La cible sur un chariot bleu

Alors qu'un crêpe noir recouvre le monde
Fait de meurtres et d'exactions en tout genre
Il est de bon aloi de retourner aux lisières de la beauté.
 
Feuilles de passage
Tombent en automne
Recouvrant la terre noire.
 
Palpation en saison
Sur le chemin creux
De la poussière à contre-jour.
 
Au plein de la nuit
Descendre les escaliers
Pour aller boire un coup.
 
Puis remonter
Père tranquille anobli des oublis
Mettre son mouchoir sur la terre dévastée.
 
Fine est l'ombre
De lune nouvelle
Dans son appel à Vénus.
 
Passeront la main
Les doigts ourlés de confiture
Un souci de moins devant la télé.
 
Près de l'âtre
Sans hâte
J'ai choisi la lentille de la planèze.
 
Des cercles olympiques tout partout
Enserrent la chambrée
De pleurs de joie.
 
Les fleurs à la tige fragile
Se courbent sous la pluie
Œil contre œil.
 
Mille moutons dévalent la colline
Clochettes en fête
Ponctuées de bêlements épais.
 
Puis remontant le drap jusqu'au nez
Attendons que le sifflement des missiles
Passent sans nous toucher.
 
1348

Lectio-PRAESENTATIONIBUS meos poetica texts

Nos invite ad vesperam "legis - poetica texts", Claudine et mihi, Ubi musica notas datum est poetica verba, Verba vitae, Verba amoris, ad fontem.
Gaël Jean Claudii Gerardi
HTTPS://respicio
 
PRAESENTIO " Poetic Texts "
De Gaem Jean Claudii Gérard comitante
Per Claudine Genestoux, musicus
HTTPS://www.regardauvergne.fr

Ad espace eclosion
Z.I. Cournon - et cinis
14 Clermont route
63670 Cinis
Sunday 22 Octobris 2023 Ad 5.30 p.m.
Participatio

Mei poetica texts sunt resonantiae quae ego experti..
Et revolvuntur in Galaxia de instant Mille, Feuilles, intentiones et conventu, Sine plumbo, In verbis verborum, In cessum quid est.
Et resonant funem fecit ex animo et fiducia quod vibrates inter corpus et environment exprimit qualis est necessitudo in mundo.

Published Books :
Et mediocris carabosse rotulis in tractor
Faciem, visa, ad tactum corda nostra
Korrigan de ligno venit
 

Au tabernacle des glycines

Au tabernacle des glycines   
Il y a l'inconstance   
Par la crainte avancée   
De l'homme perdu dans ses pensées   
Alors que la place était à prendre.      
 
Position médiane   
Aux carences affectives   
L'ombre caressait d'une tendresse feinte   
L'entrée dans l'atmosphère   
De la cage d'ascenseur.      
 
Pratique discrète   
Nous fîmes le tour de l'enceinte   
Pour quérir les faiblesses de la fortification   
À petits pas en retenant son souffle   
La mèche de cheveux relevée.      
 
Ouvrir la cage   
Me correspondait mieux   
Que la palinodie à régurgiter   
Flasque et collante   
Comme glaise à l'abri du soleil.      
 
Rencontrer le grincement des gongs   
N'arrangeait pas nos affaires   
D'accueil de la parole   
Aux effets feuilles à terre   
De l'automne déplié.      
 
Mettre en place la bougie neuve   
Eût solutionné la question   
D'avoir assimilé la verdeur de l'espoir   
Avec l'arrivée de Cybèle    
Oblate des plus ferventes parturientes.        
 
Par les anfractuosités du passé   
La mémoire fait mystère   
De l'impétuosité des origines   
En calmant par la pensée   
La peur et ses officiants du désir.      
 
Effleurer la joue du nouveau-né   
N'apporte de réel   
Que l'écueil d'avoir un jour une nuit   
Chevaucher la création en simple appareil      
Nous les conquistadores de la mort à soi.      
 
Un voile sur tout cela   
Ferait œuvre débordante   
Pour la nature qui nous enchante   
Cristo des occasions manquées   
D'avoir à mourir pour que l'autre naisse.      
 
Et de refermer la boîte   
Comme exclure d'une rebuffade   
L'enfant inquiet   
De la tâche immémoriale qui l'attend   
D'avoir à ramasser les mirabelles de l'esprit.      
 
Se contenir   
En marge du destin   
Et devenir   
Assemblage de constellations   
Dans un infini qui nous fuit.      
 
De composer sa cosmogonie   
Au travers des fissures de l'instinct   
Fait entrer en résonance   
Avec la pulsation de l'univers   
Le mieux que soi.      
 
