Kategoriarkiv: desember 2020

Med spredte blader

Med spredte blader    
under markisen    
en sortie dautomne    
smilet blir mitt    
av det som er der    
min venn    
le reflet de l'appel    
denne refleksjonen inni meg    
sårbarheten min    
uten noen der    
uten å bli reddet    
à demander calmement    
med vindblåst gress    
å ønske livet velkommen    
med tro på deg selv    
i øyeblikkets velvilje    
pour avançer sans se battre    
lett    
blant glemselens enger    
hvor alt allerede er der    
gracieux oiseau blanc    
libre dans son ascension    
til glede, kjærlighet, delingen    
glatte blonde tunikaer     
med et obsidionalt lys    
d'après moisson    
 å se seg selv som unik    
og så hyggelig    
føler seg klar    
en quête d'une parentèle   
selvutviklende    
til den rettferdige bolig    
d'un cheminement d'âme    
uten tro     
uten smerte.        
 
Vær mester om bord    
av denne energien
où elle coule    
skånsomt    
passere timene    
å alltid være svaret    
sans exigence    
animert av ønsket om å føde    
i integrering    
ved utløpet av tunnelen    
fra dette punktet er så lite    
cette bulle    
intenst presset    
vers la vision ultime
si vous ne dîtes rien sur moi .                
 
 
679

Une peau de blaireau à la main

Surgi d'entre les fourrés    
la pelisse rousse sur le dos
une peau de blaireau à la main
l'homme d'avant-garde.

Accroupi
tout en avançant par petits bonds
ses grands yeux tournés vers le ciel
il était la nature vivante.

Une charrette passa
granulant quelques graviers
un fouet claqua
le cheval se cabra.

Au profond des chablis
l'émoi fût grand
sans un cri
l'aigle s'envola.

Passa alors le maître des chaumes
l'embaumeur des solutions feintes
le traîne-misère des rassemblements
l'esbroufe de nos campagnes.

Fallait s'émouvoir, se congratuler
se tenir sur la pointe des pieds
en se poussant du coude
afin d'être là, sur la photo.

L'homme à la peau de blaireau se redressa
brassant l'air
de gestes mystérieux
tel un sémaphore en sortie de brumes.

Il revenait chez lui
après une longue absence
en bord de chemin
un large sourire trouant sa barbe.

Frère des hautes herbes
sois le papillon furtif
le joli hérisson qui m'attire
le cerf et le sanglier
au profond de l'âme
la venue d'une tendresse
parmi les fruits rouges de la haie
à rassembler nos habits du dimanche
pour chemin faisant
étirer les fils vierges
telle crépinette sur l'ouvrage de fin d'année.


616

Sylvain Gérard.œuvre 2 – mannen ved vinduet hans

 

 Visage émacié du jeune homme   
 au sortir de son éducation   
 déjà apte à saisir   
 le contagieux imbroglio   
 des amoncellements de la connaissance.      
  
 Et en effet il connaît le monde   
 le jeune homme au visage émacié   
 sans yeux, sans mains, sans jambes mais bouche ferme   
 il capte l'au-delà   
 lui le gardien du dehors   
 et dans son for intérieur   
 il est capharnaüm des accumulations   
 lui le récipiendaire des turpitudes et des passe-droits   
 au nez et à la barbe des anciens   
 il est le plus habile 
 à combattre le jugement   
 lui l'ingénieux à la destinée zigzagante   
 le rouleur de rochers   
 aux sources propitiatoires   
 lui coupable de brigandage   
 il offre sa vie par son supplice indicible   
 que s'emploient   
 les faiseurs de rêves, les poètes, les mystiques,   
 à ne jamais se méprendre sur les foudres célestes   
 pour s'entaillant le ventre une nuit ultime   
 être foudroyé par son ombre chaude. 
     
  
 Calme et ivresse   
 un masque gît devant nous   
 riche en sa mythologie avérée   
 un masque d'accueil des reconstructions   
 où rassembler les fragments de ce corps épars.      
  
 Ô épouse sœur   
 même s'il me manque le sceptre   
 j'ai interrogé et amorcé la vraie vie   
 celle de la loi des bulles   
 que seuls atteignent chamanes, poètes, prophètes,   
 "cordeliers" et "bouclés"   
 - (les tenants de la théorie des super cordes et de la gravité quantique à boucles)    
 tous adeptes de l'espace lacunaire des eaux retirées.      
  
 Il n'est de plus grand vide   
 que le chant des nuages  
 fenêtres ouvertes   
 nous les oiseaux du verbe   
 nous les remueurs de la force de l'envol.      
  
 177