Avec du bleu partout sans bleu à l'âme avec du vent à perdre haleine mais sans vraiment la perdre ngokuthamba komoya ngaphandle kwempukane edla inyama ngomthi wetropiki ongahlabayo nolwandle kodwa akubandi kakhulu kwaye ngaphandle kookrebe ngezikhephe onokukhwela kuzo kunye nabathengisi be-fuss ababukeka belungile kwaye musa ukutshica isanti kwi-tan yakho nabantwana abangangxoliyo ngelanga elingatshisi kakhulu ngefries yima hayi kude kakhulu nge polar ukufunda ukuba akukho creepy kakhulu ngetawuli yokuhlamba enkulu ngokwaneleyo ngezibuko zelanga ngaphandle kweminwe ngeparasol engabhabhiyo ngalo lonke ixesha ngefowuni ehlakaniphile eneringithoni engekho ndlongondlongo kakhulu ngeeyure ezingabalwayo phambi kwakho avec une douce sensation de faim qui fasse penser au barbecue du soir avec le bruit des vaguelettes qui viennent caresser la grève sans raclements disgracieux avec un ciel où les avions ne traîneraient pas leur pubs illisibles avec un ventre pas trop gros qui me permette d'apercevoir les orteils avec une crème bronzante qui ne tirent pas les poils en séchant avec juste ce qu'il faut de sueur montrant que la graisse fond mais sans dégouliner avec une calme détente à chaque respiration en espérant que ce ne soit pas la dernière avec une plongée dans un demi sommeil accompagné de papillons volant dans des cieux d'azur avec la possibilité de saisir une poignée de sable sans rencontrer un mégot ngeprojekthi yokungenzi nto ngaphandle kwale ngqondo isiqwengayo ngepinki yokungenasiphelo ngaphandle kokucinga ngento ezayo .
Musa ukugoba ngaphambi kokulala yiba ngumbulali ochwayitileyo weemfihlakalo galela umboniso ofanayo udlula kwaye uwela kwakhona ukwazi ukuthetha ukuba isiganeko yiseti yamabinzana et que dans la vieille querelle du réel et du songe la porte est au milieu des effusions Sentiment vague en partie émergé d'une nuée de mensonges que le vent pousse vers la montagne pour sentences lancinantes convertir la parole échangée en grisaille de convenance .
Sois le porc épic des remontrance sagaces et si le pas te presse tel l'escargot sur sa sente luisante remise en tes granges le paquetage inutile des succédanées ceins l'étoffe de lumière va à la fête et découvre ton cœur.
Ivaliwe kodwa qaphela kukho ukungathobeki kokukhanya okupheleleyo kukho ukuthe tye kwesaphetha esithambileyo kukho umgubasi wodaka lwezihlambo ezinkulu kukho umnqweno wokuhamba ekhondweni legama lakho kukho ulwaluko olusondeleyo loluhlu lotshintshiselwano olwandisiweyo ukuya kwimida yendalo iphela kukho uxanduva lwesazela esicocekileyo là est la couture assemblant d'un fil écarlate les étoffes de chair et du verbe là est le passage que le pas des moutons foule rageuse conversation sur le chemin coutumier là est la feuille d'arbre lâchée au vent d'une terre lointaine là est la nuit des douleurs et des tentations ourlée par l'aube qui point . Ainsi va la nef accomplissant son office maîtresse d'exil et de vanité jaillissement de larmes au chevet de la finitude transmetteuse hors le sexe la fortune et la puissance le message qui n'use pas le cœur ni ne dessèche le sang le message des guerriers bien plus que celui des époux le message enflammé hors fatigue et regret le message dévoilé par le voire et l'entendre umyalezo wovuyo lwezifungo zokugqibela umyalezo wobabalo noncumo umyalezo wombethe owawa ngentsasa kaYohane oNgcwele umyalezo weziqhamo esiwunikelayo Umyalezo ongavaliyo umbulelo wosuku .
Xa ndikushiya
emva kokukuncamisa, Ndivakalelwa kukuba eli iya kuba lixesha lokugqibela ; kwaye
emva koko andibuyi ngamva kuba andazi ukuba mandithini ukuze ndikuncede,
ukukuqinisekisa, ukuzola. Ubugwala ndiyakulahla, kwaye ke mna
ikwenza uzive unetyala !
