All posts by Gael Gerard

Kráča za bieleho dňa

 Kráča za bieleho dňa
 tvárna logorhea
 našuchorené labky
 a vriacou kožou
 tieni asfalt
 jeho Arc distard .

 Nepriateľ dokonalosti
 bozk návštevníkov
 sčernie rám jeho dverí
 ohromujúca jaskyňa
 où trône le Dieu
 že jeho profil láka .

 Zánik nehmotnej látky
 ona stúpa meditujúc na kopec k trom šibeniciam
 váhavý aspekt zvykov mysle
 odovzdá milencov šabľu
 v poliach Nedotknuteľných
 rýchlo
 začadený
 tieň ničoty .



 283

La vérité en villégiature

 Nemožno vydržať
byť na dovolenke od Pravdy
skúsim
pred mojím životom
nie sprofanovať
nežných a šikovných čitateľov
hriva piesne temnoty .

Potápam sa a prehrabávam sa
veľkoleposť katedrálnej noci .

Sprevádzam snopy zeme a krvi
striekajúc zo zákopov .

Prefiltrujem a nechám prejsť
ťažké myšlienky nádeje .

Vytrhávam zo smrti, čo sa nenarodilo
a zvyšuje v stávke okolností
veľké rozety svetla .

Ombre
Progresívna slepota
Postupne som praskla
a posiata nespočetným množstvom úlomkov
záhada dní, ktoré prídu
konečný lesk súmraku
v predvečer poslednej návštevy .

natiahnuté ruky
Prosím o šíre nebo
a zúrodniť našu zem
konečný impulz vrátiť sa k sebe
večný návrat báječného prasaťa
smerom k zdroju, kde mlčať .



282

záhada slovesa

 Opak tajomstva slovesa
Došlo by k osvetleniu duchovného slnka
Šírenie impulzívnych údajov
Obnovená nádhera túžby
Bez toho, aby veta bola ponižujúca .

Moja je úloha
Pri nečakanom prechode tmy
Zatmenie prvej vízie
Enigma zasahuje
Bez nedbanlivosti tvorby zákona .

Pevnosť svetla
Tmavá vitráž odhaľuje svoju rubovú stranu
Mučeníctvo pred dverami anjelov
Pochovať poklady spolupatričnosti
Transcendencia záverečnej pointy nafukuje .



281

Conscience d’être cerise

 Vedomie byť čerešňa   
 Trpieť toľkým svedomím   
 Úsmev od jadra po dužinu   
 Daj mi dušu   
 žiarivá láska   
 Vychádzajúc z tohto pádu   
 Niekedy utrpenie   
 V ilúzii toľkých absencií   
 Zrazené v millitone trápení   
 Ako vykúpenie za ponížený smútok   
 Potom žite večne   
 Korkový dub, zrod voňavých koží   
 potenie   
 Stopy skamenenej lávy   
 Na slnku, ktoré leje noc   
 V samom srdci krásy   
 Zoznámte sa s vidieckym medveďom z mäkkej trávy   
 Puis disparaître  
 Zvuková časť sa šírila v epilógu   
 Cez filter ticha .   



 280

blúdiaca myšlienka na zemskú silu

 túlavá myšlienka
prízemná sila
zrážanie nepostrehnuteľného
vykonanej akcie .

Vzbura základov
aby bol človek silnejší ,
skok evolúcie ,
správne vnímanie vrcholu lásky .

Otvorte misky mysle ,
zlomiť ilúziu ,
prelomiť obrys našich túžob ,
paroxyzmus morálky .

Už žiadne odovzdávanie povedaného ,
kráčame smerom k plnej ére ,
brázdi pobrežie klesajúcich morí ,
po stopách staviteľov .


279

ne pas s’attacher

 


Ne pas s'attacher
en vibration
danser le feu
les bras ouverts
le silence pour transmission
chaque battement de cœur échangé
à découvrir la science et le beau
en fermant les yeux
ces images qui nous assaillent
sans comprendre absolument
frappé en intériorité
fasciné
engoncé
la pensée libérée
par étapes
sentir la présence
écarter le faux
sans abstraction
sans peur
sans question
avec vigueur
au gré des circonstances
se consacrer à l'étude
se nourrir de pain et d'eau
la joie ouverte
en intégralité
supprimer les barrières
par ondes développées
sans fragmentation d'avec la courbure
le sens du bien confié à tous
en conversation avec l'un
de quête et de signe avec l'autre
nous faire décoller
en l'œuvre
par l'émerveillement
prononcer la parole
en intimité
accueillir l'évidence
tel éclat de rire
partir
ne pas faire l'intéressant
être le pauvre en don de soi
être le moi et toi
être le souffle
être la plume entrant par la fenêtre .


278

celle qui passait

 Celle qui passait   
de ses pas roses
sous la glycine .

De son évangéliaire
pendait la fibre marque-pages ,
à l'auriculaire une blessure .

