J'ai pris mon caillou Je l'ai tourné dans tous les sens Et mal m'en a pris Il m'a échappé Pour rentrer chez lui Jusqu'au sommet de la montagne.
J'ai pris ma bicyclette Pour lui courir après Mais comme le vent soufflait Je suis parti à pied Encapuchonné serré dans mon ciré Acheté sur internet la veille du départ.
Moult moult kilomètres après Me suis perdu dans les nuages Jusqu'à ce qu'aigle montre le chemin De l'auberge la plus proche Qu'était en fait un refuge pour alpinistes chevronnés Prêts à gravir le mont des bougainvilliers.
Barguignant avec le présent J'ai fait connaissance de l'absence Sans distinguer le TU du JE Dans la quête principielle De ce foutu caillou Abandonné par mégarde sur le chemin des connaissances.
Il y avait plein d'edelweiss En contrebas du glacier Et des traces de la biquette des neiges Près du fourrage amené par hélico Car le printemps avait été rude La patrone du refuge.
Je rêvais D'une omelette baveuse Mais aussi de cette folie Qui faisait que j'étais là A courir le caillou Comme on court le guilledou.
Armé de ma détermination J'essayais d'extraire la part subtile de la gangue grossière J'attendais du caillou qu'il me révèle et me transmute Mais pfuit , parti le caillou Et je restai là En paix.