Dès que je quitte l’étage où tu résides et que l’ascenseur atteint le Rez-de-chaussée, je n’entends plus tes cris mais néanmoins ils continuent de résonner au plus profond de mon être. Ndilahliwe. Ndishiywe ngaphandle, moi le mal né … comme toi peut-être. J’essaye de me faire à l’idée que je n’ai plus de papa, je suis triste, je suis bouleversé, une grosse boule monte de mon ventre. Je me calme, je gère la situation tout en subissant un arrachement viscéral. Tes cris me suivent quand je médite, quand je marche sous la pluie, dans le vent, sous le soleil et j’entends ta voix m’appeler, doucement, très doucement telle une caresse, ta caresse, que tu me prodiguais quand dans mon petit lit d’enfant j’avais tant de mal à m’endormir .
Tu ne demandes
expressément plus d’aide, tu sembles nommément ne plus demander de nouvelles à
tes enfants. Uwedwa kunye nenkungu egqumayo icebisa ukubhabha kwe
amagwebu ngentsasa ebandayo yasehlotyeni kwimithi emide esecaleni kwe
Umsele eBriennon .
Tu es là à attendre qu’une porte ultime s’ouvre dans le mur de cette chambre que tu n’as jamais investie. Ulisango lokungena kwithuba ongaliphoswa. Tu attends un dernier train qui siffle dans le lointain mais qui tarde à apparaître. Awunayo enye into onokuyinika. Ce qui t’appartenait ne t’appartient plus, lalinjani ikhaya lakho, uthathiwe. Ton appartement a été occupé, la vaisselle du dimanche et des jours de fête a été éparpillée, nokuba utyikityo lwakho lukhutshelwe. yethemba, inqaku. De sourires sur ton visage, inqaku. La trompette dont tu jouais à été offerte à l’enfant d’une soignante. Iqhekeza lakho lokugqibela lomthwalo lipakishiwe, et puis d’ailleurs ça fait bon temps que tu n’as plus de bagages. Unikile, … sithathile .
Ndiyakhumbula
ukhenketho lwaseFransi esiya kubona noCharlot, kwiminyaka
Amashumi amahlanu. Ibilinyathelo elichasene newotshi. Imbaleki yokugqibela ephumeleleyo
yayinguAnquetil owayephethe ijezi emthubi, kwaza kwalandela emva
inqwelo yomtshayelo. Itheko liphelile, sasibuye ngololiwe sisuka eVersailles
ukwehla kwisikhululo sasePont Mirabeau kwaye ubuyele ekhaya nge
Avenue Emile Zola. Ndibambe ibhegi yephepha enephepha ngobude
ezinye izinto ezincinci zentengiso endikwazile ukuzibamba endleleni
yekharavani yokwazisa. Kwakunelanga, un soleil de juillet jouait avec
les feuillages de l’avenue. J’aimais ce passage de l’ombre à la lumière et je
sautais sur les plaques de fonte ajourée qui entouraient les arbres. J’étais
heureux d’avoir passé un moment avec toi, papa, mon petit papa… Et cette
voiture-balai qui se fait attendre !
Il y a quatre ans
et demi, quand maman nous a quitté, je suis resté avec toi une semaine rue de la Jarry. C’était la
dernière fois où j’ai été véritablement proche de toi. Tu ne m’as jamais posé
de questions autres que strictement matérielles. Jamais tu n’as pleuré. Jamais
tu n’as évoqué spontanément quelque souvenir. Si tristesse il y avait tu ne me
l’a pas montré. Je faisais le “délicat” avec toi pour ne pas te faire
entrevoir mon profond désarroi et je ne t’ai pas poussé pour que tous deux nous
pleurions à propos du départ de notre femme et mère. J’avais peur que tu
t’écroules. Je mesurais déjà dans le silence que tu montrais – c’est toujours
moi qui engageais la conversation – que ton état psychique était troublé. Tu
semblais ailleurs de tout ça. Ton manque d’émotion me faisait froid dans le
dos. Je n’ai pas su trouver les mots qui t’auraient fait te dire, te contacter
dans ta sensibilité. Je savais que tu étais déjà un peu parti .
