Aujourd’hui, le
désir du bonheur et sa marchandisation à travers la publicité est produit par
le néolibéralisme économique, moteur de l’actuelle mondialisation, qui en a
fait une industrie de masse ayant pour objectif de faire le bonheur des gens
malgré eux. Cela va à l’encontre d’unesociété du bien-vivredont la première
condition serait d’instituer le vivre-ensemble organisé sur le droit de chacun
à vivre, et pas simplement à survivre, afin de respecter l’altérité et sa
condition, la démocratie .
Loin, qu’il y ait contradiction entre démocratie,
amour et bonheur qui sont trois conditions fondamentales pour avancer vers la
construction d’une société capable de favoriser un développement dans l’ordre
de l’être et non une course écologiquement destructrice dans l’avoir .
Encore ne faut-il pas considérer le bonheur comme un
capital à conquérir et à préserver. Le bonheur est une qualité de présence, une
qualité d’intensité, un art de vivre “à la bonne heure” .
Le grand enjeu est de sortir par le haut du couple
excitation/dépression qui caractérise le système dominant de nos sociétés
soi-disant avancées, des marchés financiers, du spectacle politique, du sport
spectacle et des médias omniprésents. Car cette façon d’accéder à l’intensité
se paye cash par une phase dépressive fondée sur le déséquilibre et la
démesure. Laquelle phase dépressive suscite le besoin d’une nouvelle
excitation, et ainsi de suite .
Ce cercle vicieux peut être rompu ; une autre
modalité de vie est possible, sur le plan tant personnel que collectif. Il
s’agit du rapport intensité/sérénité. C’est ce que nous ressentons quand une
joie profonde nous irradie et nous relie à autrui sans nous isoler. Cette joie,
qui peut naître de l’amour, de la beauté, de la paix intérieure, c’est-à-dire
d’un rapport harmonieux à la nature, à autrui et à soi-même, est alors tout à
la fois intense et sereine. Une sérénité qui permet de l’inscrire dans la
durée, au contraire de l’excitation. Une telle approche n’exclut en rien cette
forme d’intensité particulière qu’est la grande fête, le carnaval, l’événement
culturel voire sportif majeur, ou bien le temps exceptionnel de la vie
personnelle ou collective .
Mais elle invite à vivre ce temps autrement que
selon le modèle de l’excitation, permettant ainsi d’éviter le côté “gueule
de bois” ou encore la logique du plaisir pervers, là où l’excitation est
en fait procurée par une domination sur autrui .
La“sobriété heureuse”n’est pas l’austérité ni
l’ascétisme. C’est cette opportunité à vivre intensément ce voyage conscient de
la vie dans l’univers que nous propose l’aventure humaine. C’est aussi, sur le
plan politique, le droit accordé à tout être humain de se mettre debout pour
véritablement Vivre .
Est quaestio
essential pro omnibus ut conscientiam, et in speciali suae finitae conscientia.
Quid est hoc?, huius universitatis, quod contigerit
terminus processus prodigii quattuor miliardis annorum ? Quod esset
agnostici, atheus seu fidelis, quaestio est quod unus aut alter non
rogabat ne moreris .
Fabulam
civilizationes imprimis fabulae conatibus respondeant
ad hanc quaestionem ultimam. Most, quod est essentiale exitus,
et vitalis, homines instrumentized quaestio fundamentalis de significatione
da vitam designando plus minusve clausa explicationibus systematis
quae consecutiones habuerunt, interdum interdum placare, interdum paradoxon
etiam perniciosius quam libertatis, aequalitatis et *
fraternitas .
Quia quaestio de
“sens”, loco praecipuum spatium quaerendi et
scientia et sapientia pro incremento hominum, saepe factus est
dogmatica responsa vector. Instead of ens reverentiam quaerendi
ab aliis, coetus hominum pressura est voluntas in quibus est potentia,
cupiditas, timor vanitatis et inquisitio imperii quaerunt eam dominari
aut excludere, quod tunc saltem bellum “sens”. Et
sive circa religiones transcendentes volvitur an
saeculari. Eaedem logicae parricidas operantur pro damnatis
Moscuae probationes in nomine historiae, victimae genocidis provocatae
per absoluto rei publicae regimina, ad convicti Inquisitionis
Catholica (Turrecremata) et protestans (Calvini), Judaeorum fundamentalismum or
islamic sharia .
