Архив категориясы: Марс 2025

Сиз бурулуп жатасыз

Сиз бурулуп жатасыз
Et ne vois rien
Hormis cette lumière
Présence claire
D’appartenir au monde vrai.

La dernière feuille tombe
Dans le square des pompiers
Un enfant appelle sa mère
Son prénom, Coco bel-œil
Sinon peut-être rien.

Que vienne le couchant
Sans oublier la prison moite
L’inapaisable effarement
De la pointe du couteau
Dans le long chant de la révolte.

Rejoindre l’enveloppe pulvérulente
D’une photo enveloppée
Entre le rire et le dire
Le souvenir
Et quelques mots flamboyants.

Болуу, règne la chenille
Sur la branche noire
Invisible
Entre les échos figés
D’un silence compatissant.

L’horizon tranche de saumon
Se prête au massacre des enfants d’Yzieux
Premières étoiles montantes
Faisant fuir nuages et oiseaux
Au passage de l'ombre maculée.


1595


Алар басышат

Алар басышат
Ouvrage inaugural
D’une démarche immémoriale.

Demain c’est la fête
Après l’école le réconfort
Auquel l’air froid cède le pas.

Corps en gloire
Bravant l’asphalte
En deçà, au-delà.

Appel persistant
De l’oreille droite à l’oreille gauche
La vie afflue.

Semelle de vent
Âmes retrouvées, âmes errantes
La vaste rythmique du monde.

Sommes-là
Les parturients de l’esprit
À cisailler d'anonymes brumes.


1594


Уккандыгың

Уккандыгың
Toi qui vois
Сиз бурулуп жатасыз
Dans la lumière
Poignante ouverture
Hors des portes du temps
Sinon peut-être.

Lancée sur le frêle esquif
Hors le lancinant effarement
De toute beauté
Appelée jusqu’à l’oubli
Il eût fallu se muer en chant d’été
Sinon Être
Rayons d’abeilles.

Ferrures signées et résignées
À voix basse
Refaire le chemin parcouru
Entre le cri des oiseaux
Les cris de douleur
Et de plaisir
Qui tant se ressemblent.

1593

Rustling

Rustling
Extraite du coquillage
Il fût aise
Au sortir de l’église
Par le geste du chambellan
De se posturer
Dans la splendeur d’une après-midi ensoleillée.

Promesse du vol de l’aigle
Le souffle des origines
Pouvait par l’œilleton du porche
Dégager le crève-cœur
Des âmes en partance
Âme-sœurs évaluées
Au pesant de l’insouciance.

Plissement des yeux
Éclat des sourires
Les pingouins de l’Antarctique
Jasant sur la dalle dégagée des glaces
Comme pétales sous un vent de printemps
S’étaient emparés du sceptre des accoutumances
Sans que grâce ne pâtisse.

1592

Santé !

Tâches jaunes sur les marches du chœur
Je pris garde de tenir le lys bien droit
Et bien me prit de laisser choir quelques larmes
Au sortir des aurores boréales
Qu’un ciel de traîne avait garni de sang bleu.

Étrange demeure
Irradiée par le bris des vitres
À la renverse
Catapulte asservie
Sur ordre démoniaque des corbeaux de la nef.

Chut ! Dis-moi ton secret
Servons nous du souvenir des anciens
Soyons le charbon rougi irradiant le tintamarre du laminoir
Pour passage des truites bleues
Connaître la lumière de nos yeux.

Sirène hurlante en fin de journée
Le silence envahit l’île aux oiseaux
Île à ne jamais piétiner
Pour ne pas écraser les œufs
Que la houle régale d’un onguent salé.

Dans la prairie des salicornes
Le corps d’une blancheur sépulcrale
Évacuait le secret des fillettes
Par les meurtrières du donjon
Passeport pour l’invisible.

Le printemps pouvait concasser le grésil
D’une main la terre ourlait les lèvres de l’estuaire
De l’autre main le ciel filtrait un dernier regard
Avant que l’église disparaisse sous les eaux
Par un clou planté au pinacle de la raison.

ызы-чуу
Au corps à corps des inclinaisons
De délicieux jeunes gens frôlèrent la correctionnelle
D’être un mètre plus haut
Que tout un chacun l’ombre de l’objet.

Détachez vite le Christ de sa négritude
Au Golgotha des habitudes
Les poches pleines du miel des altitudes
Serviront de flambeaux
Devant l’averse inattendue des contre-vérités.

Entassement
À corps et à cris
Des béni-oui-oui de la gloquitude
Qu’une guerre insensée fit remplir de charniers
Avant les charmes de l’Annonciation.

Voiles gonflées au vent folâtre
Ils traversèrent la mer
Trompettes en tête
Mesurant au pas de l’oie
L’ordinaire de l’esprit planté là.

En toute civilité malheur est bon
À bout d’oreille la belle connaîtra joie souveraine
Sur le pas de porte d’un seuil
Plus grand encore que les compassions accumulées
Par le beau couvert des estafilades de la malitude.

Entendons
L’âme veiller sous l’arche d’un fin écho des rues
Brume déchirée
Par les aiguilles de pin de la solitude
Flaque d’eau répandue à même l’ordre nouveau.

