
Croise les doigts et tais-toi
Toi le Prince
Car il y a contentement à la Cour
Ce soir de fraîche brume
La rencontre aura lieu.
De la solution
Il est à tirer un trait
Trait de plume trait de lune
À portée des vétérans des heures creuses
Les parturients du monde vivant.
Bleuet à la boutonnière
Il avait franchi le gué pieds nus
Sans que brise ne lève
Occupé à tenir le tilleul du Têt-Cho
Près de la croix du souvenir.
Elle était disposée
Je me suis approché
Et tout a commencé
Le tout dans l’élan le plus profond
Dans le calme des attentes disposées.
J’ai soulevé l’écorce
Pour toucher le lignage
Le balancement d’un cœur qui bat
Pleinement
Sans hâte ni retenue.
Douce chaleur
Et pointe dure
Avec pour réponse la paume et les doigts
Sur le déclencheur des origines
La vie était là.
Souffle et mots
S’encastraient dans les mémoires
Disposées à révéler le passé
D’un présent ignorant l’avenir
Sous les frissons de la ramure.
Au plus près des mousses envolées
Sur le dos elle a soulevé ses basses branches
Pour donner à voir
À offrir
À saisir.
Pas de filet de protection
La pomme était gonflée
La fente ombrée
L’entrée suggérée
Dans l’embrasement des yeux du paon.
Ventre à terre
Je courrai au mystère
De lui dire « bonjour »
Doucement
Comme baiser sur bouton de rose.
Puis je vins
Au profond des entrailles
Tel requin dans l’aquarium
En 3 D
Accomplir la fonction.
Cela dura un peu
Mais pas trop
Elle se défie de l’étreinte
Pour écrire
Le texte des pressentiments de la matière.
La tâche était ailleurs
Au montage de l’amplificateur
Duquel le chef m’avait sommé
Mille et une pièces à réassembler
Au vertige des doigts instantanément disposés.
Un énorme transformateur barrait l’horizon
Grésillant à faire sourdre
Les tensions adéquates
De l’engin des conquêtes
De sons et de lumières paré.
Ils étaient alignés en rang d’oignon
Les quinze ou vingt jeunes hommes
De taille moyenne le cheveu brun
Se dandinant d’une jambe l’autre
Sur le devant de la scène.
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