Cette nuit à venir
à vivre en chair et en pensée
à renverser les murs
pour se faire comprendre .
Se recentrer est au carrefour de belles conquêtes .
Faire apparence est putréfaction annoncée ,
levée de la porte infernale ,
artefact des anciens désastres .
Attention
le nom imprononçable
est ce tombeau mouvant aux multiples entrées
bouleversant l'homme dépenaillé .
La conscience de l'existence
accueille l'approche du réel .
Donnons à l'amour
de quoi fabriquer l'amour .
Soyons transparent .
Vidons nos larmes acceptées
Restons amoureux .
L'humanité ,
les dieux et leurs rites se rappelant à nous .
Ayons le regard vif
porté sur un monde vivant .
Sortons de l'abîme .
Créons par le cri
les étoiles nouvelles .
Nos sanglantes blessures
nous mènerons vers le langage ,
où vivre la raison en haute mer
et nier toutes croyances .
Devant l'intelligence du désir de vivre
soyons le coq des horizons avant-tracés
qu'une vie entière
représente , foi figée et instable ,
en guérison de nos paysages intérieurs .
Il m'est donné d'être .
Aux modillons du chevet le bestiaire nous est offert
frais et agreste en ses arrangements floraux ,
un seul geste ,
... Ecoute enfin ....
As-tu songé à être libre ?
271
Месечни архиви: април 2016
À point d’heure en marge

Плачот на браќата и сестрите кои се гушкаат еден со друг
во топли кругови
на летните маргини
слаби раце го помати тестото
полски цвеќиња
распарчени облаци
кинејќи им ги кабаниците
за уникатно слушање
и скокнете на седлото
минерални цркви
дека огледалото аускултира
чуден пресврт
на време
на запалените зборови
бавната прашина се тркала по сончевиот зрак
мирисот ја исполнува просторијата
нема учтивост
отколку живите облици и раните што крварат
звуци и светла во дует
ситното око што ја доставува групата на јазикот
лента за држење
опкружувајќи ја непобитната мистерија
невидено талкање
трасирање црно на црно
на раскрсницата на освојувањата
знакот на споделувањето што доаѓа
на платнената торба
се држи под рака
како виатикум .
269
Силвен Џерард . работа 4 – Андите флејта за космонаут
Sylvain .
Flûte andine à la sortie des garages
petit homme droit sur ses appuis
la bouille chafouine
et néanmoins indéfectiblement optimiste
ça balance et ça revient
cette verrue sur le nez
partie en espace
de ses harnais les tuyaux de l'air
montrent la piste du caravansérail
où s'arrêtent les chameaux de l'obscure évidence .
Elles balayaient devant leurs portes
les flèches pointues de la dérision
irrésistible amour
de tes genoux sensibles
Ô mon amour tamaris aux yeux doux .
En conversation avec la paresse
nous fûmes nus
haletants devant le grand désastre
le carnage jusqu'à la moelle
par dessus les gouffres
en agonie
les fossés comblés
par l'âcreté des égouts refluants.
Puis le temps à contre-jour fît le reste .
Le corps dénié nous éloignât
sur la pointe des pieds
père et fils morts
les oiseaux replièrent leurs ailes
plus vite se succédèrent
la forme et le sens donnés à la vie
mains et lèvres plaquées contre la vitre
à murmurer la table de multiplication
sur la buée des cœurs froids .
Mon enfant
les portes et fenêtres sont refermées
l'abîme contient le germe
des boites sans frein et sans refrain
éclatées à coups de burin
mes doigts en sang
agrippant la gouttière
ce tabernacle des eaux ligneuses
exposées au vol des étourneaux
emmenées déposées
sanglante beauté
puissantes enjambées finissant à cloche-pied
sous le pont de Grenelle
à ramasser quelques boulets de charbon dans le grand cabas noir .
Ô fils
au fil à fil
des statues de sel
que trouble la parole perdue
d'entre le visible et l'invisible
un pas sec cadenasse
le passage pneumatique de ton fauteuil roulant .
270
( Dessin de Sylvain GERARD )
Dis ! que vis-tu quand tu vis ?

Je vois, j'entends, je sens, je touche, ma gorge est sèche, il fait bon chaud . Le jour est mouillé de rosée, la lumière est blanche, les feuilles fraîches des arbres en printemps sont affamées de beauté . Et je change, à chaque seconde je change . J'évolue, je chevauche à hue et à dia le souffle de l'univers, et le monde change en moi . Je bois la résonnante transparence, et je transmets . Ma mission est de faire passer ce qui est au hasard de l'étincelle bâtisseuse . Patience, patience, mes os craquent les greniers se vident, la parole ouvre l'orifice de la gorge, je tends les voiles du coutre princier, et parfais le donné . Mon corps . Et c'est une chance que d'avoir un corps . Le corps de l'océan aux bulles d'air rendues, et c'est une chance d'être en tension aux estuaires de l'aube éternelle . C'est par la pratique personnelle, à contre-pied des accroupis de l'ombre , que rencontrer la froidure du matin, ouvre le cri de vie loin de l'amour-néant qui fût le notre . Mon être le plus cher, ce monde qui est en moi, plus grand que moi, l'autre moi . Je suis à toi . 268
Tendre la main vers le reflet vivant

