Question : comment puis-je concevoir une autre personne comme un
autre réel sans faire d’elle un objet de mes besoins? Comment puis-je intégrer
une considération radicale de l’autre avec l’aspiration humaine profonde à
l’expérience d’être-avec ?
Réponse: par une
notion qui intègre les deux, “Eros”et son corollaire, la
relation érotique.
Chercher à être relié au monde, être attiré par
lui et poussé par lui, être curieux, chercher à accéder à des gens, à des
pensées, à des créations, sont des exemples de la relation érotique au monde,
une relation d’attention, de présence et de conscience.
Eros n’a pas l’intention de posséder, ni
d’assimiler l’autre. Il vise une sorte “d’être avec” cet autre par
laquelle les différences individuelles se transforment en parties mutuellement
complémentaires qui ensemble forme un tout qui est plus et autre chose que la
somme de ses parties. Le tout, en retour, transforme les personnes impliquées.
A propos de l’âme engagée dans sa vie essentielle,
il s’agit del’âme érotiqueet non del’âme désirante.
Thedésircherche à consommer le
monde, à transformer ce qui est autre en ce qui est mien.
Eros aime le monde et révère sa beauté. Il veut
fusionner ou rejoindre la beauté de ses objets. Il ne les consomme pas.
Comme le désir, Eros commence parnedostatak, mais ce qu’il cherche n’est
pas telle ou telle satisfaction. Il cherche àcompléter l’âmeelle-même.
Personne ne peut réussir seul
à compléter son âme. Cela nécessite la volonté de transcender son ego et de
s’immerger dans la situation que l’on partage avec l’autre personne et plus
largement avec le monde.
Ce parfum de rosecette gentillesse du regardcette bienveillance de la main tenduesont l'amourde cette porte ouverteoù être en retrait sur le trop de soioù être de trop sur l'aller vers et voirfaire le bilandans le silencealler en profondeur et en paixvers son épanouissement hors les peurshors la peur du manquehors la peur de la douleurhors la peur d'être agressélâcher les protectionsfaire le tour de notre être sourd et muetfaire l'expérience de la mise à nuen tolérancedans la légèreté du mental assagivers davantage de compassiondans la dessaisie de l'egone pas se perdredevant ces rencontres où la semence d'amourn'est que miroir et labyrinthepour revenir en maîtrise de soifaire le voyagesamoà petits passur le chemin d'ombre et de lumièreen donnant le change sans donner de leçonen se sachant frère et sœurpour joyeux et légerrepartirà soulever l'éternelle nouveautéde la transmission de la traditioncette tracecette audacecet au-delà des motsce sourire sur l'avenircette obligation de confiance .089
En pays cévenolde brumes et de forêts mêléesroutes toutes en viragemurettes de pierres sèchestraces d'un soleilencalminé sous la frondaisond'automne en sa lumièrefaite de clins d’œilet fardée de brusques échancrurespar le sourire grave des nuagesd'hiver aux glisses traîtressesde neige ensevelissant le fosséd'un printemps aux décoctions de verts naissantsd'été et sa brûluresaccageant d'un geste de la fauxle maquis pétillant de sécheressesous le ferme assautd'un vent rebelleque l'amour chafouinchâtaignes sous la mainet brusque retraitd'un regard soutenuaccompagne d'un trait de plumenotre montée vers le grandir de l'Êtrepour ensembleenchanter d'un pâle râleles moutons et les chèvresmuseaux tendusvers l'orage approchantfaisant de l'arc-en-cielle grand mystèredes choses dissoutesau-delà des serres et des cornichespar l'appel guttural du bergerverbeà ne pas distrairede la contemplationsur cette voie obligéepleine de lumignons improvisésoù cheminer le cœur en paixvers notre naissanceà tous semblable .088
Ce sont des recommandations à suivre pour vivre plus harmonieusement, être en accord avec le profond de soi-même et faire que les épreuves vécues soient des occasions de grandir en conscience dans un monde toujours plus complexe
Ils forment un code de conduite capable de
rapidement transformer notre vie en une expérience de liberté, de bonheur et
d’amour .
Ils proviennent des anciens Toltèques dont les
sages enseignaient aux hommes et aux femmes ce que signifiaient vivre
avec clarté et de façon exemplaire comme des guerriers pacifiques .
Le premier
accord toltèque est : “que votre parole soit impeccable”
La parole nous permet d’exprimer notre pouvoir
créateur. C’est par elle que nous manifestons les choses. La parole n’est pas
simplement un son ou un symbole écrit. C’est une force. Elle représente notre
capacité à communiquer, à penser, et donc à créer les évènements de notre vie.
La parole est si puissante qu’un seul mot peut changer une vie ou la détruire .
Chaque être humain est un magicien. Par notre
parole nous pouvons soit jeter un sort à quelqu’un, soit l’en libérer .
Le terme “impeccable” signifie, selon
son étymologie, “sans péché”. Un péché est quelque chose que nous
commettons contre nous-même. Le concept du péché est ici transformé, ce n’est
plus une affaire de morale ou de religion, c’est une affaire de bon sens. Le
péché commence avec le rejet de soi .
