Le silence

 Le silence intérieur, c’est le renoncement à soi-même. C’est vivre dépourvu d’ego.

     Le silence est la meilleure et la plus puissante des initiations. Les initiations par contact, regard, etc. sont d’une nature inférieure. L’initiation silencieuse accomplit un changement dans le coeur.

     Le silence parle sans arrêt. C’est un courant continuel qui n’est interrompu que par la parole. Les mots prononcés font obstacle au langage muet qui s’interrompt lorsqu’on se met à parler. Le silence est une perpétuelle éloquence tandis que les mots sont des résistances.

     On peut écouter des discours sur la vérité et repartir sans avoir rien retenu tandis que le contact aveckwaye “être de silence, même s’il ne prononce pas une seule parole, amènera une plus grande compréhension du sujet. Il est préférable, au niveau des résultats à atteindre, de s’asseoir silencieusement répandant un calme et une force intérieure que de prêcher bruyamment.

     Ce que l’on est capable de connaître, même après des années de conversation, peut être appréhendé instantanément dans le silence, ou en face du silence.

     Le silence est un véritable enseignement qui ne convient qu’aux chercheurs avancés. Les chercheurs moins avancés ont besoin de mots pour expliquerla vérité, ce qui peut néanmoins les encourager à poursuivre sur la voie du silence. Sachons toutefois que la vérité est bien au-delà des mots et ne donne prise à aucune explication.

     Le silence est un discours sans fin. Le discours vocal gêne le discours silencieux. Dans le silence il y a contact intime avec l’environnement.

( texte inspiré de Sri Ramana Maharshi

095

J’accoquine de prime abord

  J'accoquine
le jeu de quine
sans quiproquo
avec néanmoins pas mal de graisse d'agneau .

Je requinque
de prime abord
la vaisselle familiale
avec pas mal de mal car j'ai bien mal au cœur .

Pour me souvenir
que le dimanche
la sortie familiale
nous conduisait au bois de Boulogne
pour y cueillir
sous la feuille sèche
la fleur du printemps
du temps où j'étais enfant
et que je tenais la main de Lucette .

Il fallait passer le pont Mirabeau
sous lequel coulait déjà la Seine
faut-il qu'il m'en souvienne
c'était bien rigolo
de faire des ronds dans l'eau .

Au jardin des Bergères
y'avait du lilas
chez tante Marie et oncle Jean
on s'asseyait sous la tonnelle
les parents belotaient de vive voix
il faisait bon
y'avait Kabou le fils de la famille
et son accent de Kabylie
y'avait ce chien noir
qui s'appelait Black
boule de poils
à la truffe sombre
pleine d'un suin odorant
y'avait un saladier rempli de fraises à la crème
à quatre heures
que c'était bon
quand la radio donnait le résultat des courses
préliminaires au cri de guerre
" Merde ! J'en ai deux mais pas trois . "


094

De la poésie fraîche et physique

 De la poésie physique
celle qui craque les articulations
et noue le ventre
celle qui bégaie dès le coup de balai passé
De la poésie fraîche
sur le devant de la fenêtre
à la retombée des géraniums
accablés par la gelée printanière
Assassinat lent
de la poésie replète
celle des oxymorons
des passages suspects
en la beauté surfaite
des bulles de plaisir
dites et redites à merci
Accablement de cette vie à nulle autre pareille
hors le souvenir de mes amis partis
en la froidure de la Terre promise
Il est des fenêtres ouvertes
en catimini
pour laisser siffler la buée pressurée
de la cocotte minute des convenances
Fermons la
et vivons cachés
mon cachou d'amour.


093

La Paix

Ne faites plus la guerre .

Soyez sage en vos demandes .

Vous n’avez pas à gagner ou à perdre. Vous avez humblement à être immuable et éternel .