Le gravier foulé
raclait la gorge nénuphar
de quelques gouttes de nectar .

Prenait-elle plaisir
à ouvrir ses papilles
hors de nos ruches ?

Sera-t-elle éclose ,
cette tristesse ,
contre la nostalgie de nos pensées ?

De quoi s'agit-il ?
la vie a-t-elle un sens ?
la logique peut-elle fleurir ?

Vaille que vaille
nous fûmes conviés
à briser les barreaux de nos cages .


277

Larmes, alarme, en armes

 Larmes
 violon de l'âme
 attente du savoir .

 Alarme 
 contre celle qui ment
 ce peu de semence .

 En armes 
 versé dans ce siècle
 stupide diktat .

 Larmes 
 en regard caméra
 l'arbre tremble .

 Alarme
 de vengeance point
 juste l'éloignement .

 En armes
 fondamentalement froides
 déposées sur le seuil .

 Larmes 
 par manque de chaleur
 une gelée sur le sol .

 Alarme
 sans que derrière la colline 
 montent les officiants .

 En armes
 passe le train de la mine
 que les vélos suivent .

 Larmes
 devant le mausolée
 fleurent les années surannées .

 Alarme
 sans lumière ni musique
 claquent les oriflammes .

 En armes
 l'épilogue gloussé
 se change en mystère .

 Larmes
 d'une naissance sans rides
 tourne la Grand-Roue.

 Alarme
 rentrer au pays des morts
 herbes vertes dans la main ouverte .

 En armes
 l'Oeil tranche l'ombilic
 d'un regard virginal.

 Larmes
 déjà grosse
 d'un abaissement des paupières .

 Alarme
 fuligineuses herbes enflammées
 la mort bulles d'argent .

 En armes
 le rêve d'un enterrement
 sans clair de lune .

 Larmes
 de gravats répandus
 sous nos pas de plomb .

 Alarme
 tôt entrée
 avec casquette siglée .

 En armes
 ceint d'une large ceinture
 dévaler la pente .

 Larmes
 au soleil paradis
 les mots se toisent .

 Alarme 
 sans repentance
 au creux des terres blanches .

 En armes
 au bord du trou
 pelleter cette manne .


 276 

jacasserie des mots en impertinence

 Jacasserie des mots en impertinence
au fruit mûr de la mutation
la parenthèse moderne se ferme
puis s'ouvre le pas nommé.

D'isthmes en lagunes la mer creuse
les reins de l'onirique
sapience d'une rationalité
tombée en déshérence .

De Dieu parler par évitement
brutaliser ce qui requiert
sens et passions reflétant les bavardages
faire l'éloge de la raison sensible .

De la paille pour les vilains
sans écrit sans parole
l'exemplarité en perspective
la mule passe le gué.

L'imaginaire et le sacré
prennent des voies détournées
en perversion les pulsions pullulent
capillarisent le corps social.

Suivre le chemin descendant
au sacramentel des rencontres sportives
aux zéniths enchantés
le matérialisme transcendé.

S'organisent les faits de reliance
en l'odyssée de l'empathie
sans quantification
ces formes meilleures .

Ritualisées par le bénévolat
en générosité
les émotions collectives
déclenchent des allures liturgiques .

Musique piano aux piverts enchanteurs
le visible gros de l'invisible
rappelle par digression
le son grave du discernement .

Croissance harmonieuse des monastères
le grand silence paradoxal
au bruité des racines saillantes
renouvelle les eaux de la jouvence.

En désaccord ces deux sociétés
l'officielle redondante
et l'officieuse passe-muraille
en décalage d'intuitions inopinées.

Se purger des paroles illusoires
s'asseoir pour trouvant ses mots
le verbe à porter de main
pallier l'incantation banalisée.

Mots et choses
mise en pertinence
le Vrai
matrice fécondante
du paradigme manifesté
secouant
de poésie et de mystique mêlées
l'entièreté de l'Être .

Le muet du Mystère
à découvert
communion des silences
ailes déployées
dans l'azur compatible
cette aspiration à être heureux
en errance tendre
juste l'instant de notre vie .


275



asphodèle des prairies premières

 Asphodèle des prairies premières
au pas d’un cheval blanc
je lambine et signe le vent
des ancêtres l'haleine .

Neige printanière à l'offre sémaphore
la glissade éponyme surgit
au Caravage des afflictions
l'élan du silence .

Finement ciselées par le cor des chasseurs
se courbent les herbes
au corridor des roches luisantes
l'Esprit esquisse un pas de danse .

Près du ruisseau la tente blanche
au gré des jours et des nuits
passe l'oiseau mémoire
hélant l'ours à la voix vide .

Ma main sur ton épaule nue
fils tardif à la toison solaire
tu manieras la dague terminale
sur l'œuf à féconder .

Pour en plénitude
coupé de tes arrières
renaître seul
le regard intact .

274