Au suivi des ans il n'est de trace salvatrice que la rupture avec la frilosité de nos habitudes. Par temps de vicissitudes des choses humaines les vainqueurs prennent la place des vaincus et les vaincus la place des vainqueurs. Il n'est d'annonce mémorielle que le pas de côté qui nourrit notre enfance. Passer sur l'autre rive n'évitera pas de tirer des bords pour enfler le désir. Mon bateau est de voiles tendues entre les remous et les coups de vent disposé à cueillir la chair qui défaille. L'œuvre est vie. 528
Kategorija Arhīvi: septembris 2019
Si belle et douce et calme

Si belle et douce et calme.
Et si profonde aussi.
La femme reflète bien plus de choses que l’homme ne peut peut saisir.
L’homme saisit ce qu’il peut.
Il saisit pour enfouir.
Il saisit les épreuves qu’il traverse et construit en conséquence un monde d’expériences qu’il anime pour ses besoins aux fins d’exister, de se dire qu’il existe, de montrer qu’il existe.
Son entêtement à se faire voir, à sortir de l’anonymat, l’oblige à charger le trait de ses représentations, à saillir.
Alors ceux qui restent aux marges du festin développent un manque, une insatisfaction et un ressentiment.
La femme, elle, agit avec son corps.
Elle est mère des instincts de protection et donne la vie de chair et de mystère.
L'avènement de l’être dont elle est matrice marque son territoire et l'immense mémoire des choses vécues.
Les souvenirs, elle les laisse à l’homme.
Elle n’a que faire des faits de société entendus, remâchés et dont le fumet structure l’histoire.
Elle est la terre et c’est dans cette terre que le mystère s’incarne.
Elle qui paraît alors être à l’origine de la vie garde en mémoire ce que la vie devient.
Elle est aussi la réceptrice des choses d’ailleurs, d’au-delà de notre entendement.
Elle est propitiatoire.
A la vie à la mort, les gouttes de son sang sont celles de toute l’humanité, elles sont l’effluve grasse de la vie en va-et-vient d’elle-même.
Et quant il y a naissance, le goût et les odeurs prennent la suite de l’idée et du concept que l’homme pouvait en avoir.
Elle origine, elle reçoit et fabrique le don de soi en accueil du plus grand que soi.
Elle consume et détruit l’imagerie qui la précède pour se porter en éclosion devant la main de l’homme.
C’est ainsi qu’elle peut se fondre dans notre monde, dans notre société patriarcale.
Būt, arrivée en expectative d’elle-même elle entre dans un bain de reconnaissance pour autrui, mais à quel prix.
Toutefois sa puissance tellurique, sa quête obstinée à manifester le fond des choses la fige et la vision qui l'anime alors l'engage par une posture cataleptique à devenir la proie des loups qui la dévoreront pour l'acquisition de davantage de connaissances.
Elle est la gardienne du seuil, elle attend l'homme qui se souvenant de la tâche à accomplir saura l'engager plus avant sur le chemin vers une parousie d'éternité.
Elle stimule l'homme, le pousse à se différencier en l'obligeant à ne plus taguer les murs de ses cités par crainte de se voir effacer.
Elle initie l'homme à sa propre grandeur.
L’homme n’a de cesse que de posséder la femme, de la contenir dans sa fragilité, de la maintenir sous le joug d’une relation inégalitaire favorable à sa domination, à son plaisir, comme s'il pouvait arriver seul à vaincre ses démons.
L’homme a peur.
La femme brûle, elle est feu et sa flamme peut monter si haut, que l’homme vibrant qui l'accompagne avec respect se souvient ; enfin il se souvient !
L’homme explore ses gouffres par la création, il cherche à donner forme à ce qu’il prend comme une apparition.
Il est alors hors de lui.
Il jongle avec son imaginaire.
Il lui faut donner le change.
Il plonge dans un flot récriminatoire d'encombrantes pensées ourdies de cristaux provenant des pleurs de l'aube.
Il œuvre, il peint, il fait de la musique, il chante, il est poète, toutes choses qui ne peuvent que contempter le déjà là, le déjà vu, le beau, qu'il offre aux adorateurs du "même".
L’homme remplit son logis d’or, de pacotilles, de soieries, de sons et de lumière artificielle pour faire de l’effet en surcroît des pouvoirs vrais de la femme.
Pour palier à l'altérité de la femme il crée l’éphémère, le possible, l’illusion.
Il bat la campagne jusqu'à plus soif.
Il impose à la femme ses propres critères dont ceux de la séduction, d’une forme de beauté qu’il espère voir devenir un principe fondateur, une direction pipée par les jeux de l’amour d’opportunité.
L’homme tente de s’ouvrir à la présence, à être davantage dans le réel, au bord du gouffre, de l’insondable, là où se fait le rien, le vide, hors des illusions perdues, lui qui ne peut jouir que du regard de l'autre.
Obstiné dans l'idée de faire ses preuves et d'assumer des responsabilités il évite la source des origines. Il est dans la nuit de l'âme.
Loin de lui la pointe de la lucidité.
L’homme, ce mal-aimé, se repaît de virtuel en quête d’une représentation de ce qu’il pressent comme réel et ne connaîtra jamais l'autre, l'âme-sœur.
L’homme ne se reproduit pas ; il reproduit les conditions de perpétuation de l’espèce en espérant que l’environnement sécuritaire social qui le précède fera le reste jusqu'aux portes du connu.
Dans les marais recouverts de sphaignes sèches, dans les brumes, il entend le chant des femmes, au loin , comme un murmure alors qu'armé d'outils de découpe il se révèle inopérant devant les formes blanches aux multiples dimensions.
A trop savoir, à être constamment à l'affût de vouloir comprendre et juger, il se pourrait que nous installions des leurres et passions à côté du cercle des mystères dans lequel personne ne pénètre.
Que nul n'y entre sans s'être purifié, il se pourrait que nous soyons dévorés.
L'homme doit réintégrer son propre corps et prendre la femme comme initiatrice.
527
Mazā franču aleju roze

