A Beaumont sur un poney blond
j'ai épelé ton nom
ma sœur des eaux tumultueuses
reverdie sous le trait lumineux
des montées en vertige .
Variante passagère
sur le piano des auréoles
ton songe et ta neige mêlés
aux arêtes travesties de nos ancêtres
m'ont fait carène fière sur les flots amers .
Feuilles maternelles
époque mensongère
vous vous êtes épuisés
en caresses lentes
sur un tas de carcasses embouties .
Pleure ma fleur
souffle le silence
sur le crépon de nos plaies
l'avenir en signe de reflet
mon amour
ma force
mon humilité .
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des mots sous le regard des échoppes fermées
Des mots sous le regard des échoppes fermées
tels des hirondelles sur un fil de départ
silence de l'homme qui se tient aux limites du territoire
proférant d'illusoires mirages
messages bravaches
collusion d'avec le désert .
Les mots
ces enveloppes émettrices
ces orgues guerrières
en passe de devenir ombres de la lumière
sont le creux d'un vallon pour l'enfant recroquevillé de douleur .
Les mots profèrent le sens
chez les cœurs éveillés
que le temps éparpillent
pour
les jours ensoleillés
détruire les idoles extérieures .
Les mots de paix
sont la semence de l'arbre de nos attentes
dont les branches s'élèvent jusqu'au ciel de l'âme
ces bras que mes nuits appellent
dans ma disposition à te recevoir
intime au plus profond de moi .
Ô toi mon ami mon secret
que de signes ai-je rassemblés
pour toi
faits de cire molle, de matière putrescible, de rage enamourée
à en faire saigner les nuages du doute
Ô mon ami
ils furent paroles de sage
un grand mystère devenu puits de science
la calme contemplation de la finitude .
240
la sincérité, un envol vers soi
Il est un secret
aux marches de l'illusion
dans l'ombre cristalline d'une source
oblique errance
que nul ange ou démon ne pourrait altérer
mémoire immémoriale
hors les murs
des collégialités de la peur .
La sincérité ,
un envol vers soi ,
un envol vers le vrai ,
le vrai de la grâce
ne cherchant pas l'embellissement
dans une énergie à contre-courant .
La source au cœur des ténèbres est vérité .
Débarquons à pleines bennes les images de soi ,
faisons se lever l'étrange spectacle
de l'homme initié par son ombre .
Aux eaux de l'esprit point d'accoutumance ,
rien que les vestiges d'une sagesse ancienne
à l'aube des commencements .
Dans la farandole des illusions reste le noyau des origines .
Tourner sans hâte
la meule de l'esprit
entrer en collision avec soi-même
et partir en voyage ,
hors voile
vers les portes
où l'homme ne vivrait plus de son image .
Aimer les créatures hors de soi .
Articuler la vérité avec le cœur .
Ton âme ne sera plus divisée ,
œuvres et paroles formant l'unique .
Hors du théâtre d'ombres
la vie n'est pas spectacle ,
elle est aventure
à celui qui sort de la caverne du cyclope .
Le secret de la sincérité insuffle
la vie aux œuvres et aux formes .
241
Jums tuvākais ceļš

Trop souvent , entend-on , que :
" Suivre la Voie, le rêve d'être humain, de
pouvoir redresser la sinuosité du cœur est
intention essentielle . Et pour cela ne faut-il
pas partir, s'extraire des chaînes du monde " .
Cela est fausseté !
Là n'est point la vie ,
partir c'est éviter la recherche de la Vérité .
Les chaînes n'existent qu'en soi-même .
Plutôt que d'être attiré par des mirages
extérieurs,
protège-toi de tes propres ruses .
Cesse de te réfugier derrière une fausse
humilité .
Jette-toi dans l'océan de la providence .
Préfère ce que tu ignores , ignore ce que tu
connais.
Ne crains pas l'inconnu .
La Vérité n'est pas voilée .
Ce sont tes yeux qui portent voile .
Tes yeux ,
des voiles que tu dois ouvrir .
Le sage , lui , rompt d'avec ses habitudes .
Les miracles du monde sont d'une effarante
pureté ,
la seule voie est la rectitude intérieure .
La lumière en bout de corridor ,
l'ultime de la voie ,
un au-delà au plus proche de soi.
243
Kur doties ?

