Aux six plaies de l’origine Corps et âme engagés Dans l’aventure de l’Être Nature sacrée Je suis ce qui relie.
Balcon de schistes empilés Repos du marcheur En accomplissement de la Voie Je suis puissance créatrice En possession de la prérogative.
Et le langage dans tout ça Découpe ferme à même la roche La double circulation horizontale et verticale Est à l’œuvre Animant la destinée humaine.
Brume ascensionnelle De la vallée venue Houppette de gris Il suffirait d’un regard sage Pour que le mouvement se perpétue.
Plus loin Comme en apesanteur avec le premier plan La Bête se déplie Ondulante et puissante Par sa présence souveraine.
Pour m’élevant au dessus De l’Être-là aux vibrations bouleversantes Soulevant les nuages d’altitude J’avance sans détour Vers l’Ailleurs en grâce de transmettre.
Entrailles brisées Laissant paraître L’immense Bleu en moi J’écoute résonner La mémoire des vivants et des morts.
L’œil est ouvert Un invisible souffle S’offre à l’élan qui accueille Echos des choses nourrissantes Vers lequel le geste se tend.
Lever la tête Se confondre aux rivages de l’Autre-Rive Source de ce qui est cher Clef au vif du mystère Âme purifiée à l’aune de l’oubli.
Se laisser saisir Franchissant l’horizon Unique donation D’un univers non clos D’où jaillit la Lumière.
Par delà le tout du rien Je gambade De mes plaies le sang coule Le cadavre exquis des scories Me pèse me dédouane.
Et je me dissous De larmes avérées En cercles concentriques Élargissant l’avenir Signifiant que la Vie est là.