Category Archives: TAOM- 2018

Nous élirons le plus charmant

 De toutes parts   
 Montent des gouffres   
 Les animaux tristes.    
  
 Hors de l'assemblée   
 Point de joie   
 Juste du papier froissé.   
   
 Dans les couloirs de l'amour   
 Ronfle l'assentiment   
 Du jeu de  perfusions.  
    
 Trop de vagabondage   
 Nous élirons le plus charmant   
 L'homme au polo blanc.    
  
 Il n'est d'avis qui demeure   
 Face aux tragédies   
 Les circonstances provoquent les dérapages   
 Que les vrilles de la vigne   
 Encanaillent d'un sourire.   
   
 Passagers clandestins en sursis   
 Les fleurs du printemps suffirent à nos désirs   
 D'alignement du temps en syncope.  

    
434

Au temps du sourire étoilé

 Avelao izy hilaza zavatra  
 amin'izay efa fantatro   
 mampahory ahy 
 ary manery ahy hifankatia.   
   
 Ataovy izay entin'ny rivotra   
 malalaka hivezivezy,   
 mety mitadidy ny tenany   
 être lumière de fée. 
     
 ranomaso kristaly   
 gesticulations ny saina   
 entina amin’ny tsy antony   
 eo ambanin'ny mason'ny tigra. 
     
 Avy amin'ny fantsakan'ny fanadinoana   
 mianika amin'ny andro orana   
 ny chord melodious   
 avy amin'ny fimonomononan'ny fomban-drazana.
      
 Avy amin'ny fahatafintohin'ny angadinomby   
 manohitra ny vato nalevina   
 teraka ny marika fotsy   
 stridency ny angovo.
      
 Mihira ny vorona mainty izy   
 izay avelan'ny syrinx,  
 volom-bolamena mamiratra   
 eo amin'ny takelaky ny fahanginana.   

   
 431

sortir d’un orage des cœurs

   Au silence des lieux   
ces bras autour de ton corps
renouvellent l'élan
sans éveiller les peurs.

Reviennent les chansons échangées
au long des rives du passé
murmure de l'eau
au vent courbant nos illusions
paupières mi-closes
le vol du martin-pêcheur
trait de sagacité
sur la rivière aux âmes bavardes
crissant sous le talon de guingois
les bras liés par cette alliance
sans que parole soit
en oubli du temps des sangs échangés
passage étroit d'une rive l'autre
accompagnant l'étreinte
livrée au ciel disposé
à nous recevoir
toi et moi
au sortir d'un orage des cœurs.


429

Sur le feu la marmite bulle

 Son corps de gaze   
 ses cheveux de jais   
 sur la plage   
 au matin des senteurs océanes.  
    
 Griffant de sa robe   
 l'ondulation de ses reins   
 elle chevauchait la vague   
 d'un rire de sirène. 
     
 Brassant l'air   
 de ses bras de femme peintre   
 elle signait l'avenir   
 d'une étreinte ultime.
      
 Elevant ses doigts   
 vers la prunelle opaline   
 elle offrait sa joie   
 au chas de l'aiguille.   
   
 Aux chants de la terre   
 elle préférait la note claire   
 remisant à demain   
 la couronne de thym.  
    
 Eclat lunaire   
 de sa marche de farfadet   
 les oyats caressaient sa cheville   
 en renouvelant l'appel. 
     
 Poussière étendue à la virgule près   
 Par les mots que le vent vole   
 l'acmé de ses désirs   
 élevait un temple. 
     
 Sur le feu la marmite bulle   
 de l'errance d'un soir   
 présence en cela   
 au sel de l'histoire.      


430

file et me viens cheval à la crinière brune

   File et me viens cheval à la crinière brune   
aux écluses de vie
monte la palinodie des animaux de l'ombre.

Règle usuelle à consulter
sans que mémoire opère
effluve venue du camaïeu des souvenances.

A se réveiller en milieu de nuit
sans frayeur à tâtons
être quête absolue.

Gagner le silence
faire l'expérience de la ressource
vers l'efficace du secret.

Ne jamais revenir en arrière
au risque d'être visible
quand la rumeur progresse.

Son pouvoir est parfum de mai
enjouée est la réalité,
accomplissement de l'Un.


428

Droit devant la Cène

 Le geste est lourd   
la pente raide
les cailloux roulent
les insectes stridulent
l'orge d'une caresse ondulante
signe le souffle invisible.

Les pensées vol au vent
s'offrent au silence primordial.

La poitrine gonfle
je pleure
au passage d'un soleil absolu
traces de goudron posées
sur le pavement
descendant vers le port
à l'odeur exhalée
par la vibration de l'ordre postural.

Droit devant la Cène
la nourriture jonche la table
les mains se lèvent
pour se joindre en plénitude
au fil de la paix souveraine.

Appel au plus haut degré
Éclat de lucidité.


427

fitanisana ny fanidinan'ny kintana

   Fanononana ny sidin'ny kintana   
 eo anoloan'ny tohotra mikotrokotroka   
 miditra amin'ny lanonana   
 amboary ny supers   
 tia tantely   
 dia tsy tambo isaina   
 ho an'ny fanamarihana   
 atsangano ny fitabatabana   
 eo ambanin'ny tahon'ny beeches.   
   
 Accommodation amin'ny vidiny mora   
 ao amin'ny hotely mifanohitra   
 very eny an-dalana   
 mamerina ny sarin'ny saina   
 avereno ny fahanginana amin’ny fahamarinany   
 sokafy ny valizy   
 esory ny rakitra misy fanahy very.      

 Izaho irery no hitantana   
 ao amin'ny hubbub metaphors   
 hanipy zana-tsipìka   
 manohitra ny varavarana hazo   
 rehefa avy nanorotoro ny vodiny   
 Ao amin'ny lavenona   
 atolotry ny marika aperitif.    
 
 Nipitsika ny jiro    
 dia nivoaka    
 ao amin’ny tempoly izay anokanana ny rehetra   
 ny fandehanan'ny mpandeha an-tongotra   
 lasa mistery kokoa   
 par trano fonenana  
 hofaranana amin’ny oroka
 ny fidinana any amin'ny crypt.
 

    
 426

amin'ny fikorontanan'ny saina

   En un clin d'œil   
juste de quoi donner signe de vie
avant le saut.

Par les frisures de l'esprit
accumuler les dattes sèches
aux portes du désert.

Claquer la langue
sous la voûte romane
où tout est réuni.

Plus bas encore
nu au milieu des corps nus
saisir la grenouille ventrue.

De ravine en ravine
l'arbre notre refuge
guide la respiration.

Marcher jusqu'à fatigue extrême
où les herbes folles
nous invitent à voler.

De grands yeux
comme des porte-manteaux
collectent les semences du hasard.

Le soleil à l'affût
crêpe le mur de pierres
du voile de la mariée.

L'on dirait en contrée
l'arrivée de l'ermite
à petits pas moussus.


425

Ce visage si sage

 Ce visage si sage   
 par le défilé ardent   
 donnait aux houppes forestières   
 la nébuleuse essorée d'un soir d'orage.  
    
 Çi devant la rogne du torrent   
 ponctuée du cri d'un rapace   
 encensait d'une étreinte étrange   
 la corniche aux propos échangés.   
   
 L'homme et la femme   
 par leur altérité feinte   
 encensaient leur quête de vision   
 sous la cascade consacrée.  
    
 Ô ! Oui, ce que tu as vécu a un sens,   
 d'avoir saisi ce moment des rencontres   
 par les synapses de ton puzzle   
 te permet de revêtir la toison d'or.    

  
423