Arkivat e Kategorisë: tetor 2015

promenade en vérité

 Un cirque de montagne
 avec devant soi le déploiement de son histoire .

 De perplexité en désarroi
 demeure le vague à l'âme .

 Une maladie du corps à corps
 avec en dérobade
 cette habitude de ne rien voir .

 Les hauts sapins inaccessibles à la tronçonneuse
 greffent le musc des mouflons
 sur la sente parcourue 
 d'un matin bitumineux .

 Je sais que guérir n'est pas chose facile ,
 que guérir le mal par la source
 est semé d'embûches .

 Nous risquons alors de surseoir aux erreurs grossières
 pour en révéler d'autres plus insidieuses .

 Il est des perspectives sans issue
 que le charme d'une idée baladeuse séduit ,
 et rend propre à la consommation du chercheur 
 plus apte à cueillir la fleur qu'à la laisser grandir.
 
 Le creux de ma main recèle en 
ces jours de deuil
 les perles de rosée d'aujourd'hui ;
 transformation où les gouttes d'eau clapotent 
sur la houppelande du berger .

 Accéder à l'illimité de sa vision
 oblige à l'arrêt devant ses propres limites .

 Il est préférable de rechercher ses défauts
 à petits coups d'intelligence soyeuse
 que d'exploser le cadenas 
 des choses invisibles ,
 qui seront éternellement voilées .

 Le défait d'un lit se mire dans un ciel de traîne ,
 à reculons des plaisirs mondains .

 Sur le sentier de cailloux , de végétaux 
 et de   flaques d'eau mêlés ;
 dans la fraîcheur généreuse du sous-bois ,
 j'avançai  ...
 quand soudain des branches craquèrent ,
 des pierres roulèrent ,
 le temps balbutia ,
 une odeur de suint mouillé s'éleva ;
 l'ours dévalait la pente ...
 fuyant tel un bulldozer saccageant 
 un champ de maïs .
 J'étais cloué sous séquestre .

 Le séducteur de l'Invisible mettait bas
 ce qui lui restait d'intention .

 Alors passèrent les diablotins de l'orgueil, 
 de l'envie, de la cupidité ,
 puis celui du désir secret de faire partie 
des puissants , 
 puis encore celui de la volonté 
 d'être reconnu , de dominer ,
 de discourir sur les connaissances subtiles 
 et élevées ,
 afin de pouvoir transmettre 
 nos savoirs accumulés , à qui de droit , 
 nos enfants aveuglés .

 La procession n'en finissait pas ,
 les gémissements d'êtres blessés
 courbés sous leurs hardes déchirées
 accouraient des quatre coins de la forêt
 vers le corps et le sang de la régénération .

 Vision une et ultime .

 Pleurent nos ancêtres
 au creux des souvenirs éteints .

 Le souffle apocalyptique
 abat les temples .

 La soupe des origines
 agrège de prime manière les accords 
d'une musique légère .

 Nouvelle forme que prennent les atomes 
dans leur bain de lumière .

 La Vérité est au-delà de toi-même .
 Elle attend ,
 inouïe dans son principe ,
 et c'est elle qui te guide .


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Le Cœur-Cri du Colibri

Dis ce que dit l'ami   
mon allié des frayeurs et des rebellions
Souffle
lèvres contre lèvres
la parole phylactère
montre de ses mains généreuses
ato portes qui s'ouvrent .

Ne t'étonne pas
il fait jour
les oiseaux grésillent sous le soleil naissant
nul autre ne saurait abandonner
cet envol nourricier
hors de toi-même .

Laisse monter la sève
du profond de tes racines
échange la coupe de vin jusqu'à l'ivresse
nous délivrant de la raison .

Saisis le talisman
sans poser de questions
resserre tes doigts
sur le cou du démon
sans le quitter des yeux .

N'est-ce-pas cet espace
d'entre les êtres
espace des âmes en voyage
que toute chose éphémère
requiert
à qui sourit
le cœur-cri du colibri .


242

A beaumont sur un poney blond

 A Beaumont sur un poney blond
j'ai épelé ton nom
ma sœur des eaux tumultueuses
reverdie sous le trait lumineux
des montées en vertige .

