All posts by Gael Gerard

Au feutré de l’imagination

 Assagicage ouverte
de ma poche tombe le petit carnetpage ouverte .

Au feutré de l'imagination
au lendemain d'un train retardé
à la vaillance d'idées à transmettre
au déclenchement d'une oeuvre .

Lorsque définitivement entré en rébellion
s'inscrire dans la différence
sans presser le pas
de petit boulot en petit boulot .

Et qu'en réponse
à court de souffle
enchanter de traces convenues
une poignée d'oreilles disertes .

Cette plaine implicite et lointaine
faite de faim et d'épuisement
sans nous ôter la vie nous plonge en dépendance .

Devenons l'être humain
contre les démons de la permanence
aptes à faire irruption et se déchaîner
dès confiance revenue .

Outre l'enfermement dans la démesure
au bord du gouffre de la démence , dansent
l'ennui , la nausée , le marasme , la réitération
toutes bestioles endimanchant la conscience .

Soyons la bonne pensée
en liant l'épreuve nommée
son processus reconnu avec l'émotion suscitée par l'ouverture .

Hors de l'enchevêtrement des chemins de traverse
évitons le doux chant crépusculaire
sortons de la cage des quolibets
soyons les enfants de l'huîtrier au long bec .


252

Des tensions viennent

 Des tensions viennent  
 d'éléments émotionnels  
 la chape de béton  
 écrase l'épi de blé.  

 Des tensions viennent  
 des nouvelles réalités  
 au creux des vagues  
 une mousse superbe.  

 Des tensions viennent  
 au plus profond de soi  
 un appel  
 à davantage d'égards.  

 Des tensions viennent  
 lors des cycles de la nature  
 une fraîche nuée  
 témoigne des migrations.  

 Des tensions viennent  
 quant à s'entourer d'amis  
 ne constitue que le germe  
 de la mal-gouvernance.  

 Des tensions viennent  
 quand les barrières du cœur  
 cèdent et déversent  
 l'absurde  et l'indifférence.  

 Accueillons ces tensions  
 qu'elles prennent place  
 ces chevaux du désordre 
 venus du styx.   
  
 Tendons la nappe  
 sur la table des fêtes  
 couronnons de vrais instruments économiques  
 le fourmillement productif.
  
 Soyons la mèche  
 de la rencontre des uns avec les autres  
 en sagesse  
 soyons le grand livre des continuités.  

 Soyons l'appel  
 le regard ouvré  
 l'impossible devenu possible 
 le mariage de nos dispositions profondes.  

 Soyons de traces et de lumière  
 en atteinte de nos buts  
 la juste quotité disponible  
 à notre vie quotidienne.  


 251 

Je coupe l’herbe et le feu

 Min kropp smulas sönder som   
 fläckar av ljus   
 radera slutet av kursen.   
   
 Jag tror på det immateriella tricken    
 Jag stannar.      

 Jag skördar en trav-meny   
 nötter , mandel och bär   
 i sinnets skogar. 
    
 Jag välkomnar leenden och rörliga läppar   
 Jag gör ömma möten   
 ett halsband som kan ses på natten runt halsen.   
   
 Jag klippte gräset och elden   
 med en smekning av hjärta och själ   
 underverket i hänge   
 Jag lugnar det otidiga   
 och mata gamarna.   
   
 Jag är oroad över en släktskap   
 mig länken mellan bankerna   
 Jag observerar den ofattbara glömskan   
 paradoxer och myter.  
    
 Mitt liv är förmågan att tro   
 i det högre väsendet   
 utan att dagen gick med.   
   
 Innan de hemska tankarna   
 Jag föreslår radikal subversion   
 i singulär intimitet med de förföljda.   
   
 Det finns inget relevant meddelande   
 som avsåg hans fria beslut   
 så länge minröjaren är i drift.    
  
 Söndagsmarknaden är inte längre öppen   
 rabatterade stånd    
 mellan blomkålsstjälkarna   
 förblir reningens levande vatten.  
      
 Sidan är vänd   
 försiktigt klättrar vi   
 tidig morgon    
 Sun bror   
 i kärven av instinkter   
 mot metamorfosens ljusa briljans. 

     
 250 

Jag går framåt och jag tror





 Se mirent à l'écart
les chansons de nos grand'mères
aux limites stériles n'existent que la limite
hors des basses œuvres de la déréliction
un chien même ne trouverait pas à redire .

Il avance et croise
fente mobile devant le chemin
qui défile
illusoire projection des ondées
du pourquoi de l'infini .

Cachée recluse dans l'ombre
une personne future personne
au gré de l'inexorable
accaparée et bruissante de vie
se pourvoit creuse sous les regards .

