Arkivat e Kategorisë: viti 2024

La gerbe des couleurs

Un dimanche
D’images fraternelles
À propos de l’enfant perdu
Dans sa chair et son esprit
Nous gardions
Comme coquille d’argent
La portée de grande joie de frayeur.

Macérée
En descente vers les profondeurs
Elle brilla
Astre noir minuscule
À se dilater
Puis se rétracter
Par cette densité phénoménale.

Des bois environnants
Les racines jaillissaient
À juste titre
Sans un rire
À mi-corps
Dans un fléchissement des genoux
Travail exalté et raffiné.

Du ventre extrait
L’oiseau débarqua
En amitié de vertige
Réconfort et confort assurés
Retour aux nuits pensantes
D'un regard levé
Telle flamme babillarde.

Solennel
En rupture d’haleine
Il inonda de sarcasmes somnambules
L’assiette
Aux tranches généreuses
Tout autour du livre d’heures
Disposé sans brusquerie.

Flexibule des entrées en matière
La vision attendue
Tint son rang
Pour plus amples emplettes
Inaugurer du sceau de la nature

La gerbe des couleurs
De toute éternité maintenue.


( œuvre de Michel Bole du Chomont )

1500

Ces deux mondes au bout du chemin

Ces deux mondes
Au bout du chemin
Le ciel et la mer
En partage sage.

Curviligne élan
Des pas vers la gauche
Comme trace oblongue
Des senteurs océanes.

Poser le pied
En investigation intérieure
Mène à la réalisation
Du petit homme de la lande.

De ses mains de sel
Il a ôté l’imaginaire des rôles
Pour dé-coïncider
Le paraître de l’être.

Accueil des herbes et des fleurs
Hors fougères et épineux
Au creux de la sente sableuse
De soi à soi en solitude.

Passe et repasse
La voile blanche
Sur l’Unique
Le vestibule de nos attentes.

Perles de rosée
À marée haute
L’au-delà des jours
À la pointe des mots.

Le sainfoin de nos cœurs
S’est joint aux nuages
Pour brûler quelques soucis
À l’ombre du sans-ombre.


Perdu
Au vent léger de la raison
J’ai entrevu
Ce qui décline à l’horizon.

À pas comptés
La vie simple
File à l’oreille du douanier
Le chant de la Recluse.

Ici, point de contrebande
Le contrat éternel
Stipule la circulation infinie
De la liqueur bleue de l’air.

Pour maintenant
Retenu par le liseron
Être le lecteur éternel
Toutes antennes dehors.

1499

Une journée fondamentale

Une illusion
Que cette journée passée
À éradiquer
Le long des golfes clairs
Sans charme ni séduction
Les multiples facettes
De l’erreur fondamentale
Sans nuance ni violence
Pour cette cause entendue
Hors mise en garde
Lors de l’ultime transaction.

À la racine
Dans la courbure de l’esprit
L’organon s’était ouvert
Tel atome investi
En sortie de session
De l’instinct vernaculaire
À plus d’un sens négligé
Quand tout était permis
Par cette pensée hors les murs
Aux couleurs du radon.

Farigoule
De la goule
Aux formes prestes
Pour bassinée de jouissance
À entendre
À comprendre
Quand jours de plaisir accumulés
Il fût convenu
D’aller de concert
Vers l’après des choses
De son propre soi-même.

Pouvait alors survenir
Dans l’entre-deux des sollicitations
Le désir de possession
Pauvresse aux yeux de biche
Que les pleurs
Nourris par le fil de cette histoire
Amoncelaient de terril en terril
Verroteries de toutes les couleurs
Jetées à la volée
Contre le flux des formes
De ce qui n’est pas.


1498

L’arbre blessé

De plongée en plongée
Par la fenêtre ouverte
L’arbre soumis à la trace
S’est démarqué jusqu’à libération
Des scories de l’avenir

À l’heure du passage.

Ohé matelot !
Barre à droite
En l’état d’éveil
Il s’est associé au mouvement
De l’air et du vent mêlés
Amour et Joie de sa vraie nature.

Songe paisible
En l’absorption des données
Il a recouvert de son écorce
Le forçage des attaches
La mécanique des outrages
Au libre-arbitre de l’impensable.

Foule floue
Aux fleurs récipiendaires
Vous brossez d’un geste équanime
L’allongé des nuits
Au piège même de l’infini
Sans émotions ressenties.

Éparpillés
Devant le but en soi
Vous vous êtes permis
D’écraser de l’ongle
La particule hallucinée
Des effets de l’ombre.

Tout est neuf, tout est parfait
Il n’y a de souffrance
Que la bienveillance absoute
Piège où déchirer son filet
Devant l’espace immaculé
De notre destinée.

1497

La poule de Pouzol

Poule d’entre les chaises
À la porte du manoir
Se mit en quête de la dotation
Du maître des lieux
Offrande principielle.

Elle glousse la poule
Se dirigeant vers la table
Des retombées quelques miettes
Mêlées à la terre poussiéreuse
Du piétinement des convives.

Un œuf serait le bienvenu
Chère Poule de Pouzol
À se mettre sous la langue
Distraitement
Dans le secret du rire des Anges.

À hauteur de poule
Le sol en solstice d’été
Change de saison
Dans l’éclairage vrai
De la consumation des mots.

Elle enflamme l’herbe
La poule du poète
Dans l’attente légère
D’un regard lavé de tout préjugé
Aux sources de la Vie.

Je t’en remercie
Poule de Pouzol
De m’avoir investi
De l’œuvre simple
D’être en ta présence.