Si de bonnes ou de mauvaises pensées vous assaillent et que par activisme de la vie, vous tentez d’accumuler plus de bonnes pensées que de mauvaises pensées, afin que la lumière puisse vaincre les forces du mal ; nul doute que votre expérience de la vie s’en trouvera accrue. Mais de ce combat, vous ne recueillerez que des cimetières, avec plein de bonnes et mauvaises personnes ensevelies qui ne feront qu’enrichir votre histoire de l’humanité. On vous rendra les honneurs car vous aurez, par devoir de mémoire, assumé la continuité du passé .

Mais vous, où serez-vous lorsque le vent de l’Histoire aura effacé votre Être ?

Vous avez à dire : “stop à ce qui se déroule à votre insu, à l’emballement instinctuel de votre mental, à cette propension que vous avez d’obstruer les canaux d’énergie de votre vitalité profonde .

 Alors vous découvrirez le doux relâchement du silence entre les pensées, car il y a une présence entre les pensées, et cette présence nous pouvons la reconnaître car elle est qui nous sommes .

On nous a appris à croireje pense donc je suisalors que la vérité estje suis et, par conséquent, je pense. On nous a appris à suivre la transe des pensées conditionnées fondées sur un passé chargé d’envies et d’aversion .

Peut-on penser la présence ?

Non !

Et cette réponse provoque un relâchement, un soulagement, une libération hors du monde envahissant et illusoire de la pensée .

Plongés que nous sommes dans le bain existentiel de la vie quotidienne subie, cette quête apparemment insatiable à réinventer continuellemnt le “moyi” n’est qu’une pensée à laquelle nous réajoutons une autre pensée reformulée, et puis encore une autre, et ainsi de suite. Jusqu’à ce qu’unstopfasse s’écrouler le château de cartes des automatismes régurgiteurs de données autoréfléchies instillées par notre pensée mémoire-perroquet plus apte à enfouir sa tête dans le connu qu’à nous faire contacter ce qui ne peut être pensé, au tout autre, et pourtant si proche de nous, à notre mental confronté au silence .

Ne faîtes rien, accueillez simplement la pensée ou l’émotion qui surgit. Permettez à la détente naturelle, à la vérité naturelle de celui ou celle que vous êtes, de prendre le pas sur la pensée .

Peu importe qui vous vous imaginez être, la vérité de celui ou celle que vous êtes est plus profonde que le rôle que socialement vous assumez .

Devenez l’existence elle-même, devenez cette conscience, cette scène sur laquelle les acteurs agissent, cet écran sur lequel le film de votre vie est projeté, devenez cette force qui vous anime bien au-delà des rôles que vous endosser .

Apha, il ne s’agit pas de ce que vous pourrez devenir un jour mais juste maintenant de ce que vous êtes et avez toujours été. Et ceci passe par la soumission du mental au silence .

Soyez vous-même le véritable enseignant vivant en chacun de vous, et qui se révèle dans chaque chose entreprise, que celle-ci soit aussi bien à l’extérieur de vous, immergé que vous êtes dans le bain social qu’à l’intérieur de vous par cette faculté que vous avez de pouvoir direstopà votre mental galopant .

092

Le réel voilé de Bernard d’espagnat

   Le réel en soi est inatteignable par le scientifique. Pour Bernard d’Espagnat il est en faitvoilé”.

La visée de la physique classique est de lever le voile des apparences afin de découvrir et de décrire ce qui est sous ce voile, le réel en soi. On dit qu’elle est descriptive. Elle sert de fondement à la plupart des technologies. Elle tente de décrire la réalité telle qu’elle est. Ainsi il existe des corps matériels, des champs électriques et électromagnétiques auxquels on associe des symboles mathématiques qu’on dit obéir à certaines lois. Les philosophes disent qu’elle s’insère dans le cadre du réalisme ontologique. C’est une théorie qui vise à la connaissance de ce qui est .

