Je suis mort
et né
de toi
trappe des énergies souterraines
soulevée
vers la lumière blanche
pour faire face avec l'Autre
préciser le voyage vers soi
au temps des feuilles d'automne
en reflet sidéral
du permis de tuer
quiconque résisterait
à cette pulsion première
la Désirade
ceinte des échos de la nuit
ceinte du chant de l'Univers
approchée
hors sens
au pré carré des courtisans
à se faire voir du Souverain
de l'Unique
empreints de cette félicité
que nous avions imaginé
affectée d'une errance éternelle
à mener la séparation
d'avec les tourments violents
de l'édifice mémoriel
au passage de l'Appel
où bloqués sur le roc ultime
mêler le sang des endeuillés
hors des tergiversations
pour jeter
loin très loin
vers l'horizon de la Grande Entrée
l'émotion cachée
davantage hurlée que parlée
d'avoir survécu
par delà les Visions célestes
à cet arc-en-ciel
des formules pariétales
inscrites dans la caverne du mariage sacré
aux sources de la Contemplation.
( peinture de Frédérique Lemarchand )
1085
Ô Princesse
piéta de mes années premières
que ne t'ai-je espérée
par les chaudes journées d'été
inondant de désir
la course des nuages.
Y aurait-il encore
de ces fines fleurs
aux entrées inavouées
où je puisse éprouver
vigueur contenue
une retenue de bon aloi.
Offrant dans l'allée des ormes
la douceur de l'ombre
me serai-je alors permis
d'allonger la parure de l'écriture
sur l'étole d'une vie
aux allures de buisson ardent.
1084
Le vrai du faux
se conjuguent en cerceau
du cercueil en bois dur
à l'exécuteur des œuvres.
A ne plus entendre
le son des heures vraies
j'ai perdu la romance
et le plaisir de plaire.
Sous le veston
le gilet
et tout ce qu'il contient
comme cœur à aimer.
Tendre menace
que celle d'avoir derrière soi
le cri de sa naissance
entortillé sur l'autel de la conscience.
Plume fragile
sous l'aile de l'oiseau
l'ordre a été donné
de se départir de l'isoloir.
Filent éternels nuages
jamais plus ne reverrons
le même et le mot
en leur imitation.
La beauté s'échappe
par le fait d'être advenue
tel amante entretenue
au passage des grues.
Et pour de vrai
sans vanité
il n'est que feu et flamme
de vivre avec les morts.
1083
Pluie d'étoiles
cette nuit de juillet
à marauder l'Univers
à murmurer leurs noms
ne coûte pas cher à l'insomniaque.
Sagement mis
en place pour de vrai
engager sa responsabilité
augure quelques contreparties
se rebeller est chose pratique
sans griller le feu rouge
l'avenir reviendra toujours
en deuxième semaine.
Traficoter dans le tiroir de la commode
sonne l'heure de l'incompréhension
rêve délirant à même la nuit qui passe
le diable force le sourire.
Une affiche sur le mur
juste une affiche avec des coins qui rebiquent
pour appeler au programme d'été
les enfants en haine de leurs parents.
Désignant du bout de la canne
la montée vers le ciel
il éteint l'affect
et fait disparaître la peur.
Des abeilles par milliers
segmentent au tableau d'honneur
les figures de la répression
pour plus de miel encore
corriger la condition humaine
à petits pas à petits cris
d'une plainte ahurie
emplir la gueule des bêtes fauves
du cou gracile des enfants de l'oubli.
1082
Verbe haut
à la portée de l'entrant
quand résonne le pas brinquebalant
du pèlerin héraut.
A genoux
sur la dalle profonde
les mains
occupées à saisir la corniche
la boule au ventre
de ce corps qui refuse le dépouillement
quand survient le regard intérieur
de la quête absolue.
Les intentions sont pures
faisons demi-tour
pour s'arrachant à la matière
pleine du reflet de l'au-delà
tenir la corde
suspendue dans l'entre-deux des apparences
égrenage du chapelet des intentions.
Tout est écho
dans ce retour aux sources
pour levée permise
par un signe
propulser le corps
hors la gravité.
