J’ai pris mon caillou

J'ai pris mon caillou    
Je l'ai tourné dans tous les sens
Et mal m'en a pris
Il m'a échappé
Pour rentrer chez lui
Jusqu'au sommet de la montagne.

J'ai pris ma bicyclette
Pour lui courir après
Mais comme le vent soufflait
Je suis parti à pied
Encapuchonné serré dans mon ciré
Acheté sur internet la veille du départ.

Moult moult kilomètres après
Me suis perdu dans les nuages
Jusqu'à ce qu'aigle montre le chemin
De l'auberge la plus proche
Qu'était en fait un refuge pour alpinistes chevronnés
Prêts à gravir le mont des bougainvilliers.

Barguignant avec le présent
J'ai fait connaissance de l'absence
Sans distinguer le TU du JE
Dans la quête principielle
De ce foutu caillou
Abandonné par mégarde sur le chemin des connaissances.

Il y avait plein d'edelweiss
En contrebas du glacier

Et des traces de la biquette des neiges
Près du fourrage amené par hélico
Car le printemps avait été rude
La patrone du refuge.

Je rêvais
D'une omelette baveuse
Mais aussi de cette folie
Qui faisait que j'étais là
A courir le caillou
Comme on court le guilledou.

Armé de ma détermination
J'essayais d'extraire la part subtile de la gangue grossière
J'attendais du caillou qu'il me révèle et me transmute
Mais pfuit , parti le caillou
Et je restai là
En paix.



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