Kategorija Arhīvi: gads 2022

sapīšanās 63

Les mots au garde-à-vous dans la guérite   
se sont bien gardés de faire le malin
roides de la jaquette.

Pusillanimes par l'œillade
à faire l'examen de passage
ils ont quantifié la relation.

Piètres moucherons de l'esprit
aux limites de la lumière
ils ont confirmer l'étreinte.

Tad
par deux fentes à la fois
passer la barrière d'Einstein.

Intriqués jusqu'à la mœlle
un fil invisible les a reliés
unique cocon à des kilomètres à la ronde.

Sans us sans coutumes
la levée des corps sera photonique
devant le prisme des dynamiques.

Dans l'allée des Alyscamps
finiront de passer les belles dames
au bras des cols et plastrons empesés.

Un soir
le simple frottement de l'air
hélera la cigale.

Aux portes de la ville
la barrière tombera
sous le ronflement du veilleur.

Pouces levés
les footeux offriront le ballon d'or
aux greniers d'Ukraine.

Une dernière fois
à reculons
le vide propitiatoire sera interrogé.

Et pour plus de malignité encore
auront les mêmes propriétés
d'un photon l'autre.


1125


Esības izaugsme

Echo éclos   
de toi en bas   
délivre-moi Seigneur.      
 
Abandon à tout   
aux creux des roches   
coule la source.      
 
Le cœur s'ouvre   
en cette chaleur de l'eau   
la tête a visage unique.      
 
L'esprit vrille   
au travers des racines rouges   
la cible du lendemain.      
 
Paix à mon âme   
je le veux je le peux   
Seigneur accorde-moi.      
 
Juste un instant   
fugace et doux   
le corps nous est donné.   
 
Notre Être dans un élan   
se mêle   
à ce qui n'est pas nous.      
 
Cette sagacité   
d'être dans la foi   
jusqu'aux confins mêmes.      
 
Prendre le risque   
de quitter son promontoire   
et conquérir l'instant.      
 
Eclairer un peu   
l'obscur de notre vie   
concerne la Terre.      
 
Ne pas avoir   
à s'écarter de la perfection   
du grandir de l'Être.      
 
A fleur de peau   
mûrit   
la voix de l'aède.      
 
L'œuvre est obéissance   
le programme dépassement de soi   
de ce que nous croyons agir.      
 
Aux chemins de lumière   
délicate et fraîche dans l'embrasure   
Laurence aux mille soleils.      
 
Somptueuse violette   
oiseau du ciel invisible   
pour une plume d'or ramassée.      
 
Paroles d'aube   
en aval du royaume   
somment de transmettre.      
 
Des canaux d'eau vive   
décrivent à même la fontaine   
la madeleine des enfants terribles.      
 
Franchir la mystérieuse barrière   
- seconde mort -   
exige d'affronter l'invisible.      
 
Connaissance induite   
compréhension d'âme   
précèdent l'envoi.      
 
 
1124

Je veux pas et puis je veux

Je veux pas   
et puis je veux   
m'en mettre plein la panse   
à me faire des poches sous les yeux   
pour aborder le lendemain.      
 
Je veux pas   
et puis je veux   
convaincre sans vaincre   
jusqu'au moindre moucheron   
que la vie est belle et bonne.      
 
Je veux pas   
et puis je veux   
aller cueillir les herbes aromatiques   
pour tisane à la fraîche   
contempler l'écureuil sauter de l'amandier au cerisier.      
 
Je veux pas   
et puis je veux   
à la fois fier et embarrassé   
me lever dès potron-minet   
ouvrir la fenêtre aux drapeaux de prière.      
 
Je veux pas   
et puis je veux   
aller quérir la romance   
sans devoir de réserve   
au royaume du regard dans le ciel.      
 
Je veux pas   
et puis je veux   
tendre mes mains   
pour tenir la pierre blanche   
loin des bavardages.      
 
Je veux pas   
et puis je veux   
fermer la porte de bois   
du cabinet aux estampes   
où travailler assure protection.     
 
