Barcarole à Jouy Devant cette pièce d’eau noire Le bruit de l’eau sortant du bief Douche permanente Provenant de la roue moussue.
La passerelle de bois humide et glissante À la rambarde inégale et branlante Jouait avec les reflets de l’eau du gué Pierres jointives et dorées Permettant de suggérer l’autre rive.
Le feuillage abondant s’inclinait au–dessus de l’eau Les lumières du soleil constellaient la frondaison Tout était mouvant et frissonnant D’éclats scintillants Féeriques et menaçants.
Match équilibré Mais entre qui et qui ? La peur et la beauté La fascination et la profondeur J’avais onze ans et entrerai en sixième en septembre.
Grand’mère Danube était allée rejoindre sa sœur En autocar du parc de La Villette jusqu’à Jouy Elle nous avait sorti de Paris Moi et Muriel la fille de tante Guitte Saint Chrême enchâssé dans son écrin émotionnel.
Muriel avait neuf ou dix ans Une brunette aux cheveux bouclés Et aux yeux de jais Qu’une autre fois j’emmenai promener entre les blés Le cœur battant en nous tenant la main.