Variante passagère
sur le piano des auréoles
ton songe et ta neige mêlés
aux arêtes travesties de nos ancêtres
m'ont fait carène fière sur les flots amers .

Feuilles maternelles
époque mensongère
vous vous êtes épuisés
en caresses lentes
sur un tas de carcasses embouties .

Pleure ma fleur
souffle le silence
sur le crépon de nos plaies
l'avenir en signe de reflet
mon amour
ma force
mon humilité .


239

des mots sous le regard des échoppes fermées

 Des mots sous le regard des échoppes fermées   
tels des hirondelles sur un fil de départ
silence de l'homme qui se tient aux limites du territoire
proférant d'illusoires mirages
messages bravaches
collusion d'avec le désert .

Les mots
ces enveloppes émettrices
ces orgues guerrières
en passe de devenir ombres de la lumière
sont le creux d'un vallon pour l'enfant recroquevillé de douleur .

Les mots profèrent le sens
chez les cœurs éveillés
que le temps éparpillent
derdh
les jours ensoleillés
détruire les idoles extérieures .

Les mots de paix
sont la semence de l'arbre de nos attentes
dont les branches s'élèvent jusqu'au ciel de l'âme
ces bras que mes nuits appellent
dans ma disposition à te recevoir
intime au plus profond de moi .

Ô toi mon ami mon secret
que de signes ai-je rassemblés
pour toi
faits de cire molle, de matière putrescible, de rage enamourée
à en faire saigner les nuages du doute
Ô mon ami
ils furent paroles de sage
un grand mystère devenu puits de science
la calme contemplation de la finitude .


240

la sincérité, un envol vers soi

   Il est un secret   
aux marches de l'illusion
dans l'ombre cristalline d'une source
oblique errance
que nul ange ou démon ne pourrait altérer
mémoire immémoriale
hors les murs
des collégialités de la peur .

La sincérité ,
un envol vers soi ,
un envol vers le vrai ,
le vrai de la grâce
ne cherchant pas l'embellissement
dans une énergie à contre-courant .

La source au cœur des ténèbres est vérité .
Débarquons à pleines bennes les images de soi ,
faisons se lever l'étrange spectacle
de l'homme initié par son ombre .

Aux eaux de l'esprit point d'accoutumance ,
rien que les vestiges d'une sagesse ancienne
à l'aube des commencements .

Dans la farandole des illusions reste le noyau des origines .
Tourner sans hâte
la meule de l'esprit
entrer en collision avec soi-même
et partir en voyage ,
hors voile
vers les portes
où l'homme ne vivrait plus de son image .

Aimer les créatures hors de soi .

Articuler la vérité avec le cœur .

Ton âme ne sera plus divisée ,
œuvres et paroles formant l'unique .

Hors du théâtre d'ombres
la vie n'est pas spectacle ,
elle est aventure
à celui qui sort de la caverne du cyclope .

Le secret de la sincérité insuffle
la vie aux œuvres et aux formes .


241

La voie au plus proche de soi

œuvre de Sylvain GERARD
   Trop souvent , entend-on , que :
" Suivre la Voie, le rêve d'être humain, e
pouvoir redresser la sinuosité du cœur est
intention essentielle . Et pour cela ne faut-il
pas partir, s'extraire des chaînes du monde " .

Cela est fausseté !

Là n'est point la vie ,
partir c'est éviter la recherche de la Vérité .
Les chaînes n'existent qu'en soi-même .

Plutôt que d'être attiré par des mirages
extérieurs,
protège-toi de tes propres ruses .

Cesse de te réfugier derrière une fausse
humilité .

Jette-toi dans l'océan de la providence .

Préfère ce que tu ignores , ignore ce que tu
connais.

Ne crains pas l'inconnu .

La Vérité n'est pas voilée .

Ce sont tes yeux qui portent voile .

Tes yeux ,
des voiles que tu dois ouvrir .

Le sage , e tij , rompt d'avec ses habitudes .

Les miracles du monde sont d'une effarante
pureté ,
la seule voie est la rectitude intérieure .

La lumière en bout de corridor ,
l'ultime de la voie ,
un au-delà au plus proche de soi.


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