A la retombée d'un songe
sans que la cloche sonne
je m'éveille
et rejoins l'homme d'albâtre
à la longue langue ailée
isolant l'un de l'autre
le vieillard de la connaissance
du vieillard de la sagesse .
Des miradors ,
les cristaux de glace
figent la nuit des égarés
nalijte ,
formes révélées
organiser la danse des ombres
le long des lisières de l'oubli .
Puis vint
le sifflement appuyé
d'un météorite se consumant
en sa chute lente
nalijte permettre
au clapet de la nuit des solitudes
de libérer le jour d'être soi .
202
Vse objave avtorja Gael Gerard
la dynamique de l’âme
L’âme, une fois nommée, une fois reconnue, n’existe pas hors de ce que son observateur en fait .
Il n’y a pas d’âme en soi , mais à un certain niveau de conscience nous pouvons en saisir des effets par notre intention de l’appréhender, par notre vigilance à porter notre regard au-delà du visible et par notre intuition qu’il y a encore bien des choses à découvrir dans notre monde et que l’insistance de notre intelligence à vouloir rendre clair l’inconnu si proche et pourtant si difficilement exprimable n’est qu’un palier sur notre chemin de quête de l’absolu .
L’âme n’est pas une croyance ni ne saurait se réduire à une inférence ; c’est une pratique qui nous convoque à être de ce monde, dans ce monde, par l’ouverture et l’acceptation à ce qui est .
L’âme est mouvement, elle possède une capacité de mobilité qui évolue dans le temps avec l’histoire, le nombre et l’intensité des métamorphoses, des épreuves réussies et des obstacles franchis .
Notre chemin de vie, cet éveil à la conscience, ce grandir de l’Etre qui nous anime ; je propose de le scinder en trois étapes, chacune ayant son nombre de degrés de liberté, de dimensions de l’espace parcouru propre à chacun de nous, selon un mode adapté au travail qui nous semble exigé par une instance extérieure et suprême que nous pouvons appeler l’océan primordial, Dieu, l’être suprême, le vide créateur, le grand Mystère ou autre .
La première étape est celle de la réalisation concrète et extérieure de l’être avec la mise en place des bases à partir desquelles le reste de la construction pourra s’élever . Cette période nécessairement d’expérimentation ne peut se mettre en oeuvre que sur le mode intellectuel linéaire de la dualité . Le mouvement consiste en une succession de rapprochements et d’éloignements des deux termes de cette dualité . Les éléments perçus, ressentis et analysés deviennent des arguments qui se précipitent l’un vers l’autre jusqu’au moment ou leur degré d’agressivité, de connaissance et d’estime réciproque est suffisant pour substituer à la rencontre éprouvante un contact de fusion d’où va émaner un troisième terme : l’esprit . Cette étape n’évoluera pas lorsque les deux termes en conflit, perdant leur spécificité par le méli-mélo de leur altercation, altèreront leurs forces jusqu’à un arrêt signifiant la perte d’une perspective de sens, la mort en quelque sorte . La joute se pratique jusqu’à ce que chaque combattant connaisse toutes les finesses de cet art et toutes les subtilités de l’adversaire . L’exploration de l’espace est linéaire ; l’âme, à ce stade ne connaît rien de ce qui existe de part et d’autre de l’unique voie sur laquelle le véhicule qui la transporte est contraint de circuler .
La deuxième étape est celle de l’être dont la structure passe de deux à trois composantes . Le plan d’investigation de la connaissance va alors être parcouru selon un mouvement circulaire . A partir d’une zone centrale, au coeur de laquelle se trouve le point d’immobilité qui contemple. L’âme décrit un cercle à une vitesse convenue . Potem, lorsque ce cercle voisin de la zone centrale a été reconnu en détail, la découverte s’étend de proche en proche à des circonférences de plus en plus éloignées du centre . A ce stade, c’est une connaissance intérieure qui est acquise, celle d’être le chercheur découvreur des lois qui gèrent l’infiniment petit et l’infiniment grand . De circonférences en circonférences de plus en plus éloignées du centre l’être est désireux de conclure . Le but semble si proche . Et c’est là qu’un retournement peut s’effectuer . L’être dans sa tri-unité expérimentée et confondue va pouvoir alors pouvoir tirer un grand trait sur tout cet acquit qui n’est que construction occasionnelle . Il va pouvoir mourir à son oeuvre pour revivre tel le phoenix sur des niveaux propices à sa destinée .