Quand la mécanique quantique apparut, la notion des choses existant en elles-mêmes, dans l’espace, séparément les unes des autres, tendit à s’effacer au profit d’une certaine globalité qui ne se manifeste pas au regard mais se cache dans les équations. Pour cela il est inutile de faire du descriptif, il faut naturellement énoncer des axiomes constitutifs, qui dans l’ensemble se présentent comme des règles de prédiction de ce qui sera observé. La mécanique quantique est prédictive d’informations. Ses axiomes sont du type : siona fait ceci, “onobserve cela ; dans lesquels leon”, l’observateur humain en général, fait partie intégrante de l’énoncé .

Pour Bernard d’Espagnat, la richesse du contenu de la science ne réside pas dans les descriptions fluctuantes que celle-ci propose de la réalité mais bien dans son aptitude à nous fournir une synthèse rationnelle, donc éclairante pour l’esprit, des phénomènes observés ; ce qui signifie en particulier une synthèse de notre capacité à les prédire .

Le réel est bien là, mais il reste voilé. Il y a manifestement quelque chose qui nous résiste. Nous n’avons pas la connaissance de la chose en soi, mais nous avons au moins des accointances avec elle. Nous l’appréhendons comme de l’intérieur, en la vivant .

Cette vision du réel voilé a pour conséquence que si vraiment c’est notre esprit qui, du fait de sa structure propre, découpe les objets au sein du fond des choses, il devient impossible de se représenter l’esprit comme une émanation de tel ou tel de ces objets. On peut dire alors que l’esprit émane du fond des choses. Ni les objets ni les sensations ne sont des choses en soi et l’idée de coémergence des uns avec les autres paraît avoir quelque chose de juste .

Ce réel, ce fond des choses n’est pas une chose. Il est au-delà de l’espace et aussi sans doute du temps. Il est l’Être .

Il n’y aurait pas d’une part la science qualifiée pour atteindre le fond des choses et d’autre part l’art, la musique, la poésie, la spiritualitéconfinés au seul agrément. Les passionnés d’art, de musique ou de poésie ont le sentiment très fort que, par-delà le simple plaisir, les émotions ressenties en ces occasions les ouvrent sur unquelque chosed’essentiel, sur un domaine mystérieux qu’il ne nous est permis que d’entrevoir .

En ce qui concerne la quête de sens, il nous faut, à toute force, une explication que nous avons à aller chercher dans ce qui est plus élevé que nous-mêmes et qui nous est, par conséquent, mystérieux. C’est le réel, l’Être, le divin .

Confronté à la réalité et aux limites de la méthode scientifique empirique, l’individu doit faire face à un choix, où bien sombrer dans le désespoir et la résignation, ou bien faire un pas vers la transcendance que Jaspers appelle l’ “Englobant” .

L’esprit humain conserverait une sorte de vague souvenir de cet Être antérieur, de cet Englobant apparenté au réel voilé. Il y aurait alors d’énigmatiques appels de l’Être, sortes d’images évoquant des choses ressenties, à la fois incertaines et non tout à fait conceptualisables, maispossibles”, en ce sens que, dans la conception du réel voilé, elles ne sont pas exclues par les données qu’on a, alors qu’en physique classique, elles paraissaient l’être.

Nos efforts de connaissance nous donnent des lueurs sur le réel en soi, en physique, en poésie, en mystique .

Le sérieux de l’homme ne consisterait-il pas à être orienté, en esprit, vers l’Être, vers l’ultime, et ce, sans la certitude de l’atteindre ? Cet ultime. Le Mystère .

091

L’éros et l’âme

Question : comment puis-je concevoir une autre personne comme un autre réel sans faire d’elle un objet de mes besoins? Comment puis-je intégrer une considération radicale de l’autre avec l’aspiration humaine profonde à l’expérience d’être-avec ?

     Réponse: par une notion qui intègre les deuxEros et son corollaire, la relation érotique.