Je veux pas   
et puis je veux   
grimper à la Saint Michel   
voir les dentelles des femmes   
voler pas dessus le tabernacle.      
 
1123

Scène de guerre

Pistil de la fleur voulu   
encanaillé de prêt    
au pandémonium des incantations.      
 
M'en voulut-il   
de me faufiler libre   
au travers du roncier.      
 
M'aurait-il préféré   
juteux à souhait   
écrasé sur la dalle de granite.      
 
Point de traces   
juste la courbure d'une esquisse   
à la pointe de plomb aiguisée.      
 
Esquisse du point du jour   
à la parousie incertaine   
des êtres dépenaillés.      
 
M'est avis que le bât blesse   
et qu'au fond des sacs de jute   
conversent les charançons.      
 
Le vrombissement des hélicoptères n'y peut mais   
la trompe aspire   
le guerrier respire.      
 
 
1122

kūdras vārdi

kūdras vārdi
vārdi, kas plīst kā burbuļi
uz ūdens virsmas
šī otrā seja saburzīto vārdu
kas nāk no laikmetu apakšas
tomātiskie vārdi
precīzi un smalki
saldēti garšaugi
kraukšķīga migla ceļas
vārdi, kas klauvē pannā
kad viņa domā, ka ir kariete
klīst pa laukiem
uz Pont Maure dzirnavām.      
 
Ces mots qui touchent   
font des bruits de sonnailles   
sur la draille   
des paroles préoccupées   
à se méprendre sur leur sens   
en s'éloignant du bord du quai   
offrant au clapotis de l'eau   
ce qu'exigent à l'aube    
les doigts agiles des dentelières
passés sur la toile rouge   
le temps du sifflement d'un shrapnel   
pour fourguer fourrure de mousse blanche   
sur la parure des hommes-chiens.      
 
Tipperijs nebija tālu
rokas stiepiena attālumā
kad vējš locīja kviešus
atgādinot līdzenumu būtnēm
Dzīvības koks
zem debesīm nesot asaras un vaidus
no šiem cilvēkiem
saistītie tēvi un dēli
tiks nogalināts
šai kultivētajai Eiropai
no dzelzs un liesmojošas uguns
ar nāvējošu gremošanu
tie, kas alkst pēc kalpiskas paklausības.      
 
Il y avait tintamarre   
sur les pavés de galets   
déversant les biens pensants   
dans les rues adjacentes   
pour fleurs jetées    
à pleines brassées   
au passage des corbeaux   
vaste emprise de misère   
dispersant os et chairs   
aux quatre coins de la déraison   
qu'un pas de plus précipitera   
dans les souvenirs d'enfance   
à point nommé des énergies gaspillées.      
 
 
1120

Flocage à bon escient

Flocage à bon escient   
au rythme des saisons   
le chemin monte   
vers un rien d'absolu.      

Un bleu de pastourelle   
anime la contrée  
au diable roches et nuées   
pour un nouvel élan.      

L'arbre demeure   
mort et présent   
croissance engloutie   
d'une vie d'étamines.      

A la sortie des siestes longues    
il est des formes reptiliennes    
chuchotant à l'oreille parturiente  
une renaissance éternelle.      

D'herbes recouvert   
il y a bon temps   
que le dernier charroi passa   
à devenir aveugle   
pour mieux voir dans l'obscurité   
engager notre masculin   
à pénétrer son féminin   
et déboucher dans l'infini   
ô mère recroquevillée   
gorge ouverte   
constater la frêle complémentarité   
des grandes lampées absorbées   
ô reine   
terre et ciel venant au contact l'un de l'autre   
quand plane dans le cosmos   
l'union parfaite   
jaillie des deux pans du manteau de noces.      

( peinture de Sylvain GERARD )

1119

Vénus et Lune

En harmonie   
d'une main sûre   
il traquait les corbeaux   
dans la corbeautière   
en défaisant chemise et corsage   
selon les canons de l'instinct.      
 