i 23 juin, date
anniversaire de la naissance de maman, ndiya kukuthandazela, papa. Ukuba unjalo
yeli hlabathi okanye kwenye indawo ayinamsebenzi, sowumke kakhulu. Eyakho
ukumka, ubuyilindele kwakudala. Uyithengisile indlu eseSaint-Flour
ngokungathi uvala isiqendu sobomi bakho, ngokungathi utshisa izinto zakhe aziqhelileyo
ngokuba akuyi kubakho nto emva kwakho, akukho nto ingeyiyo abasemzini, abaya kufuna
kwishishini lakho, kodwa ngabahlaseli baya kutshabalalisa yonke into. Awuzange
asinyanzelisi ukuba silugcine luqinile olu sapho. Usinike
imali kwintengiso ngaphandle kokukubuyisela, ngaphandle kokuthetha
intetho. Iimvakalelo, inqaku ; ngokungathi kukho into efileyo ngawe
ixesha elide kakhulu. Ubusele usendleleni yokuphuma. Dans les semaines qui
ont suivi tu as eu un grave ennui de santé dont tu t’es heureusement sorti. Et
depuis tu attends la suite. Ce n’était pas ton heure. La ligne de démarcation
passée, tu faisais comme s’il ne fallait pas se retourner. Question de vie ou
de mort ? Fuite en avant ?
Dès lors que la
terrible sénilité t’accable, que tu n’as plus ta tête, que la trinité
de la dépression, d’Alzheimer et de la démence nous oblige à l’épreuve que nous
devons traverser, toi et nous trois tes enfants qui sommes ainsi convoqués en
tant qu’êtres de conscience et de compassion, de vulnérabilité, de transparence
et de sang-froid, de réflexion et d’entendement à ce qui est ; siyazityala
sibe ngamangqina omsebenzi omkhulu wobomi nokufa wokusixhasa
ekwamkeleni nasekuncedeni omnye nomnye ukuze sincede abo sibathandayo
Ukufuna. Sifanele singabi nanto siyifihlayo. Kufuneke si
hlalani nimanyene. Kufuneka sithethe sobabini. Into eshiywe ingachazwanga ibangela ukurhoxa
ubuqu, ukwaliwa nokungazi ezinye kunye namashwa amaninzi kubantwana bethu kwaye
abantwana abancinci ngesithunzi baya kuphosa kwimemori yethu edibeneyo .
Xa ndisiva i
idolo lesiphelo kwinduli yobukho, Ndiyamamela, Ndiyabona, ndingu
ukukhazeka, ndiyakhala, Ndindedwa kwaye isithukuthezi sam ndisichitha nabantu endibathandayo,
je la partage avec les miens que j’aime et qui m’aiment. Je la mâchonne, je la
distille, je la “manduque”, cette option absolue de finitude, pour
qu’elle me nourrisse et m’aide à croître .
Oui, je prierai
pour toi, pour t’accompagner, pour te soutenir, toi papa, corps et âme
associés, pour parcourir avec toi ce chemin qui va de chez toi au cimetière où
demeure maman .
Utata, je te
promets de faire mémoire de ton histoire de vie, et d’honorer cette esquisse
existentielle qui tu m’as transmis afin de faire fructifier la vie que tu m’as
donnée, afin que fleurisse cette envie de faire plus que ce qui nous a été
donné. Et ce, afin que cela soit de “la bonne ouvrage” utile
pour ceux qui nous suivront .
Il est un temps
déraisonnable où l’on met les morts à table pour un dernier repas, hors faim et
soif matérielles mais plein de faim et soif symboliques et spirituelles, afin
de recueillir les miettes de vie qui nous permettront de grandir sur notre
chemin de connaissances et de sagesse, de donner sens à sa vie et de s’effacer
en osmose d’amour devant ce qui est .
Utata, dans ta démence, émane une aura où affleure, pure et limpide, une valeur profonde. L’ego brisé cède la place à l’essence humaine. Et pour celà tu es précieux .
i 23 juin, je
penserai à maman, je penserai à toi papa, je penserai à vous deux, mon frère et
ma soeur, et ferai promesse de vivre ces dernières années qui me sont
imparties, le plus simplement possible, dans l’écoute, la pudeur, le respect de
la personnalité de chacun, le soutien et le conseil, à tous ceux qui seront en
difficulté .
Nous ne devons pas
nous faire de mal et avoir le courage d’échanger, d’entrer en contact avec nos
proches, avec autrui, même si cela semble difficile parce pas très habituel
dans notre culture familiale. Le silence s’il peut être régénérateur de soi à
soi dans la méditation et la contemplation, est néfaste quant, se transformant
en mutisme, il éteint la lampe de l’espoir .