Chercher à être relié au monde, être attiré par lui et poussé par lui, être curieux, chercher à accéder à des gens, à des pensées, à des créations, sont des exemples de la relation érotique au monde, une relation d’attention, de présence et de conscience.

Eros n’a pas l’intention de posséder, ni d’assimiler l’autre. Il vise une sorted’être aveccet autre par laquelle les différences individuelles se transforment en parties mutuellement complémentaires qui ensemble forme un tout qui est plus et autre chose que la somme de ses parties. Le tout, en retour, transforme les personnes impliquées.

A propos de l’âme engagée dans sa vie essentielle, il s’agit de l’âme érotique et non del’âme désirante.

i désir cherche à consommer le monde, à transformer ce qui est autre en ce qui est mien.

Eros aime le monde et révère sa beauté. Il veut fusionner ou rejoindre la beauté de ses objets. Il ne les consomme pas.

Comme le désir, Eros commence parle manque, mais ce qu’il cherche n’est pas telle ou telle satisfaction. Il cherche àcompléter l’âme elle-même.

Personne ne peut réussir seul à compléter son âme. Cela nécessite la volonté de transcender son ego et de s’immerger dans la situation que l’on partage avec l’autre personne et plus largement avec le monde.

090

L’ÉROS et l’âme





Question : comment puis-je concevoir une autre personne comme un autre réel sans faire d’elle un objet de mes besoins? Comment puis-je intégrer une considération radicale de l’autre avec l’aspiration humaine profonde à l’expérience d’être-avec ?

     Réponse: par une notion qui intègre les deuxEros et son corollaire, la relation érotique.

Chercher à être relié au monde, être attiré par lui et poussé par lui, être curieux, chercher à accéder à des gens, à des pensées, à des créations, sont des exemples de la relation érotique au monde, une relation d’attention, de présence et de conscience.

Eros n’a pas l’intention de posséder, ni d’assimiler l’autre. Il vise une sorted’être aveccet autre par laquelle les différences individuelles se transforment en parties mutuellement complémentaires qui ensemble forme un tout qui est plus et autre chose que la somme de ses parties. Le tout, en retour, transforme les personnes impliquées.

A propos de l’âme engagée dans sa vie essentielle, il s’agit de l’âme érotique et non del’âme désirante.

i désir cherche à consommer le monde, à transformer ce qui est autre en ce qui est mien.

Eros aime le monde et révère sa beauté. Il veut fusionner ou rejoindre la beauté de ses objets. Il ne les consomme pas.

Comme le désir, Eros commence parle manque, mais ce qu’il cherche n’est pas telle ou telle satisfaction. Il cherche àcompléter l’âme elle-même.

     Personne ne peut réussir seul à compléter son âme. Cela nécessite la volonté de transcender son ego et de s’immerger dans la situation que l’on partage avec l’autre personne et plus largement avec le monde.

090

Le chemin de la rose

 Ce parfum de rose
 cette gentillesse du regard
 cette bienveillance de la main tendue
 sont l'amour
 de cette porte ouverte
 où être en retrait sur le trop de soi
 où être de trop sur l'aller vers et voir
 faire le bilan
 dans le silence
 aller en profondeur et en paix
 vers son épanouissement hors les peurs
 hors la peur du manque
 hors la peur de la douleur
 hors la peur d'être agressé
 lâcher les protections
 faire le tour de notre être sourd et muet
 faire l'expérience de la mise à nu
 en tolérance
 dans la légèreté du mental assagi
 vers davantage de compassion
 dans la dessaisie de l'ego
 ne pas se perdre
 devant ces rencontres où la semence d'amour
 n'est que miroir et labyrinthe
 pour revenir en maîtrise de soi
 faire le voyage
 kuphela
 à petits pas
 sur le chemin d'ombre et de lumière
 en donnant le change sans donner de leçon
 en se sachant frère et sœur
 pour joyeux et léger
 repartir
 à soulever l'éternelle nouveauté
 de la transmission de la tradition
 cette trace
 cette audace
 cet au-delà des mots
 ce sourire sur l'avenir
 cette obligation de confiance .


