Category Archives: Lub Cuaj Hlis Ntuj 2023

Entrer comme par effraction

Entrer comme par effraction   
Dans le monde des mots   
Des mots qui gagnent   
Des mots démoniaques   
Des mots moteurs   
Des mots menteurs   
Des mots ouverts   
Des mots de tous les jours   
Et peindre le vide et le plein de la demeure   
Les roucoulades de la matière visible   
D'être le maître-passeur   
De la culture des deux mondes   
Celui d'en haut et celui d'en bas   
À portée de longue vue   
À l'optique changeante   
Pour mieux entretenir ce qui fait sens   
Aux ruisseaux de la Terre   
En confusion avec ceux qui la pillent   
Les morbacs   
Les morts à toi et à moi   
Au souffle court   
Détissant la nuit   
Ce que le temps a conçu   
Détruisant à corps perdu   
Les bois et les plaines   
Les montagnes et les mers   
Ces enfants de la forge   
Que l'éponge sanguinolente des guerres   
Entassent dans les fosses communes   
Écrasant les cœurs et les crânes   
À coups de masse   
Sur l'autel battu par les vents   
Murmures frémissants et continus   
Perçus entre les roseaux du marais de la honte   
Ce piège des hommes valeureux   
À suivre des yeux   
L'oiseau du printemps   
Qui seul connaît   
De son chant qui résonne   
Tard le soir
Les saveurs du sentier ancien   
Au fond de nos entrailles   
Passe-droit essentiel   
Disposé   
Aux dimensions vécues   
Du givre tôt venu   
Posé sur la soie de l'ouvrage.      
 
1334

Hla kev

Me fût donné tardivement   
Cette distance à parcourir   
Alors que j'évoquais ma traversée   
De bas en haut   
Vers la chapelle.      

En homme d'action   
Manier la langue, la formule et le style   
Pour plus de finesse encore   
À une coudée près   
Donne accès au chef d'œuvre   
Point nommé au lever du jour   
En sympathie addictive   
Avec ce qui fût   
Ce fil invisible   
D'éternité soudoyée   
Avant de fendre la bûche d'hiver   
Celle qui me tiendra chaud   
Une demi-journée encore   
Dans cette pièce sombre   
À l'horloge giboyeuse   
Au son de laiton   
Cadenassant le silence   
Comme on crêpe d'un fruit rouge   
La tartelette de la fête.      

Penser   
Avoir souci de l'universel   
Rend le Saint Esprit   
Gaillard comme coq sur son clocher   
À chanter la méandreuse romance   
Des occasions de rupture.      

M'est avis   
Que le retour à la maison   
Engendrera la saveur du quotidien   
Et qu'à s'entendre hélé   
Fera soutien   
Pour passer les barbelés   
Mon ami de côté   
Le vieux berger   
Aux mains de tronc râpeux   
Alors que son chien efflanqué   
Broutait les fleurs de la paillasse   
Restes éparpillés   
Par le jeté de nappe de la fin du repas   
Sous le regard impavide du hibou.      

1333

Pluie de passation d’esprit

Pluie de passation d'esprit   
À culbuter le temps   
L'ogre se mit en danger   
Plus de jeunes chairs à l'horizon.      
 
À s'agenouiller près de la fontaine   
À brouter l'herbe odorante   
Ô ciel d'orage   
À la pointe du bâton, une goutte d'eau.      
 
Bienvenue dans le cycle de la nature   
Même les pierres ont une âme   
Et leurs amours avec le lichen   
Permet à la petite fleur violette de s'arrondir.      
 
Large et plate   
De gorgées d'eau saisie   
La terre moussue s'est chargée   
Du son du tambourin.      
 
Plume à la chasuble de lumière   
Pas hésitants de l'enfant   
Les crocs jaunes de la forme   
Accablèrent la souche boréale.      
 
La peur d'être privé de nourriture   
Rend le blizzard arrogant   
Sans le scintillement de la cornemuse   
Avant le déluge.      
 
Prenons notre temps   
Soyons du peuple des astreintes consenties   
Nous les condamnés à errer   
Prêts à se venger des affameurs.      
 