In omnibus his casibus,
qualis fuit et adhuc hodie nimis saepe in opere est contemptus
alteritas, item prima lex alteritatis in agro
“sens” ad vitam, in vita et aliorum, Hoc est unum
of*libertas conscientiae, valde fragilis conceptum sed
praeter vigilantiam et pertinaciam, quam importat, etiam mutuatur
sui gratia, reverentiae, quaerere veritatem, amoris
mundare bene sensit, simplicitatis, humilitatis, plenitudo et scientia vivere .
Est tempus
venire, plena furoris et lucis, ubi manipulos futurorum solventur
in agris spei. Sit ergo viri et feminae boni
erit usque ad longum deambulatio est, imminentem
Mysterium, continuatores operis vivi magni transhipment, magna
opus vitae, denique personalis scala, sed tamdiu intuitu
explicatio in posterum, et sic operativa vestigia quae nos debemus
ut subcriptio in magnum librum De commentariis qui posteri nostri consulent .
quod mens, cor et ratio adiuva nos in hac quaestione Dei “sens” quia maior est quam nos in hoc universo expanso. Spectare possumus sicut bonum sicut paleas tenues toy elementorum, minima hollogram cellula huius vasti mundi in qua sumus part, et in praesentia ad id quod est .
Cela
se passait au cours du périple des initiations. Un jour, alors que le temps
était à l’orage, nous perçûmes au travers de la course des nuages ce signe
propitiatoire, cette enclume sortie du fond des cieux .
Lorsque le sourd
ébranlement parcourut la montagne, nous fûmes alors projetés sur le sol
pierreux face contre terre, tétanisés, à attendre la fin de cette colère dont
les effets devaient se répercuter jusqu’au profond de nous-même .
Après un temps
hors dimension, lorsque je me retournais et que le ciel étonnamment dégagé ne
présentait aucune trace d’orage, tu étais là, mon frère, immobile, les
vêtements ondulant au vent léger du matin, la barbe frissonnante et le regard
doux porté sur la vallée des origines .
L’air était pur.
Une odeur de fleurs fraîches s’élevait. Sans nous regarder nous prîmes notre
bagage pour poursuivre l’ascension .
C’était il y a
quelques siècles. Nous avions dès lors l’âge d’être vraiment des hommes conscients
de nos responsabilités et de la tâche qui nous était impartie. Nous étions
traversés par le destin qui se manifestait par cette force indicible et
inflexible qui inexorablement nous engageait sur un chemin de connaissance et
de sagesse, sur le chemin du grand Mystère. Là était le sens à donner à notre
vie .
Souviens-toi de
cette nuit où le vent hurlant accompagné de rafales de pluie froide faisait se
rompre et se coucher les arbres derrière nous. La terre était en fureur. De si
profondes ravines se creusaient devant nous que nous étions dans l’obligation
d’implorer la providence pour en confiance continuer d’avancer en nous en
remettant à plus grand que nous. Nous devions sortir grandis de cette épreuve .
Souviens-toi du
temps calme de nos promenades à travers champs où chanter à tue-tête l’intense
joie d’être simplement en vie nous emplissait d’insouscience et de plénitude.
Il y avait de la légèreté tout autour de nous et main dans la main nous
faisions un grand tour tout autour de la maison familiale, par delà les blonds
champs de blé parsemés de bleuets, de marguerites et de coquelicots ondulant
sous une brise légère pour faire apparaître les formes mouvantes de la bête qui
se déplaçait en courbant les épis alors bruissants. Un frisson nous parcourait
et c’était bon .
Le temps était vif
ce matin. Habillé de ton tablier d’écolier usagé qu’on avait ressorti pour les
vacances, tu descendais les solides marches de pierre du pas de porte pour,
retrouvant ton bâton, aller tracer sur la terre battue du chemin ces signes qui
me laissaient coi. Tu étais le guide qui me montrait la voie .
Souviens-toi de ce
passage étroit que nous empruntions pour sortir du soupirail des tentations. Il
faisait sombre dans cette souillarde de tous les dangers mais jamais nous ne
tombâmes dans le trou rempli d’eau. L’endroit ne recélait que le tonneau de vin
du grand’père et sur des paillous quelques morceaux de fromages protégés par
des torchons de toile épaisse .
Souviens-toi de
cette ballade hivernale dans le haut pays où, par les routes déformées par
la glace et la neige, l’aventure s’offrait à nous. Emmitoufflés sous les
parkas et les bonnets, l’air froid entrant dans l’habitacle de toile du
véhicule troué d’un large estafilade qu’un parapluie ouvert recouvrait, les cahots
et les dérapages nous faisaient pousser des cris de victoire. Arrêtés en forêt
nous rencontrâmes l’onglée douloureuse suite au lancé des boules de neige
contre le caravansérail de notre passé .
