert à ce qui est soyons la gorge 
et la langue des nourritures nouvelles .

 Chantons dans le vent frais du printemps
 l'andante d'un souffle libre .

 Accueillons le cœur dispos
 les énergies d'un monde au mystère éclos .

 Passeur de temps et oiseau de vérité
 c'est à vous que je m'adresse .

 Ceux qui suivent, mes enfants ,
 faisons se dévider notre pelote de vie et marchons  .

 Sans crainte, le cœur ceint de la joie des justes
 soyons la paille et le grain des moissons à venir  .


 170 

quand la pensée s’élève

La pièce était chaleureuse. Un tapis couleur rouille était posé sur le plancher. Nous avions retiré nos chaussures. Mon frère et moi avions conçu cette construction de bois et d’espace. Il y avait de multiples compartiments.

Les personnages ont vite trouvé leurs places. Certains se sont regroupés en phratries et d’autres en couples. Je me suis retrouvée seule je ne sais plus pourquoi. Un vent léger a traversé la pièce. C’est alors que je survolais villes et campagnes. Assis sur une hauteur j’ai contemplé notre oeuvre. Tout était là. Et il fallait cet éloignement pour me rendre compte que ma vie était inscrite comme à l’avance, là devant moi. Je pensais alors à ce qu’il pourrait m’arriver. Aussi pour que je puisse pénétrer et concevoir tout ça il fallait que j’en connaisse la cause. Et je cherchais, et je cherchais, … jusqu’à m’entendre dire ces mots qui me semblaient être soufflés par un esprit mystérieux. … Il me causait. … Cela était si simplement exprimé et si évident que je pris le temps d’inscrire ces quelques phrases.

Prendre soin de nos parents

avoir de la compassion

se soutenir les uns les autres

profiter de la vie

être joyeux, agréable, heureux

être spontané et naturel en amour

être détaché, le plus possible, des liaisons et des biens

être généreux

avoir une conduite éthique

produire l’action juste

prendre soin les uns des autres

gérer ses émotions

percevoir constamment les états de notre esprit

et quand la pensée s’élève

envoyer ce message à nos enfants .

169

philosopher en éduquant

L’éducation des adultes .

Vivre dans le présent .

Apprivoiser la mort .

Regarder d’en haut .

Etre créateur de cultures .

Vivre en conscience le processus de connaissance : perceptionsensationpensée (image, idée) – attachementreproductionaboutissant au plaisir ou à la frustration donc à la souffrance, d’où la nécessité d’un travail sur la souffrance .

Exercer lavision pénétrante”, perception instantanée de ce qui est .

Se situer dans la joie d’être au monde, dans ladialogiqueentre les savoirs pluriels et la connaissance expérientielle de soi, une dialogique sans fin, sans prévoir le but et les aléas .

Contrer le repli sur soi .

Etre dans un juste rapport au cosmos .

Etre citoyen du monde .

Etre sage, régler sa manière de penser, être au service des autres, être une partie du monde .

Regarder le monde comme si on le voyait pour la première fois .

Etre dans une attitude de non-savoir .

Savoir que la philosophie s’efface devant l’activité de philosopher .

Porter un regard lucide sur la nature de la pensée .

Faire naître chez les autres lepenser par soi-même ” .

Etre dans le dialogue et l’ajustement créateur à l’autre .

Etre le dépositaire de toute la réflexion qui s’est faite dans le passé .

Etre conscient, cohérent et rationnel .

Etre humble devant ce qui se dit ou s’écrit .

Devant le langage se demander ce qu’il veut dire, ce qu’il doit dire et ce qu’il peut dire .

Etre tolérant et défendre la liberté de penser .

Pénétrer le sentiment océanique en se comportant tel René Char pour qui : ” A chaque effondrement des preuves le poète répond par une salve d’avenir ” .

168

Så vad egentligen ?

 Je ne sais qui m'a mis au monde
 ni ce qu'est ce monde
 ni qui je suis .

 Je vois ces années-lumière qui m'entourent
 et me trouve coit
 en un point de cette immensité
 sans savoir pourquoi je me trouve ici plutôt qu'ailleurs .