Dans le troisième stade le mouvement linéaire s’ajoutant au parcours circulaire, la spirale de la réalisation se met en place, vis sans fin d’une ascension , tentative pour réduire la distance avec l’absolu, marche vers un devenir jamais achevé dont la promesse est fruit, épanouissement suprême, perfection, retour aux origines, retour à soi . Plan par plan, niveau après niveau , l’âme va tenter de se situer sur cette troisième dimension jusqu’à consommation des cycles, jusqu’à notre dernier souffle . Quant à ce qui est au bout du chemin nul ne le sait et le saura ; et c’est bien ainsi . Il pourrait s’agir d’un stade où les âmes auraient nécessairement purifié une grande part de la matière pour que l’accès à l’axe du retour les hausse au-dessus du plan terrestre .
Parfois, au creux de nos profondes nuits, un orbe numineux apparaît ; signe que certaines âmes devenues visibles à l’ensemble de l’humanité soient les repères et phares permettant de dissiper les doutes et de stimuler notre effort à être . Quel que soit soit le point atteint dans l’un des trois stades, la chute est possible tant l’équilibre réalisé est fragile . Un rien le menace . Il est d’autant plus vulnérable qu’il se croit assuré . Capable de résister aux plus effroyables tempêtes il peut aussi être renversé par la moindre brise .Rejoindre “sa” destinée, rejoindre “la” destinée ; serait-ce la direction montrée par la dynamique de l’âme ?
201
L’âme, cette clé

Les hommes sont faits d’une substance inouïe . A la fois chair, intelligence et esprit, ils sont tous pareils et donc possèdent tous les mêmes pouvoirs et possibilités essentielles . Leur grandeur est manifestée par tous . Toute personne peut devenir grande . Chaque constituant du Mystère, de ce que nous ne pouvons pas comprendre actuellement, de ce qui nous dépasse, est un constituant de l’homme .
L’âme, cette capacité que nous avons d’agir et de gouverner corps et esprit, doit pallier aux limites et erreurs de l’homme en quête de la Connaissance . Tâche superbe, parce que relevant du grandir de l’être, mais néanmoins tâche dont les étapes, en contre partie, peuvent secréter l’euphorie, l’intempérance, l’orgueil, l’aveuglement, le désir de puissance, le pouvoir, toutes réactions émotionnelles et égocentriques recouvrant du voile trouble de l’ignorance la moindre avancée de la science lorsque celle-ci n’est pas associée à une réflexion ontologique sur le devenir de la nature humaine . Pour éviter cette déshérence il existe une solution : que l’âme soit connectée à l’Esprit Universel .
L’Esprit Universel ne saurait être une entité provenant du fond de l’univers ou un concept métaphysique issu d’une théorie religieuse ; elle est le lieu originaire et imaginaire à la fois des sources desquelles relèvent nos découvertes . L’Esprit Universel est vibrant de substances intelligentes à partir desquelles les choses viennent . Il est là, dans et à travers toutes choses, et l’homme se doit d’entrer en contact avec lui et même de s’unir à lui afin quela Connaissance advienne . Et pour celà, pour parcourir le chemin vers la Connaissance, il y a l’âme .
L’âme n’est pas un organe mais anime et exerce tous les organes . L’âme n’est pas une fonction comme l’intellect qui mémorise, calcule et compare . L’âme n’est pas une faculté mais une lumière à laquelle nous avons accès . Elle n’est pas la volonté ou l’intention mais plutôt cette volonté à être volonté et intention . Elle est une immensité non possédée qui ne peut pas être possédée . Elle est mienne et non mienne à la fois . J’en suis et je demeure en son centre tout en l’expérimentant . Elle est le gant et le gant retourné de la prise en main de notre destin .
L’âme est cette aspiration à se pourvoir en compréhension dès que la “question” se pose, la question de notre naissance sur terre, de ce que nous avons à y faire et de notre finitude .
L’âme est cette petite voix située au fond de notre poitrine, cette voix du coeur, cette intuition, ce soutien, cette force qui nous anime et nous fait vouloir vivre mieux que là où nous en sommes .
L’âme, pour atteindre son plein fonctionnement, doit faire le ménage de ce qui la conditionne à nos instincts et aux us et coutumes de notre nature terrestre . L’homme doit se disposer à un travail de méditation et de réflexion à propos de ce qui nous sépare de ce mieux auquel nous aspirons . L’homme doit s’élever à d’autres niveaux de conscience et abandonner certaines actions en cours qui ne sont pas en accord avec ses projets les plus élevés .