Nous ne verrons
plus les caravanes lentes, chatoyantes et odorantes du suin des chameaux et des
épices. Nous n’entendrons plus le cri des hommes guidant leurs montures
récalcitrantes vers un ailleurs que nous ne soupçonnions pas. Me revient de ce
désert des origines la vision du souffle brûlant des sables soulevés par le
simoun et cette main tendue, brune et crevassée du sage vieillard surgi de
nulle part qui s’ouvrant laissait apparaître le trésor, ce fruit dur, noir et
ridé trouvé le long du chemin bordé de chardons et d’épineux .
Ne demeure
aujourd’hui que le buisson bien normal de l’accompagnement de nos enfants …
Tiens ! Sur le parvis ils ont monté le chapiteau de la passion … L’on
attendra la suite du grand livre des transformations .
De suite, il n’y
en eu pas, toi le frère égaré .
Souviens-toi que
d’entrer dans le corridor des naissances nous faisait si peur. Toi, tenant ton
bâton et moi psalmodiant quelques formules magiques qui devaient nous aider à
passer de l’autre côté, en nouveauté. Il n’y eu pas de seconde chance. Rien que
les blocs de pierre épars du reflux de la pensée que le temps des atermoiements
oriente vers l’avoir et la sécurité .
Les cieux se sont
ouverts. Des cataractes d’eau ont balayé les traces de notre histoire. Enfants
sages qui possèdions le don de se pourvoir par l’imagination dans ce pays
lointain des aventures extraordinaires, nous avons maintenant cessé de chanter
nos origines. Et parfois lorsque l’orage gronde, devant la cheminée au feu
crépitant, nous reste alors le geste de remuer les cendres du passé, pour, à la
croisée de l’émotion et de la sincérité, dire vrai, dire simplement ce qui est
.
L’appel de notre
mère, nous ne l’entendrons plus. Elle qui nous invitait pour le goûter devant
un bol de lait chaud au banania à croquer à pleines dents les larges tartines
de pain bis gonflées de confiture de groseilles et cassis ; larges tartines que
notre grand’père avait coupées dans la tourte qu’il n’oubliait jamais de signer
d’une croix lorsque pour la première fois il y portait le couteau. La clide de
bois du jardin ne restera plus fermée pour empêcher les poules d’aller
s’ébattre au milieu des plantations. Nous n’aurons plus à aller cueillir le
persil au dernier moment pour garnir la salade de carottes râpées et les oeufs
mimosas .
Quant à l’eau du
puits qu’il fallait aller puiser à la fontaine dans ces seaux de zinc si lourds
à la remontée, parfois lorsque le vent me dit, j’entends la Vieille rire .
Te souviens-tu
? Rien que d’harmoniser le chant matutinal des oiseaux avec les cloches
de l’église fait émerger ce goût acidulé d’avoir été si proche de toi, mon
frère .
L’acceptation
de soi-même est difficile. Il y a en nous l’étonnante demande d’être autre que
nous ne sommes. Parce que nous nous sommes demandé, parce qu’on nous a demandé
comme enfant d’être autre que nous étions. Nous avons refusé notre vérité, et
c’est l’impasse .
Ce qui nous a empêché de nous épanouir, c’est que nous n’avons pas assez
été reconnu, aimé et accepté tel que nous étions. Aussi nous sommes nous jugé,
pour ensuite nous condamner, tout au moins pour tel ou tel aspect de
nous-même, en compensant par l’amour-propre ou la vanité. Alors que le
véritable amour de soi, si fondamental, est exactement à l’opposé de
l’égocentrisme .
Cette non-acceptation de nous-même est la force de notre ego, la grande
force de la prison qui nous coupe de la grande liberté de vraiment Être
. Mais pourquoi donc ne pourrions pas nous aimer tels que nous sommes ? Et
pourtant après tant de recherches, d’expériences, d’observations, d’erreurs
aussi ; i vivere .
La vie nous aime, absolument, et à chaque instant. C’est elle qui nous a
créé, et qui nous anime .
L’amour que nous pouvons ressentir en certaines circonstances, devant un
spectacle de la nature, devant un bel objet, devant une personne sage, devant
une vision spirituelle, devant un flash “numineux”, fait que se grave
en nous un nouveau regard sur nous-même .