1081
Le vent s'est levé
il a gonflé la voile
sommes partis
telles ailes mirabelles
sur un air de country
à être libre
en perception du Réel
buisson ardent
batifolant affriolant
infiniment ouvert
dans la poussière de l'Esprit
à la merci du Souffle
en acceptation
de ce qui nous habite
hors mémoires
hors traumas
pour louer
le diamant pur
nous les Êtres pour la mort
regardant silencieusement
par delà le mental
les brassées de sensations
la Vérité
en ajustement à ce qui est
dans le quotidien
à former de nature en aventure
d'efforts et de grâce mêlés
la Présence où Tout est là.
( œuvre de Frédérique Lemarchand )
1080
Être là
Avec ce qui est là
Avec ses pensées
Avec ses émotions
Avec ses répulsions
Avec ses attractions
Accepter
Accepter cette part de silence
Accepter cette part d'inconnu
Accepter cette attention portée à notre pensée
Accepter cette lumière dans notre pensée
Accepter cette paix
Accepter notre corps qui s'agite et nous trouble
Revenir dans la singularité de la présence
Respirer plus doucement
Respirer plus profondément
Ne pas avoir peur du silence
Ne pas avoir peur d'où vient la vie
Ne pas avoir peur où la vie retourne
Demeurer dans l'espace
Respirer pour le bien-être de tout et de tous
1079
Ciruela njohya yá 'mu̲ise̲ colocada parabrisas ya punzadas 'nar vestido za̲tho, derrota nu'bu ya orígenes unido, da hñets'i'i precio, tx'utho mafi, nä'ä dar tsa̲ ne paciencia pa marcar ko ar sello ar nt'eme bóveda calada ya brutales ja ar regia consumada , rostro jar ximha̲i ofrecido, opérculos abiertos ar intransigencia ya matrimonios desgastan ja ya profundidades ya cuevas ar belleza renovada ar nä'ä nga̲tho nä'ä ama Sombras ar hne ar mezclaban, ár 'ye̲ mi ya hendidura, ya entrañas temblorosas pa regañar hinda obstáculos, uni bi thogi 'nar enloquecido ne saltar ar njohya Ar armadura pesada.
1078
Six versions il y eut
de cette accusation portée en Haut Lieu
qu'un regard a suffi
pour passer à autrui
le flambeau des incantations.
En quête de vérité
soigner ses plaies
n'augure d'aucune manière
que la sagesse
soit le remède vital.
En démonstration
de ces yeux de l'Esprit
se rapprochant de l'Universel
elle fût libre
de gouverner le peuple frère.
Point de masque
l'asservissement fût épique
la lumière s'éteignit
par devant les Écritures
pour divine prophétie advenir.
Des signes à tous les carrefours
accompagnaient sa marche nuptiale
et tout était relatif
dans cette exhortation
à s'élever en félicité.
Béate et fidèle
en ses instincts dédiés
de larges pièces de bonheur
se dépliaient au vent mutin
de l'idée qu'on a.
Miracle à la Cour
alors qu'il s'agissait de donner explication
elle, bric-à-brac de sa nature auscultatrice
s'enquit de la raison
à la lumière d'une bougie.
Pas de panique
à chacun selon son destin
le nez dans les critères de la bienséance
elle énonça la liste des Vaillants
en contrition d'avoir failli.
Griffant de ses ongles noircis
les nuages bas et lourds
il y eut comme une ironie
de sucre glace saupoudré
sur les origines du Manque.
( peinture de Frédérique Lemarchand )
1077
Viens
et me retiens
de mettre à mort
le matador des offices souterrains.
Viens
et me mets hors du préau
à recevoir les gouttes d'eau
auxquelles nul n'échappe.
Vois
ce sera sympa
d'être simple
comme parole en goguette.
Vois
de là où tu es
passer les saisons
au rythme de la chanson.
Ecoute
la pesante incantation du poème
devant le mur des lamentations
à quérir l'illumination.
Ecoute
ce que l'on dit de toi
quand souffle l'Absolu
au cœur de plénitude.
Va
redresse toi
à la frontière des vivants et des morts
il y a du foin à raison.
Va
et te retourne pas
n'aie pas peur d'avoir peur
tout passe tout revient.
1076