 Je ne sais pourquoi ce peu de temps qui m'est donné de vivre
 se trouve ici à mes pieds
 enchâssé de toute éternité
 dans ce qui m'a précédé
 et dans ce qui me suivra .

 Je ne vois qu'infinités
 de toutes parts
 comme poussière virevoltante dans le rai de soleil
 comme forme effacée par la forme qui suit .

 Ce que je sais
 c'est que je dois mourir
 mais ce que j'ignore
 est cette mort même que je ne saurais éviter
 et qui me convoque à la vie
 tel l'enfant prodigue
 dans les bras du père
 dans ce monde de mystère
 où l'anfractuosité des promesses
 nous convoque à être ce que nous avons toujours été
 dans la chambre nuptiale des commencements
 l'ombre de ton ombre
 ma destinée .


 167 

vävningen av det psykologiska och det andliga

Människan är trefaldig. Han är kropp, psyke och ande.

Kroppen, det här är vad vi ser av oss, Det är svag och förgänglig.

Det psykiska är mellannivån. Han är den rörelse, känslomässigt och mentalt. Det är fluktuerande. Vi kan inte bygga på honom. Det psykologiska klarar upp saker. Det tar bort hinder och kan göra tillgängliga för delar av självkännedom men inte för vårt uppvaknande, till det tillståndet av välbefinnande och förening med vad som är, vid det yttersta uppfyllelse i det outgrundliga mysteriet om vad som driver oss innerst inne av vårt väsen, detta momentum, detta “viriditet” arbetssätt, så som designar Hildegard av Bingen.

Själens ande eller framkant, eller hjärtat, är det som är nära och kommunicerar med de överlägsna världarna. Sinnet inser att den är oförstörbar. Han är enorm, ljusa och glada.

Människan är som en oljelampa inklusive lampkroppen, oljan och veken skulle vara dess tre våningar. de kroppen skulle vara lampans terrakottaobjekt, den ömtåliga behållaren och nödvändig utan vilken processen av självtillväxt inte skulle börja. Det psykiska eller psykologiska skulle vara oljan, rörelsemetafor, av känslor, rikedom och skönhet i att vara, av det som ger näring. veken skulle vara andan, själva platsen som kan antändas med gudomlig eld.

Alla dessa komponenter bildar människan i söka efter harmoni med dock en hierarki mellan dem, veken andlig vara höjdpunkten av vår strävan.

Sinnet är denna plats utsträckt till oändligheten, detta ljus, den där glädjen som dominerar tillvarons dåliga väder och allt smärtan av att vara att rikta den mot dess förverkligande.

166

( Text fritt inspirerad av Jacqueline Kelen )

Pappa, du är den ?

  


pappa är du där ?
pappa är du där ?
Du levde som en god och generös man
93 ans
i trohet mot dina som är dig kära
93 ans
av enkelhet av blygsamhet av tystnad till och med
93 ans
närvaro på vår mark
reflektion av en annanstans mycket större än oss
93 ans
och sedan ingenting
och sedan vi
att vara
dina barn dina barnbarn dina barnbarnsbarn
som bildar ett mikrokosmos i detta storslagna universum
en miniatyrvärld
en värld av varelser i vardande
en värld som går mot framtiden .

pappa är du där
ici
i våra hjärtan
till minne av en tid tillsammans
med massor av ögonblick som kommer upp till ytan
bryta sig loss från ett svunnet förflutet
i höjden av en upplevelse att bära frukt .

berätta för pappa var du är nu ?
Jag minns den där gången när du gick till jobbet på din cykel
från Grenelle till de vackra stadsdelarna
och vad mamma sa
att vi skulle träffa dig
och det även utan att prata med dig
även när du höll tillbaka dina känslor
även när jag räknade på fingrarna
additioner och subtraktioner
även när jag ritade ett hjärta
på torgets dimma i rue Saint Charles
jag väntade på dig .