 089 

Si douce la vie

 En pays cévenol
 de brumes et de forêts mêlées
 routes toutes en virage
 murettes de pierres sèches
 traces d'un soleil
 encalminé sous la frondaison
 d'automne en sa lumière
 faite de clins d’œil
 et fardée de brusques échancrures
 par le sourire grave des nuages
 d'hiver aux glisses traîtresses
 de neige ensevelissant le fossé
 d'un printemps aux décoctions de verts naissants
 d'été et sa brûlure
 saccageant d'un geste de la  faux
 le maquis pétillant de sécheresse
 sous le ferme assaut
 d'un vent rebelle
 que l'amour chafouin
 châtaignes sous la main
 et brusque retrait
 d'un regard soutenu
 accompagne d'un trait de plume
 notre montée vers le grandir de l'Être
 pour ensemble
 enchanter d'un pâle râle
 les moutons et les chèvres
 museaux tendus
 vers l'orage approchant
 faisant de l'arc-en-ciel
 le grand mystère
 des choses dissoutes
 au-delà des serres et des corniches
 par l'appel guttural du berger
 verbe
 à ne pas distraire
 de la contemplation
 sur cette voie obligée
 pleine de lumignons improvisés
 où cheminer le cœur en paix
 vers notre naissance
 à tous semblable .


 088 

Les quatre accords toltèques

Ce sont des recommandations à suivre pour vivre plus harmonieusement, être en accord avec le profond de soi-même et faire que les épreuves vécues soient des occasions de grandir en conscience dans un monde toujours plus complexe

Ils forment un code de conduite capable de rapidement transformer notre vie en une expérience de liberté, de bonheur et d’amour .

Ils proviennent des anciens Toltèques dont les sages enseignaient aux hommes et aux femmes ce que signifiaient vivre avec clarté et de façon exemplaire comme des guerriers pacifiques .

     Le premier accord toltèque est : “que votre parole soit impeccable

La parole nous permet d’exprimer notre pouvoir créateur. C’est par elle que nous manifestons les choses. La parole n’est pas simplement un son ou un symbole écrit. C’est une force. Elle représente notre capacité à communiquer, à penser, et donc à créer les évènements de notre vie. La parole est si puissante qu’un seul mot peut changer une vie ou la détruire .

Chaque être humain est un magicien. Par notre parole nous pouvons soit jeter un sort à quelqu’un, soit l’en libérer .

Le termeimpeccablesignifie, selon son étymologie, “sans péché”. Un péché est quelque chose que nous commettons contre nous-même. Le concept du péché est ici transformé, ce n’est plus une affaire de morale ou de religion, c’est une affaire de bon sens. Le péché commence avec le rejet de soi .

Portez une parole jugeante à l’encontre de quelqu’un peut avoir pouvoir de magie noire qu’on appelle la médisance, ou la propagation de rumeurs. La médisance est devenue la principale forme de communication de la société humaine. Une vieille expression populaire dit quela misère aime la compagnie”, et les gens qui la pratiquent et en souffrent ne veulent pas rester seuls. La propagation de rumeurs est l’équivalent d’un virus informatique .

Nous pouvons évaluer le degré d’impeccabilité de notre parole à l’aulne de l’amour que nous avons pour nous-même .

     Le second accord toltèque est que : “quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle

Faire une affaire personnelle de ce qu’on dit de nous, c’est donner son accord à une remarque qui peut être désobligeante. Dès lors le poison s’infiltrera en nous et nous serons piégé. Et si nous nous faisons piéger, c’est que nous nous prenons au sérieux et faisons de tout une affaire personnelle. C’est que nous nous accordons de l’importance, ce qui est une grande manifestation d’égoïsme puisque nous partons alors du principe que tout ce qui nous arrive nous concerne. Nous ne sommes pas responsables de ce que les autres font .