Cette lumière intérieure doit être entrevue, vue, nommée, protégée, et mise en état de marche pour, constitutive de notre âme, être l’énergie de notre destin d’homme-en-chemin .
C’est alors qu’un travail de rassemblement, de réappropriation de ces composants – corps, mystère, âme, esprit, zavedanje, lumière, énergie -, nous engage à nous situer à un autre stade de compréhension, à un autre niveau de réalité . Il s’agit de rassembler ces éléments en un renversement de perspective où la chaîne dialectique qui lie les composantes les unes aux autres passerait la main, pour envisager une ” forme ” intégratrice, un espace holistique rassembleur, une sorte de viatique actif, de rappel à l’ordre, qui ne représenterait pas le souvenir d’une personne remarquable ayant vécue sagement, mais l’invitation à être grand, pour soi, pour la forme dont nous serions le dépositaire .
Cette forme, appelons-là ” forme-vie “, nous accompagnera en permanence, à vue . Cette forme-vie c’est nous et bien plus que nous parce qu’englobante de ce qui nous entoure . Elle sera le garant, la foi, en nos propres perceptions, ressentis, intuitions, remontées de mémoire, analyses, actions .
Il n’est alors plus temps de se porter vers l’arrière, de ré-fléchir, mais d’être éminemment sincère dans sa pensée, de se reconnaître comme une personnalité puissante qui reçoit des connaissances par l’aspiration de ce qui est là à portée d’âme, et sait tout ce qu’elle a besoin de savoir . L’homme animé par son âme devenue ” âme suprême ” va vers son intégration, vers son unité .
Le courant de sa vie auquel il se soumet convoque l’homme à une vigilance impliquée .
L’accès à son ” âme suprême ” , et, s’il en était ainsi la chute serait terrible, car dans l’ordre de la connaissance sensible la montée suivie d’une épreuve provoque un passage par les bas-fonds . Et il n’y aura pas de passe-droit . Nous avons en nous deux instances intérieures qui nous tirent, l’une vers le haut, vers la lumière, et une vers le bas et les ténèbres .
Les progrès de l’âme ne se font pas par gradation mais par une ascension de l’ordre de la métamorphose – de l’oeuf au ver, du ver au papillon . The principe de discontinuité montre ici sa fécondité . A chaque bond de croissance l’homme se développe là où il est, là où il passe et œuvre . L’homme, son esprit, ses capacités, ses connaissances – dont nous rappelons la forme unitaire, déchire les écorces du visible et du fini, nalijte, sortant dans l’éternité inspirer et expirer son air, l’air primordial . Il abandonne sa tunique de peau aux portes de l’universalité .
L’âme propose la simple élévation de l’être comme légèreté spécifique, non dans une vertu particulière mais pour toutes les vertus . Elle est au-delà des détails que notre intelligence conçoit . Elle produit, par delà des atermoiements qui la figent – ces morts-à-soi – , une liberté, une attitude d’action et de détermination dans la poursuite de nos buts, ainsi que de la gratitude pour les épreuves surmontées .
Bienvenue à l’âme de tous les instants, en début et en fin de journée, au commencement et en fin de vie, dans le déplié de la rencontre avec l’environnement que celui-ci soit une personne, une situation, une perception sensorielle, signe ostentatoire majeur de cette forme-vie que l’âme suprême convie au festin de la Vie .
” L’âme … Je suis à mi-chemin de l’ange qui est mon soi et de ma forme triple . Uni à cette claire lumière, cette lumière est tout ce que je perçois . Puisse l’énergie du soi divin m’inspirer et la lumière de l’âme me diriger . Puissé-je être conduit par cette énergie spirituelle qui est mon soi de l’irréel vers le réel, de l’obscurité vers la lumière, de la mortalité vers l’immortalité . Qu’il en soit ainsi et puissions nous être aidé à faire notre tâche . “
200
ma main un matin
Toutes celles et ceux
qui s'avancent
sortant de la forêt
en lisière des choses dites .
A celles et ceux
que tourmentent les pensées disjointes
les fragmentations d'un passé
qu'on ne peut oublier .
A celles et ceux
qui par effet de manche
se montrent aux fenêtres
haranguant la foule des sans noms .
