Cela se passait au cours du périple des initiations. Un jour, alors que le temps était à l’orage, nous perçûmes au travers de la course des nuages ce signe propitiatoire, cette enclume sortie du fond des cieux .
Lorsque le sourd ébranlement parcourut la montagne, nous fûmes alors projetés sur le sol pierreux face contre terre, tétanisés, à attendre la fin de cette colère dont les effets devaient se répercuter jusqu’au profond de nous-même .
Après un temps hors dimension, lorsque je me retournais et que le ciel étonnamment dégagé ne présentait aucune trace d’orage, tu étais là, mon frère, nekustīgs, les vêtements ondulant au vent léger du matin, trīcošā bārda un skatiens mīksts vērsts uz izcelsmes ieleju .
Gaiss bija tīrs. Rozā svaigu ziedu smarža. Neskatoties viens uz otru mēs paņēmām savu bagāža, lai turpinātu kāpumu .
Tas bija pirms ___ dažus gadsimtus. Mēs toreiz bijām pietiekami veci, lai būtu patiesi apzinīgi vīrieši par mūsu pienākumiem un mums uzticēto uzdevumu. Mēs bijām šķērsoja liktenis, kas izpaudās ar šo neizsakāmo spēku un neelastīgs, kas nepielūdzami iesaistīja mūs zināšanu un gudrības, ceļā uz lielo Mistēriju. Tā bija jēga, ko mums piešķirt dzīvi .
Souviens-toi de cette nuit où le vent hurlant accompagné de rafales de pluie froide faisait se rompre et se coucher les arbres derrière nous. La terre était en fureur. De si profondes ravines se creusaient devant nous que nous étions dans l’obligation d’implorer la providence pour en confiance continuer d’avancer en nous en remettant à plus grand que nous. Nous devions sortir grandis de cette épreuve .
Souviens-toi du temps calme de nos promenades à travers champs où chanter à tue-tête l’intense joie d’être simplement en vie nous emplissait d’insouscience et de plénitude. Mums visapkārt bija vieglums un roku rokā mēs ilgi pastaigājās pa ģimenes māju, aiz blondīnēm ar mellenēm izraiboti kviešu lauki, vicinot margrietiņas un magones zem viegla vēja atklāt zvēra kustīgās formas, kas pārvietots, saliekot ausis, tad čaukstot. Mums pārskrēja drebuļi un bija labi .
Laiks bija spirgts šorīt. Ģērbies savā lietotajā skolas priekšautā, ko izvedām uz brīvdienas, tu nokāpi pa cietajiem akmens pakāpieniem no sliekšņa uz, atrast savu nūju, ej un izsekoji uz ceļa sakultās zemes šīs zīmes, kuras atstāja mani bez vārdiem. Tu étais le guide qui me montrait la voie .
Souviens-toi de ce passage étroit que nous empruntions pour sortir du soupirail des tentations. Il faisait sombre dans cette souillarde de tous les dangers mais jamais nous ne tombâmes dans le trou rempli d’eau. L’endroit ne recélait que le tonneau de vin du grand’père et sur des paillous quelques morceaux de fromages protégés par des torchons de toile épaisse .
Souviens-toi de cette ballade hivernale dans le haut pays où, par les routes déformées par la glace et la neige, l’aventure s’offrait à nous. Emmitoufflés sous les parkas et les bonnets, l’air froid entrant dans l’habitacle de toile du véhicule troué d’un large estafilade qu’un parapluie ouvert recouvrait, les cahots et les dérapages nous faisaient pousser des cris de victoire. Arrêtés en forêt nous rencontrâmes l’onglée douloureuse suite au lancé des boules de neige contre le caravansérail de notre passé .
Nous ne verrons plus les caravanes lentes, chatoyantes et odorantes du suin des chameaux et des épices. Nous n’entendrons plus le cri des hommes guidant leurs montures récalcitrantes vers un ailleurs que nous ne soupçonnions pas. Me revient de ce désert des origines la vision du souffle brûlant des sables soulevés par le simoun et cette main tendue, brune et crevassée du sage vieillard surgi de nulle part qui s’ouvrant laissait apparaître le trésor, ce fruit dur, noir et ridé trouvé le long du chemin bordé de chardons et d’épineux .
Ne demeure aujourd’hui que le buisson bien normal de l’accompagnement de nos enfants … Tiens ! Sur le parvis ils ont monté le chapiteau de la passion … L’on attendra la suite du grand livre des transformations .
De suite, il n’y en eu pas, toi le frère égaré .
Souviens-toi que d’entrer dans le corridor des naissances nous faisait si peur. Toi, tenant ton bâton et moi psalmodiant quelques formules magiques qui devaient nous aider à passer de l’autre côté, en nouveauté. Il n’y eu pas de seconde chance. Rien que les blocs de pierre épars du reflux de la pensée que le temps des atermoiements oriente vers l’avoir et la sécurité .
Les cieux se sont ouverts. Des cataractes d’eau ont balayé les traces de notre histoire. Enfants sages qui possèdions le don de se pourvoir par l’imagination dans ce pays lointain des aventures extraordinaires, nous avons maintenant cessé de chanter nos origines. Et parfois lorsque l’orage gronde, devant la cheminée au feu crépitant, nous reste alors le geste de remuer les cendres du passé, pour, à la croisée de l’émotion et de la sincérité, dire vrai, dire simplement ce qui est .
L’appel de notre mère, nous ne l’entendrons plus. Viņa, kas mūs uzaicināja nogaršot priekšā bļoda karsta banānu piena, lai ar zobiem sakošļātu lielās maizes šķēles brūnā maize uzpūsta ar upeņu un upeņu ievārījumu ; lielas maizes šķēles, kas mūsu vectēvs bija iegriezis pīrāgu, kuru viņš nekad neaizmirsa parakstīt no krusta, kad viņš pirmo reizi tur nesa nazi. Clide of dārza koksne vairs nepaliks slēgta, lai neļautu cāļiem iet rotaļāties stādījumu vidū. Mums nebūs jāizvēlas pētersīļus pēdējā brīdī, lai salātus izrotātu ar rīvētiem burkāniem un olām Mimoza .
Quant à l’eau du puits qu’il fallait aller puiser à la fontaine dans ces seaux de zinc si lourds à la remontée, parfois lorsque le vent me dit, j’entends la Vieille rire .
Te souviens-tu ? Rien que d’harmoniser le chant matutinal des oiseaux avec les cloches de l’église fait émerger ce goût acidulé d’avoir été si proche de toi, mon frère .
130