Et puis derrière les coups durs, derrière l’épreuve, nous pouvons entrevoir quelque chose à la fois d’indicible, de très haut, de si essentiel et qui nous aime. A ce niveau le sens de l’ego individualisé s’efface de plus en plus pour que s’ouvre en nous humblement un chemin, le chemin correspondant à notre demande d’infini, d’illimité, d’absolu qui est le propre de l’homme debout, de l’homme en marche .
En français, existe l’expression “silence de mort”, alors que l’expérience du silence déborde de vie .
Inviter quelqu’un au silence ne veut pas dire lui demander de se taire,
pas plus que se tenir en solitude équivaut à couper toute relation .
Rejetons l’injonction “taisez-vous” pour préférer le
“chut” prononçé à voix basse avec l’index posé au travers des lèvres
pour inciter au silence .
Chut
! Il peut se passer quelque chose que vous n’imaginez pas, que vous pourriez
voir, entendre ou sentir, qui semble caché, et qui peut se révéler et vous
éblouir par sa nouveauté et sa pertinence .
L’invitation au silence peut être comme une invitation au voyage. Elle
permet l’ouverture des sens et l’approche de la vie intérieure. C’est une
attention qui peut aller jusqu’à la contemplation et à la dilatation de l’être
qui va jusqu’à la jubilation .
Mais le silence réclame du temps comme les choses essentielles. Il ne se
montre jamais pressé. Il a besoin de tout son temps car il est au-delà du temps
d’ordre temporel .
Il convient d’abord de lui faire de la place, c’est-à-dire de nous
délester du fatras des pensées, des soucis, des émotions agréables et
désagréables, et même des mots .
Si le silence fait peur à une majorité de personnes, c’est parce
qu’avant de le rencontrer et de l’apprécier, chacun est assailli par ses
animaux intérieurs – que sont les passions, l’orgueil, la colère, le
désoeuvrement, l’ignorance, la volonté de puissance, la fausse humilité, la
séduction, etc… – et qu’une fois les fauves calmés, on se sent seul, perdu,
orphelin, avec la funeste angoisse qui monte .
Blaise Pascal a écrit : ” Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passion, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, desperatio . “
Tant
que la personne n’a pas rencontré véritablement le silence, elle ne se sent
exister que par l’action et l’agitation, par l’incertitude et la
procrastination, par la souffrance et les problèmes de tous genres. Elle
demeure à la périphérie d’elle-même. La peur du vide qu’elle ressent rien qu’à
l’idée de se tenir en silence n’est autre que l’effroi de son propre vide, de
sa pauvreté intérieure .
Or, plus nous allons vers notre intériorité, plus nous avançons vers le
silence et plus les portes s’ouvrent sur un espace incommensurable. Alors que
dans la vie extérieure, nous vivons à la remorque de ce qu’il faut faire pour
bien se comporter dans notre société, à savoir comme un simple
“mortel” ; dans la vie intérieure nous sommes un être humain appelé à
la croissance, au plein emploi de soi-même, et même à sa perfection à sa
réalisation “immortelle”. L’être se sent alors pleinement en
possession de lui-même, il est près de la source et se manifeste en plénitude .
Plus on se tait et plus on trouve d’égards envers la Parole et le Silence, et
moins on bavarde .
Pour celui qui a goûté le silence, les discussions, débats, réunions de
famille et colloques intellectuels deviennent difficilement supportables parce
qu’étouffants. Le silencieux, comme le solitaire a besoin d’air et d’espace ;
il a besoin de l’expérience du large, du vaste, du profond. Tout le reste lui
paraît plat, étriqué, superficiel. La “communication” obligatoire et
convenante lui paraît grotesque.
Lorsqu’un être humain est réellement unifié il peut être délivré de cette obsession de communiquer à tout bout de champ et à propos de n’importe quoi. Seul le partage essentiel sur des sujets essentiels ou l’échange silencieux de cœur à cœur ont un sens et offrent une véritable nourriture .
Nous vivons
la fin d’un monde fondé il y a peu sur les religions, les fidélités de
proximité, les patriotismes ; et aujourd’hui marqué par le consumérisme où les
incitations publicitaires nous manipulent au service d’une globalisation
économique et culturelle accentuée par les bouleversements technologiques .