Il m'est arrivé
en rassemblant mes bagages
juste avant de partir
d'immobiliser le temps .
Il m'est arrivé
sous l'ombre d'un arbre
projetée par la lune
de craindre le froid des nouveautés .
Je pus souffler dans la conque
et ne retenant plus mes désirs
rejoindre d'un coup du talon
l'humeur des prairies fleuries .
Puis revenir
vers celles et ceux
des aventures coutumières
me joindre à la foule
haut les cœurs
des pensées code barre
du chemin quotidien .
208
pourquoi rester esclave ?
Pourquoi tant de femmes et d’hommes sont-ils esclaves d’une situation, d’un pouvoir, des autres, d’un regard ou d’eux-mêmes ?
Pourquoi vivent-ils calfeutrés dans le pré carré de leurs certitudes, dans le “c’est comme çi, c’est comme ça, y’a rien à faire !”, sans voir l’ombre qui limite leurs libertés, cette fermeture sournoise, cet accès à plus qu’eux-mêmes qui leurs ferait prendre l’air en allant voir ailleurs ?
Tout simplement parce qu’ils ont peur . Comme si les chaînes qui les entravent et les condamnent à leurs situations d’esclaves, étaient des protections contre la peur . Comme si ces chaînes de la non-vision les empêcheraient de souffrir et de mourir . Par peur de ce qui ne dure pas . Devant ce qui pourrait les emporter et les éloigner de leur confort premier ils préfèrent rester attachés .
Accrochés à leurs habitudes, leurs illusions, leurs idéaux, leurs mensonges et leurs croyances, ils espèrent ainsi stopper la perspective d’une vie qui inexorablement les entraîne vers la finitude de toutes choses . Comme s’il y avait autre chose que la vraie vie, cette vie dont la mort fait partie intégrante .
Or ces pesantes chaînes les font couler et se noyer . Ils veulent mourir avant d’avoir vécu .
Ils passent à côté du présent, enchaînés qu’ils sont aux souvenirs du passé et à l’utopie de demain . Ils ressassent et rêvassent sans voir le brin d’herbe qui pousse sous leur pied . Ils vaticinent incognito, le cou tendu vers le pilori du moins disant, en quête d’un oubli qui leur permettrait d’échapper au courroux du hasard , tenant droit le cap dirigé vers ce qui leur semble être le bonheur .
Ils ne sont pas présents à eux-mêmes . Ils ont peur de ce qui est là, ici et maintenant . Le réel et l’impermanence de toutes choses les affolent et les aliènent quelque temps mais pas encore au point de jeter un coup d’oeil de l’autre côté de la rive de leur vie .
Le flux d’un perpétuel présent les rend inquiets . Ils voudraient tant se droguer avec les leurres factices de la certitude, du virtuel, des poncifs qui les feraient ressembler aux autres, ces autres à qui ils dénient néanmoins le droit de respirer autant qu’eux . Se fondre dans la masse tout en la honnissant .
Pourquoi gâcher son existence à se calfeutrer contre les aléas de la vie, à construire d’étranges forteresses contre le temps qui passe ?
Les hommes s’épuisent à résister aux lendemains trop dérangeants, trop quelque chose, sans se rendre compte qu’ils restent collés à la même place – étranges statues de sel, droites devant le courant de la vie qui les attend.
Pourquoi faire du surplace alors qu’autour de soi tout est agitation, turbulence, transformation ?
Pourquoi ce besoin d’immobilité, de se protéger fébrilement du changement ?
Parce que l’homme est un animal routinier, qui a peur de l’inconnu, de l’étrange, du bizarre ; et qui cherche par tous les moyens des vérités, des valeurs, des lois, des assurances, des garanties . Et c’est pour cela qu’il est prêt à vendre son âme contre une quelconque pincée de poudre de perlimpinpin qui le ferait se fondre dans ses rêves, dans ses châteaux en Espagne .
L’homme a aussi peur de son ombre, de cette partie inhumaine de l’homme qui par ses égarements ignore, méprise, abuse, spolie, exploite, tyranise et supprime son prochain .
Par peur de la mort l’homme cherche à vivre éternellement dans une grande aspiration à la routine implacable, aux comportements marqués du sceau de la durabilité, de l’ennui et d’un sommeil “tranquille” . Alors que notre société industrielle est fondée sur la production de biens qui ne soient jamais pérennes afin de produire toujours plus dans un monde espéré en éternelle croissance !