Pappa du är inte längre av denna världen
frid till dig
på denna eviga plats .
Och det kommer en dag
där vi också
vi kommer att försvinna
och vad kommer att sägas
om vi var bra
om vi var hatiska
eftersom alla vet hur bebisar blir till
men vet vi hur pappor skapas !
Att ha startat om ditt sömniga väsen
i mitt hjärta fyllt av ljus
Jag jublar i mildhet och kärlek
som ett erkännande av dig
min pappa till mig
vår pappa till oss dina barn
förlänger på en enkel omväg för att vara vid liv idag
skyldigheten att fortsätta vårt arbete
att inte vara rädd för att gå vidare på vår väg .
Faire
göra bra
göra eller bryta
låt oss inte krympa världen
till dess nycker och dess lidande
det händer också underbara saker där
och det skulle vara brottsligt att bagatellisera dessa saker
låt oss komma i kontakt med varandra
stärka våra band
samarbeta fira tillfredsställa förhärliga skönhet
så att i denna separation från dig, Lucien, som för oss samman idag
så att i dödens tragedi gemensam för oss alla
stanna kvar i meditationen
hålla tyst
stanna kvar i detta ögonblick av meditation
förbli kär .


165

tre små ljus

  Tre små ljus
och vad som kommer tillbaka
vittnesbördet om timmar tillbringade i harmoni
spänningen i skapelsens djup
fångar andan innan den bryter ut
styrkan av en titt bakom glaset
den subtila närvaron av evigt väsen
intarget av utdöda minnen
illusionens förvirrade förvirring
briljansen av en komet som aldrig hände
uppfattningen om utseende
lugnet av upprepade gester
romantiken i gamla sånger bytt
bortom formerna som väntar på deras uppfyllelse
ögonblickets förtrollande transcendens
lugnet framför detta är att lämna mot det öppna
såret kändes i kontakt med krossat glas
glidning av fingrar på färsk hud
traditionen som vidmakthålls av erkända föremål
ständigt förnyad upplevelse
nomadtorrhetens flytande sand
den täta luckan av stillasittande kraft
erövringen av materien i ljuset av varande
insynen i utgjutningen av det färdiga arbetet
ridåns uppgång framför solen
uppgången i medvetandet mot världens hjärta
intimiteten i att vara lagfäst
bevis på bevis som är tillgängliga för konstnären
händelsernas suddighet i den förlösande dimman
restaureringen av våra inre landområden
det långa och ödmjuka arbetet med att röja
krig mot skuggor
den gode mannen i sina restaurerande instanser
den fräscha hyn i våra ansikten blir kloka igen
musik i återhållsam askes
skönhet i nåd av att vara universell .

Att leva i undrande vördnad för sekretess
att minnas spåren av människor
att andas in den enda värdefulla verkligheten
den fina andetag av god hållning
dagliga beröm
övervägandet av en enkel färgad sten.


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Bien sûr qu’il eût du courage

 Visst hade han mod
 den mannen
 att leva långa år med försiktighet
 enkelhet och blygsamhet
 att styra sin båt
 längs de dagliga bankerna
 utan att behöva fråga vart man ska gå
 utan att se tiden gå
 långsamt framåt mot mynningen
 där gränserna försvinner
 där allt blir grått
 att utsikten mörknar
 brist på luft
 att sinnet inte längre svarar
 men vart tar det vägen
 triumferande i sina förväntningar
 mysteriet
 detta oskapade ljus
 detta intensiva ljus som kommer från mycket högt
 detta gap
 habitée de vieilles âmes
 denna bräckliga skiff
 försvinner i dimmorna
 denna höjdpunkt
 smälter samman med horisonten
 till minne av vad som kommer och går
 utrymmet för ett hållet andetag
 till minne av det som var
 spår av ditt namn på trädstammen
 tilldelas
 att förvandla denna bitterljuva skrift
 i samvetsplikt
 gå på stigen
 förståelse för vad som är
 crepe av det återöppnade såret
 ett slut på sommaren
 som en blick misslyckas
 vid lågvatten
 i honom vars hjärta bor i kärlek.


 163