J'aime ceux qui ont de la ressource
Et me prennent le menton
Entre les doigts de la raison
Prune écrasée
Sur le dicotylédone d'une chanson.
Chanson à boire
Chanson de charme
Charmante chanson populaire
À heurter de plein fouet
Le cœur de Véronèse.
Elle marche la nuit
Toutes les nuits
Sur le sentier aux graviers bruissants
Que le vent parachève
D'une levée de poussières.
Les lunettes de la fleur bleue
Coquilles d'œufs
À même la menthe colorée
Se sont fendues d'une ouverture
Sitôt le café servi.
J'aime ceux qui roulent
Sous les tables
À tombeau ouvert
Sur la dalle froide
À égrener le chapelet des souvenances.
Et de croître
Tous ces gens après leur mort
Sanglés dans leur cockpit
Alors que la neige scintille
Au vit de nos désirs.
Cette vie
Éclat des nuits profondes
Je l'ai parcouru
Autant que j'ai voulu
De froid et de pensées mêlés.
Respirer
Et ne plus avoir à dire
À immerger le sens
Pour que poème même
Entre en résonance avec le silence.
La parole chuinte
Au clair et intelligible zip de la reconnaissance
À monter à descendre le long du torse
Des tortionnaires de la foi
À même la mémoire.
Et le visage de se pâmer
Reflétant à regret
La bouffée d'hiver au parfum de charbon
Si légère si persistante
Pomme d'amour à croquer sur le champ.
En bas de plage
En retombée de la houle hurlante
J'ai brassé l'insensé avec volupté
Pour abîme de la sagesse
Épouser la démarche de la vie.
Pour peu que glisse
Le ciel en ses manigances
D'une haute destinée
Vous fûtes à la semblance
D'une tombée de pluie fine fine fine.
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