Et l’homme s’ait inventé des idoles, des dieux, afin de s’immortaliser et éviter tout raisonnement fondé sur la certitude qu’il ne vivra qu’un certain temps, un temps fini .
Alors l’homme réagit contre cette implacable destinée . Il aime et hait à la fois ce qui le dépasse et ne peut maîtriser . Il n’admet pas être dirigé par plus fort que lui . Il maltraite les siens, saccage la Terre-mère et relègue Dieu-le père dans un monde inaccessible .
Les Dieux omnipotents se révélant inefficaces, la foi puérile des hommes les fait se retourner vers la raison empirique des dieux sociaux estampillés de respectabilité par le qu’en dira-t-on médiatique . Il se fond dans la masse, va au stade, aux thermes, au cirque et converse à l’infini sur l’agora des virtualités, un oeil rivé sur le petit écran, reflet du grand écran des réalités dont il ne peut affronter la trop grande pertinence .
Bardé de certitudes scientifiques, l’homme avance à l’aveuglette … jusqu’à buter sur l’infiniment complexe et la conviction que le réel est inasservissable, ni par la technique, ni par les dieux .
S’il ne se suicide pas, il est prêt à circonscrire, par l’intelligence et les raisonnements, le grand tout pour, ravalant sa volonté de puissance et son orgueil, aborder aux rivages del’humilité, comme dernière chance avant le désengagement suprême, avant la folie .
Par l’humilité, ultime moyen de guérison de sa paranoïa, l’homme se doit de vivre en harmonie avec la nature afin d’assumer la complexité du réel en chassant tous les réductionnismes, en renonçant à dominer, prendre et asservir quoi que ce soit . L’homme se doit d’être dans sa verticalité .
Il devrait alors cultiver la douceur, en dénonçant le meurtre et toutes les violences, en anéantissant les idolâtries, afin de se pourvoir en la Vie .
Il lui resterait alors à dire “oui” , en liberté et émerveillement, à ce qui est, pour que les dangers de l’illusion s’estompant, laisser advenir la tendresse de la relation sur fond de frugalité dans sa communion avec la Nature .
198
Odpiranje sinhronosti

Sinhroničnost je pojav, s katerim sta dva dogodka povezana hkrati po pomenu in ne po vzroku .
Z drugimi besedami, sinhronost se kaže, ko obstaja pomembno sovpadanje med objektivnim zunanjim dogodkom in določenim pojavom ali psihološkim stanjem, ne da bi si bilo mogoče zamisliti vzročni mehanizem med njima .
Pojav sinhronosti torej predstavlja naključno in sočasno srečanje dveh ali več verig neodvisnih dogodkov, ki pa imajo močan pomen za subjekt, ki je takrat občutljiv na resonanco obeh pojavov. . Takrat dobi vse smisel .
Subjekt, ki doživlja sinhroniciteto, je priča vdoru pomena, ki se zdi očiten med dogodki, ne da bi bilo treba kar koli iskati. .
Ti pojavi niso rezultat intelektualne refleksije, temveč izkušnje, ki povzroča veliko stisko pri tistih, ki jo doživljajo, ker moti logično in racionalno predstavo realnosti trenutka. .
Carl Gustav Jung meni, da naša miselna drža racionalističnega zahodnjaka ni edina možna drža, ki nam omogoča dojeti kakršno koli totaliteto. ; in da je ravno nasprotno delna in omejena pristranskost, ki jo je treba popraviti, če želimo napredovati v svojem znanju
osebnost in poznavanje sveta .
Kaže nam vez, ki povezuje dva dogodka, ki sta se a priori malo verjetno srečala, z resonanco sočasnih pojavov, da resničnost ni sestavljena samo iz med seboj ločenih manifestacij .
Ta povezava, ki je ni mogoče pojasniti z načelom vzročnosti
nakazuje edinstvenost obeh prisotnih elementov : fizični element in
psihični element . Kot da bi bili “zapletena”, korelirani in
manifestira globalni red .
Bi se povezalo obsežno omrežje, ne linearno, ampak v obliki a
nevidno tkanje teh različnih elementov v celoto, ki je osnova sveta
fenomenalen ?