Et puisque par chez nous tout fini par une chanson ou un mot gentil, disons qu’il ne faut pas peser ni sur son prochain, ni sur les autres, ni sur cette terre pleine du mystère de la création pour que nous, les “vivants en marche”, demeurions en communion avec l’Autre qui reconnaîtra que nous sommes tous frères si nous nous aimons les uns les autres .
Ce carrelage fait d'hexagones rougis . Cette allée d'arbres bruissante d'un printemps pluvieux . L'escalier à la rambarde de fer forgé . Ce jour par dessous la porte de la chambre qui laisse monter les éclats de voix provenant de la salle du restaurant . Ces fenêtres avec leurs ferrures à l'ancienne . Ce volet de bois mal fixé qui bat contre le mur quant une rafale de vent se lève . Telle l'armoire avec sa vitre miroir d'un temps entreposé .
Être là à l'ombre des choses en place assis dans le fauteuil défoncé des entrelacs d'idées mal négociées enturbannant mes pensées souvenirs psalmodiés par une petite voix intérieure je pris mes cliques et mes claques boîte à images et carnet de moleskine pour aller péleriner aux effluves d'antan .
Froidure et pluie métamorphosaient le sombre de l'air en plein après-midi discret passage à cet état d'écoute permettant d'être dispos pierre sur laquelle bâtir la cité des frères Jérusalem céleste sans ses anges rendus visibles Jérusalem juste existante pour accueillir le marcheur d'âmes en quête d'un détour probable vers l'état prémonitoire des repentances en quête de souffle et de lumière sur lesquels chevaucher chercheur rendu à sa besogne l'arceau d'un jeu de croquets alors obsolète devant la maillet de la vacuité le fomentateur des rencontres désirées celles que la disponibilité sans attente permet de faire éclore même au déplié des heures creuses alors que monte d'entre les frênes et les ormes le chant froissé de pluie et de couleurs mêlées au jardin lumineux et parfumé phrasé de pleurs en printemps à la confluence des charges sonores d'une eau rageuse raclant de galets invisibles les marmites de géants .
De l'eau de l'eau à foison assignée au feulement incessant d'un chuchotis animal froissement d'une voix contre la paroi de basalte gouttelettes de perles au diapason d'un son guttural claquement des mains velues contre le roc ensanglanté.
S'élève la monocorde allégeance le faisceau continu la plainte stratifiée des écobuages de la cité .
S'exprime l'alphabet en ses dissonances ces frères dont la pratique artisane fut emportée par la burle vers la vallée des permissivités .
Seul le son d'une cloche par dessus le courant d'eau manœuvre à l'appel les hommes de la magnanerie alors qu'il fait encore noir par ce matin d'hiver à traverser ce pont de bois les sabots frappant de leurs ferrures le seuil de l'atelier .
Heureux événement que l'arrivage des ballots de soie hérissés de mille fils irisés hors la grossière toile de jute à l'arrêt comme hésitante d'entrer dans la goule où le mâche-menu des ferrailles associé au crissement des éraflures gargouillent du lissage des textiles fins . Maraude instantanée du garçon derrière le bâtiment ramassant vivement la musette pleine posée sur le banc poisseux du vestiaire le temps d'un saut dans l'ombre hors du ravin des attendus pour se retrouver ivre libre le cœur battant sur la sente caillouteuse hors la promiscuité du bas et haut les cœurs apporter en la chaumière sans feu les noires stries d'un à-jour imprimé sur le pourtour de son visage de châtaignes et d'oignons oings .
Message hors âge des floricoles levées d'esprit des génuflexions lasses sur le chemin des trois croix entre le Golgotha et la finitude de Marie .
Les femmes saintes seules admises à retenir par le bras les mâles de passage pour un sourire ameutés disparaître dans le taillis à la recherche de l'argousier qu'ils feront suinter sur la pierre des fièvres histoire de se mettre en marche sans compte à rebours sur le chemin coquillard .