Masculin féminin   
conscient et inconscient   
ombre et lumière   
dans le désordre des vestiaires   
il y avait de quoi nourrir   
la diastole de l'âme.      
 
Lune et Vénus   
étaient les yeux mystérieux   
purifiant les chairs   
et broyant de fines gouttes de sang   
l'anneau des noces   
remisé dans un ciel noir.      
 
Franchir les obstacles   
impose la possession 
des outils de la passion   
pour qu'advienne    
le troisième temps unifié   
d'une fontaine de jouvence.      
 
1118

La montagne sacrée

Dans l'eau froide du bassin   
j'ai vu trois araignées d'eau   
se tenir par la main.      
 
Torse nu et jambes frissonnantes   
j'ai mis un peu de sel   
sur les crocs du capricorne.      
 
Au clair de mes cheveux   
j'ai soustrait quelques reflets   
pour les offrir au frêne.      
 
Accumulant l'élan des choses dites   
il me parut propice   
de blanchir les os du cimetière.      
 
D'un long mugissement   
la bête écumante des bas fonds   
emplit la maison du plancher au plafond.      
 
Courant le long des berges   
les enfants aux cerf-volants   
éclairaient le pas des vivants.      
 
La douceur   
émise faiblement   
tentait un dernier serment.      
 
Le bouvier de la constellation   
rassemblait le céleste troupeau   
à coups de bons mots.      
 
Pour plus de lumière   
il fut nécessaire   
de sourire davantage.      
 
Raclant les coquilles   
la vague en jupes blanches   
émargera aux souvenirs absents.      
 
Des pleurs cristallins   
dans l'entre-deux des regards vides   
cogneront à la porte de l'oubli.      
 
De tout cela   
il sera versé au registre des entrées et des sorties   
le trop plein des effusions de l'instant.       
 
Pour demain   
transvasant la symphonie des jours meilleurs   
tendre les bras.    
 
Encalminé par des désirs    
je laisserai néanmoins s'envoler   
la colombe de paix.      
 
Autrefois baiser fou   
le jet du carrelet clôturera   
la parade des splendeurs.        
 
Paresse en liesse   
Montant à la tribune   
j'agiterai le drapeau à damiers.      
 
Pour ce qui se fait   
au camp du Drap d'Or   
avoir d'élégants échanges.      
 
Devant le palais en file indienne    
se tiendront   
le chasseur l'amant et la cartomancienne.      
 
Alors qu'en bas de page 
la montagne pyramidale propagera   
la parole des tenanciers du langage.        
 
Il y aura du pain et du vin   
sur ces rives ardentes   
à portée musicale de la faim.      
 
Alors la saison s'ouvrira    
sous le regard chaste et fier   
de la Vierge des morsures.            
 
1117
 

Mélusine la fractale

Mélusine la fractale   
était ce que la lune est pour de vrai   
le trait d'union avec les jours.      
 
Bruissement des esprits   
dans les feuillages de la sacristie   
ou sous le tapis de la vie.      
 
De braves souris grises   
se sont permises pour un peu d'eau   
de se noyer dans le bénitier.      
 
A se grimer devant la flamme   
on tient la vie par les deux bouts   
jusqu'à ce que ficelle casse.      
 
Des nones en génuflexion   
ont cafouillé quelques chansons   
jusqu'à se perdre en pâmoison.      
 
Pour plus d'une place en paradis   
à grands coups d'éventail   
il fût céans de se dire merci.     
 
A résister à corps à cris
on se permet la poésie
sans tirer la moindre image.
 
Point à la ligne
au café de l'Opéra
j'ai triché sur mes origines.
 
M'effacer du tableau 
c'est chercher quelqu'un dans le noir
et peu m'importe que ce fût demain.
 
Pour peu m'en faut qu'il y eut foule ou pas
Je touchais là le cri des oiseaux
par dessus les falaises de craie.
 
Même le Fou avait mis les pieds dans le plat
en regardant par le trapillou
le goutte à goutte du sang de Dieu.
 
 
1116