Une lettre, une croix sur une dalle blanche ;
on se lève aussi pour de rien.
La bibliothèque, le soleil derrière l'églantier ;
on part en voyage pour de bon.
La vertèbre, la bouche et puis le berceau ;
on est bas sur cette terre, bien plus bas que terre.
La pluie, l'enfant contre le mur ;
on jure que l'on ne se fera pas prendre.
Ta peau, ton odeur, le calme de ton sourire ;
on se croirait au bord d'un étang sous les tamaris.
Un missel, une bille dans un coquillage ;
on est bien plus que ce que l'on appelle vivre.
Un rideau, un chêne pour la gaieté ;
on garde le souvenir d'un "je ne sais quoi".
La page blanche, la rose et la mort ;
on est si nombreux à s'y faire prendre.
La marguerite, l'herbe verte pour ce merle ;
on a besoin de tels instants pour résumer nos vies.
La chambre, les larmes sur fond de neige ;
On se dit tout, vraiment tout, chacun d'un côté de la vitre.
Un signe dans la braise, une femme ;
On se réduit silencieusement à l'essentiel.
Des copeaux dans un mouchoir, un homme ;
On glane ce qui jaillit sur le tard.
Au travers des nuages, l'apparition d'un enfant ;
On est tout et puis pas grand chose pour chaque chose.
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La présence à ce qui s'advient