Silouane et Élise

Silouane   
De loin paraissait   
Le dernier sapin de la lignée   
Pour qu'un peu on le plaigne.      
 
Songeant à la terre noire   
Qu'il quittait à petits pas   
Son bâton toucha la pierre   
Des derniers passants déposée.      
 
Ne jamais admettre   
Que le mal sévissait   
Pour aller quérir    
Le rire et la joie.      
 
Filant grand train   
Dans les halliers   
Le sanglier froissa sa méditation   
D'une bouffée de souffle chaud.      
 
Ne demeurer pas   
Sur le passage de la Bête   
Les poils et la souille étant glyphes sacrés   
Pour le compagnon des terres grasses.      
 
Collines et vallées se succédaient   
Avec parfois un torrent à traverser   
Sous les rais de lumière   
Des feuillages de la rive.      
 
Remonter la pente   
En évitant racines et  branchages   
Augurait du point de vue proche   
Déjà là dans l'effort consenti.      
 
Préférant l'heure qui vient   
À l'avenir à tout prix   
Il demeurait devant les portes d'airain   
Cet inconnu à l'âme assoiffée.      
 
Aux frontières du désordre assumé   
Lui, l'indompté des terres basses   
Ne pouvait reprendre haleine   
Que dans un aveuglement circonstancié.      
 
Et de rencontrer le bâtisseur   
Et de guider voiles serrées   
La barque vers le doux savoir   
Du langage des êtres purs.      
 
Pleine et délicate   
La lune en montée graduelle   
Gardait par devant elle   
Quelques nuages de défiance.      
 
Pour maintenant   
Charmante Élise   
Boitiller bas derrière le dernier fils   
Silouane, de céleste portée.      
 
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