Kur doties ? Seju pret seju . Klausoties citos . Ejiet pa kopīgu ceļu . Jeter , it kā nejauši skatiens uz sāniem , tikai pietiekami, lai nekaitētu un likt kompānijai dejot , kā iepriekšējos vigīlijās šķirojiet oļus lēcu traukā . Laiks mūžīgi sākas no jauna, zem pildspalvas , uz lietus piešķiršanu , izvietot savu panorāmu atvērtas durvis , uz dziedātajiem apskāvieniem des gouttes d'eau souvenantes. Tur nebija , tīrs , écrit zem bušeja , nekā smaids, ko var pateikt . Starp seifa iekšpusi ir šaura eja metodiski veidots, lai sasniegtu zināšanas un prieka bērnu loks . Ir valstis sasniegumu savijums kur filtrējas atklāsme . Gadās, ka no koka krītošais ābols ir brīnums . Savācam augļus , noslaukiet to ar drānu nebalināts audekls , nēsāt acu līmenī , ādas tekstūra , graciozā aploksne dīgļa bezgalīgā izplešanās de son pagarinājums , līdz tā pilnībai līdz tās izzušanai . Gara viskozitātes pilī, sēklu ābols sakosts ļauj izbaudīt garšas baudījumu ar apbedīšanu des sucs rétrospectifs . Skan baznīcas zvans . Pulkstens ir četri , tējas laiks ka psihedēliskā dzeguzes čaumalas . Lai zina, ka ar labiem nodomiem , Veselība , ar šķipsniņu sprieduma atbilst normalitātes principam . 238
ja rati saliecas
Si la charrette ploie
et que pièces à terre
se dispersent
les dérisoires brassières de l'esprit .
Il y aurait ce regard
traverse de l'absence
des catéchumènes en son enfance éteinte
ma mère l'ordre de la mère morte.
Il y aurait prégnantes
des caresses sous la toile
que jamais n'ai cru
souples à mon encontre .
Il y aurait des herbes sèches
recouvertes d'un givre cristal
sous la burle sévère
d'un passement de jambes dansé .
Qu'on dirait l'affliction
des tendres et tendres années de perdition
à coopter les passants du sans souci
sans cris ni repos .
Mon cœur s'est éteint
il a navré le cours du temps
de bulles fragiles
sous le rêche du souvenir .
Les sillons se sont fait crème
au café des solitudes
la cuiller ourlant tournante
le reflet des nuages .
Remettre les choses en place
avec chaises et tables
verres et couverts
et ronds de serviette à l'avenant .
Vivre en illusion
entre la poire et le citron
d'oraisons
et de jours à venir
finissant en tranches de potiron .
Sur le départ
posée à même le sol dénudé
courait la vermine saxifrage
des orateurs sans parole .
Se confrontèrent du menton
les accordéons de la raison
à éviter le tien du mien
positionnés en dérobade .
Silhouette affaissée
les lunettes en bout du nez
corrigèrent les fautes d'orthographe
nos petites mains passagères .
Segmentés à courte échelle
les chevaux de la verticale
dernière levée d'un sourire
par la fenêtre entrouverte .
Sortilège sorti tout droit
d'une tendre apostrophe
les lèvres purpurines figèrent
le son des églises .
Faussement accaparé
dans un tombereau de fumier
le corps à corps des corps pensants
d'étreintes désespérées .
Se glissèrent sous la ramure
les champignons de l'automne
à creuser les tranchées d'une guerre
dont nul ne revient .
Fil à fil le pull s'allonge
les aiguilles passent puis repassent
le fragile des doigts
s'expose sans que je m'interpose .
Face contre terre
soyons le roulage des galets du torrent
sous la feuillée d'un saule encalminé
par le qu'en-dira-t-on des prosopopées .
Ma plume
sans le cal d'antan
se fait entendre jusqu'à l'orient
de coups secs sur la peau des sollicitudes
le creux des reins en jouissance
son heure et puis la mienne
toutes choses confondues
se rebellant ma belle
dans l'offrir de la resquille
à ne plus entendre les barbelés
crisser sous la mitraille .
237
Sa cage d’oiseau sous le coude

