Le mémo de mes mots . partie 1

Des mots à fleur de peau   
des mots de tous les jours   
des mots pour toujours   
des mots de rien   
des mots lourds   
des mots à la volée   
des petits mots   
des gros mots   
des mots ralistes   
des mots cœurs.      
 
J'opère à mains nues   
je manie truelle et compas   
je tournicote   
je fais des ronds de jambe avec des mots écrits ou parlés   
des effets de style   
des effets d'équilibriste au bastingage des illusions.      
 
Des mots avec leur humeur rimbaldienne   
je signe le rien du tout   
d'une parure de ruine romantique   
j'écorne l'arbre des significations   
de brisures académiques   
ou pas   
je presse le fruit du sens   
à la recherche d'un langage mien   
qui soit néanmoins accessible.      
 
Je cherche l'Autre avec mes mots    
je cherche l'alter ego   
je me cherche   
je Nous cherche   
je joue à cache cache   
et coche mes rencontres   
en vue d'une Œuvre participative   
en réconciliation de la Conscience avec le Vide.      
 
Je suis Nu   
et dénué de soupçons   
je rends mon bavoir de gros bébé   
pour le tablier de cuir du forgeron   
me mêlant aux travailleurs de l'esprit   
faisant jaillir quelques étincelles de l'enclume   
et ça brûle   
mais que c'est beau d'avoir le nez en l'air   
d'être sorti des sourates du couvige.      
 
Et les mots de venir   
des mots ricochets issus de bien plus loin que moi   
des mots d'émergence de ce qui est là   
des mots de première instance   
dans cette salle des pas perdus   
ce lieu d'accueil de qui de nous deux rira le premier   
ce présent sans avant qui présume du lendemain.      
 
J'hérite   
parce que je le mérite   
parce que je me nourris des petits cailloux-mots   
des capsules de bouteille trouvées dans le caniveau   
et ça quincaille dans la tête   
dans l'usine des recyclages événementiels   
pour éjecter sur la paroi du crâne   
le reliquat proposé par les travailleurs de l'à-propos   
en vue d'importuner le qu'en dira-t-on   
et libérer de sa gangue    
l'important qui mérite d'être dit   
comme étant le portant des mots d'oiseaux   
à refaire chanter le fil de vie   
d'un matin de jouvence.      
 
Ces mots petits cailloux   
sur le chemin de la perdition   
hors du foyer d'origine    
proviennent des poches trouées   
de culottes élimées   
sur les bancs de la reconduction scolaire.      
 
Il y a dans le florilège des mots   
des perplexités isolées   
des souvenirs   
des rêves   
des images   
des sons   
des odeurs   
des sensations   
des ressentis   
le rejet des choses inutiles    
des émotions   
des pulsions de créativité   
et ces élans à l'introspection.      
 
Tout ça fait du bruit   
ça se mêle   
tout se concocte   
ça s'invective   
jusqu'à créer des amorces de clarté    
quand rencontre fortuite   
proposant le silence   
hors de l'orage des grêlons   
tambourinant sur les protections sécuritaires   
jusqu'à briser les lignes de pensée.      
 
Alors sur le champ des morts   
passent les drones   
pour au grand œil déceler quelques éléments   
tels cairns   
murailles et murettes de berger   
dégageant un carré de verdure   
où planter table et chaise   
au poète susurrant à petits jets d'imagination   
du bout de son crayon sur la papier blanc   
le collier des cardabelles associées.      
 
Un regard nouveau ébranle l'horizon      
les avens se creusent   
les lavognes accueillent les moutons   
l'orage éclate   
la musique élague à grands coups de serpe   
une tranchée dans les nuages   
pour grenaille des perceptions nouvelles   
par les cinq sens   
par l'esprit de la naissance   
par l'épée de la discrimination   
ouvrir la porte de l'élargissement imaginaire      
colmater les brèches causées par la vitupération   
et proposer le tableau tachiste des réalités.      
 
Cela ne dure qu'un temps   
car toute limite même infime   
circonscrit l'œuvre   
en l'accrochant aux cintres de la curiosité.      
 
Passe alors la baguette du sourcier   
sur l'étrange conglomérat des choses inavouées   
pour avec davantage d'humanité   
faire sien des éclats passés   
la matière des usages d'aujourd'hui   
Pavillon levé haut des errants   
en marche vers eux-mêmes   
par l'ascension de la montagne engagée   
découvrir notre fragilité   
cette soif inextinguible de l'Altérité   
du Non-Être notre quête   
aux fins de Transcendance.      
 
Marcher   
Ecrire   
Lire   
Rire   
pour en parler   
le soir à la veillée   
avant d'aller faire un tour dehors.      
 

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