Fizik David Bohm domneva obstoj a “ocean energije” ima
ozadje vesolja, ozadje ali material, niti psihični ampak kdo
bi bilo transcendentno . Tam bi bilo dno, ki bi se nahajalo precej višje od
materija na eni strani toliko kot globine zavesti na drugi
del ; in da bi bilo to ozadje neskončne razsežnosti, ker ne more
da me nobeden ne poljubi . Od tod tudi ta vtis, da lahko
imajo ljudje, ki doživljajo te pojave “edinstvenosti bivanja” oz “biti v sočutju” z vesoljem, čutiti “enotnost s svetom”, ne s svetom mnogotere realnosti, v katerem se gibljemo zavestno, temveč s potencialnim svetom, ki bi ustrezal večnemu temelju našega obstoja .
V tem pojavu sinhronosti ni prej ali potem, ker ni vzročne zveze med dogodki.. Tudi ta a-vzročna zveza lahko le destabilizira linearni pristop k času, ki strukturira našo vizijo sveta. .
Za popolno razumevanje teh pojavov, zanimivo se je odpreti drugim
načine razmišljanja, biti v svetu v tem, kar se odvija zunaj kakršnega koli odnosa
predsodki , iz našega odlašanja in naših strahov .
Oddaljena korelacija med psihološkim stanjem osebe in zunanjim dogodkom je globalni pojav, ki nas vrne k kvantni prepletenosti. .
Jung in Pauli sta se strinjala, da vzročna zveza ne zadošča za
razumeti vso doživeto realnost . Prišli so do mnenja, da obstaja a
zastavna pravica, dopisovanje, med psiho in materijo, in to skozi
“že obstoječi pomen”, kar bi nam v našem prostoru-času z a-vzročnim razmerjem omogočilo obravnavati psiho in materijo kot dva vidika
komplementarno . Nato bi vstopili v pokrajine, tako v notranjost kot v zunanjost, skozi odmeve, ki jih sproža brezčasni ples
vesolje, doseči enoten svet, ki ga imenuje Jung “ena
Mundi”, skrivnostna in velika matrika informacij, kjer je vse
potencial .
Toda kako spodbuditi te trenutke sinhronosti ?
Le rokodelci smo mu lahko nekoliko bolj pozorni, Raziskovalci, z drugega pogleda na svet, kjer se vse zdi povezano, mi “izkuševalci” od a priložnost, da se odpremo načelu nematerialne enotnosti, ki je osnova našega fenomenološkega sveta .
197
( Delo Jean-Clauda Guererra )
dva svetova Davida Bohma

Za Davida Bohma, obstajata dva reda sveta : eksplicitni red in implicitni red .
Izrecno naročilo je na dosegu vsakogar po predmetih, delci in dogodki, ki se nahajajo v našem prostor-čas . Označuje začasne dosežke, pri katerih stvari se razpletajo, v smislu, da se vsaka stvar razteza samo v svojem lastno posebno regijo prostora in časa, zunanja območja, ki pripadajo na druge stvari . Toda ti elementi so le začasni dosežki ki izhajajo iz ozadja, ki je implicitnega reda .
Implicitni red, za Davida Bohma, je ureditev, kjer so dogodkovne forme zložene v popolno polnost regija, obsežna in enotna, ki je osnova eksplicitnega sveta . to red ni dostopen našemu splošnemu razumevanju, našim organom senzorično, medtem ko nam je intuitivno blizu in predvsem a neskončna globina . Ta implicitni vrstni red večine ne zanima znanstveniki, ki prisegajo na eksplicitno plat realnosti . tudi ali implicitni red lebdi kot verjetna virtualnost, ki je ne moremo poznati? razkriti to v prisotnosti nekoga, ki je večji od sebe, samo v prepoznavanju sveta subtilno, da moramo iskati naložbo .
Selon David Bohm, to stanje implicitnega reda obstaja po vsem vesolju . Ko pride do dogodka in pokaže a vidna oblika, ta oblika samo spodbuja, samo pojasnjuje, spodaj poseben in začasen vidik, kar je implicitno v viru .
Narava vesolja bi potem lahko bila tok valovi, ki prenašajo informacije, ki bi se pojavile ob določenem času, v skladu s pogoji, ki omogočajo prilagajanje v eksplicitnem svetu, in bi imeli za resničnost . Najdemo tam, enako značilnosti kvantnega polja, prava nevidna matrica našega realnost, ki uide našim običajnim predstavam o prostoru-času.
196
( Risba Jean-Clauda Guerrera )
zavedanje, paradigmo in ideologijo
Znanje .