Les femmes saintes seules admises en progression lente vers l'amour et la compassion chargées des brassées de genêts dorés à la mesure des hautes portes des granges enfouissant sous leurs amples jupes les crânes des trépassés les reins ceints d'une étoffe si rouge que le soleil levant de par son disque iridescent évoque le saint chrême de l'onction du mercredi saint celui des faiseurs de jours pour peu que la mise soit permise sur le suin safrané de la jument grise de maître Cornille ébranlé de plaisir à la vue de cette farine si blanche que le puissant déplacement de la meule pierre contre pierre fait s'envoler au gré des trilles du merle au petit jour d'un matin de mai .
De t’avoir
rencontrée me remplit de joie, toi, différente de moi et pourtant si proche .
Tu m’accompagnes
et me calmes lorsque le temps est à l’orage, que de noires pensées montent de
mes gouffres amers et que mes réparties sont excessives .
Tes fermes colères
que l’on pourrait croire feintes me sont le remu-méninges vibrant et salvateur
lorsqu’atteinte par un assoupissement de l’attention et de l’âme je balbutie de
vagues réponses devant le risque de la nouveauté .
Je t’aime, sans
l’ombre d’un doute, que même notre arrivée conjointe sur une autre planète ne
pourrait nous dispenser d’exprimer notre folle envie en miroir de chercher et
de comprendre à tous propos ce qu’est la vie .
Je t’admire
au-delà de toute considération restrictive, d’une admiration dispose et large,
que même l’envol tardif d’un perdrix devant nos pas ne saurait nous distraire .
Et pourtant Dieu
sait que j’aime les perdrix rouges qui de leur vol lourd et plat pourraient
réveiller dans un sursaut salvateur le dormeur du val que j’ai si souvent
tendance à être .
Devant notre
énergie d’hommes debouts chargés des possibilités de réalisation à venir, la
terre, notre champ d’activité, est si vaste, puissante et fragile à la fois,
sensible, amoureuse et réceptive, qu’il nous arrive même d’entendre le murmure
du commencement des commencements .
Ta parole tournée
vers l’éternelle urgence à énoncer l’essence des choses me permet de poursuivre
mon chemin, délié de toutes entraves, vers le clair ensemencement de mes
jardins les plus profonds .
Tu m’accueilles
avec tant de générosité, de promptitude et de justesse que je n’ai même pas le
temps de te remercier. Dès que je te vois, je suis à l’affût pour te consommer
avec ma tête et mon coeur, et dès que je me consume, dès ce que tu m’offres
pénètre en moi, alors tu disparaîs, alors je fonds .
Tu es mère, grande
soeur, ange et félibrige de mon coeur pour qui l’émoi que je ressens à ton
égard est de suite transformé en “luvo” clair et profond au service
de mon engagement de fidélité à ton enseignement. Toi, ma flèche lumineuse .
Et puis je t’ai librement
choisie comme étant mon amie alors qu’on ne choisit pas sa famille .
Et je serais
toujours l’arc pour bander tes pensées réitérées avec force tant il est
impérieux pour toi que nous les prenions en compte. L’état du monde actuel en
dépend .
Ton message passe.
Ta parole est reine. La fluidité de ta vision m’épouse. Les traces que tu
laisses derrière toi, je les recueille au plus fort de mes perceptions et de
mes capacités mentales pour les intégrer le temps d’une communion venue .
Ton visage est
inscrit au profond de mon âme et pour peu qu’un souffle vienne à passer,
aussitôt je me lève pour reprendre ce chant mystérieux qu’au cours d’une de nos
premières rencontres je murmurais et qui depuis toujours m’accompagne lorsque
je croise ta route .
Ton regard signe
les instances de ces lieux de paix et de convocation à la vigilance d’une
attentive flamme de pertinence .
S’il arrive de
nous perdre quelques temps et que je te retrouve, aucun préambule n’est de mise
dans le premier regard que tu me portes. Tu es là, je suis là, imizimba, âme et
esprit prêts à la tâche qui nous incombe, ce grand oeuvre tissé de chaleur
humaine, d’intentions de bonté et d’exigences de compréhension quant à notre
posture à tenir dans nos temps si troublés .
Et si tu partais en
voyage, sache qu’ici ou ailleurs il y aura de la place pour tes disciples, pour
mes frères et soeurs en toi, afin de perpétuer le feu d’entre les eaux et le
crâne, et nous entretenir de ce qui reste encore à faire .
Et puisque la vie
est quête et pélerinage continu, tu es le bourdon du pélerin, le précieux bâton
qui me soutient et avec lequel je calligraphie dans la poussière du chemin les
lettres sacrées de notre écriture universelle .