Sa cage d'oiseau sous le coude et la croupe en carême un cheval passe la cavalière à queue de cheval . L'âne braie les moutons bêlent un bruit de tôle cadenasse l'espace j'appelle au carrefour des senteurs d'herbe mouillée le lever de lune . Sans prendre le temps de maigres appendices se joignent aux remontées de laine pelotée un quart plus bas des ailes en ordre de marche . S'enquérir finement ciselé du crépuscule en retombée lasse du jour fièvre amère qu'un doigt de miel rehausse tendre application de la flûte aux notes réjouies du rire des enfants . 236
Ne pas être le “bravo”

Ne pas être le "bravo"
qui brave le silence
être la racine sèche
la mousse assoiffée
le champignon rabougri
être l'accueil
pour soupe offerte
lentilles et lard
être la main tendue .
Etre l'homme
le petit
le prêt à vivre
la danse des femmes
nos initiatrices en amour
amulettes d'avenir
semailles tendres
aux flancs des collines vertes
un vent chaud
fricassée d'étoiles
sous une lune partagée
nous les errants
les mange-cœurs
vifs en remontrances captatrices
dolents en espérance
les fauconniers du beau .
234
Dieu, une évidence

Ne pas éviter les crocs de la raison plantés sur le râble des choses connues fractale blessure à la mesure des choses dites . La divergence canaille souple d'entre les roseaux de l'évitement rassemble les coques vides du festin . Un grain de riz peut nourrir les gendarmes du désenchantement . Du bol la multitude asservie sera jetée sur les couronnés du mariage assumé . Evider , faire le creux sous les yeux du démiurge reconnu , excaver à la barre à mine , à la Barabas , les alcôves de l'oubli , rassembler, puis danser une évidence entre matière et esprit le long des golfes clairs la vérité apparue . Et que de choses advenues en cette inconnaissance Dieu Dix yeux de merveille . Le cadre des enchâssements de la logique . Le point de fuite d'où tout vient et tout converge . Le toit des masures de l'homme en construction de lui-même . Les mains de la rencontre au petit matin mutin des " bonjour comment ça va ?" . La plaie à lécher convergence de l'algue avec la langue mer et terre confondues . Le réglisse noir au feu racinaire des obligations d'une discipline . Le crissement rêche du calame sur l'argile sèche . Le creux des songes en amenée tendre sous l'amulette du chamane . L'arc en ciel des coloriages de l'enfance en quête de reconnaissance . La levée du regard vers des cieux intenses au crâne de l'ultime . Absence d'explication ... Instance de présence ... Dieu , cette évidence . ( photo de François Berger ) 232
Des cris

Des cris l'appel des mots de miel l'ultime comme roc sur lequel retentir . Le claquement sec de l'orage dégoupille ses vasques d'eau au caravansérail des rencontres . Femmes en coursive haute le regard musique les pieds dans le dur du granite . Elles chantaient clameur gutturale montée des désirs puisant une énergie de louve protectrice sous l'amoncellement des feuilles mortes . Transe en sous-bois les trompes racolèrent les défaits de la nuit chiens battus recroquevillés au dévers des choses dites à la va-vite . Il inventa la ronde danse L'infinie lumière éperonnée à l'avant du charroi les jambes flageolantes aux portes du temple . Mon âme élevée d'un léger signe de la main à l'aplomb d'une joie vespérale vers l'envol de l'oubli . S'alignent les sourires les hochements de tête sous les cintres de la scène sans applaudissement au juste silence en soi coquillage vermeil retenu par la respiration . Nous nous mîmes en marche devant l'inconnaissable cherchant la clé de la cité de niveau en niveau comme pour être là le cœur en fête dans d'improbables anfractuosités . L'homme vert sortit du bois la chevelure lichens le souffle dragonesque l'allure souple l'appareil photo en bout de bras . Il suffisait ... Un tomēr les hardes ne nous couvraient plus la moue aux lèvres les yeux piquetés d'ardentes échardes le pourtour de nos suggestions en limite de rupture les chevaux éructèrent il y avait tant à faire le sable coulait de l'écarté des doigts un petit tas se forma nous y mîmes notre espérance notre joie notre peine même à l'arrivée d'un enfant faisant château en bord de mer en reflux des vérités . L'ultime en un claquement sec rompit les amarres d'avec l'illusion . Tout s'écroula il y avait à vivre . 233