1496

Il a tourné son regard vers l’arbre

Accéder à la vérité
Sans aimer sa vie
Car qui s’attache à son être-en-vie
S’y enlise et meurt.

Se hisser hors de ses adaptations
Accéder en soi à la vie vivante
Où s’engager jusqu’au dernier sou de son âme
Et recevoir toute la création.

Il a tourné son regard vers l’arbre
Comme on se penche sur une eau de rivière
Pour y puiser force et goût
De poursuivre le chemin.

C’est dans la proximité de l’arbre
Où contenir la vie en crue
Dans le lit de l’attention
Qu’il faille s’écarter et basculer.

Heshtja
Le cœur de ma sœur
À folle allure
S’est livré à l’interlocuteur privilégié.

La clarté s’est élargie
Fidèle à l’accueil en soi
Du plus grand que soi
En sortant de la clôture du moi.

1495

Le fil à linge

Descendu de la montagne
Il s’est effeuillé
Telle carte postale décolorée
Que la parole efface
Avant dérive en oubli.

Je t’écris au bord du mur
À contempler le filé des nuages
Comme félibrige ensemencé de poésies
Prêt à ouvrir la fenêtre en grand
Sur l’entre-deux de notre histoire.

Tu étais assise là
Entre le visible et l’invisible
Paupières du cœur hélant la flamme
D’un livre l’autre
Disposé sur le cairn d'un pèlerinage.

Sans âge
J’ai craqué l’allumette
Pour visage apparu
Réanimer le temps perdu
De coups de pagaie dans la cible de nos vies.

Sous le fil suspendu
À la frontière des vivants et des morts
J’ai déposé un reste de neige
Sous le pas des chevaux
En échange du linceul.

La tempête soufflera le sable des murmures
En acceptation de la secousse merveilleuse
Statue se brisant sous le rire des dieux
Quand papillons de grâce
Disposer les feuillets sur le fil à linge.

1494

C’est vrai

C’est vrai
De nuit comme de jour
Que la pluie creuse la paume
Que les sons farfouillent et tressent l’air
Que les enfants sont bels.

C’est vrai
Qu’il n’y a pas à s’arrêter de vibrer
Qu’une force invisible forme et déforme l’objet
Que l’étrangère de peau crucifie les pensées
Que l’agir crée l’espace.

C’est vrai
Que d’entrevoir laisse percer le rêve
Que la plume devient inquiète quand la banquise craque
Que par le biais de l’accent tonique l’ADN est modifié
Que d'articuler les paroles mène au magma lacrymal.

C’est vrai
Que l’osier ose se balancer
Que la lunette nous rapproche du fond de scène
Que la lumière écarquille le sens et l’âme
Que l’ombre graphe les signes auspicieux.

C’est vrai
Que les mutations rendent les conversations errantes
Que l’imaginaire collectif fait chorus
Que la parole brute jaillit par l’émotion
Que les jacasseries affouillent les plaies.

C’est vrai
Que la mise à distance interroge l’aventure
Que le hors-champ cingle vers les terres australes
Que les forces vives entremêlent promesses et dangers
Que le non-jeu fait sien le bandeau sur nos yeux.

1493

Le bourdon

Les Grandes Oreilles de la Remugle
Se sont penchées sur le grandir et le vieillir
Mouche à Mouche d’une narration adaptatrice
Cliquant sur l’Avenir
Le Reverse du capitaine Crochet.

Moment choisi par la nuée des insectes
D’élire le meilleur d’entre eux
Le bourdon à l’intelligence collective développée
Que même la parade de la drosophile
Passe pour un harmonium désaccordé.

À même d’écouter cette histoire
Ils abusèrent l’auditoire
Par quelques chansons coquines
Narrant par le menu
Les aventures pichrocolines des faiseurs d’anges.

Écriture soignée
De matière sonore équarrie à la hache
Ils ont fouillé la terre de nos ancêtres
Par l’envoi du quotidien
Le sens et l’émotion faisant florès.

Plume d’or descendante
Virevolte incarnée des bonnes idées
Les fêlures de l’esprit
Accueillirent les restes sacrificiels
Du taureau de circonstance.

Le ciel noir
Gardait sa résille des commémorations
Pour entonner l’hymne des cieux
Sur un air de fanfare
Ivre du jour où la barrière céda.

Le bourdon butineur de chèvrefeuilles
Persistait à confier son lourd secret
De coroles en pistils
Sans qu’un chagrin d’amour
Vienne éparpiller les appels au secours.

La pluie de ses augustes gouttes
Fouaillait le sol
Données froides aux rebonds athlétiques
Permettant de casser la molécule
Pour encore plus de mémoire.

Quant au bourdon de bonne foi
Il saura en imposant son rythme
Trouver partenaire à sa mesure
Par un rituel de séduction
Privilégiant le désir brûlant à la vie.


1492

Le complot du lotus

Vingt Vingt Vingt et Un
Et la nuit vint
Au carré d’as de la mise à cru
Au carénage des structures élaborées
Dont préférer la douleur familière
De l’arrivée dans un lieu nouveau
À l’humiliation assurée
De déclencher le cri qui tue.

Vingt Vingt Vingt et Deux
Le petit train d’Elon Musk
Gargouille de plaisir
Près de la fleur de lotus
Au passage des rondins de bouleau
De par la schlitte transportés
Sous un dais de chèvrefeuilles
Parfumant l’inutile de nos jacassements.


Vingt Vingt Vingt et Trois
Ourdirent le complot du lotus
Dont la fleur patinée de lumière
En son eau chargée de nutriments
Paraissait l’ultime stase
D’un cycle d’au-delà les collines
Que la cornemuse faisait vibrer
Dans la levée des brumes matinales.

1491