Le rapport au sacré a été modifié. La quête du sens auquel faisait suite
un automatisme de la réponse fondé sur la religion n’existe plus. A la question
: “Pourquoi je suis sur Terre ?”, font suite des réponses
scientifiques et politiques bien générales. On ne peut plus s’appuyer sur la
tradition. Nous sommes en face de nos peurs, … et là nous sommes alors
convoqués à être en face de nous-même .
Donner du sens à la vie que l’on mène ne tombe pas sous le sens, car les
gens empruntent des rôles. Ils disent qu’ils sont victimes du climat, des
autres, de la conjoncture, qu’ils avaient tout pour être heureux et puis que
… Or, notre bonheur et notre malheur nous appartiennent. Nous sommes responsables
de notre bonheur et de notre malheur car nous avons l’opportunité de grandir,
de croître .
Nous avons à avancer les yeux ouverts sur le chemin .
Le sens de la vie, c’est l’amour. On ne peut pas vivre sans amour, cet
échange du coeur, cet amour homme/femme, cet amour filial, cet amour entre deux
êtres. L’amour est communion. L’amour est relation avec nos semblables, avec
les animaux, le végétal, la nature, le cosmos et par nos pratiques religieuses
.
Nous sommes des êtres sociaux, des êtres de relation. Nous avons besoin
de donner, de nous éveiller les uns aux autres. Nous sommes là pour nous faire
du bien par l’attention portée à l’autre, l’amitié, la compassion, le don .
Le but de la vie serait-il pas de s’accepter tel que l’on est ? Mais pour
celà, il faut le regard de l’autre pour lire dans le regard de l’autre que nous
sommes aimables. Aime et tu seras aimé. Nous devons avoir de la tendresse pour
nous-même .
Il y a des gens qui ne voyant qu’au travers de l’optique matérialiste ne
se posent pas la question du sens de la vie. “Einstein disait, qu’un être
humain qui ne se pose jamais la question du sens de l’existence, qui ne s’intéresse
pas au sens de la vie, n’est pas un être humain .”
Aujourd’hui nous sommes dans un monde où l’idéologie dominante est le
consumérisme, ubi : “Le but de la télévision, comme le disait Patrick
Lelay, c’est de rendre les cerveaux dociles !”. Le lavage des cerveaux,
c’est la publicité .
Pour contrecarrer cette outrance chosifiante et mortifère, nous avons
besoin de nous recentrer sur nos besoins corporels et sensoriels immédiats qui
ne peuvent nous tromper quant ils sont reliés à l’amour, à la tendresse, aux
sens des choses simples, au spirituel. Nous devons dire oui à la vie.
L’essentiel c’est d’apprendre à aimer la vie, et pour celà travailler sur nos
blessures .
Notre chemin de vie est d’aller de la peur à l’amour. Là est notre joie,
notre joie d’être, de vivre, d’exister. Mais comme cela est refoulé, c’est en
conscience que nous devons conjurer l’ignorance et nous confronter à ce qui
est, à l’expérience de tous ces jours qui nous apportent leur lot de surprises.
Par la psychothérapie, mais aussi par la méditation et la prière, nous avons à
laisser les choses être. C’est par cette astreinte intelligente, et par le
ressenti sensoriel, qu’il y a ouverture du cœur .
Nous avons à beaucoup pleurer en nous plongeant dans le regard d’un petit
être, en observant un joli paysage, une oeuvre d’art, ou bien en écoutant une
musique et des chants qui parlent au coeur. Là est le sens de la vie. La
réponse est soumission à ce qui est, ouverture des sens. La réponse est
“joie” .
Laisser venir à nous les enfants, les petits oiseaux, l’esprit du temps
qui passe, et surtout ne fermez jamais la porte. Il ferait alors trop chaud,
nous manquerions d’air, l’enfer ne serait alors pas loin, … alors qu’il y a
tant à faire !
Parfois il nous arrive de
salir mais c’est au moyen des larmes que nous renouvelons notre pureté
première.
Les larmes sont comme la limite entre notre
état corporel et notre état spirituel, comme le point de transition entre le
temps présent et le temps à venir dans lequel nous pouvons entrer par
anticipation déja dans cette vie.
L’enfant nouveau-né pleure
quand nous arrivons dans ce monde.
Nous ne devrions jamais donner
et recevoir de l’amour sans verser de larmes.
Les larmes peuvent restaurer
la virginité perdue.
Il est essentiel de distinguer
trois sortes de larmes : les larmes sensuelles, les larmes spirituelles
et les larmes diaboliques.
