bøk og poppel

Roc lyser opp bøkeskogen
slike store flekker
som sklir tunger og smaksløker
med et skarpt kogger.      
 
Vinden raser
på grunn av flytbarheten til faldene
sagittal tale
daggry dansere.      
 
Elegant trilogi
ankomsten av druidene
ved passasjen til fontenene
i kjoler i utsmykkede farger.      
 
Det er ikke noe fast blikk
på maskinvaren rasler
poppel løvverk
enn stillhetens.      
 
blå hender
mot det hvite brystet ditt
til de forfengelige tendensene til utjevningen
lover ikke godt
enn sjelenes og årstidenes smidige røre
Mars i takt kamerat
av dette godmodige momentumet
som vi vil pare.      
 
 
841

Kommunikatoren

Laisser sa marque sur le monde  
modeler les nuages le soir venu  
à pleines mains de parousie éteinte  
alunir en l'orage menaçant.      
 
S'engageant sur le chemin   
nous avons assagi les rêveries   
pour manduquant le feu de la déraison   
cambrer les reins devant l'espoir.      
 
A qui le chuchotis des basses embrassades ?   
A qui la vie pour un quignon de pain ?   
A qui le givre scintillant de l'embarquement ?   
il est tant de se tenir coit sur la montagne.      
 
Exister n'est plus de mise   
par ces temps de lune sèche   
à deux pas des convenances   
que le babil des ombres épouvante.      
 
De souffrir de la tête   
des genoux et des reins   
rend le jour plus seyant   
au retour des vagues d'antan   
en la poussée mélodieuse   
des murmures de l'azur   
à contempler le milieu du ciel   
comme s'il allait apparaître.      
 
 
840

Les enfants obstinés

Au coin du feu   
le barde aux cheveux roux   
s'est mis à chanter   
l'histoire des enfants obstinés.            
 
Ils étaient jeunes   
et finirent ligotés et morts   
par noyade sous le pont de Nantes   
à leur arrivée dans la vie.      
 
Depuis, l'aube s'est levée maintes fois   
et nous avons été jetés de par le vaste monde   
pour voir s'entre-tuer les amants de la veille   
au coutelas vous dis-je et sans baisser les yeux.      
 
Niché dans l'anfractuosité du mur   
un chien s'est étiré baillant fort  
et sa gueule ensanglantée   
laissait paraître deux glandes inamicales.       
 
Sagesse vernissée   
au nez en trompette   
le masque sanitaire   
arraisonne la croix et la bannière.      
 
Des bougies sur le rebord de la fenêtre   
marquent le retour de l'esprit   
passe-murailles des mots pour se dire.
   
Nous ramassâmes les âmes   
à pleines brassées   
sans rebrousser chemin        
en picorant les grains dorés     
des poules d'alentour 
caquetant de plaisir.      
 
 
839

Den voldsomme torrenten

 

 Den voldsomme torrenten
 d'une trace bruissante et continue
 masque l'immobilité des sommets
 ceints de sapins silencieux.
  
 Du tranchant de la main
 les crêtes et vallons
 inspirent expirent d'un vert naissant
 le cœur épicéa de la transparence.
  
 Entre la gentiane et le lys martagon 
 la marmotte enfume 
 de son coulis de petits cris 
 la gerbe des herbes fraîches.
  
 Pieds paquets et repas assumé
 nous arrosons de vins de Loire et de bons mots
 le roulé-boulé des galets du Drac
 sous le choc des boules de pétanque.
  
 La rosée
 perles de lumière offertes aux feuilles franches
 déploie sa respiration irisée
 d'un rai de grâce germinatif.
   
 En sa munificence consacrée
 dans la mangeoire des étreintes
 au cul des marmites de fonte noire
 culbutées dans l'âtre des merveilles
 par les génies du miroir
 la guirlande des éclats de voix
 œuvre en catimini
 à l'établissement du Sans-souci.
   
  
  
 838
  
   

Her og der

 

      Her og der   
 ville du ha sett det   
 pen treilder   
 mannen i det musegrå fineriet.      
  
 Her og der   
 som selvfølgelig   
 en dag med grønne knopper   
 de fant paradis.      
  
 Her og der   
 Som om ingenting har skjedd   
 tok seg selv for retten   
 på prinsippets sofa.      
  
 Her og der   
 til gjengjeld for en spasertur   
 sunnamittlatter   
 har snust ut hva som vil bli sagt.      
  
 Skum av gode dager   
 på apostrofernes karneval   
 de hinket på stien til duftende urter   
 å skyve vognen med offer foran seg   
 konger og dronninger   
 disse fifrelinene med gaillarde-sekkepipene   
 når det var kaldt ute   
 å kløyve stein i engen til Lacombe.      
  
  
 836
   

Mellom hund og ulv

Mellom hund og ulv
med diskret stearinlys
hjelpe
mot dette tynne sløret.
 
Mellom hund og ulv
i englers lys
det beveger seg dit
ved Naturkirken.
 
Mellom hund og ulv
uten å måtte snakke med
slikke tommelen hans
som gulrot i mai.
 
Mellom hund og ulv
rømningen er ikke uten skader
bare litt balsam
på hjertet i dets arr.
 