Nous tressions quelques pensées   
Sur les flancs de la montagne   
Pendant que montait dans un frisson   
L'onde des poètes disparus.      
 
Enclume d'à côté   
Donk ! Donk ! Donk !   
À sauter sur le tronc des arrivées   
Occasionne le départ des donateurs.      
 
Les caresses escarbouclent les fientes d'oiseau   
Le saute-ruisseau peaufine son dessein   
Les cernes alunissent   
Du non-humain la sève se repaît.      
 
Page tournée   
À regarder le timon du char   
La pression d'une conscience attentive   
Rend sur l'étagère la potion inadaptée.        
 
Alors tombent les théories   
Montent les applications pratiques   
D'un dédain l'autre    
Il eût fallu être debout.      
 
1332

Xav tias kuv twb nyob

Xav tias kuv twb nyob   
La pensée comme un serpentin
Sur la route de l'instinct.

Cela défile
Infinie dérobade
Entre assises improbables.

Se reflètent les chardons du passé
Dans les tractations de l'accaparement
Où l'ego fait sa marmelade.

Ça me parle tout ça
Grand et fort
Tourné vers la vérité.

Paisible et sensible
La gomme arabique s'efface
Reste le face à face avec le chat.

De l'extérieur à l'autre
Tout est soumis au changement
Comme nature réelle.

Tout mène à l'expérience
Du reflet l'aporie sublimée
Un grain de sable sur l'écritoire.

Maître céans sur son fauteuil perché
Par l'histoire intéressé
Se trouva du mental dépourvu.

À lâcher ses pensées
En retour d'exil
Nous pûmes utiliser la parole.

Faire conscience dans le tunnel des observances
Agite marionnette en sortie
Pour peu que le vide soit.

À part l'homme monté sur l'estrade
L'assemblée fût au comble de l'apoplexie
Quand nouvelle illusion se fit jour.

Et de retomber au matin
Les quatre fers en l'air
L'œuvre désirable à respirer.

1331

Ib yam li nyob hauv tsev

Nrog rau qhov txawv thawb lub gravel rau ntawm ntug dej Dragging tus discourse ntawm cov pros thiab cons tawm hauv cov muaj lwm yam kev ua tau.      
 
Thiab mus abstain thaum xav tias tsis tau tab sis qhov no lawm ntawm cov-tes hauj lwm uas ua rau cov hauj lwm nyuaj ua ntej yuav mus tsev.      
 
Thaum kawg lub pearl yog tus niam txiv tej nuj nqis ntawm lub neej yav tom ntej los yog yav tas los yog cov txiv hmab txiv ntoo ntawm lub tawb no ntawm lub qhov rooj qhib.      
 
Nyob deb li cas full Besace lub sij hawm thaum tsis muaj lub sij hawm thaum lub rooster crest nkaus yog tus quest los tsim.      
 
Tsis muaj lub tsev teev ntuj los yog dej ntauwd qhov kev ua si yog ua si ib xav txog tes hauj lwm uas muaj ib lub sij hawm tsis meej pem Evacuating ntshai yog dragged li nyob hauv tsev.      
 
1330

Kuv tus arrow yog ntshiab

Kuv arrow yog ntshiab nws tsis mus ncaj nraim rau tus taw tes yug thiab tuag nws yog lub caij.      
 
Thiab yog hais tias cov nyem ntawm qhov tseeb reveals nws yog vim hais tias cov nplej yog ripe tawm ntawm muaj siab thiab yuav tsum tau ntawm qhov mercy ntawm nws tus kheej realization.      
 
Kuv tus ntxhais sheds teeb rau cov tsis muaj kuv yav tas los wanderings tab sis kuv yuav ua li cas txog lub sij hawm tab sis yuav ntsiag to.      
 
Ecru ntawm koj nyiam cov croaking ntawm crows uas tawm hauv lub nroog thaum sawv ntxov mus nrhiav woods thiab meadows.      
 
Tsis mus nws cov phooj ywg pw tsaug zog rau ib txee ces saib lub qhov rais Grabs lub davhlau ntawm cov huab.      
 
Thiab nyeem ntawv rau tus taw tes ntawm glare the Healer teb rau lub plawv-deep tus me nyuam   
"Sim mus muaj."      
 
