Ecrire au devant de soi

 

 Ecrire ou ne pas écrire.        
  
 Le cri des arbres est adventice    
 à ce qui m'appelle.        
  
 Il est de silence épris    
 et fait grand bruit    
 au fond des brisures de l'esprit.        
  
 Il est la fille des prosopopées    
 et quand vient la chute des feuilles    
 que la forêt est aux abois    
 l'agonie tricotée    
 au pied de l'arbre    
 consigne en quelques phrases    
 l'épuisement de notre monde.        
  
 Comme un retour d'initié    
 la coque de noix se fracture    
 sous les défenses du sanglier    
 prompt à lever les effluves de la forêt.        
  
 Le beau, le bien, le vrai, le bon frissonnent    
 assignés aux humbles tâches de transformation    
 harcelant les parcs d'attraction    
 en quête d'une langue plus forte que la bête.        
  
 Ecrire ou ne pas écrire    
 ou écrire entre les deux    
 en attendant les temps nouveaux    
 où toutes antennes au vent tournées    
 tracer les contours du cercle de l'amour    
 au buisson ardent d'une lumière inextinguible.        
  
  
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