Portez une parole jugeante à l’encontre de
quelqu’un peut avoir pouvoir de magie noire qu’on appelle la médisance, ou la
propagation de rumeurs. La médisance est devenue la principale forme de
communication de la société humaine. Une vieille expression populaire dit que
“la misère aime la compagnie”, et les gens qui la pratiquent et en
souffrent ne veulent pas rester seuls. La propagation de rumeurs est
l’équivalent d’un virus informatique .
Nous pouvons évaluer le degré d’impeccabilité de
notre parole à l’aulne de l’amour que nous avons pour nous-même .
Le second
accord toltèque est que : “quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire
personnelle”
Faire une affaire personnelle de ce qu’on dit de
nous, c’est donner son accord à une remarque qui peut être désobligeante. Dès
lors le poison s’infiltrera en nous et nous serons piégé. Et si nous nous faisons
piéger, c’est que nous nous prenons au sérieux et faisons de tout une affaire
personnelle. C’est que nous nous accordons de l’importance, ce qui est une
grande manifestation d’égoïsme puisque nous partons alors du principe que tout
ce qui nous arrive nous concerne. Nous ne sommes pas responsables de ce que les
autres font .
Si quelqu’un donne son opinion, n’en faisons pas
une affaire, parce que cette personne en vérité est confrontée à ses propres
sentiments et croyances, pour ne trouver rien de mieux que de nous déverser sa
propre affaire personnelle. Nous devenons une proie facile pour tous ces
prédateurs, tous ceux qui pratiquent la magie noire par leur parole. Ils
développent ce qu’en psychanalyse on appelle la projection. Discerner ce
mécanisme psychique qui ne peut que nous nuire est nécessaire .
Si quelqu’un ne nous traite pas avec amour et
respect, prenons comme un cadeau qu’il nous quitte un jour .
Ayons confiance en notre capacité à effectuer les
bons choix. Nous ne sommes pas responsable des actions d’autrui ; seulement de
nous-mêmes .
Le
troisième accord toltèque est : “ne faites pas de suppositions”
Nous nous imaginons des tas de choses et faisons
des suppositions à propos de tout. Ce qui est grave c’est que nous croyons
ensuite qu’elles sont la vérité. La tristesse et le drame auxquels nous avons
été confrontés dans notre vie proviennent de cette habitude de faire des
suppositions, de prêter des intentions à autrui et de prendre les choses
personnellement .
Il vaut toujours mieux poser des questions que de
faire des suppositions, parce que celles-ci nous programment à souffrir .
Nous supposons que tout le monde voit la vie comme
nous la voyons. Dans chaque relation on peut se laisser aller à supposer que
les autres nous connaissant, savent ce que nous pensons sans avoir à formuler
nos besoins, et qu’ils feront ce qu’il faut . Et s’ils ne le font pas nous
sommes blessés !
Si les autres se transforment, ce n’est pas parce
que nous en avons le pouvoir ; c’est plutôt parce qu’ils veulent évoluer .
On n’a pas à justifier l’amour ; l’amour est
présent ou il ne l’est pas. L’amour véritable consiste à accepter les gens tels
qu’ils sont sans essayer de les changer. En communiquant clairement, nos
relations vont changer, tout autant avec notre partenaire qu’avec tout le monde
.
On a tous des habitudes dont on est même pas
conscient. Les amener à la conscience est donc le premier pas à franchir .
Le
quatrième accord toltèque est : “faites toujours de votre mieux”
Tout est vivant, tout change constamment, par
conséquent notre mieux sera parfois à un haut niveau et d’autres fois à un
moins bon niveau .
Si nous faisons simplement de notre mieux, nous
vivrons notre existence intensément. Nous serons productif et serons bon envers
nous-même parce que nous donnerons à notre famille, à notre communauté, à toute
chose .
Etre dans l’action c’est vivre pleinement.
L’inaction est une manière de nier la vie. L’inaction, c’est rester assis
devant la télévision chaque jour pendant des années, parce que nous avons peur
d’être vivant et de prendre le risque d’exprimer ce que nous sommes .
Tout ce que nous savons et faisons couramment,
nous l’avons appris par la répétition. Nous sommes maître dans l’art de
marcher, de conduire, de parler, de chanter ou d’écrire parce que nous nous
sommes exercés .
Dans notre quête de liberté personnelle et
d’amour de soi, nous devons nous lever et agir. C’est ainsi que nous assumerons
notre humanité. Honorons l’homme ou la femme que nous sommes. Respectons notre
corps en l’appréciant, l’aimant, le nourrissant, le lavant, le soignant.
Adonnons-nous à des activités qui font du bien à notre corps. C’est par cette
voie que nous toucherons plus grand que nous et communierons avec le mystère .
Que chacun de nos actes devienne un rituel pour
adorer ce qui nous dépasse et nous conduit .
L’observance des quatre accords toltèques nous
permettra de devenir un guerrier capable de transcender la souffrance et de ne
jamais y revenir. La même chose vaut pour le bonheur. La seule raison pour
laquelle nous sommes heureux est parce que nous avons fait un choix. Le
bonheur, tout comme la souffrance, est un choix .