Le festin

 


Cette remontée en surface
à même le corps des douleurs
marcher vaillamment.

Dans la forêt des souvenirs
les rencontres sont de mise
rêves et réalités percent
tel l'insecte hors de sa chrysalide
nuit et jour sont plus noir que blanc
tout est couleurs
tout est amène.

Les enfants tournent en rond
dans la cour de l'école
aux marronniers les quatre saisons prospèrent
l'hiver aux bois noirs
le printemps aux bourgeons collants
auxquels succèdent les grappes
de fleurs blanches et roses
l'été aux ombres pleines et bruissantes
l'automne où remiser
dans le cahier du jour
le mordoré des feuilles offertes
autour de leur tige dure.

La roue tourne
sous ses levées de terre sèche
contre le cerclage de fer
l'écaillage des propos tenus
éclaire un sens connu
les images intègrent leurs niches d'origine
le goût amer de quelque douleur
vient brunir la prise de conscience.

Il est possible de rencontrer son âme
de voyager dans l'espace
de détecter dans ce regard
la réaction physique contenue
l'émotion soulevée
que l'arrivée de la nouvelle donne
apporte à la narration de la souffrance.

Ce que j'ai cru perdu à jamais est récupérable
transmettre cette connaissance est important
avec modestie et humilité
ramener son âme peut s'effectuer
dans le contact avec l'autre
dans le mot à mot des mots essentiels
un fil invisible alors ressenti
relie les différents niveaux de manifestation
auxquels retourner
avec simplicité et vigueur
auquel être convoqué
de faire circuler ce qui est
trouée lumineuse dans le concert des nuages.

Je décris
et tricote la pièce de laine des altérités
Je suis le miroir
et le vecteur de l'avancée vers mes origines
je suis là
je suis présent
et l'autre est là
et l'autre est le miroir de mon âme
et nous entrons
dans la gratitude infinie de l'échange.

Reste à festoyer
le cœur léger.




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