Kategoriarkiv: År 2021

Frizz av tørre bregner

Frizz av tørre bregner
skreller som havregryn
bollen inneholdt restene
av en tapt fortid
på siden av fjellet
for å filtrere lyset
elvepopler.      
 
Tomhet som en langsom vals   
dekke bordet
med noen dårlige ord
avhorning fra maskinvaren deres
de tomme sidene i notatboken.      
 
Fra enden av stokken
planen ble tegnet
på sandbredden til Bès
fliser bort mens du glemmer
forkastede lidenskaper   
lag stjålet fra hukommelsen.      
 
Glissendo leirvegger
i stand til å tilby
brød og vin
i grusoppkjørselen
i utbetaling av så mange utbrudd
krøllet sammen under pilen.      
 
 
872

Millefeuille

Millefeuille  
distingué par le guetteur du phare
douce offrandes
que le vent glanant dépose
au sortir de la bourrasque
alors que la nuit rebique
sous son manteau noir
quelque pan de chemise
disposé hâtivement
sur le muscle tétanisé.

Feuilles de toutes pensées
feuilles arrondies
feuilles écornées
feuilles encalminées
dans le labyrinthe

à la portée du minotaure
qu'Ariane proposa
un jour de belle humeur
à l'homme provisoire
de fuir les ors parentaux.

À la fin de l'œuvre

on retourne hors des choses
pour librement jouir des nuées et des brumes
quand survient
comme neige au soleil
le miroir des jours fertiles
passés à dégeler la trappe parnassienne
des bulbes déposés

arc-en-ciel
dans l'aube frémissante de la joie éprouvée.


871




Vandrende er jeg

Vandrende er jeg
å følge hva jeg egentlig er
og at jeg aldri vil vite hvem han er
dette meg av episodiske eventyr
denne hvetekim
unik
men gjenoppstår hvert år
å nabo uten å hate
annus horribilis
dette kullet med små menn
dette kullet med små kvinner
offer på rullesteinene på den hvite stien
lyden av skrittene hans
allsidig uten albuerom
men rydde på seg selv
for å evaluere kurset
den imaginære reisen
monstrositeter av quant-à-soi
å stave for alltid
som tordenrullen en natt i Lozère
bitene av livet plukket opp i barndommen
men at tilpasningsplikten får vakler
når det alltid vil være
ikke å stoppe.      
 
 
870

Grand Chat

Dans une boîte à chaussures   
sous le pommier du Japon   
au milieu des feuilles tombées mouillées sur le pavage   
Grand Chat était là.      
 
Son corps palpitait   
rose de peau   
sans poils.      
 
Je me suis incliné   
pour effleurer du doigt
son corps nu et tiède
puis penché contre sa tête                
nous regarder   
lui et moi   
et ses yeux pleuraient
et mon cœur s'ouvrait.            
 
J'ai délicatement frôlé ses vibrisses   
il a légèrement tourné sa tête   
m'a fait un petit clin d'œil   
un signe   
pour me dire que là où il était   
ça allait.      
 
Accomplir un nouveau tour   
est innocence de l'enfance   
pour revenir à soi   
et préparer une nouvelle naissance   
dans le cercle parfait   
comme la lune croît et décroît   
en pulsations renouvelées   
en perfection   
pattes agiles et griffues   
à bondir sur la terre   
et la creuser.      
 
 
869

Sur la table d’orientation


Pas de bruit
plus d'images
ainsi font font font les petites marionnettes
de la cave au grenier
quand le jour devient souvenir.

La pellicule d'acétate se détériore
au passage du temps
qu'une main a oublié
dans le placard du passé
entre vaisselle ébréchée et vieux papiers.

Les pas ne feront plus craquer le plancher
la montre sera retirée du poignet
finement attachée au cou
la croix déposée
sans que la peau frémisse.

Le chien sera silencieux
dans le coin de cuisine
replié sur lui-même
à lever le museau
quant passe la fermière.

Page après page
ils lisent mes poèmes
à haute voix
au lamellé-collé d'une moue de circonstance
qu'un voile de tulle évente.

Nous déplierons la carte routière
sur la table d'orientation
pour rentrer à la maison
en siste gang
avant la nuit.


868

Ce n’est pas difficile

Ce n'est pas difficile   
d'avouer l'existence   
de ce lustre de cristal   
fleurissant sous le plafond de bois.      
 