(Œuvre de Jean-Claude Guerrero)

1590

Les trois sœurs

Quand je lisais « la manu »  d’avant-guerre
Il y avait des bicyclettes, des fusils
Des instruments de cuisine, des articles de jardin
Et même des vêtements dessinés en taille douce
Sur les feuilles racornies et jaunies.

Au loin les monts du Cantal
Par-dessus les frênes du Pradou
De l’autre côté du jardin
La fontaine aux belles dalles
Et ce pré de descente en vélo vers l’abreuvoir.

Il y avait là, les trois sœurs
Devant la clide près de la gargote
À parader sur les biclous sortis de l’écurie
Fernande, Jeanne et Renée
Drivées par Gérard, Claude et Georges.

La route n’était pas encore goudronnée
Les flaques d’eau laissaient libre court à la patauge
Le tertre était raide
Une alouette parfois tirlipotait
Dans la ruine des Matillou.

Les poules gloussaient librement dans la cour
Leurs crottes collantes nécessitaient
De frotter les chaussures sur les pierres de l’entrée
Augurant quelques remarques parentales
Quand les rires débordaient la vigilance.

Vaisselle faite sous l’ampoule unique de la salle
Il fallait jeter l’eau souillée
Le plus loin possible sans se mouiller les pieds
D’un geste ample de semeur
Faisant se courber orties et framboisiers.


1589

Trois cœurs pour un oiseau de nuit

Étrange composition
Au solstice d’été
Quand la lumière s’éprend du chemin creux
Près du mur de pierres sèches
À pointer l’espace d’un éclair
Le cœur et le cœur et le cœur
Trois cœurs pour un oiseau de nuit
Qui viendra nous ensevelir
Au couchant du furtif passage
Vif encore de flammes virevoltantes
Pour nous dire adieu
Par delà la nostalgie du germe.

Creusant les plaies
De qui entend les mots en échos
Lancés comme chant du loriot
D’appels arrachés à la pointe du couteau
Alors que une à une
Se pétrifient les ombres
D’un douloureux voyage
Acheminant vers le fond du miroir
Promesse de sang
Où brûler les serments
De l’autre côté de l’horizon.
À point nommé, gémissements.

Ils écossaient les petits pois du jardin
En présence de l’impensée vie terrestre
Dans la gloire de l’été
À embraser les lucioles de la mémoire
Égarées là en fidèle compagnie
Des ancêtres, point de mire
Signifiant neuve partance
Creusée à mains nues
Dans l’humus, source inviolée
D’un panier en osier
Bougie allumée sur le pas de porte
Où bercer la veillée de paroles échangées.

1588

Le cœur à bout de bras

Ne me dis-tu pas qu’il soit mort hier
De frayeur
De manquement de soins
D’allers-venus en bord de précipice
À se fendre d’amour d’échancrure en échancrure
Le cœur à bout de bras
Jusque dans l’embrasement des choses dites.

Plus bas dans une démarche immémoriale
Plus haut dans le vide
Avons-nous investi les résonnances qui prophétisent
Bien au-delà des possibilités
Alors qu’il suffit d’avancer
Entre les deux rives
D’une plaie ravivée.

Marcher doucement sur les pierres de la source
Aux serrures du ciel, j’ai préféré le ciel
À la clé des énigmes, les vibrations du lendemain
À la brûlure, la brise des souvenirs
À la tornade, la feuille qui tombe
À la nuit, le jour d’ouverture
À l’unique dignité, le clapotis infini des vagues.


1588

L’allée d’Allagnat

Un faisceau de souvenirs soutient la futaie
J’ouvre les bras
Et me viens
Gentil ami
Dans l’alignement des exvotos
Le désir d’une fête
Guirlande de branche en branche
Marouflant la ramure
De mille feux
Corps s’accordant
Âmes refluantes
Du parterre de feuilles sèches
Pour que vie s’élève
Au grand festin des intimités
Flammes et larmes
Du fond de la frondaison
Tracer la sente faisant chant
Du bruissement des pas
Dans l’immense éclair des grains de poussière
Pulvérisant la beauté du lieu
Aux noces mémorables
Pour qu’advienne
La douce pluie
Crédence tintinnabulante
Offerte à l’inapaisable fontaine.

1586

Trois fébrilités


Trois fébrilités de l’ombre diamantaire
Ont paru au bow-window
Consacrant par le pareil
Le fin du fin de la navrance.

Le fils paré de grâce juvénile
Grappilla quelques instants de vie
Sans que n’aille au bout du bout
L’œuf des attentes.

Écouter Oser Répondre
Agissent pipeau d’argent
Sur le miel environnant
De tes yeux endormis sous rayon de lune.

Fibres singulières
Accrochées aux patères de l’entrée
Feront papillons de lumière
En hommage aux gambades imaginées.

Pierre d’angle
Je désire plus ample connaissance avec vous
Pour conduire de concert
La chasteté voler sur un air de biniou.

Va à tire d’ailes
Parmi les oies sauvages
L’âne du mariage
Accroché sur le dos de la parentèle.


( Œuvre de Pierre-Sylvain GERARD )


1585