Se perpétuer

Se perpétuer   
à perpette   
sans se tuer à la tâche.      
 
Jouer sa partition de père de la nation   
et de nos enfants   
avec clémence sans être sot.      
 
Avoir un œil sur sa progéniture   
être affecté des brisures de vie des uns et des autres   
sans se décevoir.      
 
Sentir la douce amertume   
de prolonger doucettement   
le posé de sa tête sur le sein de sa mère.      
 
Et pas de "toute mère"   
tant la filiation augure la persistance de bulles d'être   
dans les tuyauteries de la relation.      
 
Se convaincre que tout a une fin   
et que ce n'est pas la fin   
et que ce sera autre chose mais sans nous cette fois.      
 
A trop presser l'orange   
le jus ne sort plus   
les doigts crispés sur un projet de pacotille.       
 
La vie ne coule pas de source   
et même s'il y a un avant   
rien ne dit que celui-ci soit lié à nos parents.      
 
Le patronyme inscrit sa trace sur la stèle   
pour voir apparaître un nom qui semble le sien   
alors que c'est aux autres de jouer.      
 
La conscience de ce relais est Lumière   
où même en automne   
la souffrance nous demande de travailler.      
 
Guirlande de nos actes   
en beauté et créativité   
le pas vif des enfants de la veille   
engage le vieillard d'aujourd'hui   
à décliner son identité   
devant les coulures de la chandelle   
incitant goulûment   
à croquer la pratique de l'Amour.      
 
 
 
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