crier sur la lande

 Crier :
"Va la querre à l'aille" à "Champagne" ,
ce chien que nul n'avait éduqué
à rabattre les vaches
là où elles devaient brouter .

Il pleuvait .

Immobile ,
assis sur une pierre plate ,
enveloppé dans la pèlerine de caoutchouc ,
à chaque goutte de pluie frappant la capuche ,
répondaient de fines coulures d'eau .
Je ressentais le mystère d'être " " ;
ce que plus tard je nommerai
" le cœur du temps qui passe " .

Dans l'abri sans toit ,
paré de grosses pierres gris bleues ,
j'étais le vent ,
qui par rafales ,
griffait mon visage .

J'entrouvrais et fermais les yeux ;
pour découvrir le plein et le délié
dans le mi-clos de mon corps .

Je léchais l'humide autour de mes lèvres .

Les mains à l'abri ,
j'étais tout ce qui m'entourait ,
sans que je ne le touche .

Je savais que Grand'père viendrait me chercher
pour rentrer les vaches .

Et pourtant je ne l'attendais pas .

Je regardais ailleurs .

Je n'avais pas d'heure .

J'apprenais à ne pas vouloir que cela arrive .

Et que Grand'père surgisse !
C’était bon .


204

A vaiiho i te hoê pahonoraa

Eita ta outou rata uira e nene'ihia. Ua tapa'ohia te mau tuhaa i titauhia *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.