Les larmes
diaboliques, – du grec “diabolikos”, coupé en deux – sont les
larmes pour faire semblant, les larmes de crocodile, les larmes qui
opportunément permettent à l’individu de se mettre en correspondance avec ce
qui lui sied de circonvenir. Ce sont les larmes de la désespérance, les larmes
de l’hypocrisie qui trompent la compagnie et nous enfoncent dans la fausseté
par le clivage qui s’opérant en nous, nous trompent aussi nous-même.
Les larmes
sensuellessont généralement liées aux passions. Ce sont les fruits de
la colère, de la frustration, de l’envie, de l’apitoiement sur soi-même ou simplement
de l’excitation nerveuse. Elles expriment notre tristesse de vivre dans un
monde qui n’est pas à la hauteur de nos aspirations. Il n’est pas interdit de
pleurer devant une grande épreuve ou à un enterrement ; c’est même plutôt sage,
car les larmes peuvent agir comme un baume et la blessure est plus profonde
quand la peine est refoulée.
Les larmes
spirituellesne sont pas le résultat de nos propres efforts. Elles sont
un don venu d’ailleurs. Elles sont étroitement liées au profond de nous-même.
Elles nous amènent à la vie nouvelle. Elles sont de deux ordres. Au degré le
plus bas, elles sont amères et nous purifient ; elles sont comme le sang qui
coule des blessures de notre âme. Au degré le plus haut, elles sont douces et
nous engagent vers une forme d’illumination prélude à un ailleurs meilleur ;
elles indiquent la spiritualisation de nos sens et participent à la
transfiguration de la personne humaine. Ces deux types de larmes spirituelles
ne doivent néanmoins pas être opposées de manière trop tranchante, car l’une
mène à l’autre. Ce qui naît comme larmes de regret peut se transformer en
larmes de gratitude et de joie.
Celui qui a revêtu la robe
nuptiale de l’affliction des larmes, connaît le mariage du rire spirituel de
l’âme et du calme solitaire des espaces lointains.
AccipeCes choses de la vie qui font que l'on est mécontent, blessé, en colèreces choses de la vie qui ont été et qui sontet pourtanttoute situation doit être acceptéecomme elle vientquelle qu'elle soitc'est comme çac'est ainsi, maintenantvoilà ce qui est arrivé .Après le juste temps pour le ressentine pas rester dans l'atermoiementaprès l'acceptation il y a la réflexion puis l'action.Accepter n'est pas fuir la situationc'est la regarder en facela nommerla comprendrediscerneren avoir connaissance parfaiteen la confrontant à ce qui importe vraiment pour soi.La joiece calmecet état où la tristesse et le malheur ne peuvent nous attaquerce cadeau à se faire et à faire à l'autrel'ultime présence à soil'accord musical parfait de l'orgueen son for intérieur.125
Quoi que vous fassiezêtre làen attentede ce qui viendra pour fendre l'armureou ne viendra pasimporte peu puisqu'il est un signeque nul ne saurait distinguer d'entre les signes . Memoriade ce que l'on pourra penser de nousaprès notre départdevient insignifiantdès lors que le porte à porte des essais et erreursnous enseignent à simplement "voir" .Nous irons où bon nous semblesans haine ni plaisirjuste avec la joie d'avoir étéet d'être jusqu'au point de non-retourun être parmi les êtresun petit d'êtreun créateur d'êtresen marche vers le rien de toute choseoù tout s'arrête et continueà mesure de l'expansion de l'universéchange de matière et d'énergiedont l'esprit ne saurait se départir .Nous colportonsune toute petite fraction de secondele message d'amourd'une vie tienne ou mienneimporte peupuisque l'entre-deuxde ce qui nous différencie et nous uniest porteur du "nos" suprême .124
Monte la plainteEn volutes lentesSourde tornadeJusqu'au regard amèneFigé par la sidération .L'anse du panier est à tresserD'entre les objets sacrésLa passiflore épanouieRagrée le sens de la vieLe maudit est passé .En marche par les sentes escarpéesLe limon colle aux piedsS'entrouvre une lueur diaphaneD'entre les voix des suppliantsLâches dans leur penchant à la servitude .En colonneL'humanité investit les lacets de la montagneAscension régulièreAux rythmes des cymbalesEt des oriflammes claquant au ventVers le Très Haut .Les visages toute de sagesse burinésSe mêlent aux lancinantes mélopéesConjugaison singulièreOffrant refugeÀ nos âmes éprouvées .123