Mazā franču aleju roze
était venue par dessus le baldaquin
tripoter des idées vieilles comme ses chausses
tandis que par le bas
se faisait la lessive des corps.
Ça bougeait
ça geignait
y'en avait plein les esgourdes
et la pluie par dessus ça
tirlipotait un accompagnement fin
rythmant le ahanement des cavales
éperdues de liberté
sur les plateaux ourlées d'herbes rases.
Petite rose mis ses lunettes
et tout redevint rose
les fruits
l'encorbellement des fenêtres
le chat qui passait par là
le klaxon du voisin
l'air même sentait la rose.
Fuir
non pas
plutôt se joindre
telle musique de Lully
clavecinant sur l'heureux événement
aux frissons escarbouclés
des mirlitons de l'enfance
qui nous mis tous à facettes
nous les yeux du cyclone
en proie au passage de témoin.
Petite rose mesure tes pas
cela ne durera qu'un temps
femme viendra
parée de tendresse
sans esprit de vengeance
accoucher l'Esprit
murmure primesautier
écornant la barrière de corail
d'une langue
rose
en pâmoison du lagon
royaume intérieur
où naître et renaître
dans l'accueil à ce qui vient.
526
Vilku kalns

Vēja plosīta
vilku kalns
izspūrusi atspīd
ziemeļu miglas
no mūsu mīļās dabas.
vilcināšanās punkts
ir zvans
no zemes uz debesīm
bungas vibrē
meža zosu pārejā.
Matērija
undine cilvēki
nekā Sarkanā upe
pārklāj ar svaigiem skūpstiem
pazudušo sieviešu maigais vaigs.
Basām kājām uz sūnām
nokareno bērzu glāsti
piekariņu ekrāns
ar trauslu šalkoņu
par bēgli ar spalvām tērptu.
Nākotnes nav
priežu mežā
ar smaržīgiem ķērpjiem
ka kustīgais alnis
uz sausu zaru plaisāšanu.
Tauriņa glāsts
uz piedāvāto ziedu
gaismas tvērienā
mēs sasniegsim ostu
kur paplašināt skatienu.
Lapu perforācijās
zem saules stariem
ēna dejo
uz saucieniem atklājās
no mūsu skumjām dvēselēm.
zaudēja
tendētas taustīties
sapņu naba
sliekšņa sargs
dot balsi.
Būsim Avots
trīs karaļu daba
iekšējo mehānismu smalkais instinkts
dziļā Sirds sastapšanās apžilbinātajā
mutes atvēršana, lai vārdi uzzied.
Ejam pie sevis
pārtraukuma nav
starp iekšpusi un ārpusi
ka mūsu skatiena virziena maiņa
iepazīstoties ar pretrunu grifonu
vienota.
Parādiet baltās radības
uz Ultimate virsotni
pēc izskata lielā Visu priekšā
pāreja no mēness uz sauli
ligzdošanas vieta.
Nav palicis debeszils
mūsu gribas melodiskā dziesma
pie Gara elpas pieņemts
tikai viegls ceļojums
zem mūsu galīguma nojumes.
525
prieka satikšanās

No prieka
ar šo baltumu
lielā augstumā
Viņš aizgāja
nogurušas sandales
nokarenas rokas