Elle poudroie et s'assume
masselotte du désir de possession
heurtant l'amuse-gueule
d'une lucidité tragique
au char de l'humanité .


249

ficelle rouge au cou du porc mort

   Les langues lèchent l'estran
les nuages proposent la vie dispose
au creux des vagues tristes
tinte la corne de brume .

Ficelle rouge au cou du porc mort
filent défilent
les rustres les éructants les monstres
les rebelles à l'esprit .

Aficionados d'un chant désopilant
ils organisent l'affliction au hasard des estaminets
montent l'effroi sur l'autel des sévices
ceux de l'ailleurs les pourvoyeurs de nausée .

Chantant l'abandon de la pensée
ils vont ils viennent
les jeunes gens aux cadavres exquis
les sans-lois à la foi obligée .

Passe la femme au visage offert
la vivante hors des cloîtres
écarquillant de ses mains suppliantes
l'œil d'un soleil affligé .

Ne mâchons pas nos mots
soyons de fermes appuis
pour qu'aux rigoles de sang
succède une énergie verte .

Sortent à potron-minet
les rats de nos cités
les lucioles hésitantes
de nos rues désertées .

Le temps à rebrousse-nerfs effleure
d'une attention soutenue
les offenses éprouvées
au marécage des compromissions .

Relève-toi
émets le son claudiquant des pauvres gens
les damnés aux sans-dents
que l'or noir désespère .

Sois le verbe sur l'écritoire communal
chauffe-toi au bois des sentences assassines
économise tes jeux et tes pommades
sors au grand jour et dis que l'homme est grand .

Invective les demeurants
sois le fiel des seigneurs de l'esprit
creuse la tombe des accaparés de la forme
passe ton chemin devant l'illusion .

Et revient à l'oreille nous dire
que la vie est désir
sur un air de guitare
en mal d'amour le muguet au revers .

Afin que vogue le bateau de papier
au bassin des Tuileries
un soir de décembre
sur l'océan des vérités .

Enfant que nous sommes
enfant que nous avons été
pour nos enfants de toujours
soyons le sel et le miel de la Terre .


248

la lumière en robe de satin

      La lumière en robe de satin  
fleurs frémissantes
consume à petits jets de brume
le vertige finissant d'une journée d'automne .

La page tournée
reflète au marbre du passé
le soucis trop fois béni
d'un manquement à l'oubli .

S'émarge le creux des paumes sèches
en caresses douces
sur le rugueux de l'arbre
poitrail découvert
éclatée d'une ombrelle
convergeant au gré des vents
vers l'aube de riz ourlée .

Il est des mésanges à tête charbonnière
aux pépiements crépitants
sans que se lève la ridelle
du char des fêtes de mariage .

Toute romance est perle rare
tout sourire aux prises d'un rai de soleil
se retire la nuit
au cri du crapaud accoucheur .

Menuet de roses éparses
s'ébrouent les coquillages
de tendres processions
aux extases consommées .


247

en captation de soi

 Reflux de la mer   
avant un dernier saut
le béton se fissure
claquent les veines de verre
sous la griffe salée
les ferrures gémissent
les oyats divaguent
ce que racontent les marins
aux temps lointains des terre-neuvas
morsures d'un froid tenace
le vent arrache les arbres
les boues emplissent les fossés
les barges se soulèvent
les bouées volent
en gerbes d'écume
le long de l'estran
les vagues claquent la digue
les lisses brinqueballent
le sable emplit le moindre trou
le ciel se fait tohu-bohu
en cette feinte d'estoc
les mouettes pirouettent
au profond du blockhaus
la nausée aux lèvres
un cri
inouï
de silence
les heures sont bulles de savon
cavalcade effrénée
les chevaux caracolent
les galets fricassent
en surplomb du bastingage
corrigeant d'un trait de plume
l'œil des souvenances
l'ombre se fait surface
les creux emplissent de leurs suçons de vase
les plate-bandes de la plage
naissent brisures de terre
les crocs de la bête
écarlate en son outrance
recroquevillée et mal aimée
sale et refoulée
rebelle et courroucée
exposée aux quatre vents
n'étant plus que souffle
une charogne
la plaie offerte
en bordure de bocage
aux nervures fossiles
roulent les tambours
craquent les lucioles
sous le talon
rempart contre le bitume effondré
l'amertume
d'alternances noires et blanches
en captation de soi
la mort dans l'âme .

246

De part et d’autre à l’avenant

De part et d'autre
följaktligen
d'un participe présent
je fais mien
de " qu'en dira-t-on "
des choses de l'esprit
mais sans nuire à autrui .

D'autre part
je racle les fonds de casserole
en crédence je pose mon vertige
sur le pas des portes
j'argumente en ronds de jambe .