1329
 

Cov ntsuab lizard

Cov ntsuab lizard   
Sur sa pierre
À se réchauffer
Pensait peut-être à ce qu'il deviendrait
Demain
Quand douce mort viendra le cueillir.

ib leeg, zoo li, en l'effet d'être
Un homme avec une conscience d'homme
Pour s'essayer au grandir de soi
Et se libérer des préjugés
Des attachements
Et des croyances.

De changer de forme
Est le monde qui à chaque instant
Se désincarne puis s'incarne
Comme si de prendre naissance et mort
Ne prend jamais naissance
Ni ne meurt.

Tus lizard hais tias :"Je suis laid
Et pourtant je suis beau
Par la trace des ans que je révèle
Afin de soulager les souffrances
D'être le dernier désir
Avant d'atteindre le bris de chaîne."

Végétal même sec
Roche chaude
Suffisent qu'on expose l'animal
Pour que friction de l'âme et du poème
Engendrer le renouvellement
Et laisser les choses faire.

Accompagner sa vie
Tant qu'elle nous survit
Serait-il l'impasse
Où la voie d'amour et de service
Loin de l'intérêt personnel
Peine à s'extraire.

1328

Kov kev muaj tiag tsuas nrog kawg ntawm npau suav

À ne toucher la Réalité   
Que du bout des rêves
Les Ombres deviennent durables
Pour mécaniquement
Revenir à l'atome
Avant la grande explication.

Alors que respiration ralentie
Quand la brume vacille
Valsent chemins et coursives
De l'habitacle notre lieu
Pour recourir à ce qui touche le cœur
L'Énergie pleine et sans forme.

Au passage des nuées
Devant la porte cochère de nos représentations
Le son et la lumière
Organisent le tintouin de la fête
Éclosion de Présence
Mêlée aux impacts de la Conscience.

Nous irons bientôt en Loyauté
Nous mirer dans ce qui a été
Pour vol des trois instances
Être l'esprit
Être l'âme
Être le corps auquel revenir.

No, point de jeu de mots
La langue est celle du silence
Et si les gestes cliquettent
Dans l'assomption quotidienne de notre tâche
Il est toujours un endroit
Où la Lune et Vénus se rapprochent.

Plaque de métal apposée sur ma porte
Les démons se sont cassés le nez
À mesure que disparaissaient
Le mimétisme des années écoulées
Pour aller là où les gens sont sourds et muets
Offrant des bulles d'air sur fond d'humanité.

1327

Kuv nkaus ob txhais tes ua ke

J'ai joint les deux mains   
Et s'en est fallu de peu
Que l'entre ciel et arbre
La fusion des mots et des choses
Se remplissent des animaux de l'ombre.

Depuis des lustres
J'accueille et je retiens
Sans rajouter d'étages à ma conscience
Alors que vents et marées
Ont haussé la mire.

Ne peuvent apprécier
Les marais de l'arrière pays
Que les tenanciers de la langue
Tirant à boulets rouges
Sur le "Muaj" cai.

Aussi j'ai rejoint
Le lac bleu des montagnes
Pour suivre nuages changeants
Et se mirer, muaj tseeb, s'identifier
À ce que je suis.

1326

Nrog ib tug ntiv tes tsa ceg

Il a marché sur le pierrier des instincts   
Et cela a fait mouche
À un degré
Que la méditation n'a pas suffi
Pour calmer ses ardeurs.

À mi-chemin
Il y eut le mauvais sang
Retournant vers sa base profonde
À faire se lever une volée de moineaux
Dans sa fricassée de cris.

Gorge chaude à l'ingéniosité prolongée
L'entablement des peurs
Fût pris par des imprécations
Saccageant à l'envie
La maison d'enfance.

L'homme n'est pas parfait
Et ne saurait contrôler le désir de santé
De son corps, de son mental
En quête jamais atteinte
D'une perfection à saveur sainte.

Et de prodiguer l'amitié
Le doigt de Dieu dirigé vers la montagne
À grappiller les traces du passé
Pour disposer le long du sentier
Les lueurs de la scène nue.

1325