la casquette de travers
pa taciņu
upes virzienā
lai atgūtu
viņa draugs kapteinis
zvejnieku karalis
brālīgais mīļākais
vientuļi
gaismas
franku
krastā
ar izkaisītām vijolītēm
atklāšanā
no debesīm
koki
sejas
mans draugs dzejnieks
piedzēries no realitātes
trausls savā klaiņošanā
jutīgs pret lielām sāpēm
cerības nesējs
nepārspējami nodrošinot
Brālība
jautājums par tiesību nepārkāpšanu
viņa lomu
sapņu veidotājs
ar šīm figūriņām no somas
miesas un gara lelles
tāpat kā daudzi spoguļi
iekārtots uz koka sola
mūsu tikšanās dēļ
kur izjaukt
tu nāc no priekškrasta
man vientuļas naktis
pārliecināts
lai nodotu mūsu vērtības
negatavojot jūrascūciņas
mūsu mājas priekšā
pasaule
kam mēs esam tik daudz parādā
Pirmd
pieprasījums pēc mīlestības
otrs
sirds dāvana.
524
Mazais Pjērs iznāca no dubļiem

Mazais Pjērs iznāca no dubļiem tête reptilienne hors la fange des jours il a mis son calicot d'argent les poches pleines de pierres de lune. Filiforme en sa démarche de plain-pied avec tout en accueil de l'autre il a remisé ses outrances sous un paquet d'herbes sèches. Pierre n'est plus et sa sylve mémoire remonte en gorge tels grumeaux de peinture acrylique. Il y a de l'orage dans l'air le beau se baguenaude sur le parvis des cathédrales en contemption de l'offre ce baiser frais sur le cou d'avant la décollation nette. Mon âme ce qui fût bon est étale sur le pavage céramique de la nef en reptation ventre contre ventre vers le centre du labyrinthe. Jaillissement de la vie en son énergie de feu à élargir la travée où nous fûmes assignés à la fine pointe de l'élan. Petit Pierre mon fils de la terre à creuser de mes mains vieilles en construction des allers et venues de gratitude scellés tels des clous de fer forgé dans le bois de l'olivier. Pjērs Je te dois le bourgeon des commencements. 523
d’opulents cumulus
D'opulents cumulus
ont éclairé la nuit
d'un fertile orage
couperosé d'éclairs cinglants.
De la lueur dans les tubulures
à remonter le temps,
au vestibule des outrages
la nature est belle
à qui sait regarder par la fenêtre
en demi-saison
d'automne approché
à la sécheresse d'été
faisant tapis de feuilles craquantes
le sourire plein du partage.
Le matin fût dispendieux de vitalité,
les cloches de l'église se crurent à Pâques,
les coqs s'égosillèrent,
l'âne se mit à scier
de son passe-partout rouillé
la traîne de l'ombre,
les tourterelles bénirent de leurs roucoulades
un ciel enamouré de nuages rosissants,
ô soleil !
522