Elle s’est enfuie du nid

 Elle s'est enfuie du nid   
 l'aurore des éveils,   
 la lune en ses émois.  
 
 Calque étoilé   
 sur le bois de l'estrade   
 il montrait le chemin.   

 Ne pleurez pas   
 ne partez pas   
 un regard suffit.   

 Le jour se lève    
 et ses lèvres   
 incendient le ciel.   

 Les mains se tendent   
 le harnais blesse le dos   
 les pieds s'enfoncent dans la glaise.   

 Par la porte étroite   
 accédez aux blessures   
 puis remontez la pente.  
 
 Au sortir   
 plus de bruit  
 rien que la caresse de l'herbe.

 Pointe une flamme   
 entre les copeaux   
 du feu de Dieu.   

 S'échappent   
 de la caverne    
 paroles et romances.   

 Se penchent   
 en bord de falaise   
 les êtres du couchant.   

 Une à une   
 incisez la planche   
 au passage des sacs.  
 
 Ne montez plus au grenier   
 passez par la coursive,   
 le blé est arrivé.  
 
 Les orifices sont empoisonnés,   
 à croupetons   
 maraudons la raison. 
  
 Fini,   
 nous n'irons plus au bois   
 couper le genévrier.   

 Les pignons de paille s'envoleront   
 passé le temps des éraflures   
 sous le vent de planèze.   

 Déposez   
 le linge   
 dans la panière d'osier.  
 
 Un bouquet de marguerites, de bleuets et de  coquelicots   
 sur la margelle,   
 le temps est à l'orage.  

 
380

Au 75 rue Saint-Charles

 Collé   
le nez contre la vitre
se dandinant d'une jambe l'autre
l'enfant observe la buée
dont les fines gouttelettes
captent la lumière
ballonnets vivants
devenant coulures vibrantes
pour en accéléré
se projeter vers le bas.

L'hiver pleure
dehors un froid sec
saisissant les jambes
malgré les chaussettes de laine
et la culotte de velours côtelé.

Un dernier cheval passera
dans la rue déserte
ahanant
naseaux fumants
faisant claquer le pavé humide
de ses sabots ferrés.

Il y a du courage dans l'air
le haut des immeubles caresse la brume
d'au dessus la rue principale
où ronfle quelques moteurs toussoteux.

Émergence des souvenirs
inscrits dessous la peau
l'enfant sémaphore
voit passer les lumières
au travers des boursouflures de la mer.

Il y a du sable
dans les jointures
du passage à niveau
obligeant au ralentissement
la bête humaine au loin
lâchant ses panaches de fumée.

J'entendrai le lourd convoi
cadencer sur les courtes rails
un rythme glacé
grimant le tireté des nuages
à la queue leu-leu
parsemée des souriantes branches de lilas.

Maman, il pleut
la neige tombe
il grêle.

Qu'on est bien près de la cuisinière.

Les souris grignotent le plancher
sous la plaque de tôle de la Shell
des gouttes d'eau perlent
au plafond sur le tuyau
c'est la condensation
Maman passera l'éponge
clouée sur le manche à balai.

Le Christ connaîtra
la couronne d'épines et le vinaigre
de ses yeux d'Aubrac
à faire tourner la bille bruyante
dans le couvercle de fer retourné.


379

Je suis à tes côtés mon ami René

Olen vierelläsi   
 ystäväni Rene   
 tässä paluussa maan päälle   
 puhdistuksen liekkien vyöttämänä.   
 
 Mene polkusi mukaan   
 älä pidättele aikaa   
 olla hienoa pölyä   
 talon edessä.   
 
 Matka tyhjyyteen   
 Huuhtele jälkiä   
 sinun sanasi, sinun ajatuksesi, ton huomioon   
 ikuisen valmentajan piiskalla   
 olet lähetetty   
 ja ovat niitä, jotka seuraavat sinua   
 vers le Grand Œuvre à permettre.   
 
 Ripaus suolaa   
 ei mitään   
 kumppanuus   
 ikäraja   
 vain kädet etsivät toisiaan   
 silmästä silmään   
 antaa sataa   
 että hän myy   
 anna auringon paistaa   
 nousen sinun edessäsi   
 hyvyyden pienet tikkaat   
 élevé dans la bibliothèque  
 jaetut sanat.   
 
 
376

La présence à ce qui s'advient