Vedeti, je potrjujejo prevod realnosti zunanjega sveta. Je koproducent a predmet. Je tkanje pomena med elementom zunanjega sveta in naše sposobnosti, da temu podvržemo “nenas element” našemu bitju, predmet razmišljanje, proizvajalec pomena.
Mi smo tihotapci objektivnosti v nenehni defragmentaciji našega bitja osvojiti.
Objektivnost je izdelek, ki je dodan podatkom, ki se pojavijo, elle, objektivnost znanstvenik. Lahko tudi iz objekta zaobidemo subjekt, ki sodelovanje in delovanje pri ustvarjanju predmeta postane, korelativno, pred nastankom predmeta, zavestni subjekt.
Dialog se vzpostavi med subjektom in objektom. Tam je na delu rekurzivna logika ; proizvajamo znanje in predmete, ki smo jih proizvedli sodelujejo pri naši individualni proizvodnji enako kot posamezniki proizvajajo družbo, ki proizvaja posameznike.
torej, vedeti, to je srečanje z drugim, prikazuje se drugemu in skozi drugega ob rojstvu z njim, odpira vrata navzven, to je izražanje sebe. Vedeti pomeni dati obliko paradoksu razglasitve teorije objektivni, ki se združuje s subjektivnim značajem subjekta.
Paradigma .
Paradigma je način povezovanja temeljnih pojmov ali kategorij z vključitvijo, disjunkcija, veznik, izključitev, doseči vrsto odnosa logika. Paradigma razločuje določene logične odnose in ne druge v vsej subjektivnosti. V tem smislu ne more biti objektivnosti skozi nadzor, ki deluje nad govorom, a kljub temu ustvarja pogoje za peroracija , ta edinstvena povezava silogizma in posledične resonance na minljivo resničnost.
Paradigma po njeni brezpogojni obrisi podžigajo polemiko, čigava vprašanja strukturira in organizira modalitete soočenja. V celoti izpostavljeno, on združuje mnenja in sklicuje njihove avtorje k razumu in resonanci v dvojnem gibanju konservativnega veselja in prevzemanja tveganja priklic domišljije.
Paradigma nadzoruje logiko govora. To je priložnost za nadzor obeh kaj je v govoru logično in pomensko. Omogoča, v pogoji svobode in odgovornosti, ki podrejajo človeka svojim okolju, in s svojim pomiritvenim razčetverjenjem med tem, kar je, in tem, kar ni, med uresničenim in neuresničenim, med zaprtim in odprtim, dostop do druge ravni realnosti.
Paradigma pokriva široko paleto znanj, od najpreprostejšega vidika do tisto največje kompleksnosti. Paradigma kompleksnosti potrebuje paradigmo preprostosti, da bi lahko vzpostavili njen razvoj. Paradigma preprostosti je paradigma, ki vnaša red v vesolje s poskusom da bi pregnali preveč zapletov. Preprostost vidi element in ne drugi element. Načelo enostavnosti je ločiti tisto, kar je povezano (disjunkcija), ali združuje tisto, kar je razpršeno (zmanjšanje). Paradigma del kompleksnosti, njegov, v suhem vrtenju pred začudenjem povzročil neznano, nepredstavljivo ali popolnoma drugačno ; ustvarja pričakovano popolnost v načinu priznane nepopolnosti.
Ideologija .
Ideologija je nevtralen pojem ; je sistem idej, ki ima lahko obliko a doktrina, filozofije, teorije. Obstaja množica ideologij, ki pripadajo človeškim skupinam, do kultur, ima združenja, ki bodo trajala določen čas. Ideološka struktura, združuje, uokvirja in omejuje skupino v dvojnem sprejemanju varnosti in liberticid. Te ideje so, kar so ; silijo “iskalec smisla” do sprejemanja tega, kar je, do vpogleda, do ponižnosti, transdisciplinarnemu cilju, sestavljenemu iz nepopolnosti, št ločljivost elementov drug od drugega in odprtost do dogajanja, na kaj je in bo..
Ideologija nima št kaj storiti z moralo v univerzalnem pomenu besede ; je transmoralno in pritegne zavestno bitje, da poskušamo biti na razpolago vedenje, narejeno iz pretočnosti uma, srčnost in sprejemanje vseh oblika življenja v njegovih presenetljivih vidikih, racionalno, neracionalno, razburjenje, gromko in čudovito na naši zemlji.
