શ્રેણી આર્કાઇવ્સ: ઓગસ્ટ 2019

l’œil en écueil d’être

      Tel l'œil en écueil d'être   
 trace où devenir   
 ce qui est déjà là   
 en soi   
 si loin   
 aux rives insensées   
 de cette simplicité   
 où se trouver   
 si petit   
 relié au tréfonds de l'univers   
 par l'opercule   
 le décollement d'avec le monde   
 nous qui sommes le monde   
 en instance.    
  
 Bouger   
 sentir   
 લાગે   
 la marque de l'évolution   
 sur le gras des convenances   
 laisser échapper   
 en l'échancrure   
 le rire des rencontres   
 એકંદરે   
 à la veillée   
 de notre mort   
 de notre naissance.    
  
 A que le monde est beau   
 au souffle des venues   
 que le silence épelle   
 en la soif des ridules   
 sur le lac immense   
 eaux primordiales   
 de passage néanmoins   
 que la main efface   
 sitôt trace faites.  
    
 Demeurez   
 ne soyez pas de marbre   
 aux veines figées   
 sachez prendre les fils de lumière   
 સારી કંપનીમાં   
 au hasard des arrimages   
 carène des termes échus   
 à la remontée des abysses   
 au saut de vol à voile   
 drapé dans la risée des embruns   
 couteau refermé   
 soc millésimé   
 de l'éveil en soi.   

   
  521

jody le faon

   Jody le faon   
trois petits tours et puis s'en vont
les notes claires
esprit du piano de Glenn Gould
en rond sur la portée de terre battue
parmi les flaques d'eau d'après l'orage
cette fraîcheur qui vous gagne
au sortir de la grange
à sauter à pieds joints
point de romance
juste le sourire jusqu'aux oreilles.

Attendre que les chiens montrent les crocs
et jappent en désordre
sous l'antienne vespérale
à coudre la pièce de tissus
une nappe
un drap
pour recouvrir la planche sur ses tréteaux
adjoindre les chaises dépareillées
aller dans le pradou
cueillir les fleurs pour la tablée.

A tout âge
ménage fait
rangeons les balais
soyons les Parfaits
châtelains en habits rapiécés
sous la poterne
assister la levée du jour
par les champs
de coquelicots et de bleuets mêlés.

Remisons la communauté
aux patères du passé
soyons les obligés de la lumière.


519

Passage où tout passe

 De sa main   
 haute placée   
 à la croisée des arbres   
 les fils de la vierge   
 menaient grand train   
 et grand silencee   
 de gouttelettes de rosée   
 et de lumière   
 au chant du coq   
 que le torrent accompagnait   
 de son charroi    
 d'eau et de galets mêlés.    
  
 Ouvrir la fenêtre   
 pour que matin survienne   
 mon âme   
 messagère appelée   
 et maintenant si proche    
 sous la parure des brumes   
 dais de vives couleurs levées   
 où claquent les oriflammes   
 du grand rassemblement   
 passage où tout passe   
 et nous dépasse   
 au grandir du jour qui point.    

  
  520

jano le costaud

   JANO le costaud   
renversa la table
le bougre en son irascibilité
et la bougie qui s'y trouvait
et la banalité de la soirée
partirent les invités
chancelants en ordre dispersé
le chapeau à la main.

JANO l'enfant
posé sur une chaise restée debout
les yeux accrochés au lustre
deux gros yeux pairs
pour une pipette de verre
que le chat négligemment
tentait de capter
tel le mickey des fêtes foraines
JANO pestait.

Fallait que le jour vienne
compatissant
démesurément éclatant
pour qu'en chaque recoin du palais
jaillisse richesse inoculée
une lumière aveuglante
à faire se courber les dendrites
hors la source des cellules.


518

le clapot des mots doux

   Le clapot des mots doux   
ensemencent la main des simples.
La laine des moutons
contre les picots du barbelé
signe le vent.
D'une rêverie l'autre
s'enchevêtrent les souvenirs
au gré du torrent.
Il n'est de trêve
passé le gué
que les mâchoires de l'oubli.

Mon ami le néant
a rompu les amarres
et vogue trotte menu
parmi les poussières d'étoiles
que nous ramassons
le soir
lorsque nuages et lune
retournent au combat.

Il n'est d'avenir
qu'au service du monde
lorsque tombe la pluie
pour qu'arc-en-ciel des désirs
être fidèle à son âme.


517