Ce n'est pas difficile   
de lire et d'écrire   
un matin d'empreinte du sacré   
le geste dégagé du sens moral.      
 
Ce n'est pas difficile   
pour trois arbres au suc du May   
de combattre dans l'espace vital   
l'ébouriffement éperdu de l'esprit.      
 
Ce n'est pas difficile   
d'augurer du retour de la pastorale   
quand devant les miroirs de l'avenir   
se tournent l'insoupçonné et l'indicible.      
 
A qui le premier pas   
hors des bruyères de l'été   
pour que l'exigence soit de mise   
au rivage inconnu   
des vénérations de l'émerveillement   
que débite morceau après morceau   
le cartographe émérite de l'au-delà   
au soir magique   
d'applaudissements terminaux.      
 
 
867

Aux herbes médicinales de Meyrignac

Aux herbes médicinales   
d'odeurs et de propriétés requises   
pleines brassées    
de bulbes épelés   
à l'orée de la maison de chaume   
il est seuil où déposer   
l'errance d'un parcours de vie   
sans que mal y pense   
si ce n'est la passe de Compostelle   
des pieds poussiéreux   
empruntée par les pèlerins   
en compagnie des nuits   
de remise en clair   
du message premier   
de liaison entre corps et âme  
ces forces héritées   
passées la ligne de front   
des vibrations enchantées   
par le souffle et l'esprit   
d'une posture de circonstance   
aux dunes hiératiques   
d'un vide accueilli   
par les petits personnages   
bandeaux sur les yeux   
valise ouverte   
au pressé d'une offre de paix   
de la lune en crochets   
par dessus la caresse des collines.      
 
 
866

Smaksatt med vill hvitløk

Parfumé à l'ail des ours   
la clé de Tournemire   
clencha l'ombre des sous-bois.      
 
Immesurable en son lamé de griffures   
la proie s'effilochait   
devant le prêt-à-porter de la séduction.     
 
Pour que le vent souffle droit   
à mesure du retrait des choses douces   
rides rapides sur visage flétri est requis.      
 
Replier les ongles usés   
au frisson de la parole   
enrichit notre regard.      
 
Peu de choses à dire   
en délicate posture   
devant la brèche de l'Invisible.      
 
Elles se plaignent de tergiverser   
le doigt sur la gâchette   
les ondulantes promesses    
quand les craquelures font place aux déchirures   
et qu'à l'arrêt   
se mordant les lèvres à sang et à cris   
elles jettent le dérisoire à droite    
alors qu'à gauche monte le nouveau monde   
de son homologue intérieur. 
 
 
865

Tegn det som er rett

Det er stemmen din
som ble født som skyggen og lyset
mitt barn av de dype hulene.      
 
I en transe
i hulen i et basseng på bakken
Jeg hadde tegnet det som er riktig.      
 
Vinden samlet høstløvet
mot forsvarsmuren
under avrettingsmassen av kastanjetrær.      
 
Kraftige og uendelig fjerne vesener
dechiffrerte gåten med kroppens øyne
varsler en avledning fra normaliteten.      
 
Uten feil
fremdriftspunkt
på vei til enhet.      
 
Balanserer på terskelen
gi slipp på noe ultimate
mellom sorg og kjærlighet
på kanten av bevisstheten  
Jeg kom ut i et virvelvind
knyttet til den dype blå av en sensasjon
som det spektrale tomrommet forsøkte å nå
før morgenstjernen
går ikke foran det maltesiske korset.      
 
 
864

Ved kjærlighetens ventiler

Aux soupapes d'amour   
j'ai activé la flûte des vertèbres   
acrotère posé de guingois   
aux cintres de la Rencontre.      
 
La tête dans les étoiles   
par cette nuit grège   
le rire des pierres   
faisait banquette jour de fête.      
 
La féerie cinglait la joue   
quartz scintillant   
à la pointe du granite rugueux   
d'un suroît renouvelé.      
 
Réplique des mots   
ajourée de lampées de miel   
la grâce incise de ton âme   
était porteuse de prophéties.        
 
Cliquetis des ombrelles   
s'ouvrant gloup miam slurp   
près de la porte fenêtre   
le Bouddha s'éveilla   
dans le trait de lumière   
un bandeau de guipure   
telle seconde nature 
tout autour de sa tête   
en urgence du départ éternel.      
 
 
863