Aimer ne pas dire cet horizon cette couleur , Ne pas saisir le téléphone et te connaître que par la douleur de l'absence . La nuit , aux sources mêmes du préjugé et du repli , Errer par temps de pluie sous l'orage de sang à se remémorer la plainte et le reproche . Bulle d'air éternelle tendons l'oreille jetons un regard autour de nous , Accusés de finitude triste l'avenir nous concerne nous les pourvoyeurs du dialogue avec l'autre . Aimer sans même offrir la marguerite et le bleuet sans même croquer le fruit des conflits sans le mot de bienveillance sans faire le premier pas . Garder en soi le souci rebelle d'une malle aux souvenirs que n'ouvre la conviction cadenassée au risque de vivre l'irréparable . En silence , le front contre la margelle du puits offrir le ciel et les étoiles , допре до живиот одраз , cette grâce d'être en responsabilité . 267
Peindre ses fenêtres à l’encre bleue

Насликајте ги прозорците со сино мастило.
Чувајте ја канџата на јасенот.
Suivre les gouttes d'eau tomber du toit.
Покажувајќи кон фазанот качен на клидот во градината.
Puiser l'eau de la fontaine dans les seaux de zin.
Вратете ја шнолата во нејзината коса.
Escalader le tertre exposé au vent du nord derrière la
maison.
Потопете му ги копитата во свежиот измет.
Не заборавајте на волнената капа.
Après l'orage faire naviguer les bateaux d'écorce de pin
sur la flaque d'eau.
Surprendre les grands parents évoquer au coin du feu mon
père et mes oncles.
Сортирајте ја леќата во големото кафено јадење.
Избирање и јадење на топлата икра.
Седнете на каменот под прозорецот со решетки.
Направете го лиснатото пециво во праду.
Собирање трева за зајачињата.
Изберете го стапот.
Поминете со раката над грубата кожа на кравите.
Погледнете ги нивните големи тажни очи.
Повремено, плачете со нив.
Revenir de l'abreuvoir par la côte en tenant la queue de
la Mareuille.
Потсетете ги кучињата, Рикет и шампањ.
Слушнете како железниот бару тоне во неговиот тренер .
Качете се на столот земете го сирењето под таванот.
Отворете ја големата фиока со пити за леб.
Нацртајте го виното од бурето преку дупката.
Таа долга прошетка до неделната црква.
Le cadre de grand-père chargé de ses médailles
militaires.
не знаев , Не ми беше кажано.
Дека големите морале да се грижат за малите.
Одам на задолжителна достава.
Клепсидрата на времето е обратна.
Тишина.
Cette levée de poussière provenant de la route en terre
battue.
При силни ветрови држете ги светилките подготвени да одлетаат
Качете се на велосипед.
Disparaître dans la forêt de Laroussière entre pins et
genévriers.
Слушнете како зборува ветрот.
Во ред.
L'horloge frappe le temps de son battant de laiton
brillant comme un sou neuf.
Не се свртеа кога ги повикав.
Hors la brume matinale émerge la mise en demeure de nos
ancêtres.
La terre se craquèle.
Низ пукнатините се издигаат спомените.
Го каснам јаболкото.
Јаболкницата се наведнува до мојата сенка.
Elle parle de ces cendres répandues sur le pas des
portes.
Последен крик на љубов надвор од соблекувалната.
На полето на исправени столбови.
На пат да бидеме зелена ливада на идните генерации.
Fleur parmi les fleurs le soleil ouvre et ferme ses
corolles fraîches.
La Lande de ses herbes rêches presse nos têtes contre son
sein.
Во далечината отпечатокот на планините.
Олово од Кантал, le Puy Mary.
Ангелот одекнува.
Пред тивките гласови ни се спојуваат прстите.
Vienne le temps de changer l'eau des fleurs.
265
само каприцот на битието
Au fripé des vaguelettes
le pare-vie obscurcit la vision
de coups de balai cinglants
pleurent les pierres sages .
Un vent agite d'un amble puissant
les membrures arbustives
s’agacent des gouttes d'huile
creusant les visages grimés .
Finissent prostrés les arpenteurs
aux miroirs redondants ,
de mise en séquences ,
brutale est l'attaque élémentaire .
S'essuient le museau
les chiens babines relevées
à la croisée des chemins .
Se groupent les enfants
sous la canopée
forts d'une frayeur dominée .
Les sons hurlants
deviennent charivari
en l'effilé du rêve .
Tout se tient ,
les gens ,
les esprits de la nature ,
ces voix déraisonnables ,
l'enseignement direct .
L'odeur de terre chasse la poussière ,
la peau ouvre ses lèvres ,
des nuées pisse dru le lait des dieux .
Le visible devient invisible ,
l'invisible devient monde visible .
La création est rebelle sous son masque ,
la création est belle ,
l'essence exhale un doux chant ,
je suis muet ,
la guérison opère .
Une pipe allumée ,
j'offre mon âme ,
et me tiens debout ,
en lui ,
en mon intime ,
aux confins des morts et des vivants ,
juste le caprice d'être .
266