Ti kodirani sistemi kaj so ideologije so nad zakoni. Zavezujejo nas, da bomo ta svet, medtem ko pušča odprtino zunanjemu svetu, na vse, kar ni povezano še niso področja znanja … vendar v mejah ideologija trenutka.
Ideologija ; THE pot do samopotrditve, pot podrejanja močnejšim od sebe, pot teme, ki nam jo dopušča strah pred resnim razmišljanjem, THE pot suhih formul, pritrjenih na pedimente templjev, pot od preživetje za tiste, ki ne znajo živeti.
Ideologija, nujno predmet previdnosti, takoj ko ga zajamemo pod vidik njegovega več avatarjev – doktrine, religije, navade, carina -, in s katerimi ga sooči kompleksna analiza njegove ustanovitve in njegovega razvoja svojih virov, zgodi, da je arena, kjer se soočita subjekt in objekt, med človek in njegova senca, med dobrim in zlim, med celoto in deli, izjemno kratkotrajno srečanje, ki ustvarja svetle jutri ali postanejo razočarani, daljše srečanje, spontano, poln energije in novost, preobratov, lepote, srca, nedolžnosti in preseči samega sebe na svoji poti.
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On je, in bo

Ničesar ne vem , in vendar . Bi lahko bilo ? Tabor nomadov, ki kampirajo med mojimi očmi ? Kažipot do smisla življenja? Črna pristajalna steza za nebeškega delfina ? Velika reka zraka ? Lobanja pesmi bistvenega ? Rdeča zavesa, ki se odpira v napačno smer ? Pojav rože v puščavi ? Grenko-sladka fatamorgana samotnega večera ? Dobrodelnost ustvarja kovinski vonj peščene vrtnice ? Ljubezen v neskončnem pogovoru ? Reski jok kristalne solze ? Med nebom in zemljo se je razširila anekdota ? Večno veselje brez posega arhitekta ? Jastreb v zenitu, ki se zrcali v beli pritlikavki ? Angel, rojen na dlani ? Zelo skromna in sladka misel o ljubezni ? Cvetni listi zadnje zvezde ? Kamen in nato njegov dvojnik v odbitih sunkih ? Vrtec vseh naših skrbi ? Oklepaj obraza oblakov ? Sled mimoidočih ptic na poti do misli ? Čudež obdan z dvema praznikoma ? in "6 mars 2014" ta dan na klic ? Kamenček v njenem središču, ki ga je raztopil komet ? Shujšani trebuh zadihanega potrpljenja ? Zvok mečkanja papirja ? Utripajoča vetrnica sveže pomladi ? Zlata soba z zavesami iz tila ? Deklica je čokolado ? Odstranjenih ličil na večeru velikega znanja ? Lonček, da se pridružite svoji izvorni družini ? Ena noga v posmrtnem življenju, druga na zemlji ? Kapljica prisotnosti med ustnicami odsotnosti ? Etiketa, prilepljena s prsti vere ? Krhka relikvija svetnika ? Izgubljeni jok čakajoče pošte ? Zatišje hudournika, ki privre iz gorskih sotesk ? Najstnik drži svojega otroškega ježa ob boku ? Košara sadja in zelenjave v Noetovi barki ? Mistični pogled, ki ustvarja je ne sais quoi ? Nepopolnost, bistvena za vsako popolnost ? Svetloba, ki se zadržuje med dvema zaslonoma ? Skromna obleka velikega življenja, o katerem vemo malo ? odhod. Zvezde na našem notranjem nebu so končno dobile proste roke ? ( Slika Elianthe Dautais ) 194
majhni koraki skozi čas
Z majhnimi koraki vreme
navojni pokrov Spredaj
Iztegnila sem roko do luči, ki se zadržujejo
zraven glavno drevo
ob vzponu pot
Pobožala sem osli na paši
jim je dano suh kruh
Imam pogovor izvajal z Evanom in Louno
na čistini črnilo na papirju
poslušati snežinka naših src
Juliane moja hči
med viri, praproti in jok sinic
Postavil sem školjka v ušesu
Za sliši mojo neskončno šibkost
prehod življenja
božična pomaranča
iz mahu in lišaji
Pobožala sem deblo kostanja
ugriznil jabolko
to zimo v postaja pomlad
razvozlati v nedolžnost ,
nedokončano in nepopolnost
rože osnovne stvari preprostega življenja .
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