Je maugrée
parfois
sans l'ombre d'un doute
mais choisis mes flèches pour qui de droit
à l'envers des atermoiements .

Passé le moment de dire
je crêpe de noir la nature bafouée
je frissonne sous l'averse
et fausse compagnie
pour dire peu
avec peu de traces
afin de pas rouiller l'avenir .

Que dirait-on de moi
à mi-mots des choses encerclées
au carrefour des timbres millésimés
si je m'offrais
en cadence accélérée
au miroir du pas de l'oie .

" Passez votre chemin , y'a rien à voir " .

Et si revenant en arrière
l'homme qui pense s'inscrit dans la romance
il y aurait sur le linteau de ma fermette
ces mots de glaise , ces mots d'amour :

" Arrêtez-vous , prenez votre temps ,
y'a tout à voir , entrez dans ma caverne
cruche oreille et Saint Esprit de mon ventre en poésie
rebellez-vous
tapez du poing
apostrophez le patron
mais jamais , ô jamais ,
ne manquez l'écoute du verbiage des souris du lieu " .
245

gå i sanning

 En bergscirkus
 med framför dig utvecklingen av dess historia .

 Från förvirring till förvirring
 förbli den själlösa .

 En kropp-mot-kropp-sjukdom
 med i undvikande
 denna vana att inte se någonting .

 De höga granarna oåtkomliga för motorsågen
 ympa mysken av mufflonerna
 på den färdade stigen 
 en bituminös morgon .

 Jag vet att läkning inte är lätt ,
 än att bota det onda genom källan
 är översållad med fallgropar .

 Vi riskerar då att stanna kvar vid de grova felen
 att avslöja andra mer lömska .

 Det finns hopplösa utsikter
 som charmen med en vandrande idé förför ,
 och gör den lämplig för konsumtion av forskaren 
 mer benägen att plocka blomman än att låta den växa.
 
 Ihåligheten i min hand döljer sig 
dessa sorgedagar
 les perles de rosée d'aujourd'hui ;
 transformation où les gouttes d'eau clapotent 
på herdens kappa .

 Få tillgång till obegränsad vision
 tvingar dig att stanna innan dina egna gränser .

 Det är bättre att leta efter dess fel
 med små drag av silkeslen intelligens
 än att spränga hänglåset 
 osynliga saker ,
 som kommer att vara för evigt beslöjade .

 Le défait d'un lit se mire dans un ciel de traîne ,
 baklänges från världsliga nöjen .

 På stenvägen , av växter 
 och pölar blandade ;
 i undervegetationens generösa friskhet ,
 Jag avancerade  ...
 när plötsligt några grenar knäcktes ,
 stenar rullade ,
 tiden stammade ,
 en lukt av vått fett steg ;
 björnen rullade nerför sluttningen ...
 flyr som en rasande bulldozer 
 ett majsfält .
 Jag var i konkurs .

 Förföraren av det osynliga födde
 vad som återstod av hans avsikt .

 Så passerade stolthetens imper, 
 avundas, girighet ,
 sedan den hemliga önskan att tillhöra 
kraftfull , 
 sedan igen viljans 
 att bli igenkänd , att dominera ,
 att prata om subtil kunskap 
 och uppvuxen ,
 för att kunna sända 
 vår samlade kunskap , till den som detta berör , 
 nos enfants aveuglés .

 Processionen tog aldrig slut ,
 sårade varelsers stön
 böjda under sina trasiga kläder
 kom springande från skogens fyra hörn
 till regenereringens kropp och blod .

 En och ultimat vision .

 Gråt våra förfäder
 i hålet av bleknade minnen .

 Den apokalyptiska andetag
 riva ner tinningarna .

 Originalsoppan
 aggregerar i första hand avtal 
lätt musik .

 Ny form som atomer tar 
i deras ljusbad .

 Sanningen är bortom dig själv .
 Hon väntar ,
 oerhört i princip ,
 och det är hon som vägleder dig .


 244 

Le Cœur-Cri du Colibri

Säg vad kompisen säger   
min allierade av rädslor och uppror
Souffle
läppar till läppar
pratbubbla
montre de ses mains généreuses
de portes qui s'ouvrent .

Bli inte förvånad
det är dag
fåglarna kvittrar under den uppgående solen
ingen annan kan ge upp
denna närande flykt
ur dig själv .

Låt juicen jäsa
från djupet av dina rötter
byter ut koppen vin tills den är uppdrucken
befria oss från förnuftet .

Ta tag i talismanen
inga frågor ställda
dra åt fingrarna
på demonens hals
sans le quitter des yeux .

Är inte detta utrymme
av varelser
utrymme för resande själar
än något tillfälligt
kräver
à qui sourit
le cœur-cri du colibri .


242