I dette halvlyset
på kanten av tiden kommer
gå opp i blunders og jeremiads
fra før av mine søte siste netter
å sekvensere de gode delene
av et liv ledet
å fnyse og sveve
på den tykke skymanken.
 
 
836

Den evige elskeren

 

 Se délie l'infamie   
 pour qu'aille à vaut l'eau   
 la plainte et le bon mot   
 que le regard aiguise.      
  
 Partir est souvenir étrange   
 en ce lieu où l'orage éclate   
 le ventre des mésanges s'ouvre   
 sous le cimeterre de l'ordre plumassier.      
  
 Ne plus se retenir   
 sur la pente des pleurs   
 à dessein d'être contaminé   
 je chéris la vigueur des abers.      
  
 Mille paroles n'y pourront rien   
 à cette tête ballante sous le coutil   
 la frayeur exorbite nos yeux   
 sans que le jugement soit honnête.      
  
 Marcher le long des rives   
 amène brise à disposer de soi   
 et quand passe un vol d'oies de mer   
 la voix des abysses souffle 
 sourde voix pour menterie extrême   
 s'accaparer l'étoile   
 au front des causeries    
 de l'amante éternelle.      
  
  
 835  

 
 
 

Outre Rhin

 
 
 Outre Rhin   
 il y a le mien du tien   
 l'accord mélodieux   
 de l'errance et du lieu.      
  
 Par dessus la margelle   
 j'ai croqué le cœur des salamandres   
 comme craquantes airelles   
 découvertes sous la cendre.      
  
 En souvenir d'avoir été   
 le doute est en chemin   
 de ses frasques passées   
 plane l'ombre du destin.      
  
 Puce à l'oreille   
 poil au menton   
 de gouleyantes merveilles   
 n'avaient point encore prit nom.      
  
 Ne morigénons plus   
 ces hommes aux couvades lasses
 soyons à la fenêtre   
 à recueillir l'haleine des poulbots    
 d'un lichen aigre-doux   
 s'exhalant à s'y méprendre   
 tel le son des souliers ferrés   
 crève l'œil du maraudeur.      
  
  
 834 

Det kom, Det er her

 
 
 En bordure de la forêt   
 il y avait litière commune des festivités de la veille   
 et nous attendions en gradins  
 que cela vienne.      
  
 Des pins en grand nombre   
 filtraient la lumière   
 sur le chemin déjà foulé   
 et nous étions en silence.      
  
 Je suis sorti du rang   
 j'ai descendu les marches   
 mon torse revêtu d'une peau légère   
 et le bas du corps alourdi d'un paquet de hardes.      
  
 Disposé devant l'assemblée   
 à la gauche du dispositif   
 j'ai levé les mains devant mes bras tendus   
 en formant la coupe des offrandes.      
  
 Et je me suis avancé   
 le cœur de liens arrimé  
 poitrine ouverte   
 en disant : " Det kom, Det er her ".      
  
 J'enlevai une pièce de vêtement   
 et répétai : " Det kom, Det er her, Ham "   
 et l'assemblée répétait après moi   
 " Det kom, Det er her ".      
  
 Et j'avançai lentement   
 en disant les mots sacrés et me dévêtai   
 à mesure de mes pieds que j'enfonçai dans le sable   
 j'affirmai ce pourquoi j'étais.      
  
 " Det kom, Det er her "   
 et l'air était doux   
 avec une brise chaude par le travers   
 et la caresse d'être là où je me porte.      
  
 J'ai été rejoint   
 et l'assentiment du groupe m'enveloppait   
 et la femme que j'avais tiré du marais   
 m'accompagnait dans la joie du grand Récit.      
  
 Entre mes doigt le texte s'effaçait   
 quelques signes manquaient   
 pour laisser paraître les petits fruits des origines   
 ces pommes de pin ouvertes par l'écureuil.      
  
 J'étais transporté   
 guidé et j'allai nu   
 pour que le groupe mute d'un même élan   
 dans l'Unité avec Lui.      
  
 Je me retrouvai alors dans la grande chambre des familles   
 et je fouillai dans l'armoire au miroir   
 pour prendre le gilet des anciens   
 et j'étais en sabots.      
  
 Et l'air était doux   
 du devoir accompli   
 l'air était mon sang   
 et le sang de mes compagnons   
 le Léthé retrouvé   
 mes lèvres avaient goût de mots sacrés   
 et nous étions dans la Paix   
 en pays d'éternité.      
  
  
 833
    
 

 
   

De holdt på å gå seg vill

 
 
 De holdt på å gå seg vill   
 å finne hverandre bedre   
 År ett barn   
 det ubeskrivelige.      
  
 Å forbli i deres midte   
 ved kanten av sporet   
 jakten var trist    
 som matiner om vinteren.      
  
 Og hvis overnatting av de livligste   
 snudde tradisjonen   
 de var ikke redde for mangfold   
 det ved å skandalisere alle som kommer.      
  
 La oss styrke konkurransen   
 slike musikkinstrumentnøkler   
 sløye feil toner   
 av minnelitanien.      
  
 Skjul hjertet ditt   
 uten mediestøtte   
 stealth-allianser   
 hvor du kan avsløre i vanlig syn   
 fra fremtidens skygge   
 langsom og tung palpasjon   
 den brennende forpliktelsen   
 fra tilnærmingen til veggen.      
  
  
 832