Si quelqu’un donne son opinion, n’en faisons pas une affaire, parce que cette personne en vérité est confrontée à ses propres sentiments et croyances, pour ne trouver rien de mieux que de nous déverser sa propre affaire personnelle. Nous devenons une proie facile pour tous ces prédateurs, tous ceux qui pratiquent la magie noire par leur parole. Ils développent ce qu’en psychanalyse on appelle la projection. Discerner ce mécanisme psychique qui ne peut que nous nuire est nécessaire .

Si quelqu’un ne nous traite pas avec amour et respect, prenons comme un cadeau qu’il nous quitte un jour .

Ayons confiance en notre capacité à effectuer les bons choix. Nous ne sommes pas responsable des actions d’autrui ; seulement de nous-mêmes .

     Le troisième accord toltèque est : “ne faites pas de suppositions

Nous nous imaginons des tas de choses et faisons des suppositions à propos de tout. Ce qui est grave c’est que nous croyons ensuite qu’elles sont la vérité. La tristesse et le drame auxquels nous avons été confrontés dans notre vie proviennent de cette habitude de faire des suppositions, de prêter des intentions à autrui et de prendre les choses personnellement .

Il vaut toujours mieux poser des questions que de faire des suppositions, parce que celles-ci nous programment à souffrir .

Nous supposons que tout le monde voit la vie comme nous la voyons. Dans chaque relation on peut se laisser aller à supposer que les autres nous connaissant, savent ce que nous pensons sans avoir à formuler nos besoins, et qu’ils feront ce qu’il faut . Et s’ils ne le font pas nous sommes blessés !

Si les autres se transforment, ce n’est pas parce que nous en avons le pouvoir ; c’est plutôt parce qu’ils veulent évoluer .

On n’a pas à justifier l’amour ; l’amour est présent ou il ne l’est pas. L’amour véritable consiste à accepter les gens tels qu’ils sont sans essayer de les changer. En communiquant clairement, nos relations vont changer, tout autant avec notre partenaire qu’avec tout le monde .

On a tous des habitudes dont on est même pas conscient. Les amener à la conscience est donc le premier pas à franchir .

      Le quatrième accord toltèque est : “faites toujours de votre mieux

Tout est vivant, tout change constamment, par conséquent notre mieux sera parfois à un haut niveau et d’autres fois à un moins bon niveau .

Si nous faisons simplement de notre mieux, nous vivrons notre existence intensément. Nous serons productif et serons bon envers nous-même parce que nous donnerons à notre famille, à notre communauté, à toute chose .

Etre dans l’action c’est vivre pleinement. L’inaction est une manière de nier la vie. L’inaction, c’est rester assis devant la télévision chaque jour pendant des années, parce que nous avons peur d’être vivant et de prendre le risque d’exprimer ce que nous sommes .

Tout ce que nous savons et faisons couramment, nous l’avons appris par la répétition. Nous sommes maître dans l’art de marcher, de conduire, de parler, de chanter ou d’écrire parce que nous nous sommes exercés .

Dans notre quête de liberté personnelle et d’amour de soi, nous devons nous lever et agir. C’est ainsi que nous assumerons notre humanité. Honorons l’homme ou la femme que nous sommes. Respectons notre corps en l’appréciant, l’aimant, le nourrissant, le lavant, le soignant. Adonnons-nous à des activités qui font du bien à notre corps. C’est par cette voie que nous toucherons plus grand que nous et communierons avec le mystère .

Que chacun de nos actes devienne un rituel pour adorer ce qui nous dépasse et nous conduit .

L’observance des quatre accords toltèques nous permettra de devenir un guerrier capable de transcender la souffrance et de ne jamais y revenir. La même chose vaut pour le bonheur. La seule raison pour laquelle nous sommes heureux est parce que nous avons fait un choix. Le bonheur, tout comme la souffrance, est un choix .

087

La présence à ce qui s'advient