1347.

La liberté d’accepter son destin

Le gardien se tenait bien droit  
Comme un cep de vigne   
À la verticale   
Sans feuilles ni raisins   
Pour faire le malin.      
 
Par devant soi   
Penser ou croire ce n'est pas voir   
En arrêtant de saisir   
En arrêtant de déduire   
En s'efforçant toujours.      
 
Être lié aux questions   
N'est pas la liberté   
Ce serait plutôt la prison   
Alors qu'attendre sans forcer   
Est appel à qui de droit.      
 
Ouvrez la porte   
Ne gardez pas les clés dans la poche   
Il y aurait piège   
Car le piège c'est le mental   
Et le mental c'est aussi la clé pour ouvrir la porte.      
 
Le visage est cadenassé   
Alors que la tête est quartier de lune   
Aussi les intentions le préoccupe-t-il  
Comme l'amour d'un homme est intense   
Comme l'amour d'une femme est profond.      
 
La liberté serait d'accepter son destin   
Tel le saut de l'ange   
Sans effort d'un nuage l'autre   
Au cœur de la matrice   
En répétant les expériences.      
 
Ses bras sont de cire   
Ou de papier mâché je vous dis   
Et ses paroles dérangent   
Aussi permettons-nous   
D'écourter la station debout.      
 
Arrêtons de demander   
Pour que la Beauté traverse la vie   
Ne serait-ce qu'une seconde   
Afin de s'assoir à la table de l'auberge   
Devant un repas chaud.      
 
Songer aux choses invisibles   
Rend l'homme curieux de la vie des âmes   
Lanterne de papier élevée   
Devant la page blanche   
À la merci d'un courant d'air.      

( Drawing by Jean-Claude Guerrero )
 
1346

Ce que j’attends de l’entrelac

J'attends de l'entrelac   
Qu'il se lasse   
D'être entre les branches du lilas   
Entre l'âme et la contemplation de l'âme   
Entre le bas et le haut de la rue Gambetta.      
 
J'attends de l'entrelac   
Qu'il sente bon le chèvrefeuille   
Qu'il soit utile comme un passage à niveau   
Qu'il soit le donateur fou d'un rire éternel   
Mais jamais un chat vivant et mort à la fois.      
 
J'attends de l'entrelac   
Qu'il délègue à la lumière   
Le moyen de sustenter le temps qui passe    
D'une rasade de matière noire   
Dévolue par un Einstein hilare.      
 
J'attends de l'entrelac   
La clé sous le paillasson   
Afin d'entrer dans la maison   
Pour retirer le gris des murs   
Et y coller la toile de Jouy.      
 
J'attends de l'entrelac   
De longs rubans de couleurs   
Pour faire la fête
Et trouver le trésor caché   
Près du fournil où ça brûle.      
 
J'attends de l'entrelac   
Un peu de miel dans les cheveux   
Pour y glisser langue râpeuse   
Du cavalier fou   
Caracolant sur une valse brune.      
 
J'attends de l'entrelac   
Qu'il me fasse signe   
Pour naître encore et encore   
Les sabots glissant sur la pente fatale   
En me tapotant l'épaule par derrière.      
 
J'attends de l'entrelac   
Qu'il prenne vie   
Au souffle des mots   
Papillons aux ailes légères
Permettant de vaticiner.        
                                                                                                                              
J'attends de l'entrelac   
Ses boutons de bottines   
Son lorgnon de la Belle Époque   
Le col amidonné de l'Entre-deux-guerres   
Et la main de ma mère.      
 
J'attends de l'entrelac   
Qu'il m'assigne la direction   
Aux entours familiers   
Pas trop éloigné d'où je viens   
Accompagné d'un solide havresac.      
 
J'attends de l'entrelac   
De bonnes nouvelles   
De notre monde déchiré   
À la merci des matamores   
Engagés dans la course à la destruction.      
 
J'attends de l'entrelac   
Des rivières rafraîchissantes   
Un ciel changeant   
Un air respirable   
Avec des arbres agités par la brise.      
 
J'attends de l'entrelac   
Qu'il capte la ténèbre montante   
Afin de disposer le fruit du sycomore   
Près du mur d'Hadrien   
Que nous avons délaissé.      
 
J'attends de l'entrelac   
La coquille sacrée   
Qui permettra de rêver   
Au coucher de soleil du Finistère   
Au visage du père.      
 
J'attends de l'entrelac   
Un chant d'oiseau   
Me permettant de passer la frontière   
Dans le silence et la paix   
À livre ouvert.      
 
1345