Souvenirs . 1

Rares coulent et roulent   
Les souvenirs   
En leur grésillement d'ondes courtes   
Jusqu'à l'aride   
De leur accomplissement.      
 
Du bout du nez   
À la pointe du pied   
Les souvenirs   
Tels démons et farfadets   
Tenaient ripaille le long des chemins de traverse.      
 
Ne chantent plus   
Les souvenirs   
Dès soleil couchant   
Fantômes éconduits   
De la fête chez Meaulnes.      
 
La saillie ne les fait plus sourire   
Les souvenirs   
Le vent sur la Lande   
À pousser du bâton les vaches du troupeau   
De cornes et cloches énergétisées.       
 
Déroulent la Beauté des jours heureux   
Les galoches raclant la poussière   
Sur le chemin de Laroussière   
Les souvenirs   
Aux yeux bleus des trois sœurs.      
 
D'une aile l'autre   
Sans peur et sans regret   
Les souvenirs   
Caressent du bout des doigts   
La chair odeur de foin.      
 
Le frêne    
D'un saute de vent soudaine   
Balaie la cour aux bouses fraîches   
Des souvenirs   
En sortie de l'écurie.      
 
Sortir le livre de la musette   
Amusait le garçon   
Des souvenirs   
Merveilleux breuvage du calice offert   
À qui le temps ne comptait pas.       
 
Table mise rallonge tirée   
Banc et chaises glissés   
Les souvenirs   
Aux genoux pliés   
Avaient le bois pour complice.      
 
Le lit ne chômait pas   
La nuit aux feuilles de bouleau   
Bruissait à la demande   
Des souvenirs   
Le doux reflet d'une lune galante.      
 
Nous étions tous les deux   
À se montrer du doigt   
La chouette sur l'armoire   
Souvenir d'un silence infini   
Que le sommeil finit par recouvrir.      
 
Et que me voilà seul à présent   
À dévaler dans l'air glacé   
Des souvenirs   
La pente de l'Aspavoune   
L'œillet de poète aux lèvres à demeure.      
 
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